lundi 19 décembre 2016

Leon Russell fait son Medecine Show et ça fait du bien.

Nous vivons entourés de légendes, de mythes vivants puis morts, puis immortels. Chaque jour de nouvelles étoiles apparaissent dans d'inexistantes constellations, d'anciennes fichent le camp et s'éteignent sans disparaitre. Sont-ce des hommes, des Dieux, des demi-Dieux ? Un peu de tout ça, ce sont eux qui tissent l'écharpe qui nous enveloppe l'hiver et ce sont eux qui nous font danser nus sous la Lune l'été. Gotlib est mort. Ce n'est pas triste, ça ne peut pas l'être. Vous comprenez ? Gotlib mort, quelle dérision ! Enfin, je me retiens. Je me souviens. La mémoire, c'est tout.
Retour vif-argent sur Leon Russell, décédé lui aussi il y a peu, pour dire qu'il avait mauvais caractère, comme beaucoup de ces géants sur les épaules desquels nous sommes juchés, mais que c'était vraiment un compositeur et un interprète remarquable.
Voici une preuve. Une émission de la télé américaine des années 70 où, avec sa petite bande de clowns, de freaks gentillets, de petites têtes sympathiques (nous ?), il enchante les ondes et les récepteurs avec sa beauté et sa rudesse tendre. C'est bon, ça se laisse regarder sans fin, il y a une très bonne version de "Honky tonk woman"et ses propres chansons, superbes, "A song for you", "Delta lady" et autres...
Ecoutez le speech du présentateur vintage seventies, il est tordant. Encore avant c'est Leon Russell lui-même, avec son haut-de-forme.


mercredi 14 décembre 2016

Les Stones post-modernes écrivent une histoire infinie.

Les Stones en 2016 ? Bah, ça roule, ça roule, ça continue de rouler...L'album de Blues que je leur réclame depuis 20 ans a fini par tomber. Il est bon, impeccable même. On dirait des noirs, les mecs; c'est pourtant des Londoniens. Il y a eu des mutations génétiques, des altérations psychiques et physiques du patrimoine british au profit de celui de Chicago. ET ce N'EST PAS un album de Blues de plus, MÊME Clapton est bon là-dessus, c'est dire... Jusqu'où ça ira comme ça ? Oh, personne n'en sait rien, même pas Dieu, même pas le Diable...
A part ça j'ai regardé la vidéo du concert à la Havane et c'est assez anodin mais c'est là et c'est assez bon tout de même avec deux ou trois moments incroyables. Il y a celui ou Keith chante "You got the silver" sans s'occuper plus longtemps de jouer de la guitare, et ça passe sans problème. Celui où Jagger dit à la foule, après avoir massacré "Sympathy for the Devil", "Vous savez ce qui vous attend maintenant." Eh, Eh, fini le petit Paradis communiste hors du temps, les balles vont recommencer à siffler et le sang à couler à flots, en même temps que les dollars. Celui où le même Jagger se met à courir d'un bout à l'autre de la gigantesque scène comme s'il avait trente ans alors qu'il en a quarante de plus ! Et puis, celui, infernal (INFERNAL) où la choriste qui a remplacé Lisa Fischer, usée, envoie "Gimme Shelter" haut dans la nuit cubaine.
Tout cela est bel et bon Mais est-ce que vous savez pourquoi le DVD s'appelle "Havana moon" ? Parce que c'était la pleine lune ce soir de concert-là ? Aussi, mais en fait nan, c'est à cause de ça, ci-dessous. Tellement génial. En attendant le nouvel album....de Chuck, hein !

lundi 5 décembre 2016

Mort de Leon Russell - En Enfer, direct !

Quand j'étais plus jeune Leon Russell me faisait peur. Je suis de nature craintive, il faut dire. Sur les images de la tournée "Mad dogs and the Englishmen" de Joe Cocker et ses acolytes, qui eût le triomphe que l'on sait à Woodstock en 1969,  j'ai l'impression qu'il agite la pauvre marionnette Cocker pour que celui-ci se donne à fond et se perde dans les tréfonds d'une âme forcément plus noire que le noir sous son regard de jouisseur. Cocker à l'air consentant, enfin, à demi, Russell diabolique, sous son haut de forme bleu.
Qu'importe, plus tard, je découvrai le talent de compositeur et de super-sideman de Russell et je me suis dit que ce type avait un talent fou. Il a bossé avec le gratin des musiciens de Rock, il a commencé avec Phil Spector, a continué avec Fleetwood Mac et les Stones et, pour finir, a trouvé le temps de pondre des albums excellents et quelques classiques du répertoire rock américain.
Je vais mettre une vidéo ultra-cool où il joue avec J.J. Cale. C'est vraiment peinard, vraiment bon (ça date de 1979, une grand année) et ça me permet de dire la grande estime dans laquelle je tiens J.J. Cale. Je partage ça avec pas mal de monde, dont Neil Young, excusez du peu !
( J'attire votre attention sur le pianiste en short qui se trouve dans la vidéo. Quelque soit l'endroit où vous rencontrerez ce gars-là, si jamais vous tombez sur lui, fuyez et sauvez votre peau !)

mardi 22 novembre 2016

Mort de Leonard Cohen, deuxième.

Je ne sais pratiquement rien de Leonard Cohen... enfin, un peu quand même...Je vais vous dire...Je sais qu'il était orphique, à la coule jusqu'à charmer les pierres, "Allright" dirait Mick Jagger. C'est quoi mon parcours avec Leonard Cohen ? D'abord, c'est mal parti. Je l'ai vu en concert en 1985-86 dans un festival au fin fond de la Bretagne où j'étais allé pour voir les Ramones. En plein après-midi, sous un soleil de plomb ses "chansonettes" ont gavé mon âme de jeune ignorant bouché qui n'aimait rien tant que le volume sonore puissant et la rage. Les Ramones furent annulés, pour moi, le clou (et la bonne surprise) de la journée, ce fut Depeche Mode...Je ne sais pas si Cohen était bon ou pas, rien vu de lui ce jour-là.
Un peu plus tard, en 1987-88, il sort un album plutôt électronique et j'ai saisi la beauté de l'effort, sa réussite. J'ai écouté les paroles de l'hymne "First, we take Manhattan" "I don't like what you did to my sister....then we take Berlin...." S'il y avait bien une ville à delivrer c'était Berlin. Pas des cocos, pas seulement, de tout, du poids de l'Histoire et recommencer tout de A à Z, là-bas. Ca me paraissait une bonne idée. J'étais raccord avec Leonard, je le suis resté. A l'époque il produisait aussi des albums pour sa choriste fétiche, Jennifer Warnes, qui étaient bons aussi. De temps en temps, il donnait des nouvelles de lui et du monde. Orphique tant et plus, il nous le révélait comme un phare, une balise, jamais avare en questions, en prières, en réponses esquissées et lancées vers nous comme des...pierres, lourdes mais pouvant servir à paver une route. Il y a eu l'album tribute "I'm your fan" et quand j'ai vu le casting des musiciens qui rendaient hommage à Cohen, j'ai compris définitivement l'influence énorme qu'il avait sur la musique contemporaine. Des étés malades durant j'ai écouté "Lover, lover, lover" chanté par Ian McCulloch. Jeff Buckley à enfoncé le clou avec sa reprise mirifique de "Halleluja". Buckley (le fils) m'ennuie en général, pas là. La chanson est tellement bonne, je découvre l'originale, elle est pratiquement aussi merveilleuse. Les grandes oeuvres, c'est comme ça, ça encaisse presque tout. Pendant ces années, Cohen se planque dans un monastère Bouddhiste en Californie tenu par un japonais et un allemand. Un cauchemar étonnant dans lequel il persiste, lui que je croyais lié definitivement à la Méditérannée. Mais y a-t-il si loin de l'île d'Hydra au mont Athos ?
Et puis il y a eu le retour, sur disque et sur scène. La voix plus grave qu'un secret de jeunesse éternelle, le chapeau cachant le cheveu ras et blanc, la douceur et la force du voyageur. Le voilà incarné en ce qu'il a toujours été : le juif errant, détenteur de toutes les histoires, gardien secret d'incantations, créateur de remèdes antédiluviens. Cohen m'enchante définitivement, encore et encore, il allait mourir. Il chantait à Londres, à Dublin. Les albums se succédaient, il berçait mes nuits réveillées chez Georges Lang, tout roulait. Le dernier opus est arrivé un peu rapidement; Bowie nous avait fait le coup, ça n'a pas loupé, une dernière prière - qu'il va falloir décrypter de près - et il est parti.
Voilà ce que j'ai vécu avec Cohen. C'est peu, je l'ai dit mais c'est assez intense. Je ressort moins con de sa fréquentation et empli de beauté, c'est pas mal. Il me reste un peu de temps pour me pencher sur son corpus littéraire (romans, poèmes) et ses disques maintenant que mes a-prioris de jeune dingo ne sont plus.
Je suis un vieux fou alors, je vais bien écouter, bien lire et profiter, et me souvenir. (Pendant que j'écris ces mots, il passe à la radio, sa voix est si belle).



vendredi 18 novembre 2016

Les Rois de la frontière sauvage

Je reparlerai de Leonard un autre jour. Et de Leon Russell, qui est mort aussi. Pour l'instant, un peu de légereté, de poussière d'étoile avec Adam Ant. Pendant six mois avec son groupe, sous le nom de Adam and the Ants, il ont été sur le toit du monde, roitelets rock de la frontière sauvage (à l'époque, il y en avait une ou deux qui n'étaient pas tristes, vers l'est, mais là, ils visaient l'ouest). C'était la mode "Pirate". Baggy en bas, cintré en haut, matelots matinés peaux-rouges emplumés. Des ventes insensées, trois ou quatre 45 tours classés en même temps dans le Top 50 de Grande-Bretagne, qui nous gratifiait là d'une des petites bouffoneries sans grand danger ni effets secondaires notables dont elle a le secret. Genre Samantha Fox, quoi ! Dont je ne laisserais pas dire impunément qu'elle ne méritait pas son succès par un talent explosant à l'oeil nu (c'est le cas de le dire). Donc Adam Ant. Je vais mettre une vidéo ci-dessous, c'est rigolo et frais et presque pas complètement nul. Ca laissait un peu de place à un truc bizarre qu'on commençait à perdre : l'insouciance. Et avec un sens du rythme certain quand même. J'ai revu le gars dans un téléfilm british plus tard où il jouait un vampire sexy et romantique qui avait horreur du sang. Un truc dans ce goût-là. Comme quoi il a pris une place durable dans l'imagerie anglaise, entre Bowie et Morrissey. Et puis, comme j'ai dit, c'était fun son truc et entre deux doses de New Oder ça permettait de décompresser. L'angoisse allait nous saisir, nous n'étions que des enfants après tout, 14, 15, 16 ans...
Adam and the Ants donc dans "Kings of the wild frontier". A la limite.

samedi 12 novembre 2016

Mort d'un homme à femmes.

Fait chier, Leonard Cohen est mort. C'est un guide, un phare d'occident qui disparait. Après un album testament où il se mettait en règles avec ses amis et amantes et avec son Dieu, il nous a dit "So long..." en nous laissant des sanglots dans le coeur et de la vie plein les mains. Ne nous reste plus qu'à célébrer sa mémoire en écoutant ses disques, en lisant ses livres, en écoutant sa voix, magnifique, profonde et magique. C'est nos idoles qui meurent les unes après les autre, NOS idoles, je dis bien, ceux venus avec nous de nulle part, du pays de la jeunesse reine et perdue, rêvant de toutes ses forces et se cassant la figure sur la terre pour se relever la gueule de traviole; venue d'un autre pays, un peu en marge du réel qu'il fallait bien rejoindre pourtant parce que pour que tout soit VRAI, il fallait aussi l'épreuve du réel. Cohen disait la VERITE,il disait les choses comme elles sont, en rêve ou en réalité; il a joué de sa lyre, il ne nous a jamais trompé ni menti; il n'a jamais triché. Moi, je SENTAIS que c'était une parole libre et juste, de faiblesse et de force, de tendresse, d'amour; de la poésie très pure. Je le COMPRENAIS aussi, ça me pénétrait en bonne et due forme, comme il avait pénétré ses muses de toutes sortes. Magie du grant ART. On aurait aussi bien pu lui filer le Nobel. Maintenant, j'ai jusqu'à ma mort pour le réécouter, le mijoter dans ma cervelle avec la beauté des ritournelles en sus pour rajouter à ma joie, avant de partir en règle, moi aussi, quand je dirai à quelqu'un " Vous le voulez plus sombre...., je suis prêt, Seigneur.".


jeudi 3 novembre 2016

Le slogan de Smokey : Pour une autre mort !

Fin des zaricots ? Chute infernale ? Non, le silence s'avance dans ma vie trop bavarde et fait le ménage. Ce n'est pas trop tôt. Bientôt la bouche cousue... MAIS Smokey Robinson m'arrache à mon mutisme galopant par la magie d'un chevrotement. Un falsetto trop vieux qui glapit comme un lapin angora caressé dans le sens du poil. Il est dingue Smokey. Deux accords, un vieux tube à lui revisité en soirie moirée avec la Mary J. Blige et sa voix de très éhontée coquine black, 70 ans de sperme et de larmes comme retenus de justesse - Un sanglot ? Nan !!! Un truc de crooner - Les yeux se ferment soudain, on y est Chèrie, seul avec toi, c'est tout ce que je demande.
Il a tout fait tout Smokey, manquait plus que ça. Voilier californien, il est à la barre, ça glisse, ça plisse, vent portant - une brise - La beauté allongée au soleil s'éveille et sourit, le Cap'tain  fixe l'horizon et fredonne "I don't care what they say...." Sa voix est une corne de brume d'amour en loucedé. Ca rape, ça caresse, ça vibre et il fonce vers la ligne avec une idée en tête  : chanter et mourir, il porte une dent de requin autour du cou, ses yeux ont enfin virés bleu azur. Là-bas, Bob Dylan l'attend.

mercredi 26 octobre 2016

Petite mort.

Blog intermittent, qui refuse de mourir. Dylan Prix Nobel, Etaix mort, messe dite; qu'ajouter; qu'ergoter; qu'argumenter. Encore un point-virgule. Ancienne nouvelle qu'on ressasse à l'infini. "No Future" contre "The show must go on". Les Stones au texas en 78 (20e siécle) tourne sur le lecteur de DVD. Bien. Ni mieux, ni pire que leur fameux album blues que je réclame depuis 20 ans et qui sort bientôt pour les pirates entoilés que nous sommes. Jamais payer les amendes, toujours frauder, dépasser les limites de sécurité et 3 mètres cube de terre retournée avec vue sur la mer pour les veinards. Argent trop cher, "Stay class", le fouet s'abat. Est-ce sur ton dos ou celui du mulet ? Jouir, encore ? J'avais vu un punk lire "Le procés" de Kafka sur les marche d'une église à Rennes, Place Sainte-Anne. Ca m'a marqué. Là, il faut que je me taise un peu. La mémoire va me revenir; appuyer sur "Reset". L'ordinateur est une petite chose fragile alors moi, j'vous dis pas. J'mange trop, je jardine pas assez. Le grand air... Dans mon Show-room privé j'joue à être myself. Seul sous la pousuite je marche sur un fil d'acier tendu puis je me mets à courir: je cours, je cours, je cours...et je tombe, je tombe, je tombe...

mercredi 19 octobre 2016

Le VRAI patron, c'est lui !

Je vais arrêter d'embêter le monde avec mes histoires d'Elliott Murphy et de Bruce Springsteen...Mais, quand même une petite vidéo surprise avant de les quitter momentanément. Elliott chantant un des hymnes de Springsteen qu'il n'a pas écrits, et surtout vendus.

Et puis Dylan reçut le Nobel de Littérature. C'est mérité, indécent, post-moderne, incendiaire, drôle... et plus encore.
Voici le Maître avec les Rolling Stones chantant "Like a rolling stone" (comme ça se trouve) au Brésil. Pourquoi pas ? Jagger surveille Papy comme le lait sur le feu pour savoir où il pourrait placer ses choeurs vu que le vieux chante comme il veut, quand il veut; Keith, toujours aussi cool, s'en bat l'oeil et suit tout ça en se disant qu'avec le Boss aux commandes il ne peut pas arriver grand-chose de mauvais; Ron et Charlie abattent le gros du boulot et le tout est étonnamment bon.
Je reviendrai sur l'irruption de Dylan parmi les Nobel.

vendredi 30 septembre 2016

Deux bosses pour le Boss !

Dans les deux posts précédents j'ai évoqué Alex Chilton (à travers Big Star) et Elliott Murphy, deux grands auteurs-compositeurs-interprètes des seventies dont l'un est malheureusement décédé trop tôt et l'autre devenu culte, et donc resté confidentiel (Cf le nombre de vues de ses vidéos sur Youtube). Big Star n'a pas rencontré beaucoup de succès à son époque mais le groupe a été un peu remis à la mode grâce à la série "That's 70 Show", dont une de leurs chansons est le générique (Et pas une de Kiss comme ça aurait du l'être). Ce qu'ils faisaient étaient simplement génial et Chilton est resté jusqu'au bout un créateur et un expérimentateur d'exception.
Je mets "In the street", de Big Star.
La chanson précédente comence par ces mots : "Hanging out...."
"Hanging out", c'est également le titre de la chanson d'Elliott Murphy que je mets ci-dessous. C'est vraiment un grand songwriter et j'adore sa voix. Mais c'est Springsteen qui a été choisi comme messie du Rock n' Roll. Avant que les Sex Pistols n'arrivent et ne redistribuent complètement les cartes. Elliott Murphy est toujours en vie, tourne et il est toujours aussi bon.

Au boulot, Bruce !

Springsteen a sauvé l'Amérique. Plusieurs fois, même. Et l'Amérique a sauvé Springsteen. Au début des années 70, Bruce sortira une paire d'album plutôt bons qui n'auront pas le succès escompté par la maison de disque. Qu'importe, le Manfred Mann's Earth Band reprend un titre d'un des albums, le détériore, le simplifie, en fait une épopée dérisoire et ça devient un hit partout dans le monde.
Plus tard, avec l'album "Born to run", la maison de disque mettra au point un déluge de feu promotionnel sans précédent qui atteindra son but et Springsteen deviendra une superstar du Rock, au détriment d'Eliot Murphy, délaissé par CBS. Il le fallait si CBS voulait survivre, je veux dire, s'ils voulaient que la coke continue de couler à flots, que les petite pépées soient bronzées et les limos longues, intrigantes et aux vitres teintées.
Voici donc le belle chanson de Springsteen "Blinded by the light" et sa reprise intersidérale par le Manfred Mann's Earth Band. Springsteen parodie Dylan sans trop se mouiller vocalement, les autres...enfin, écoutez.



Quand Springsteen bossait.

Bruce Springsteen sort son autobiographie. Je vais attendre la critique dans Rolling Stone (Edition US) pour savoir quoi en penser et je vous dirai.... Nan, en fait je m'en fous de l'autobio de Bruce, j'ai même pas lu celle de Neil Young, c'est dire... (J'ai lu celle de Pete Townshend par contre) MAIS il y a un CD qui va avec le bouquin et on y trouve des inédits, des morceaux de jeunesse du Boss et là, c'est plutôt intéressant, en particulier ce titre : "He's Guilty (the Judge song)". Les débuts de Springsteen étaient très prometteurs. Il a fait de bonnes choses mais n'est pas devenu le nouveau Dylan (qu'est ce que ça veut dire cette phrase ?), enfin, il est resté un ton en-dessous de ce qu'on avait cru qu'il allait donner. SOOOOOOL au lieu de LAAAAAAAAA. Bon, c'est une image. Alors sur ce CD il y a donc, entre autre, cet inédit qui date de Mathusalem et que je trouve excellent, aussi bon que du Big Star, que j'admire profondément. Voyons cela
Bruce Springsteen : "He's guity (the Judge song)"
Le son est crade, ce n'en est que meilleur !

dimanche 18 septembre 2016

Comme un homme.

Bonnie Raitt ? Comment dire ? Elle a pas peur du machin. Elle joue de la guitare comme un mec. Parce qu'elle a étudié le manche. Alors, elle sait quoi en faire, contrairement à pas mal d'autres bonnes femmes. Et c'est pas un nègre plus ou moins propre avec une grosse queue qui va lui foutre les jetons. Pour peu qu'elle ait envie, si tu as envie, tu vas avoir du répondant. Plus ça sent fort, plus ça glisse, mieux ça rentre. Seule équivalente encore en état de marche : Stevie Nicks (plus crade).


Même la pétasse d'Elvis Costello l'a repris ce truc-là (en le rendant mièvre, evidemment). C'est dire si ça leur parle, au fond du fond, aux gonzesses, être prises sans pitié.

Running in the Eighties.

Dans les années 80, on portait des bombers, des Perfectos et des Doc Martens; on écoutait du Reggae mais pas du réchauffé, du vrai; on détestait presque toutes les années 70, Yes et Genesis (maintenant, quand j'y pense, quand j'étais petit, tout jeunot, La France, c'était le Paradis): on était romantiques et violents; on était bien coiffés et dessalés. on écoutait de la New Wave, les Cure et David Bowie; on était petits bourgeois et irresponsables; on était amoureux de filles superbes qui étaient plus ou moins gouines; on allait voir des films débiles de Lynch et Dante, et des chef-doeuvres de Luc Besson et Jean-Jacques Beneix (ah non, merde, c'est l'inverse); on était polis avec les vieux ("La quarantaine, t'vois...") sauf ceux qui écoutaient du jazz; on dansait sur du Funk électronique et des envolées de guitares lyriques qui clouaient au sol de puissance;  on mangeait de la junk-food à tour de bras et des petits-déjeuners copieux les lendemains des fêtes, on reprenait pas à la bière comme les Punks; on écoutait nos profs et on les méprisait en même temps. Moi, j'aurais donné cher pour me faire sucer par ma prof d'allemand, une vraie sadique qui se prénommait Juta. Et moi encore, j'étais con, arrogant et prétentieux. J'ai baissé d'un ton mais fondamentalement, je suis resté le même. Le pire, c'est que certaines femmes aiment bien ce genre de branleur, et, pour le coup, je les ai faites chier aussi, comme j'ai fait chier le monde en général. J'étais (je suis?) un sale mec attachant. Moi, je pleurais en écoutant Prince;  j'avais des problèmes, je me cherchais, je me suis trouvé, ça a été chaud; c'est moyen plus, quoi, "peut mieux faire". Vous êtes sûre, Madame ? Vous allez me sucer ? Moi, je crois que c'est rapé. Dans les années 80, il y avait de la bonne musique et moi, je l'écoutais, béat et enfièvré
Jesse Johnson : "Love Struck".

Killing Joke : "Requiem"

Jesus & the Mary Chain : "Just like honey".

Chaz Jankel : "You're my occupation."

Missing you, Mister David Bowie.

J'écoute Jean-Hugues Anglade sur RTL dire qu'il a du mal à faire son deuil de Prince. Je veux bien le croire et je pensais que ça allait être la même chose pour moi, mais non c'est Bowie qui me manque énormément et dont j'ai du mal à penser qu'il n'est plus là, avec moi, lointain mais à mes cotés. Cela tient certainement au fait que Bowie n'a jamais cessé d'être une force créatrice pertinente, contrairement à Prince qui avait tendance à s'enliser dans la surenchère et la redite (sur scène c'est autre chose, il a eu la ouache jusqu'au bout). Bowie m'a bousculé tout le temps, émerveillé sans cesse. Je vais mettre un titre de Bowie, non, deux; un qui date d'avant son premier disque chez Deram, il devait avoir 16 ans et c'est parfait, je dis bien parfait; un autre qui est sur son dernier album, flippant et aux petits oignons, et qui est parfait aussi. Bowie est un très grand artiste contemporain, tout terrain d'ailleurs.
Alors, quand Jagger et Richard vont mourir, putain, ce que je vais être mal, merde.
David Bowie : "I can't help thinking about ME".

David Bowie : "Lazarus.
The Rolling Stones en 1989. C'est à ne pas croire tellement c'est bon.
"Almost hear you sigh".

mardi 13 septembre 2016

"Papa, raconte-moi l'Histoire !"

Je ne dis pas "C'était mieux avant". C'était différent et comme je viens de là, je suis plus habitué à un fonctionnement un peu obsolète. J'ai fait des efforts, hein, sans trop me forcer. J'ai tous les singles essentiels Electro des années 90. J'aime bien ça mais mon truc c'est le Rock, un truc historique, je veux dire de l'époque où l'Histoire existait et où l'on croyait qu'elle avait un sens. L'Electro c'est post-historique. Historique, post-historique, c'est quoi la différence ? L'Histoire s'est achevée au tournant des années 80 et 90. L'Histoire c'est le Temps des Hommes et l'idée que le Temps a un sens qui nous amène quelque part, vers quelque chose qui va advenir. Et bien cette idée a été battu en brèche par l'évolution de la technologie et du commerce qui ont donné naissance à un hédonisme potentiellement sans-fin, qui ne peut que tourner sur lui-même, dans lequel les habitants de la planète baignent, pour la moitié, ou souhaitent baigner, pour l'autre moitié. Triomphe des drogues, de la fête, du sport, de la beauté physique, des régimes, des excès, de la famille, de la solitude.... C'est déja arrivé par le passé. L'Empire romain s'est écroulé sous son propre poids de manque d'avenir. Les barbares et les chrétiens ont tout renouvelé et remis l'Histoire en marche. Le messie a fait un sacré boulot, d'autres suivirent. Bon, donc, on ne va plus nulle part, tout est là sous notre nez, à disposition, il n'y a que se servir. Je reste historique, un peu nostalgique, moderne, j'ai envie d'un ailleurs radical. C'est ma manière de vivre, de sentir les choses. Il y en a une autre (et même d'autreS, cf l'E.I.), je la regarde, un peu étonné, séduit parfois, déçu souvent du manque d'allant, de souffle de tout ça. On se goinfre et on vomit pour remmettre ça faisaient les romains. Là on calcule à la protéine près. Est-ce qu'on va mieux ? J'en doute. Les protéines, c'est pas glamour, les Rock-Stars si, et les Rock-Stars c'était avant, dans toute leur splendeur, maintenant, c'est juste une option quand on fait de la musique ou du cinéma. "Cliquez sur "Star" ou pas !" C'est pas "The Voice", c'est "The Life". What a wonderful life ! (Attention, le clip est immonde. Celui de Black, le chanteur original était beau.)

jeudi 18 août 2016

Une Cadillac toute neuve.

Gaël qui rit. Gaël qui pleure. Mais Gaël y'en a toujours écouter de la musique pour rester en contact avec Dieu et Vince Taylor. Je ne résiste pas au plaisir de mettre la version des Shamrocks du classique du sus-nommé Vince Taylor, schizophrène et rocker de talent ayant sévi en France dans les années 60-70. "Brand new Cadillac", retitré "Cadillac".


Jouer aux echecs avec la Mort et en faire une chanson.

Alors que la vie amène jusque chez moi des tragédies qui n'ont rien d'intimes et qui me tirent des larmes d'horreur ou de rage; quand je vois le petit Omran sur le siège orangé de l'ambulance d'Alep où il a miraculeusement survécu à un bombardement, couvert de poussière, maculé de sang, heberlué, transi de peur, quand j'apprends qu'à mon grand soulagement Jaqueline Sauvage ne fera pas appel de la décision de justice qui la maintient, pour l'instant, en prison pour qu'elle comprenne la portée strictement humaine de son geste (tuer un homme), j'entends des musiques qui sont raccords avec ma tristesse et mes chocs et me plongent, grâce à la magie de l'Art, dans un malheur où l'on peut continuer à vivre sans dépérir et se méprendre de combats en luttes. De la grande musique, sans aucun doute, à l'égal de celle de John Dowland ou de Domenico Scarlati. La musique qui m'envoie entre le Paradis et l'Enfer dans un état intermèdiaire, comme sonné des cloches dans des limbes parfumées, rendu confortable pour quelques minutes d'éternité ressentie, aussi bizarre que cela puisse paraître. Tel est l'étrange pouvoir de L'Art.
Scott Walker : Une enluminure stricte de Bergman "The seventh seal" (le septième sceau.
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"Montague terrace in blue". De quoi parle t-il ? Je ne sais pas. Un quartier, surement, c'est beau; mieux, c'est royal.

mardi 16 août 2016

La petite soeur d'Elvis est toujours en vie.

Bon, il y a 39 ans mourrait Elvis Presley. Je n'aime pas les gens qui n'aiment pas Elvis, ils n'ont rien compris à rien. C'est énorme, Elvis. Il a mis le feu aux poudres, ce con et, depuis, ça n'arrête pas de cramer à tout-va. Oh, ça n'a pas duré longtemps Elvis l'incendiaire, le maboule, le Roi du pelvis en folie, mais suffisamment pour changer la face de la planète à jamais. Ca a duré un peu plus d'un an. Dès le deuxième album c'était cuit, lessivé, recoiffé (court). N'empêche, il y a des perles un peu plus tardives, des trésors secrets comme ses enregistrements allemands pendant son service militaire par exemple. Là, je vais mettre un truc épatant que tous les mecs du monde peuvent comprendre :"Little sister" (Why don't you do what your big sister does ?). C'est du vécu, du vintage, de l'existentiel et c'est signé Doc Pomus/Mort Schuman.

En direct de "le Rio".

Aux Jeux Olympiques de Rio les français se distinguent en sport collectif. Ce qui est marrant c'est les gentils petits noms de "bande" dont les journalistes affublent nos joueurs et joueuses tricolores. A la fin de la journée, à l'heure du bilan, ça donne à peu près ça à la radio :
" Aujourd'hui en Handball "Les Branleurs" ont mis la paté aux pauvres "Stronzo" italiens (y'a pas de raison de se limiter aux seuls français) 74-05, pendant que leurs homologues féminines, "Les Suces-Boules" étrillaient les "Travelos" brésiliens sur un score tellement indécent que je ne le mentionnerai même pas. Par contre, en basket, la bande à Tony Parker, "Les Enculés", s'est faite malmenée par les "Motherfuckers" de la Dream Team américaine. Néanmoins, dans la version femme du tournoi olympique de ce sport, "Les Salopes", raflaient la mise et se qualifiaient pour les demis-finales en battant une équipe de gniakouées quelconque, genre vraiment jaune. Enfin, "Les Trouduculs", nos volleyeurs Champions d'Europe, se sont fait surprendre par une modeste équipe des "Sfrezaytopkimes" du Monténégro et achèvent dès maintenant leur parcours brésilien pour des vacances bien méritées à Mykonos. Comme ça ils seront pas très loin des "Goudou-goudous", leurs comparses volleyeuses, qui ont déjà rejoint l'ile de Lesbos après une campagne de Rio calamiteuse. Merci à vous, "Les Auditeurs", et à demain".
C'est chié, non ?

mardi 9 août 2016

Poésie et Rock n' Roll. Tentative d'arrangement.

Vent idiot
Qui m'ébouriffe les cheveux
Courbe les tiges et ne répands
Aucune senteur
Aboie sans visiteur
Vent insensé
Qui souffle sur lui-même
Ne scelle aucune alliance
Ne porte aucun pardon
Vent dément
Qui maltraite les rimes
Et le sens des mots
Qui se maintient sans direction
Vent sans rose
Dépeuplé des semailles
Inerte dans la tourmente
Qui ne fait gonfler
Aucune voile
Vent de crachin de sable
Vent nul
Qui poursuit son ombre
Qui ne réchauffe aucun feu

Dans les lointains
Aux frontières du pays
S'étend la plaine où tu es né

Retourne veiller sur tes rocailles
Et laisse briller les signes
Laisse aussi les oiseaux
Prendre le souffle de l'air
C'est le soir, cesse
De t'étaler à cette table
D'en balayer les reliefs
Rends-nous la place d'êtres
Vivants dans la bise fugace
Boréale ou d'Autan qui choisit
Avec nous et nous aide.


dimanche 7 août 2016

Missin' Mister D.B.

David Bowie. Aucun rocker ne m'avait manqué à ce point-là depuis John Lennon. C'est dire à quelle place je mets le fantasque auteur/compositeur/interprète anglais qui savait se réinventer dans l'excellence pratiquement à chaque album. Il me manque grave. Alors, j'écoute des vieux trucs. Tenez, en v'là un, pas de la meilleure période, mais tellement supérieur à la production courante. C'est comme les Beatles, au-dessus du lot. Heureusement, Bob Mould et Paul Weller sont toujours de ce monde, sinon ça deviendrait très dur. L'énoncé au début de la chanson est du très beau surréalisme moderne (je veux donc dire classique), un truc à la Prévert disent les mortels morts.
David Bowie : "Telling lies".

Un truc pour lui d'un bon petit groupe.

vendredi 5 août 2016

Années 80, la musique changeait tout le temps.

Dans les années 80, des types bien habillés faisaient de la bonne musique triste et convulsive. On appelait de ça de la New-Wave. A cette époque, la plupart des gens que je fréquentais étaient des gauchistes ou des nihilstes-hédonistes. On piccolait pas mal, on se marrait bien. Il y avait le communisme de l'autre coté du mur et des missiles sol/sol dirigés sur les villes de France. Il semblait que ça allait durer comme ça jusqu'à perpet' et qu'il n'y avait qu'à s'habituer à l"équilibre de la terreur" et continuer à boire et à déconner. Je suis allé dans les pays de l'Est avant la chute du mur. J'en suis revenu capitaliste pur et dur. La Liberté, et tout ce qui va avec, l'économie et le reste, si on l'a pas, c'est trop dur. Plutôt devenir fou et végeter dans le monde de l'argent-roi. C'est ce que j'ai fait quand ce monde est arrivé. N'empêche dans les années 80, pré-post-historiques, des types bien habillés faisaient de la bonne musique.




dimanche 31 juillet 2016

A day whitout pouring shit.

Dans les années 80, j'étais drôle, enragé et triste. Il y en avait pour tous les goûts.
Sadness :

Rage :

Laughing :

samedi 30 juillet 2016

Nineties bloc-party

Dans les années 90, il y avait du bon Rock n' Roll. Essentiellement fait par des mecs qui avaient commencé dans les eighties et qui arrivaient à maturité. Il y avait aussi du bon Post-Rock.
Rock n'Roll


Post-Rock :

jeudi 28 juillet 2016

Où est Chassol ?

Christophe Chassol vient de sortir un album, "Ultrascores II". Ecoutez-le, achetez-le, nom de Dieu ! N'écoutez pas la merde qu'on vous fourre entre les oreilles ! En général, ne vous contentez pas de ce qu'on vous donne, c'est à peine une aumone ! Le VRAI truc, c'est ailleurs. Cherchez, il y a en même sur le net !
Et au fait, c'est qui, c'est quoi Chassol ? C'est un musicien de talent qui se planque un peu, pas trop repéré, et c'est tant mieux comme ça. L'époque étant ce qu'elle est, il vaut mieux se tenir un peu de coté. Ce gars-là est bourré de talent, il fourmille d'idées. Allez sur sa chaine Youtube; tapez CHASSOL sur Youtube, c'est tout, vous verrez.
Je mets un teaser remixé au dessous.

mardi 26 juillet 2016

Free Fallin'

Chute libre. Ou quand la Liberté s'en va la première.

Miho Kajioka à La Gacilly.

Bien souvent, sur une photo, on ne voit rien. Le "visuel", avec ses formes, ses couleurs, sa composition, emporte toute la tête et la faculté de voir. La vue est une chose délicate, qu'on devrait protéger par de la pénombre, des persiennes tout le temps, des lumières indirectes. Et bien sûr, pas d'ECRAN. Mais l'homme est un voyeur et il aime sa propre sidération comme il aime sa propre damnation. Il aime ce qui est fort, trop fort pour lui, et il aime en mourir, il trouve ça glorieux.
Aucune chance de mourir devant les photos précieuses de Miho Kajioka que l'on peut voir à l'expo annuelle de photographies de La Gacilly (35) qui s'y déroule chaque été, mais toutes celles de se régénérer les yeux. Miho Kajioka nous met sous le nez de délicates effluves de temps, évanescentes, quasi invisibles et que l'on voit cependant très bien dans leurs présences diaphanes, dans leurs actualités lointaines et atemporelles. C'est qu'elle a fait du photo-journalisme. Le choc des photos, elle connait, la saturation, l'esbrouffe. Après Fukujima, elle s'est intéressée à l'ineffable, à ce qui fait à peine effet sur la sensibilité de la pellicule. Un travail méticuleux de mémoire, qui si elle veut rester vive, ne doit pas s'épuiser dans la retape. Ici, tout est délicatesse technique qui amène à ressentir l'équivalent d'un souffle tiède par un soir d'été près de la mer, instant béni qui fait venir les larmes, on ne sait pourquoi, et l'apaisement, un rien inquiet. Ce sont dejà des vieilles photos. Non, qu'elles ne disent plus rien à personne, au contraire, elles ont la patine de l'ancien qui revient "neuf", relavé à la source. C'est un rude labeur que celui de Miho Kajioka, et bien singulier, qui lave le regard et dit notre vie et notre mort
Quelques clichés de Miho Kajioka :

mercredi 20 juillet 2016

Où est la chanson ?

Cherchez pas. Quand un air d'un groupe que vous aimez vous manque, quand un petit truc vous titille l'oreille comme une évidence et que vous ne le trouvez ni chez les Beatles, ni chez les Stones, ni chez les Kinks, ni chez les Who, c'est qu'il se trouve dans la discographie des Bee Gees. Reste plus qu'à le localiser précisement. En vl'à un des Stones qui me manquait et qui s'appelle "Marley purt drive", c'est sur l'album "Odessa" des Bee gees qui est un recueil fabuleux de mélopées pop parfaites.
Les Bee Gees : "Marley purt drive".

mardi 19 juillet 2016

Alan Vega sort de son orbite et s'éloigne.

Ce blog ne s'étoffe que quand quelqu'un meurt. C'est triste. En même temps, il n'y a plus que ça à faire : le décompte morbide de ceux qui étaient et restent des créateurs quand tout le monde fait dans la ré-création; de ceux qui étaient dans le bain de l'Histoire quand nous sommes sous la douche froide du Fun. Bah, c'est comme ça, c'est la post-Modernité. C'est pas que c'était mieux avant, c'était différent. Avant quoi ? Ben, avant 1991, c'te bonne blague. Oh, avant 1991 il n'y avait pas vraiment d'avant et d'après, on remontait d'un trait jusqu'à la création première, c'était bien ou mauvais mais dire c'était mieux avant, c'était de la pure et simple ronchonnade. Depuis 1991, il y a un avant et un après, la Modernité c'est fini, comme l'Histoire, nous sommes dans l'après. D'où l'engouement très fort, pour les années 80, dernières années de création qui laissait entrevoir autre chose, encore et encore, derrière le mur. Le mur est tombé, nous somme dans l'après. Des murs sont construits partout, tous les jours et ça ne gène personne. Ce qui importe, ce qui libère, c'est de gérer. (C'est là qu'est toute l'horreur de l'après) Si l'Economie conseille de se restreindre et de gérer, c'est qu'il n'y a plus de place pour des créations dignes de l'homme, c'est à dire dignes de Dieu, il n'y a que du rebut et des miettes. Nous y sommes, c'est après et ça implique une autre esthétique, distancié, kitsch et pas à hauteur d'homme. Avant, c'était à hauteur d'homme, ce qui sous-entendait qu'on pouvait savoir un peu quel taille il avait et qu'on pouvait le prendre d'un peu haut, pour lui souffler des trucs à l'oreille en la lui tirant un peu vers le même haut. Maintenant, c'est plus possible, on sait exactement combien vaut un homme; ils sont tous au même niveau et tous prêts à se battre comme des enragés pour y rester ou grapiller un niveau. On ira pas plus haut que Trump ou Sarkozy. Ou alors il faudrait repartir de plus bas, d'avant.

Alan Vega est mort, donc. Fort sujet, complexe, multiple que le Vega. Moi, j'avais commencé par un formidable Rockabilly New-Wave : "Juke-Box Baby", un hit en France, comme "C'est Lundi", de Jesse Garon. Simple, efficace, hanté, tout ce qu'il me fallait. Manquait plus que Robert Gordon et tout était plié en matière d'héritage fifties réchauffé années 80. SAUF QUE, à quelques temps de là, un mien ami achète le premier album de Suicide, le groupe de Vega en 1977 au magasin New Rose de Paris et nous le met en soirée. Choc. Choc immense. Tellurique, sans retour. MAIS qu'est ce que c'est que ce truc ? "Ghost rider" est un Rock dérapant sur trois minutes de bruit minimaliste saturé et paniqué. Emballant et flippant à la fois, à se jeter la tête contre les murs par plaisir (c'était une autre idée du Fun...) MAIS surtout, sur cet album à la pochette géniale et sinistre se trouve un morceau proprement terrifiant, une musique et un chant, qui, pour peu qu'on les suive vous entrainent dans les affres de l'horreur : "Frankie Teardrop". Chaque larme de Frankie est une goutte d'acide sur un cerveau en ébullition. Il a mal, on a mal avec lui. Où sont le pardon, la miséricorde ? Là, maintenant, et pour dix minutes, c'est l'ENFER, "Laissez tout espoir", chaque cri de Vega est un cri souffrant et enragé de supplicié. La question est : dans quel état vais-je récupérer mon cerveau après ça ? Ce truc peut rendre dingue en une écoute. A forte dose, il entame obligatoirement les neurones dans les grandes largeurs. Moi, j'en ai pas trop abusé. N'empêche, je ne suis plus le même maintenant qu'avant d'avoir écouté Suicide, "Frankie Teardrop" et Vega. Je crois que tous ceux qui ont écouté ses oeuvres (même plus tardives) peuvent dirent ça. Et c'est c'est ce qui en fait un artiste majeur du vingtième siècle. Je précise deux choses : dans Suicide (bon sang, quel nom de groupe !), il avait pour acolyte Martin Rev, qui faisait la musique, et Alan Vega était aussi artiste plasticien.




mercredi 13 juillet 2016

L'été sera Punk ou....autre chose....

Donc, d'après mon expérience et mes lectures, par odre d'importance décroissante, en accord avec mes amis les Punks :
La Liberté

L'Amour

Le Sexe

mardi 12 juillet 2016

Fièvre d'été des Buzzcocks.

Les Punks. Il n'y a qu'un seul véritable groupe punk : les Sex Pistols, et encore, ils n'étaient pas si nihilistes que ça, juste un peu dépités. Les autres groupes de l'époque sont devenus des combos de virtuoses de haute volée aux ambitions artistiques qui égalaient celles de leurs petits camarades des sixties et seventies, et aussi des jazzeux. Les Buzzcocks, par exemple, sont un groupe dément. Pétrifiants d'intelligence, d'une pertinence sociale et psychologique acérée, ils étaient (et sont) capables de faire des albums d'une richesse contradictoire remarquable, évoquants tout et son contraire sans perdre le fil de l'Art qui charge à vif les émotions les plus rudes et les exprime au plus juste.
A les écouter, à écouter les Clash et les Jam, les Cure et Elvis Costello, après cinquante années de bouteille passées à le faire, il ressort que le plus important  dans la Vie, à part la Mort, c'est la Liberté. Puis viennent l'Amour et le Sexe.
C'est l'été, c'est la saison des "Bites qui Bourdonnent." Maintenant, excusez-moi, je vais écouter "Madame Butterfly" à la radio. C'est aussi beau que du Buzzcocks.



jeudi 7 juillet 2016

Une tentativement d'enchainement. Du rire aux larmes. Du noir au blanc.

J'ai une compil radio (j'en ai des dizaines et des dizaines) qui enchaine les deux morceaux ci-dessous. C'est le fruit du hasard mais c'est parfait pour moi, alors je le mets sur mon blog. Ah la la ! la compil radio.... c'est comme ça que je faisais pour écouter beaucoup de musique à pas cher. J'ai piraté les Nocturnes de RTL et Lenoir sur Inter jusqu'à plus soif. Et puis, j'ai eu internet et tout a changé. Mais mes compils continuent de tourner de temps en temps. Je suis équipé pour. Ca vaut dix euros une platine cassette maintenant. Où alors les gens les donnent. Là, j'ai Deezer. Quand j'était petit, je rêvais d'avoir un super ordinateur qui réponde à l'instant à n'importe laquelle de mes envies musicales en passant le morceau qu'il aurait evidemment en mémoire. Une sorte de HAL à la "2001" du Rock. C'est fait.
Alors, là, je fais encore un effort notable, je tape avec mes petits doigts, je vais chercher le morceau sur youtube et je le pète sur Blogger. Mais c'est pour vous mes petits amis, pour partager, pour créer du lien... Que voulez-vous, je suis bonne pâte ! Donc, Ray Charles au sommet de la nonchalance et du laidback interprétant il y a des lustres "Makin' Whoopee". Easy..... Tu parles, ce qu'il dit est proprement sordide mais il est tellement Cooooooolllll. Quel numéro ! Le public est en phase.

"Roadkill" de Pulp. Le maître de Jarvis Cocker, c'est Scott Walker. Là, ça s'entend beaucoup et c'est très réussi. Ca sonne vachement bien, profond, triste, nuiteux, amoureux. Jarvis est un grand showman, aussi.

dimanche 3 juillet 2016

Wiesel, Cimino, Rocard, arrivée dans l'ordre.

Elie Wiesel et Michael Cimino sont morts. Que dire au sujet de ces disparitions, au sujet des bonhommes ? La mort d'Elie Wiesel ne me chagrine guère. Il était un de ces juifs qui ont instrumentalisé leur expérience des immondes camps de la mort nazis pour permettre la fondation d'un état juif, qu'il défendait envers et contre tout et tous. Profondément religieux, d'éducation hassidique, passionné par la Kabbale, il a participé activement à l'institutionnalisation du souvenir de la "Shoah", ce pour quoi il a eu le prix Nobel de la Paix. Quand on voit le bordel que foutent les juifs au moyen-orient, on se demande bien pourquoi ? Quand à la "Shoah", son souvenir infecte tellement les consciences de tous qu'on ne saurait plus en tirer les leçons de vie et de mort qui s'imposent à tout homme. Résultat des courses : il y aura d'autres camps de la mort. C'est déjà fait ? C'est vrai, j'oubliais...Merci à Mr Elie Wiesel donc, et à ses compères, pour nous avoir bien pourri la tête avec leurs obsessions juives, plutôt qu'humaines, au sens le plus strict et le plus commun du mot "humain". Il est temps de regarder ailleurs et autrement que là où on nous enseigne de le faire à l'école. Dans quelles directions ? Je ne suis ni juif, ni du peuple, ni prophète de malheur, démmerdez-vous. Tout ce que je sais, c'est que la Vie n'aime pas les camps, de toute sorte.
Pour Michael Cimino je suis un peu plus embêté. Parce que le cinéma, ça ne m'épate plus trop et cependant, il était un des tous derniers grands cinéastes "classiques" en vie avec deux chef-d'oeuvres absolus à son actif : "Voyage au bout de l'enfer" ("The Deerhunter") et "La Porte du Paradis" ("Heaven's gate") qui tiennent la route à coté de n'importe quelle autre grosse pointure du cinéma mondial tournée depuis que le cinéma existe. Ce n'est pas rien, et même si le cinéma est pour moi un art mineur, de cette sorte-là, il atteint des sommets qui brouillent mes cartes esthétiques et mes échelles de valeurs. Leone, par exemple, c'est plutôt bon, plaisant, jouissif même, mais de seconde zone. Je ne dirai pas la même chose du début du "Deerhunter" et de tout "Heaven's gate", qui reste un monument narratif visuel. Or, c'est quand même ça le cinéma à la base : écrire des histoires avec des images en mouvement. Le plaisir n'est pas de la même nature. On a jamais fait mieux que Bresson, certes, mais Cimino, dans un genre très différent, a sa place parmi les plus grands. Ca a du bon d'être troublé, parfois. Outre ses deux films-là, je conseille à ceux qui voudraient appronfondir leur connaissance de Cimino de regarder "Sunchaser", le dernier, de 1995, il est plutôt bon, magique même. Son premier film est un véhicule pour Clint Eastwood qui ne vaut pas grand-chose sauf pour la présence de George Kennedy. "L'année du dragon" aurait du être un grand film si Cimino n'avait pas eu les chocottes de remettre le couvert de la faillite financière de "Heaven's gate". "Le Sicilien" est plombé par la présence et le jeu d'acteur (?) de Christophe Lambert. Il y en a un autre, anodin. Mais enfin, quel metteur-en-scène peut se targuer, dans ces cinquantes dernières années d'avoir deux très grands films à son palmares ? On est plus à l'époque des Murnau, Pabst, Flaherty, L'Herbier et consort et quand on étudie d'un peu près la chose-cinéma, depuis les années 60-70, il y en a pas des masses. Il y en a, mais moins que dans les années 20-30, beaucoup moins.
Bon, je vais mettre un ou deux extraits de "The Deerhunter" ou d'"Heaven's gate". N'importe lesquels, de toute manière, c'est génial. Je compte sur les juifs d'Hollywood pour nous pondre un biopic d'Elie Wiesel comme ils savent les faire de nos jours. (En fait, je ne souhaite un pareil traitement à personne même pas à ce pauvre Wiesel).

Du shtetl à la Johnson County war, le VRAI "Il était une fois en Amérique."

Michel Rocard est mort, lui aussi. Je me souviens que la tête de ce con ornait jadis la salle des trophées de cette salope de Mitterand.

samedi 2 juillet 2016

Bonnefoy est vivant !

Yves Bonnefoy est mort. Bon. Que dire à son sujet, au sujet de sa poésie ? Depuis que Mallarmé a envoyé l'Art de la Poésie sur la voix de garage de la Métaphysique, bien aidé par Heidegger, on trouve à la pelle des "poètes" de son acabit qui ont balancé le sensible dans les orties avec Mémé pour mieux dire l'impossibilité du sens. C'est chiant, c'est faux, ce n'est pas de la bonne Poésie. Ca fait mal au crâne, ça n'enchante pas, ça ne chante pas et on est pas plus avancé après avoir lu les textes qu'avant. Aucune vision, aucune sensation, aucune idée. Bref, c'est de la merde. Il existe encore des bons poètes mais ils n'ont plus la main. Quand je pense que Bonnefoy était Professeur au Collège de France... il y a de quoi se fendre la gueule quand même, la Poésie, merde, c'est autre chose que les élucubrations de philosophes un peu débiles, ça a de la tenue, du "duende", de l'intensité (à tous les degrés possibles et imaginables). Je vais mettre un poème de Bonnefoy. un Art Poétique. Faites-vous votre idée. Ca s'appelle :" Art de la Poésie."

Dragué fut le regard hors de cette nuit.

Immobilisées et séchées les mains.

On a réconcilié la fièvre.
On a dit au coeur

D'être le cceur.
Il y avait un démon dans ces veines

Qui s'est enfui en criant.

II y avait dans la bouche une voix morne sanglante

Qui a été lavée et rappelée.

Vous trouvez ça bien ? Vous n'êtes pas tout seul, croyez-moi. Moi je dis qu'il n'y a pas de quoi en faire un fromage. Surtout ne pas dire "je", surtout ne pas dire "chant", surtout que ça sonne bien propre. Ca pourrait s'appeler "Savon" ou "Plus blanc que blanc". Putain, c'est vraiment pas bon. Ci-dessous, un remède, une panacée universelle contre la connerie.

jeudi 30 juin 2016

Scotty Moore au Paradis, direct !

Scotty Moore est mort. Total eclipse of the Sun. La moitié restante de Dieu a disparu dans l'obscurité définitive. Le Rock n'est pas seulement en deuil, il est orphelin de père et de mère. Pupille de l'Humanité souffrante. Pensez donc : les guitaristes, tous les guitaristes de Rock sont issus pour une part du solo de Scotty Moore sur "Hound Dog" sorti en 45 tours sous le nom d'Elvis Presley mais qui est le disque fondateur du Rock, suscitant les vocations, distribuant les rôles : Elvis en Christ, Scotty en Saint-Jean Baptiste, les Jordanairs en apôtres dévoyés, Sam Philips en Moïse. Et merde, pourquoi faire du style, des falbalas ? Je suis triste, c'est tout. Personne n'a jamais tout à fait capté ce fameux solo de "Hound Dog", même Scotty a dit qu'il ne savait pas reproduire ce qu'il avait fait dans l'effervescence de la session. C'est momumental, une envolée subite, on décolle en deux secondes. Toute la partie guitare est géniale sur le reste du morceau, soutenue, à la hauteur de la voix d'Elvis, ça swingue salement (Rock n'Roll) MAIS LA, c'est de la magie, le doigt de Dieu, la marque du Diable. Il faut écouter Keith Richards parler de Moore, comme les Beatles d'ailleurs. Ce n'est pas que de la légende, c'est du talent PLUS quelque chose d'impalpable qui fait qu'on touche à la Grâce pure et simple. Scotty a donné vie à plus grand que lui, qui l'a dépassé mais pas bouffé et il l'a partagé. Merci Scotty et repose en paix.
Un truc louche pour illustrer mon propos. Evidemment dès qu'on touche au King ça devient compliqué, bordel de merde de flouze qui salit tout. Comme si quelques uns, et même beaucoup, ne s'en était pas mis suffisamment plein les fouilles avec Presley.
Donc, le show télé de 1956 où Scotty apparait à la droite d'Elvis, remanié, ralenti, avec le son de la version du 45 tours original. Au moins on entend bien le groove endiablé de Scotty et son solo imbattable. Elvis crève les écrans.


mardi 28 juin 2016

Chassol prend son envol, direction le soleil.

Et un petit concert de Christophe Chassol, à l'Ancienne Belgique, une fois !

Y'en un autre que j'aurais pu mettre c'est celui de Radio France mais faut se fader Bernard Werber et André Manoukian et ça, c'est trop pour ma pomme.

Gustave Flaubert actuel.

Le  6 Mars 1869, Gustave Flaubert écrivait ces quelques lignes dans une lettre adressée à la Princesse Mathilde, cousine de Napoléon III et salonnière chez qui il était de bon ton de se montrer et de causer : "Quant aux déceptions que le monde peut vous faire éprouver, je trouve que c'est lui faire trop d'honneur, il ne mérite pas cette importance. Pour moi, voici le principe : on a toujours affaire à des canailles -- On est toujours trompé, dupé, calomnié, bafoué. Mais il faut s'y attendre. Et quand l'exception se présente, remercier le ciel.
C'est pour cela que je n'oublie rien des plus petits bonheurs qui m'arrivent, pas une poignée de main cordiale, pas un sourire ! Tout est trésor pour les pauvres...."
Cet homme suprêmement intelligent a raison. Malheureusement. Et cependant, dans le même temps, je lui préfère Stendhal, qui s'était forgé une "philosophie" (qu'il appellait le "Beylisme") moins radicale, moins brutale et, pour ainsi dire moins désespérée donc, à mon avis, un peu moins "bête". J'emploie ce mot à dessein car tous les "principes" de vie toutes les "philosophies" appliquées à l'existence sont plus ou moins nunuches et carabinnées. Celle que j'aime le mieux est celle de Casanova, (cet homme est souple, il acceuille toutes les opportunités et les coups de griffes de la vie, il s'adapte et reste pourtant toujours fidèle à lui-même et à son envie de jouir) mais elle est trop éloignée de ce que je suis profondément. Je me rabats donc sur celle de Stendhal, qui se soucie avant tout de l'Amour et de lui. N'empêche, Flaubert avaient quelques idées bien arrêtées qu'il vaut le coup de méditer profondément. Et parfois, quand il parle de lui au passé, de son adolescence et de sa jeunesse, il parle carrément pour moi.
Ses livres, qu'on les trouve géniaux ou besogneux, sont des efforts littéraires quasi sans équivalents, sauf à convoquer, en comparaison, les plus grands littérateurs mondiaux, de Rabelais à Pound en passant par Joyce et Céline.

mardi 21 juin 2016

Cinq minutes chrono !

C'est la ratabaise
La bonne baise en rata
La Bonne baise à Papa
Joli minet
Joli minois
Belle bouille à baise
Ouvrez-vous à moi
Ma Jolie minette
A museau rasé
Nez en trompette
Sonnez musette
C'est l'heure du rata à Papa
Le bon Roi de la baise
Le bon Roi ratabaise
Qui Ratiboise le bas et
Le haut par en dedans
Par douze coups à la douzaine
Et le compte est bon
Et bonne la recette à Papa
D'abord bande à l'aise,
Sois baba et sens-y la rose
Le nez ras la moquette puis
Fourre la courgette
Jusqu'à la base éprise
En l'aubergine fourrée
Et sans biaiser envoie
La purée d'Aziyadé
Et le jus de fraises des bois
C'est la ratabaise
C'est la ratabaise à Papa
C'est la bonne baise à l'émoi
Qui sent la cuisine
La cuisse et la pine
Et toi, tu la sens ?
La bonne odeur
La bonne odeur de caca
Du rata qu'on fait
TOI ET MOI

Take that ! Howlin' Wolf.

lundi 20 juin 2016

Chassol, en plein vol.

Je peux essayer de faire un effort : écouter un peu de Christophe Chassol, regarder un film de Quentin Dupieux ("Wrong", par exemple), lire un bouquin de Houellebecq '"Soumission"),manger de la cuisine moléculaire, je ne sais pas. Moi, je suis profondément XXie Siècle, moderne, cubiste, expressioniste, je suis foutu, mais je sais qu'il importe d'être de son temps, c'est le meilleur moyen d'accéder...à quoi ?. La postérité ? C'est fini ça aussi, c'est carrément XIXie, non ? Ca m'étonne bien un peu, mais enfin... Pourquoi pas accéder à quelque chose d'autre alors...l'actualité ? Ah ça c'est bien l'actualité, depuis Daumal et le Grand Jeu, c'est bien. Ca implique d'être dedans et décalé à la fois. Drôle de position. Intenable ? C'est la bonne en tout cas, je crois.
Donc, ici et maintenant, Chassol. "Indiamore". Exemple d'un monde ouvert, grand ouvert, où il y a la place et de grande musique.

Allez, paf, je pète le film en entier, comme ça !

samedi 18 juin 2016

Les Stones ou Gilbert Bécaud ???

Moi, vous savez, j'suis simple et compliqué à la fois, j'écoute principalement les Stones. Des trucs un peu rares, pas très connus. Pas pour ça, pas parce qu'ils ne sont pas connus, pas par snobisme, non, parce qu'ils sont souvent un peu meilleurs que les trucs qui brillent et qui sont parfois, je dis bien "parfois", un peu de pacotille. "Get out off my cloud" par exemple, c'est tout à fait surfait, Mi-La-Si, pom-pom-pom, bof-bof-bof, ah si, les paroles sont bonnes. Mais c'est pour les filles en priorité, les pisseuses (d'ailleurs Chrissie Hynde disait qu'on ne pouvait faire plus "EXCITANT" que "Get out off my cloud"), mais les trucs un peu bluesy-vintage, un peu roots, c'est sur les faces B des singles qu'on les trouve, ou sur les albums (et encore, ça dépend des pays). Donc, il faut chercher un peu pour entendre ce blues délicieux qu'est "the Spider and the Fly", ou le très caustique "Under assistant West Coast promo-man" dans lequel Jagger fout une grande baffe à ses employeurs et, en général, à tous ceux qui les utilisent. Piqures de rappel à go-go, les talentueuses Stars, c'est eux, les Stones. Personnellement, je n'ai jamais pensé le contraire et le show-business n'a, pour moi, jamais été un problème sauf quand il est devenu émollient et astringent pour les artistes. Je ne suis pas un gauchiste masqué qui défonce des vitrines d'hopitaux à la masse.
Mais mon juke-box interne me joue parfois des tours. Il sursaute et passe d'un artiste à l'autre sans prévenir.Et il fait le grand huit, des fois. Et si je vous en faisais profiter.
Ainsi, si nous rendions hommage à...GILBERT BECAUD, ça serait bien, non ? Et pourquoi pas. Je l'aime bien Bécaud, c'est un très bon dans son genre. Quel genre ? Variété française tellement bien faite qu'elle s'exporte mondialement. Universelle, quoi ! "Et maintenant", entre autres, est un tube d'airain que rien ne peut altérer. C'est une poutre maîtresse sur laquelle on peut bâtir sûrement.
Eddy Mitchell cover.
ll
The Temptations cover, génial !

Sonny and Cher cover, fantastique


Le maître chanteur en personne !


mercredi 8 juin 2016

Jeux de mains....

Au bar de mon patelin je serre pas mal de mains. A force de se voir, on se dit bonjour, on se fréquente quoi, on se parle un peu. Il y a la poignée de main de la patronne d'abord, avec sa main petite et dodue, comme celle d'un bébé, qu'on pourrait écraser facilement d'ailleurs; il y a celle de Michel, celle de Serge, celle de Néness, celle de Nono, celle de Patrick, qui tend ses doigts mais ne les referme pas sur les votres; toute différentes, toutes significatives. Mais ma préférée c'est celle de Félix. Félix passe tous les matins sur les coups de onze heures pour faire son Quinté. Il étudie, il se remue les méninges, il compose, recompose des ordres, des arrivées plausibles, monstrueuses, ineptes et il fait de l'humour franc du collier en baratinant gentiment avec tout le monde et en distribuant des conseils pas chers -et même gratuits !- aux turfistes qui lui parlent. Mais d'abord, il vous a serré la main et c'est énorme !
Félix n'est pas grand mais il est campé bien droit du haut de ses plus de soixante et dix ans, il a le torse bombé et, bizaremment, il ne serre pas la main de face, sauf à de très rares personnes qu'il estime hautement (je n'en fais pas partie). Il se met de coté et sa main à lui, qu'il tend, est presque parallèle à son corps, elle s'arrête à un moment et il faut aller la chercher avec sa propre main, la glisser dans la sienne, qu'il laisse entrouverte et là avec sa puissance contenue et controlée, une force énorme dans sa main musclée, il exerce une pression amicale toute douce qui ne souffre aucun échappatoire. Et il sourit d'un large sourire un peu édenté. Voilà. Voilà donc comment Félix me baise à chaque fois que je le rencontre. Il a une main faite pour les femmes ce Félix, à l'exacte pression érotique qui doit les laisser chancelantes et qui me laisse ravi, car il y a là une chaleur un peu rouée (consciente, on va dire) mais non-feinte tout de même et qui m'enchante moi qui suis encore un enfant, un homme très sensible, presque une femme, parfois.
Ci-dessous, un Félix encore plus vieux que le mien !

mardi 7 juin 2016

Maman, Mom, Mutty, Mama....

L'autre soir, j'étais seul dans la pénombre du jour qui s'enfuyait lentement, allongé dans mon canapé, la porte-fenêtre ouverte. Quelques oiseaux chantaient leur mélodies vespérales, et soudain j'ai eu envie d'appeler ma mére, disparue il y a plus de vingt ans. J'ai prononcé plusieurs fois le mot "Maman" à voix basse et à ma grande surprise ce mot n'a pas résonné dans le vide; il a dessiné les contours d'une présence, diffuse mais concrète, sereine somme toute. J'ai répété "Maman, jolie Maman.", et toujours sans néant ni angoisse. J'avais cru trop longtemps que je ne pourrais plus prononcer ce mot, la rupture avait été trop brutale. C'est comme si ma mère m'était revenue, dans le coeur, à sa place, ma belle Maman. Ce mot-là "Maman", pour moi, c'est le plus beau mot de la langue française, et sa traduction dans toutes les langues du monde est le plus beau mot de toutes les langues du monde.
Je me souviens d'un autre homme qui appelait sa mère. C'est dans un film d'Alain Cavalier, "Un étrange voyage", avec Jean Rochefort et la sublime Camille de Casabianca que je l'ai vu, à la toute fin du film. Je le mets ci-dessous. Cavalier est un des rares metteurs en scène vivants digne de respect et qui respecte lui-même son Art, si trivial, devenu ordurier. Rochefort, lui, appelle sa mère dans le vide. Il est seul et perdu. Si triste. Ami lecteur, regarde ce beau film et demande-toi "Où est-ma mère ? " Selon la réponse que tu feras à cette question -est-elle partie ? Est-elle revenue ?- tu pourras savoir comment va ton coeur.

vendredi 3 juin 2016

Excuse-moi, partenaire II.

Pendant ce temps-là, Bob Dylan se mesure à l'un des plus grands chanteurs de l'Histoire moderne, Frank Sinatra, et croone, croone jusqu'au bout de la nuit et de ses ombres bénéfiques. Rappelez-vous ce vieil extrait de docu sur Dylan dans les années 60 où le poète déclarait à un journaleux anglais jaloux qui l'attaquait sur sa voix "Vous me comparez à Caruso et dites que je suis un piètre chanteur. Vous avez écouté Caruso ? Vous m'avez bien écouté ? Eh, eh, à votre place, je ferais gaffe à ce que je dis parce que je suis un putain de bon chanteur !" Il disait vrai, c'est un chanteur exceptionnel.
L'album s'appelle "Fallen angels" Est-ce le regard que le vieux prophète porte sur les Hommes ? Peut-être, peut-être...

Excuse-moi, partenaire.

L'autre nuit, Benjamin Biolay, impeccable programmateur d'un soir des Nocturnes de Georges Lang, déclarait tout à trac être un fan de Willie Nelson. Putain, c'est bien vu, ça, parce qu'il est vraiment bon Willie Nelson ! Il est sympa Biolay quand il veut, et il a bon goût mais je ne suis pas près d'écouter ses albums. M'enfin il a l'admiration qui se tient, c'est déjà ça. Je vais mettre un morceau récent dans la discographie pléthorique de Willie Nelson,une reprise en duo avec Sheryl Crow du standard de Jazz "Embraceable you", tiré de l'album "Willie Nelson sings Gershwin". Parfait. Il s'amuse Willie, il n'a vraiment plus rien à prouver à personne, juste du plaisir à prendre et à distribuer.
(Eh, vous savez quoi ? Sheryl Crow, elle chante bien. Et elle est bonne.)
Voilà, Willie, plus de 80 ans, et Sheryl, bonne.

jeudi 26 mai 2016

Fin de la lutte continue dans le triomphe d'un matin.

Mes larmes ont ce goût-là. Le même goût depuis l'enfance.
Donné par l'apreté du combat, l'acharnement à faire mal, l'envie de vivre, l'envie de mourir, le sentiment de perte qui serre la gorge dès le commencement, la déchirure intérieure, le manque de repos, la fatigue guerrière, les insomnies d'effroi, l'usure prématurée, l'impression de suivre un ordre précis qui n'est pas le mien, les contraintes contraires, l'oblique à redresser sans fin, le charivari constant, toutes ces choses et bien d'autres qui ont laissé mon coeur blessé à jamais.
Ennio Morricone, génial.

vendredi 20 mai 2016

Les Paradis se perdent toujours.

Laissons le chanteur Slimane à ses forfaitures incongrues, Amir à ses paroles en anglais (pendant que les Autrichiens, les migrants au cul, chantent en français), Christophe Maè à sa recherche d'une idée désormais vieille en Europe, Keren Ann à ses plaisanteries hipster yiddish et faisons ensemble un tour dans les grandes allées de la ballade française de qualité, on y respire un air toujours pur aux qualités régénérantes indubitables.
C'est parti. Christophe : "Les Paradis perdus".

Alain Bashung : "L'apiculteur" (live)

Arno : "Les filles du bord de mer".

Nino Ferrer : "l'Arbre noir". (Le guitariste me laisse à genoux).

Léo Ferré : "Ton style". Je ne vois de plus beaux mots d'amour à dire à une femme. Brigitte Fontaine est d'accord avec moi.



Il y avait même Sergio, le fils maudit.

Je vais mettre ci-dessous une chanson de Serge Gainsbourg. Elle est tirée d'un album que je n'aime pourtant pas beaucoup, "L'homme à la tête de chou", sur lequel je trouve Sergio un peu trop "facile". Ca n'a pas la tenue de "Melody Nelson". Mais les paroles de "Marilou sous la neige" sont belles et tiennent en l'air presque sans musique. De la poèsie, quoi. Et surtout Gainsbourg fait l'effort de chanter, comme David Bowie, comme Prince, comme Bob Dylan, comme Caruso et il chante drôlement bien. Notez comme il dit "...la fraicheur de l'inédit...", et pas "...la fraicheur de l'innocence...". Il connaissait son Baudelaire, l'homme Gainsbourg.
En-dessous, je vais en mettre une autre, aux paroles splendides et aux arrangements impeccablement distanciés, juste ce qu'il faut pour aborder le sujet, plutôt tabou, plutôt casse-gueule. Résultat, ça passe, et même bien. Je mets les lyrics encore en-dessous.

Oh my Lady Héroïne
Oh ma beauté ma divine
Referme sur moi tes ailes
Mon bel ange ma toute belle

Oh my Lady Héroïne
Ma liaison clandestine
En douceur mon sucre candi
Emmène-moi au paradis

Oh my Lady Héroïne
Oh ma beauté ma divine
Toi mon amour platonique
Mon bébé ma fille unique

Oh my Lady Héroïne
Aussi pure que Justine
Tous les malheurs de ta vertu
Et tous ses bonheurs me tuent

Oh my Lady Héroïne
Dans ta beauté je devine
Quand ton regard me transperce
Tous les charmes de la Perse

Oh my Lady Héroïne
Mon opium ma cocaïne
Est-tu venue d'Extrême Orient
Ou bien d'un marché persan

jeudi 5 mai 2016

Morris and I.

Il a beau s'avancer masqué, sous la défroque du gigolo mariole mi-pathétique, mi-hilarant, Morris Day a mis au point une machine à danser implacable : son groupe The Time. Avec lui, il joue les méchants dans les films de son ami Prince, ou plutôt son double maléfique, c'est le deal. Et il est presque aussi talentueux que l'était Prince, c'est le miracle derrière le deal. Pour preuve la tuerie groove ci-dessous. C'était peut-être l'apogée de la comédie dell'Arte que jouait Morris Day dans son rôle de Matamore. Frime, frime, frime, il en restera toujours quelque chose. Mouchoir blanc à la Barry White, pas de danse à la James Brown, Jesse Johnson à la guitare qui joue comme un droitier sur une guitare de gaucher à la Hendrix, et CA c'est du putain de rap. "I don't know, when i see something that i like, i got to go for it, and I like what I see, Baby..."
The Time : "Jerk out".

mercredi 4 mai 2016

Prince, Bowie et un je-ne-sais-quoi en plus.

La classe, ça existe. David Bowie avait la classe. Dans son genre Prince l'avait aussi, ce truc; ce je-ne-sais-quoi qui fait qu'on remarque votre présence, qu'on la sent. C'est quoi ? Oh, un peu de tout : les fringues, la posture du corps, le regard, les gestes, deux ou trois objets comme une cigarette et une chevalière, la démarche, le timing surtout. Etre là, où il faut quand il faut, comme un bonus au monde tel qu'il va qui devient lentement évident, vital, qui impose sa marque sans brusquer les choses, à la coule. La classe fait qu'on vous distingue de la masse bourdieuesque des clodos de la vie (les fringues de Bourdieu !) et des ploucs. Aldo Maccione a très bien parodié la classe. Si on peut en faire un truc comique, c'est que ça existe bel et bien; c'est à ça qu'on reconnait l'existence d'une chose aussi évanescente que la classe.Attention ! On peut être classe en 2 CV, en punkette, en pantoufles (à talon, avec un désabillé et du parfum pour les femmes; avec une robe de chambre en cachemire et un verre de Cognac pour les hommes), tout est dans la nuance, l'appui ferme et souple d'une présence; c'est ça, le mot important, "présence", et même, plus net, "prestance". Dans ses films, Prince est opposé à sa caricature et à la caricature de la classe, Morris Day, double vulgaire et concupiscent qui drive son groupe The Time. Tout pue l'ostentation chez lui, la frime à pas cher sous des allures qui exhibent les dollars sans honte, mais sans joie, sans prestance. Nuance. Quand il rit à ses propres blagues, Morris Day, tout le monde se marre; quand un mec qui a la classe fait une plaisanterie, tout le monde est bluffé et certains osent un franc sourire. C'est là que l'on voit les dents blanches des jeunes femmes qui baissent un peu les yeux.
Il existe une chanson que personne ne sait vraiment comment prendre. Ca s'appelle :"Donald Trump, Black version" de The Time. Est-ce que Morris Day y fait vraiment l'apologie de Trump ? Est-ce qu'il se fout de sa gueule de cake ? Je vous donne la réponse. Morris Day, endossant son personnage habituel, fait l'apologie du pognon et de Donald Trump, sans aucun doute MAIS, il s'agit d'un personnage (qui existe vraiment, attention, il y a en plein !) et il ne faut pas le prendre au sérieux. Je vais la mettre en-dessous la chanson, c'est une pignolade, une bouffonerie, mais exécutée avec maestria et talent. C'est tout le paradoxe de Morris Day et de The Time, ils ont un talent fou mais ne sont pas sérieux du tout et, finalement, le "Character" (pour employer un terme dont use Day pour parler de lui sur un album solo) a détruit le bonhomme qui n'a plus rien à dire et à montrer depuis longtemps, enferré dans son image de branleur sans l'ombre d'une classe quelconque. Faire-valoir vulgaire de Prince, c'est pas une vie. Donald Trump, Black version ? Est-ce que l'on peut rêver d'un homme qui ait moins la classe que ce "personnage" ? Tarantino en met plein ses films, non ? Et les gens trouvent ça génial. Mais personne ne dit de Tarantino qu'il a la classe, pas vrai ?

samedi 30 avril 2016

Ca coule en douceur, dans les Ténèbres.

L'autre soir, ce satané Georges Lang a passé le premier morceau ci-dessous dans son émission "Les Nocturnes" sur RTL, "Slip away" de David Bowie, tiré de l'album "Heathen". Quelle idée, quelle drôle d'idée ! Ce truc est splendide. C'est une longue et noble déploration sur le temps qui passe et bouffe tout, emporte dans le néant les choses et les êtres les plus précieux. C'est d'une beauté ! A pleurer. Le genre de truc que seul David Bowie pouvait pondre. Alors ? Qui va faire naître les larmes aux coins de mes yeux pour ces raisons magnifiques que sont des chansons tristes ? Bowie, il est out, mort... Le synthé à la fin du morceau m'a fait penser à celui de Prince au début d'"Around the world in a day", qui est cependant plus chamaré, plus gai. Mais Prince, il est out aussi, mort aussi. Plus d'"Annastesia" habité ou l'homme se montrait sous son meilleur jour, celui du fervent croyant en l'Amour et en Dieu. Ca, ça a glissé entre les doigts aussi, l'Amour. Il y a son ombre, tout au plus. On dirait des standards des années 30, ces chansons; du Ellington, un truc comme ça. !
Alors, il me faut aller chercher dans de vieux livres de Flaubert, de Brassaï, de Loti, de Dominique de Roux d'autres raisons de poursuivre ma course, d'autres interpellations, d'autres interrogations que celles auxquelles ces chanteurs donnaient vie. Ces auteurs m'eurent tous trouvé pathétique a pleurenicher sur moi comme un enfant coupable. C'est comme si je les entendaient m'enjoindre de me redresser. D'accord, je veux bien moins pleurer. Les larmes, c'est pourtant ce qu'il y a de plus clair en moi, de plus net.



jeudi 28 avril 2016

For me.

Putain, je lui dois bon nombre de mes plus belles émotions musicales ! Regardez la vidéo ci-dessous, millésime 1985, y'a tout : l'émotion, les semblants de larmes, le jeu, le charme, la ouache, la maîtrise, la flambe, l'ombre de James Brown qui le protège et l'inspire. Les costumes sont magnifiques, les solos de guitare sont éblouissants, les coupes de cheveux sont...des coupes de cheveux, des vraies, merde alors ! Ca pue le brushing et la sueur à plein nez, c'est lui le véritable Bérurier Noir. Quel frisson! C'est beau comme de l'Antique. Rigueur, luxe (volupté ?). Hosanna ! Alleluïa, Alleluïa !!!!!

vendredi 22 avril 2016

For you.

J'me réveille. Fais chier. Il est mort. "Why you wanna treat me so bad ?" L'Amour, la Mort, ça ne va pas ensemble.

Ladies & Gentlemen : the Prince is dead. (Long live the Prince.)

Tristesse et désolation. Prince est mort. Ah, putain ! je pars un peu aussi pour le coup, j'y laisse un bout de mon coeur. Après Bowie, c'est dur.  Manquerait plus que Keith Richard ou Pete Townhsend y passe et je ne saurais plus à quel saint Rock me vouer. Prince était un vrai Rocker, Funky, d'accord, mais c'est tout pareil ces trucs-là, la même branlette au savon. Dur, sapé, beau, sexy, maussade, cool, frimeur, sacré zicos, en un mot un vrai branleur de chez branleur; jeune à jamais, immature, incomplet, rageur d'avoir enterré ses 16 ans. Ne cherchez pas les hommes dans le monde du Rock, ils sont très peu nombreux; lignée Dylan/Young sûrement, des musiciens un peu sérieux, Randy Newman, autre chose quoi, pas LA chose.
Moi, Prince, il m'avait chatouillé l'obessionnel à donf. 20 fois, 40 fois, 100 fois d'affilée la note suraiguë du solo de "Let's go crazy", sur la fin, le disque en est rayé, il saute, peux plus l'écouter celui-là. Je le garde comme une relique. Et les cassettes "Parade" et "Around the world in a day", écoutées, ré-écoutées jusqu'à plus soif. Walkman, j'arrive à la fin de la face : "Sometimes it snows in april", ma mère morte, l'angoisse, et paf ! auto-reverse et zou ! "Christopher Tracy's Parade", impair rouge et passe, la mort à l'As, maman, je pleure pour nous deux. C'était chic, "Girls and Boys", "Kiss", comment ne pas danser ? comment ne pas tomber une fille ? Il filait le coup de main imparable, le bougre en dentelle noire, un sourire aux coins des lèvres
Je l'ai vu deux fois en concert. La folie, le génie, un groupe de furieux, Bercy en fusion, des décors bizarres, un panier de basket, il tente un shoot et se plante, je le conspue, un deuxième, je hurle à sa mort, il se casse, lance le ballon derrière lui, vexé : panier ! je le vénère. , intégralement où il faut et quand il faut. C'est le "It" des poètes-jazz beat atteint tous les soir sur des morceaux machines à danser qui ne semble plus finir. Je crie "Branleur !", "Branleur !" pendant tout le concert, il y a longtemps que ma voisine me regarde en souriant. Downtempo, "Annastasia", "The Cross", deux accords, un frisson christique passe, nous sommes habités, traversés par l'Esprit Saint. On sort ruinés, ébahis, chancelants et on fonce aux Bains-Douches pour la suite. On ne rentrera pas, évidemment. Tant mieux. Je ne suis pas un "beautiful people", "How does it feels..."mon coté homme peut-être. Laissons cela pour l'instant. Ce soir, je perds un proche, un ami, consolant, gentil, méchant, distant,, une voix, un baume, une main. Reste la musique, que j'écoute en ce moment (le deuxième album : "Prince"), ça ne suffit pas, je suis triste et désolé et je largue une partie de moi-même. L'Histoire, mon histoire changent.

mercredi 20 avril 2016

Afro-Pop blanche dans le noir.

On avait déjà vu des vieux routards du Rock allez chercher un vent régénérateur en Afrique; Ry Cooder au Mali, Paul Simon en Afrique du Sud; on avait vu Peter Gab où les Talkings Heads regarder de ce coté-là; on avait vu Paul McCartney aller enregistrer à Lagos mais je n'avais jamais entendu des groupes de Pop blanche jeunes s'inspirer aussi directement et simplement de l'Afro-beat ou du groove des groupes de l'Afrique de l'Ouest (En Afrique de l'Est c'est différent, les compilations "Les Ethiopiques" ont influencé pas mal de gens, Mahmoud Ahmed est une star)). Alors voici deux tripatouilleries anglo-saxonnes à base d'épices et de rythmes d'Afrique qui font un bien fou.
Woods : "The take".

Foal : "Night Swimmers". Le clip est borgne et louche mais beau comme la pochette de "House of the holy" de Led Zeppelin.

Kaos final.

2000 ans et plus d'Histoire d'une civilisation en Occident pour en arriver à ça, cette infamie :
Ah, les barbares ! Conseil aux migrants : barrez-vous, repartez là d'où vous venez, essayez de construire quelque chose de digne de votre merdier. Je sais, c'est dur mais par ici, c'est mort, mort de chez mort. Voir et écouter ça, c'est pas pire que d'être brûlé vif. Voici cinquante ans que les élites se battent pour que ce genre de gugusse prenne les rènes du pays. Ils ont déjà gagné à Nuit Debout. Vivre en Occident n'est plus possible, à moins d'être un de ces dégénérés. Je le sais, j'habite avec eux. Circulez, y'a plus rien à voir, ni de moderne, ni d'ancien, ici c'est Kaos par Kalash, c'est à dire l'Enfer.

jeudi 14 avril 2016

Vega - Christophe : Etoiles en duo Tangerine.

Ca y est, ils ont enfin réussi à le faire ce morceau. J'veux dire Christophe et Alan Vega. C'est sur l'impeccable et aventureux dernier album de Christophe que l'on trouve la chose. Un tube pour boite de nuit, un truc qui emporte l'adhésion immédiatement là où un mec comme Prince se perd dans des beats robotiques réchauffés, un truc emballant et vicelard, groovy en un mot. Vega machonne des borborygmes stellaires inquiétants pendant que Christophe passe la marmelade de mandarine à tout le monde, machines à faire shaker les booty dans les nuits arabes de Tanger. T'en veux pas ? Tu danses pas ? T'es has been. Les paroles n'ont pas grande importance au fond, ce qui compte c'est le mariage improbable des deux voix chéries sur un décor d'électro irrésistiblement pulsée. L'album, "Vestiges du chaos" est de haute tenue, ce chaos qui s'organise pour laisser derrière lui des gemmes, exploratrices minérales et vivantes en diable.

mercredi 13 avril 2016

Cheap Trick ? Pas imposable !

Moi, c'est pas ma faute si Cheap Trick est en passe de devenir un groupe culte. J'les écoutais pas à l'époque. A peine, quoi. J'me suis juste acheté une compil pas chère et pas bonne un peu plus tard. Ils ont fait leur turbin sans moi et maintenant les voilà révérés par des Dave Grohl, des Trent Reznor, sans doute nostalgiques de leur adolescence un rien "nerd".
En un sens, moi, c'est plus grave. J'les découvre maintenant Cheap Trick et je trouve ça plutôt bon, ce groupe de clowns tragédiens made in USA. Tenez, si on prend ce morceau "Taxman, Mr Thief", c'est une attaque libérale américaine typique contre l'Etat fédéral de la part de beaufs qui trouvent qu'ils payent trop d'impôts. Pas très glamour. Et bien, le riff est bon, la ligne de basse fait des harmonies seyantes, le pont est une enjambée rapide sur des plaines rarement parcourues et la reprise est plutôt accrocheuse avec voix déchiquetée et batterie lourde.
Alors Cheap Trick, c'est du lard ou du ricain ? Du bon ou du moins bon ? On ne peut attendre des miracles de délicatesse d'un groupe qui vient de Longford, Illinois, mais des rocks chauffés à la mégalomanie née de l'ennui des States et bêtes comme un membre de la NRA, oui.

mardi 12 avril 2016

Cheap Trick : pas chic, pas cher.

Ce qui est certain c'est que Cheap Trick est un groupe américain, ça, ça s'entend tout de suite, dès les premières notes; un drôle de mélange qui ne pouvait venir que de là-bas, de grandiloquence un peu débile, de pop agressive, de guitares lourdes, de chants attractifs. Moi, je ne les ai pas beaucoup écoutés pendant leur plus grande période de gloire, fin des 70's début des 80's. "I want you You want me" enregistré au Budokan, une compil achetée plus tard pour "Dream Police" et c'est tout. C'est plus retord, c'est maintenant que j'écoute Cheap Trick et tout particulièrement le premier album, éponyme. C'est étrange, il n'y a rien là-dedans que des brailleries de types qui viennent de sortir de la High School, à peine plus malins que les autres et qui ont choisis de faire du rock pour s'en tirer - à tout prix- et pourtant c'est plutôt bon et assez fascinant.
L'Amérique n'a pas d'Histoire, elle baigne vivante dans une mythologie qui travaille la société tout entière : la lutte pour la vie, les winners, l'argent qui fait tout, Dieu qui sauve et veille, le "Big" qui est bon, le corps sain qui épanouit. Il y a un lieu où la plupart des américains passent et apprennent à dealer avec ces mythes, et qui fait partie intégrante du mythe américain en général, c'est la High School, l'équivalent français du Lycée. Là, l'avenir des jeunes américains se dessine et chacun tente de répondre sans conscience complète de ce qu'il fait et subi à la question "Que faire de ma vie ?" On ne se remet jamais vraiment de sa High School. Sous une poussée d'hormone continue et à un âge où l'energie est quasiment sans fin, il a fallu faire quelque chose de son corps, de son sexe, de son intelligence, de son apparence, de sa force, de sa faiblesse alors que les contraintes normatives sont très puissantes et qu'il y a tout ce paquet de trucs plus ou moins utiles à apprendre. On est "weird" en High School ou "popular", on devient fou ou décide de se réfugier dans la norme. On baise, on se drogue, on achète sa première arme à feu, on conduit sa première bagnole, qui fait son premier emprunt ? pour plus tard, peut-être, l'université. Et puis il y a le bal de fin d'année, torture pour les uns, apothéose pour les autres. Trois ou quatre années de mythe américain vécues de plein fouet, pour le meilleur et pour le pire, pour devenir un homme ou une femme mais, par pitié, quelque chose.
Le premier album de Cheap Trick s'ouvre sur le morceau "Hello Kiddies" qui dit tout du public visé par le groupe et de leur idéal. Oh, ce n'est pas les Clashs; ils veulent attrapper les mômes de la High School par le colback, qu'ils achètent leur disque et le passe sur leur sono avant d'aller à l'école et le samedi soir à fond dans la maison de celui ou celle dont les parents ont eu la riche idée de s'absenter. Cheap Trick porte bien son nom, c'est un truc simple et pas cher, fait pour vendre du vinyl à des ados par des mecs à peine plus âgés qu'eux et que la High School a transformé en machines à arriver au succès, blindées de cynisme, déjà scotchés dans une imagerie marketing qu'ils ne quitteront plus. Il y a le beau blond, chanteur, le beau brun, bassiste et chanteur aussi, le batteur au look d'inspecteur de police et le guitariste pas très virtuose et très "geek". On y est, Cheap Trick prend son envol et fonce vers les hauteurs du succès planétaire. Et moi, j'écoute médusé la dernière chanson de l'album "The ballad of TV violence (I'm not the only boy)" dont les paroles racontent sans fard le pétage de plomb d'un gars un peu trop solitaire à la High School, comme s'ils avaient vraiment vécus ça, chacun d'eux, dans leur chair. C'est possible, la High School est un mythe ET une réalité, on s'en sort ou pas. En tout cas, comme on peut. Même mort.

dimanche 10 avril 2016

Et la Mort ! Et la Mort...

Ainsi on me prédit le "pire" pour une bête de meute :" mourir seul". Bah, je suis né tout seul vers douze ou treize ans, j'aurais vécu solitaire et je ne vois pas comment faire pour mourir autrement que seul, comme tout un chacun, dans un instant de verité définitif. On est toujours seul et on a beau s'entourer d'amis et de femmes, de mots et de gemmes, tout est passe-temps plus ou moins agréable, états plus ou moins sympathiques. De toute façon, ça coule, ça passe, ça nous dépasse et bing ! c'est le grand saut dans l'éternité Un cri, un souffle, et voilà tout. A propos des "amis", Louis-Ferdinand Céline écrivait ça : "« Il ne faut pas imaginer que tous ces gens sont des potes ou le furent … peut-être sans doute qu’ils me détestent … je ne tiens pas du tout à les voir, ni à leur plaire, au contraire. Ce sont les coiffeurs de la vie qui tiennent beaucoup à plaire, les putains. Plus on est haï, je trouve, plus on est tranquille … Ça simplifie les choses, c’est plus la peine d’être poli, je ne tiens pas du tout à être aimé …je n’ai pas besoin de tendresse … c’est toujours les pires saloperies de l’existence que j’ai entendu soupirer après les tendresses.»
C'est tirer de "Bagatelle pour un massacre", un bouquin très peu lu de nos jours et qui est meilleur que ceux des auteurs contemporains à la noix (moix), qu'ils viennent de Mars ou de Vénus, qu'ils s'opposent à la nuit ou s'aiment au delà de la mort du petit jour. Chez Céline, il y a des trucs douteux, d'autres qui laissent baba d'admiration et enfin des choses qui donnent à penser, comme les phrases que j'ai citées. C'est un bon auteur et, au fond, il vaut mieux le fréquenter via ses livres que cotoyer beaucoup de personnes du monde réel qui sont aussi sales que ce dernier est dégeulasse comme une fosse à purin. La merde, y'en a qui aime.
Pour revenir à ma naissance, elle résulte, d'une décision prise un jour du début de mon adolescence. Je n'étais pas content du tout. Ca n'a pas beaucoup changé depuis mais je ne rends de compte à personne, car je sais ce que je dois comme saloperies et bienfaits et à qui.
Ca me fait penser à cette chanson tirée du dernier album des Foo Fighters. Je vais la mettre en-dessous. Il y a Rick Nielsen de Cheap Trick qui joue dans ce morceau. Je parlerai de Cheap Trick, ce groupe américain bien nommé une prochaine fois.
Les Foo Fighters "Something from nothing".