Fin des zaricots ? Chute infernale ? Non, le silence s'avance dans ma vie trop bavarde et fait le ménage. Ce n'est pas trop tôt. Bientôt la bouche cousue... MAIS Smokey Robinson m'arrache à mon mutisme galopant par la magie d'un chevrotement. Un falsetto trop vieux qui glapit comme un lapin angora caressé dans le sens du poil. Il est dingue Smokey. Deux accords, un vieux tube à lui revisité en soirie moirée avec la Mary J. Blige et sa voix de très éhontée coquine black, 70 ans de sperme et de larmes comme retenus de justesse - Un sanglot ? Nan !!! Un truc de crooner - Les yeux se ferment soudain, on y est Chèrie, seul avec toi, c'est tout ce que je demande.
Il a tout fait tout Smokey, manquait plus que ça. Voilier californien, il est à la barre, ça glisse, ça plisse, vent portant - une brise - La beauté allongée au soleil s'éveille et sourit, le Cap'tain fixe l'horizon et fredonne "I don't care what they say...." Sa voix est une corne de brume d'amour en loucedé. Ca rape, ça caresse, ça vibre et il fonce vers la ligne avec une idée en tête : chanter et mourir, il porte une dent de requin autour du cou, ses yeux ont enfin virés bleu azur. Là-bas, Bob Dylan l'attend.
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