L'autre jour, j'écoutais Bertrand Blier, cinéaste fainéant, petite frappe et bourgeois, parler de la musique qu'il aime. Il racontait qu'il avait beaucoup aimé le Jazz jusqu'à l'arrivée de ceux qui, d'après lui, l'ont, je cite, "massacré", c'est à dire "Coltrane" et consort. C'est emmerdant, on dirait qu'il y a une espèce de fatalité à devenir un vieux con avec l'âge. J'en parle d'autant plus aisément concernant Bertrand Blier qu'il à toujours été réactionnaire et revendique une sorte de droit à vieillir "salement", à s'engager un peu plus à chaque fois sur la pente facile de la beauferie. Son père a eu le même parcours, il a commencé avec Jouvet et a fini avec Jean Yanne, en passant par Audiard. Jouvet faisait du Théâtre, Audiard du vélo. Une espèce de fatalité, disais-je, une fatalité aussi à rester bloqué sur les épanchements de ses 20 ans et à en finir crotté comme par de la bouse au derrière. Le tout mélangé faisant qu'on devient un vieux débris avant d'avoir eu le temps de dire "ouf", nostalgique et sénile, et, avec un peu de chance, riche et donc un pouvoir de nuisance plus ou moins grand. J'essaye de résister à tout ça et ce n'est pas facile. L'energie baisse, la pente naturelle est là... Pourtant j'écoute chaque jour des nouvelles musiques, j’élargis le spectre de ce qui m'arrive aux oreilles sans cesse et si j'écoute toujours Elvis Costello ou The Cure avec délectation, je peux désormais varier un peu les plaisirs avec du Cotrane, justement, du Don Cherry ou du Carl-Philip Emmanuel Bach et je suis loin d'avoir fait le tour de ce qu'un honnête homme peut entendre de beau dans sa vie. Suis-je une exception ? Oui et non. Oui, je suis différent de la majeure partie des hommes qui se laisse porter par une facilité infâme vers des goût formatés et une vie non-moins programmée (Il y a même une radio qui s'appelle "Nostalgie" : 25 ans d'excitation, 50 ans de purgatoire à rancir dans l'obscurité avant de sombrer dans la panne définitive). Non, gangrené par ce qui m'entoure, je finis parfois, au bout de 50 ans d'insoumission et de veille épuisante, par penser et par réagir comme un beauf assez lambda et il faut que je me surveille encore plus si je ne veux pas m'endormir dans le même dortoir pour veaux mort-vivants que les autres (on appelle ça "un salon", il y a un écran, plat ou pas).
Au-delà du résultat de cette résistance qui est bon, il existe deux façons très différentes de vivre sa révolte contre la fatalité de l'âge imbécile; l'une heureuse, l'autre malheureuse. La révolte heureuse est celle qui touche les personnes qui ne s'aperçoivent pas qu'ils sont dans une différence singulière. Pour eux, ce qu'ils sont coulent de source et ils s'arrangent très bien de ce qui les entoure immunisés par avance contre les chocs et les ennuis par une bonne nature et une complexion solide. La révolte malheureuse est plus courante, elle se caractérise par de l'acidité, du dépit, de la rancœur envers ses contemporains. Elle est Amour aussi mais sera vécue sur un mode douloureux car généralement plus absolue et consciente que la première et donc moins soluble dans le matériau volatile qu'est la Vie. Elle est plus pénible au jour le jour, nécessite plus d'effort, fatigue le corps et l'esprit et fait mourir jeune, généralement avec une pointe d'amertume. Ma révolte est de la seconde catégorie, malheureusement. Et même si j'éprouve une grande satisfaction à n'être pas aussi con que Bertrand Blier et tant d'autres qui nous envahissent, je me sens fatigué et je suis un peu aigri. Au départ, j'en voulais beaucoup, je croyais que c'était une part normale; les autres se sont ingéniés à me persuader que c'était trop, je les ai cru; au final je me suis fait gruger. M'en reste un goût amer.
Un de ses quatre, je vais faire comme "Peau de la vieille hutte" dans "Little Big Man", je vais aller m'allonger dehors et attendre que ça vienne. Ça va faire comme dans le film, ça va foirer et il va falloir que je retourne m'asseoir dans mon tipi attendre un jour plus propice. Je vois le plan arriver gros comme un calumet de la Paix.
Celui-là, jeune, il était bon, Vieux, il l'est aussi. Dans le Rock, c'est assez rare. Enfin, à ce point-là.
Neil Young. "Heart of gold".
mercredi 31 décembre 2014
lundi 29 décembre 2014
D'Angelo, quatorze ans plus tard.
Voilà quatorze ans qu'on attendait le troisième album de D'Angelo. C'est trop long, va falloir accélérer la cadence D. N'empêche le bidule qu'il vient de sortir est tellement bon qu'il enterre toute la concurrence black, y compris son Altesse Princière. L'album est juteux à souhait, il suinte le Groove, les gimmicks de production sont brillants, les instrumentistes sont inspirés. C'est un panard complet. Je lui en veux quand même pour les quatorze ans à faire du gras et à le perdre mais bon, c'est lui le Boss qui fait shaker les bootys. Ben oui, c'est pas Yannick Noah. Noah, lui, y fait du sport.
Plus smoothy, tu meurs. Soulful.
Plus smoothy, tu meurs. Soulful.
Libellés :
Chanteur(euse),
Claviers,
Danse,
Electro,
Feeling,
Funk,
Groove,
La Force,
Prince,
Rap,
Religion,
Soul,
Sport,
Stevie Wonder,
Vieillir
2014 : Jazz is going down (up?) with Snarky Puppy
Et le Jazz ? Et le Jazz en 2014 ? Bof, c'est poussiéreux, ça tourne en rond, c'est vieux, c'est mort. Dans dix ans le Rock en sera au même point. Plus rien à en tirer d'actuel, de contemporain. Pourtant, des petits jeunes ou des vieux malabars continuent à en faire et du bien jeté. Évidemment ce n'est que de la resucée de untel et untel, il serait faux de dire que ça vient de sortir de l’œuf, néanmoins, ça frétille parfois suffisamment de la queue pour qu'on en fasse notre quatre heures. Zappa disait "Le Jazz n'est pas mort, il a juste l'air bizarre" ("It just smells funny"). En dehors de la fixette habituelle de Zappa pour les odeurs on peut dire, grosso modo, que c'était vrai à son époque. Là, c'est fini, on retourne juste le cadavre de temps en temps comme il se doit et on remarque que le salopard a encore de bien belles sapes, toujours les mêmes mais classe. Zappa fait justement partie de ce qu'on entend quand on écoute la bande de joyeux drilles qui s'active sous le nom de Snarky Puppy, mais aussi Weather Report et Stanley Clarke. Si Zappa est bien mort, Clarke est bien vivant. Ca ne l'empêche pas de se recycler avec plus ou moins de bonheur comme tout le monde "ad vitam aeternam" et même "ad nauseam". Mais là n'est pas le sujet. Le sujet c'est ce collectif de Texans installés à New-York, qui oscille entre 10 et 40 musiciens et qui trouve dans le corps fraîchement embaumé du Jazz matière à exprimer leur vitalité, leur énergie, leur maestria sans-gène pour les aînés. C'est assez revigorant, il faut bien le dire et ça en viendrait presque à cacher l'odeur de décomposition qui plane sur Congo Square. Et pour tout dire, pendant quelques minutes, ça fait la blague. Et on se croirait revenu 30 ans en arrière sans que le passé nous remonte trop à la gorge tant les petit gars semblent éprouver une joie vitale à jouer et tant ils nous la font partager. Comme quoi, les petits arrangement avec les morts permettent encore d'éviter que leur poids suffocant ne nous étouffe prématurément. Je dis ça, c'est valable dans tous les domaines. Dans le Jazz, c'est juste très marqué, ce qu'il faut faire pour rester en vie malgré tout. Néanmoins, si vous le faites, ça peut aussi être un élixir de longue vie. Pensez-y.
Je mets deux morceaux "What about me" et "Lingus".
En guise de post-scriptum, je voudrais juste signaler quelque chose : que parmi une flopée d'artistes vocales qui n'en finissent plus de mâchouiller leur scat en français dans le texte (Diane Reeves, Stacey Kent and Co...) se dégage, singulière et neuve, la voie puissante et rebelle de Youn Sun Nah, qui se tire haut la main de ce qui pourrait être les pires naufrages (comme la relecture de "Dark Side Of the Moon" arrangée pour Big Band électrifié par Nugyen Le ! Si, si ça existe !). La preuve par l'image Et le son dans cette reprise impeccable du casse-gueule "Avec le temps" de Léo Ferré.
Je mets deux morceaux "What about me" et "Lingus".
En guise de post-scriptum, je voudrais juste signaler quelque chose : que parmi une flopée d'artistes vocales qui n'en finissent plus de mâchouiller leur scat en français dans le texte (Diane Reeves, Stacey Kent and Co...) se dégage, singulière et neuve, la voie puissante et rebelle de Youn Sun Nah, qui se tire haut la main de ce qui pourrait être les pires naufrages (comme la relecture de "Dark Side Of the Moon" arrangée pour Big Band électrifié par Nugyen Le ! Si, si ça existe !). La preuve par l'image Et le son dans cette reprise impeccable du casse-gueule "Avec le temps" de Léo Ferré.
Libellés :
batteur,
Chanson Française,
Chanteur(euse),
Claviers,
Electro,
Femme,
Guitar-hero,
Jazz,
Magie,
Medecine,
Mort,
Musique,
Sex-symbol,
Spriritisme,
Vieillesse,
Zappa
jeudi 25 décembre 2014
Objectif : Survivre à Noël.
J'ai assisté tout à l'heure à un spectacle émouvant. Un papy de 70 ans et quelques tenait sur ses genoux son dernier petit-fils en date, un poupon de 4 mois. Tudieu, quelle vision ! C'était infernal et paradisiaque en même temps. Indécidable. Moi, je n'ai pas de famille ou si peu et je n'ai surtout pas de descendance, forcément tarée. Parfois je le regrette mais les malédictions sont très, très bien faites dans ce monde de fou, alors, ceinture, pas de mômes ! Je vais finir de mourir seul. Mais pas ce soir, je ne pense pas. Néanmoins, la Veillée de Noël peut vous tuer. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est marqué dans le manuel. En caractère gras comme une oie gavée avec des trucs pas clairs. Là, ce sont les Everly Brothers qui le chantent. Je dis à la prochaine à ceux qui vont survivre. Pour les autres, c'est pareil, je leur dis à bientôt, ça sera pas en même temps, c'est tout. Eh oui ! Je suis déjà à moitié mort. Pas vous ? Mais bande de cons, minables avortons, Zombie, c'est du dernier chic, très tendance. Seulement, je vous préviens, c'est pas rigolo du tout.
mardi 23 décembre 2014
On n'y voyait pas grand-chose, Modiano lève un voile.
Parler Littérature est chose difficile, surtout pour les écrivains. La plupart s'en tient à l'anecdote, au nombrilisme, aux citations. Il leur est pénible de se pencher sur leur Art et d'en dévoiler quelques arcanes sans se couper l'herbe sous le pied ou sombrer dans une immodestie toute mignonnette. C'est déjà plus aisé pour les critiques qui sont là pour ça et possèdent tous les codes et les grilles d'analyses possibles et imaginables, qui ne leurs sont pourtant, la plupart du temps, d'aucune utilité pour dire quelque chose de sensé sur un livre ou un écrivain. Leur seul recours sera d'écrire à leur tour, de mettre un bout de soi dans la critique pour éclaircir un peu d'eux-mêmes et en même temps un peu de ce dont ils doivent rendre compte. C'est le seul moyen. Et quand on lit le travail d'un bon critique, on lit de la Littérature.
Bref, récemment, Patrick Modiano s'est livré à l'exercice périlleux du discours de réception du Prix Nobel de Littérature qu'il venait de recevoir. C'est dire qu'il allait falloir parler d'or et soigneusement peser ses mots au poids de la postérité. Et bien, il a fait un très beau et très touchant discours. C'est émouvant de le voir faire un speech aussi limpide, humble, presque chaste sur son métier et ses œuvres, lui dont on connaît la diction stroboscopique, quasi hallucinante. Il dit tout ce qu'il peut dire de lui et de l'écriture sans sombrer dans l'impudeur, et il le dit bien, avec clarté et précision. On est loin du de la déclamation du Sysiphe-stagiaire Albert Camus, qui reste une référence indépassable en matière d'emphase (et de conduite périlleuse au volant).
Je vous incite à lire les livres de Modiano, c'est un grand écrivain. Voici son discours de remerciement pour le Nobel de Littérature. Ça commence 2 minutes 48 secondes après le début de la vidéo.
Bref, récemment, Patrick Modiano s'est livré à l'exercice périlleux du discours de réception du Prix Nobel de Littérature qu'il venait de recevoir. C'est dire qu'il allait falloir parler d'or et soigneusement peser ses mots au poids de la postérité. Et bien, il a fait un très beau et très touchant discours. C'est émouvant de le voir faire un speech aussi limpide, humble, presque chaste sur son métier et ses œuvres, lui dont on connaît la diction stroboscopique, quasi hallucinante. Il dit tout ce qu'il peut dire de lui et de l'écriture sans sombrer dans l'impudeur, et il le dit bien, avec clarté et précision. On est loin du de la déclamation du Sysiphe-stagiaire Albert Camus, qui reste une référence indépassable en matière d'emphase (et de conduite périlleuse au volant).
Je vous incite à lire les livres de Modiano, c'est un grand écrivain. Voici son discours de remerciement pour le Nobel de Littérature. Ça commence 2 minutes 48 secondes après le début de la vidéo.
Libellés :
Art,
Balzac,
Feeling,
Géographie,
Grâce,
Histoire,
Hommage,
Jeunesse,
Littérature,
LIve,
Poésie,
Rareté,
Silence,
Spriritisme,
Style
lundi 22 décembre 2014
Joe Cocker : apprenez lui le caniveau.
Joe Cocker est décédé et ça ne me touche absolument pas. Je déteste sa voix de clodo aviné. Il ne ressemblait à rien, il suffit de voir le film "Woodstock" pour s'en rendre compte, où on le voit errer sur la scène comme un idiot sous LSD en s'époumonant sous le regard avide de Léon Russel, qui entend par avance les dollars tomber. On le compare à Johnny Hallyday et ce n'est pas idiot. Le même cerveau minéral, la même voix de caniveau, le même public beauf.
Je vais donc mettre la version originale rigolote et pleine d'esprit d'une chanson qu'il avait réussie à rendre grasse et vineuse comme il savait bien le faire (Purée, la bouillie "Unchain my heart"). Il y a des nuances tellement énormes qu'on se demande comment il n'est pas possible de les percevoir. D'où certaines guerres.
"You can leave your hat on" du génial Randy Newman.
Je vais donc mettre la version originale rigolote et pleine d'esprit d'une chanson qu'il avait réussie à rendre grasse et vineuse comme il savait bien le faire (Purée, la bouillie "Unchain my heart"). Il y a des nuances tellement énormes qu'on se demande comment il n'est pas possible de les percevoir. D'où certaines guerres.
"You can leave your hat on" du génial Randy Newman.
vendredi 19 décembre 2014
L'or des Fous.
The Stone Roses. Les années 90 auraient du être les leurs. Ils sortent un album de pop british parfait en 89, enchainent avec un single/maxi 45 à démolir les dancefloors (Fools gold) et....et ils se perdent dans l'enregistrement de leur second opus (qui ne sortira qu'en 1994) en laissant leur passer sous le nez la crête de la déferlante grunge. Tant pis pour eux, fallait être plus réactif, les pépères. Leur reste quand même un statut de groupe culte et star au Royaume Uni, comme s'il avaient inventé la Brit Pop avant tout le monde. Ce n'est pas faux mais il va falloir attendre 5 ans pour qu'Oasis et Blur reprennent la place de leader aux américains, avec, dans le cas d'Oasis, un clone de Ian Brown, le chanteur des Stones Roses, en guise de frontman. Ce dont on se rend compte en écoutant et regardant la vidéo ci-dessous, c'est que ce statut privilégié est basé sur une qualité musicale absolument évidente. Certes, c'est enregistré à la maison (Manchester) mais il est indéniable que le morceau groove sec, et il est une preuve de plus que le divin sens du tempo n'a pas de couleur de peau à la base. La section rythmique est dantesque et le guitariste juste au poil.
The Stone Roses : "Fools Gold" live, son exceptionnel. Mais avant, la parole est au poète : William Burroughs.
The Stone Roses : "Fools Gold" live, son exceptionnel. Mais avant, la parole est au poète : William Burroughs.
Libellés :
Arctic Monkeys,
Bassiste,
batteur,
Blur,
Brit Pop,
Danse,
Groove,
Guitar-hero,
Icône,
LIve,
Oasis,
Pop
Guided by voices : The Ent solution.
Et celle-là, elle est pas joyeuse ? "I am a tree", quel magnifique thème pour une poésie moderne. Il faut être Rocker et américain (de ce pays où naquirent et vécurent Walt Whitman et de David Thoreau) pour balancer ça sans sourciller dans un bon p'tit rock bien jeté. Jouissif ! C'est tout. Je vais mettre les paroles.
"- Et si vous étiez un arbre, Mr Coupé lequel seriez-vous ?
- Un Ent.
- Un Ent ?!? Késako ?
- Va jouer dans le bac à sable, ignare !"
I am a tree - I show my age when I don't cry
I have the leaves that will fall off when wind blows by
Don't strip off my bark - I have been stripped of it before
Yesterday's gone and tomorrow has so much more in store
You are a bird - you're taking off in every way
Say the last word until there is nothing more to say
Don't interrupt - you know the squirrels are my friends
Get off my limb - for I will break before I bend
I'm planning to see
I'm planning to feel you all over me
So climb up my trunk and build on your nest
Come and get the sap out if me
I am a tree!
Fruitless and free!
No symmetry!
Touch me and see!
I am a tree - counting my rings will do no good
I won't live long but I would be with you if I could
When you take flight, remember me to one who lives there
Since you have flown, there's something special in the air
"- Et si vous étiez un arbre, Mr Coupé lequel seriez-vous ?
- Un Ent.
- Un Ent ?!? Késako ?
- Va jouer dans le bac à sable, ignare !"
I am a tree - I show my age when I don't cry
I have the leaves that will fall off when wind blows by
Don't strip off my bark - I have been stripped of it before
Yesterday's gone and tomorrow has so much more in store
You are a bird - you're taking off in every way
Say the last word until there is nothing more to say
Don't interrupt - you know the squirrels are my friends
Get off my limb - for I will break before I bend
I'm planning to see
I'm planning to feel you all over me
So climb up my trunk and build on your nest
Come and get the sap out if me
I am a tree!
Fruitless and free!
No symmetry!
Touch me and see!
I am a tree - counting my rings will do no good
I won't live long but I would be with you if I could
When you take flight, remember me to one who lives there
Since you have flown, there's something special in the air
Guided by voices : Pure magic.
Ecoutez ce petit morceau de Guided by voices, il est plein d'harmonies entre les guitares, la basse, la voix qui réjouissent l'oreille, la font frémir d'aise. C'est simple, un bon rock, un rock vivace avec un soupçon de mélancolie.
- Alors, ça va mieux mon gros loup ?
- Fous-moi la paix sale con !
- Ah la la, toujours de mauvaise humeur, hein mon bichon ?
- En tout cas c'est pas toi qui va me redonner le sourire, abruti !
- Allons, allons, fais risette ! Aie ! Mais pourquoi tu me mords, enfoiré !
- C'est ce que j'ai vu de plus marrant à faire. Voilà.
Guided by voices : "My kind of soldier". Let's go.
- Alors, ça va mieux mon gros loup ?
- Fous-moi la paix sale con !
- Ah la la, toujours de mauvaise humeur, hein mon bichon ?
- En tout cas c'est pas toi qui va me redonner le sourire, abruti !
- Allons, allons, fais risette ! Aie ! Mais pourquoi tu me mords, enfoiré !
- C'est ce que j'ai vu de plus marrant à faire. Voilà.
Guided by voices : "My kind of soldier". Let's go.
samedi 13 décembre 2014
Guidés par des voix, une alternative Rock éssouflée mais encore en état de marche.
J'entends des voix. Elles parlent ensemble, elles se mélangent dans ma tête. L'une me dit de faire le Mal. "M" majuscule, grands chants, grandes orgues. Toccata et fugue en ré mineur. Je marche dans la rue, je veux frapper un passant, ma main est retenue. RETENUE. J'entends des injonctions qui se contredisent. J'avance plus vite "Fais le Bien", "Prosterne-toi devant Dieu", puis "Fais le Mal pour te soulager", ça tourne de plus en plus vite et je ne peux pas y échapper. Je crie "Stop", ça ne cesse pas. Bach et Motörhead mélangés "The Ace of Gode". Je sens furtivement Dieu dans mon cul. Alors j'avance dans la nuit presque éclairée comme en plein jour. Je distingue d'infimes détails sur les grains de peaux de ceux que je croise et qui se reculent en me voyant. Je veux presser leurs points noirs. Il faut les libérer de cette crasse enfoncée en eux, les laver, les purifier de leurs COMÉDONS. Je me suis griffé le visage ou je ne sais quoi, je vois du sang sur mes doigts et je n'ai touché personne. C'est un signe de l'imminence de l’empoisonnement de mon corps. Ce n'est pas moi qui ait demandé cela, Seigneur. Si, c'est moi, je saigne du nez. Je m'essuie dans ma manche de jogging. Un ordre jaillit : "Tue". Un autre : "Cache toi de la figure du Seigneur". Je rabaisse ma capuche sur mon visage comme si ça allait m'être utile pour me planquer. Il n'y a plus de pitié nulle part, je le sais. Je n'ai nulle part où aller pour échapper à la face de Dieu qui me maudit. Je commence à courir à petites foulées, je bouscule les gens. Une pute en shorty rouge me dis de monter avec elle en riant. Elle saigne par les yeux, elle tire une langue longue de vingt centimètres. C'est le Démon. Je m'éloigne. Je monte sur les voitures garées le long du trottoir et je saute de l'une à l'autre, les gens crient, m'interpellent, je crie plus fort qu'eux. Je tombe du toit d'une caisse sur le capot d'une Merco. Je vois un type au volant qui me regarde avec des yeux plein de colère. J'ai mal à un genou. Je glisse le long du capot et tombe par terre, le mec sort de la voiture en rage et s'apprête à m'envoyer un coup de latte. J'entends : "VAS-Y". Je sors mon Smith & Wesson de ma poche de devant et je l'abats en me relevant d'un seul jet. Je jouis dans mon benne en hurlant, sans bander. Je vide le barillet. Après, c'est enfin le silence. Ça s'agite autour de moi, des gens courent. Je suis vidé, complètement vanné. Vite, je recharge le flingue. Je mets une balle, une seule, faut que je m'arrache. J'appuie sur la gâchette à toute vlingue pendant que j'ai le temps. ça fait trois pressions et "Bang".
Une très bon groupe de Rock n' Roll. Straight, no chaser.
Une très bon groupe de Rock n' Roll. Straight, no chaser.
Libellés :
Colère,
Enfer,
Folie,
Guided by Voices,
Hommage,
Hüsker Dü,
Jeunesse,
Liberté,
Littérature,
Mort,
Motorhead,
Musique,
Psychologie,
Punk,
Rock n' Roll,
Violence
jeudi 4 décembre 2014
Gaël say : "No more" !
Quand j'étais gamin, enfin vers vingt ans quoi, j'écoutais tout l'album de Frankie Goes to Hollywood et je pleurais. Cette album était une déclaration au monde. Il disait qu'il fallait s'éclater avant de crever, écouter de la bonne musique, beaucoup danser, enculer les politiques et leur peur et puis exploser. Non, il ne fallait pas exploser, ça, c'était pas bon, pas dans le tempo, dans l'air du temps. Après tout, on pouvait prendre un max de plaisir sans s'envoyer des mégawatts de souffrance en guise de pénitence ? Faire la bombe ne voulait pas dire sauter avec elle, non ? ("le sida allait vous faire payer ça, tas de morveux", répondait le monde) Alors, sur le double album, il y avait des chansons qui étaient de brillantes tirades à la face du globe terrestre contre la fumisterie politique, c'était "Relax" et Two tribes", il y avait aussi des reprises canons qui nous indiquaient quoi écouter, vers où se tourner, c'était le "War" d'Edwin Starr et le "Born to run" de Sprinsteen. Les deux proclamaient aussi l'urgence de vivre, vite, à pleines dents. Et puis il y avait "The power of love", hymne d'amour intriguant, parfait, larmoyant; c'était trop, on en pouvait plus. Alors le dernier morceau s'appelait "Bang". Vous voyez bien que ça va sauter ! Et bien non, car à l'ultime seconde il y avait cette phrase libératrice, salvatrice des FGTH : "Frankie say : no more". Ca peut paraître idiot, décalé, infantile, mais c'était les seuls à me le dire ce "no more". Alors, peut-être que le merdier allait s'arrêter, parce que Frankie le demandait, parce qu'il le fallait, pour rester en vie sous la pression, sous les bombes, avec les coups de têtes contre les murs qui, eux, se rapprochaient comme des charognards. Frankie le disait, je les entendais mais c'était tellement dur à faire par moi-même que, quand je les entendais me le dire, je pleurais de bonheur et de souffrance à la fois. Ecoutez ça, ça monte, ça monte, on a peur que ça finisse mal ("forcément mal" aurait dit Duras), et puis non, ça tombe, ça lâche et voilà, on a plus mal, c'est fini pour cette fois et on chiale. C'est normal. Vous savez, quand votre ami le Rock n' Roll vous a apporté et vous apporte ce genre de choses, votre vie n'est plus imaginable sans lui. Des larmes, et aussi, parfois, le bonheur.
L'album commençait par le morceau ci-dessous. C'est une espèce d'appel envoyé à tous les plaisirs qui finit, au terme d'une course endiablée ou est invité le poète anglais Coleridge, par un "Welcome !" tonique. En fait, les morceaux de cet album sont sous l'emprise de leur producteur qui est plus grand qu'eux, quasi monstrueux, comme avait pu l'être Phil Spector en son temps. Je veux parler de Trevor Horn, responsable d'une bonne partie du son des eighties. Pour le pire ou pour le meilleur ? Bof, il est carrément au-delà du bien et du mal,Trevor Horn. C'est là, c'est lui, c'est comme ça, ça s'impose et faut faire avec. "Welcome !". Les Choeurs : "Shooting stars never stop, even when they reach the top !!!".
L'album commençait par le morceau ci-dessous. C'est une espèce d'appel envoyé à tous les plaisirs qui finit, au terme d'une course endiablée ou est invité le poète anglais Coleridge, par un "Welcome !" tonique. En fait, les morceaux de cet album sont sous l'emprise de leur producteur qui est plus grand qu'eux, quasi monstrueux, comme avait pu l'être Phil Spector en son temps. Je veux parler de Trevor Horn, responsable d'une bonne partie du son des eighties. Pour le pire ou pour le meilleur ? Bof, il est carrément au-delà du bien et du mal,Trevor Horn. C'est là, c'est lui, c'est comme ça, ça s'impose et faut faire avec. "Welcome !". Les Choeurs : "Shooting stars never stop, even when they reach the top !!!".
In Xanadu did Kubla Khan
A stately pleasure-dome decree:
Where Alph, the sacred river, ran
Through caverns measureless to man
Down to a sunless sea.
So twice five miles of fertile ground
With walls and towers were girdled round;
And there were gardens bright with sinuous rills,
Where blossomed many an incense-bearing tree;
And here were forests ancient as the hills,
Enfolding sunny spots of greenery.
But oh! that deep romantic chasm which slanted
Down the green hill athwart a cedarn cover!
A savage place! as holy and enchanted
As e’er beneath a waning moon was haunted
By woman wailing for her demon-lover!
And from this chasm, with ceaseless turmoil seething,
As if this earth in fast thick pants were breathing,
A mighty fountain momently was forced:
Amid whose swift half-intermitted burst
Huge fragments vaulted like rebounding hail,
Or chaffy grain beneath the thresher’s flail:
And mid these dancing rocks at once and ever
It flung up momently the sacred river.
Ian Mclagan cesse les triolets pour cause de mort.
Après Bobby Keys c'est Ian Mclagan, autre collaborateur des Rolling Stones qui vient de décéder. On gueule sur ces vieilles gloires du rock parce qu'ils ne seraient plus légitime à occuper le terrain comme ils l'ont toujours fait, mais n'empêche que quand il viennent à mourir c'est un crève-cœur. Peut -être pas pour les plus jeunes, qui n'ont pas eu le temps de prendre un peu du poids de l'Histoire et du Temps sur les épaules, mais pour quelqu'un de mon âge, avec ma passion pour le Rock anglais, c'est un peu dur. Ian Mclagan a fait partie d'une de mes formations préférées de la vague british des sixties : les Small Faces. L'originalité de leur son et de leurs compositions tient évidemment en grande parie à la présence de l'orgue de Mclagan. Avec la voix d'écorché vif de Steve Marriot, c'était les deux marqueurs des Small Faces. Je ne résiste pas au plaisir de mettre un morceau des Small Faces. C'est tellement vigoureux et prolétaire, un vrai plaisir de classe de petits gars qui essayaient et qui y arrivaient. Ça fait plaisir.
The Small Faces : Son of a baker. C'est le bassiste Ronnie Lane (surdoué lui aussi) qui chante. Marriot se contente de martyriser en douceur sa guitare
Non mais, vous avez entendu ce son ! Purée, ça pète de partout ! De l'énergie bien pure.
Plus tard, avec Ronnie Lane et Kenny Jones il a scindé les Small Faces en deux et créé les Faces en s'adjoignant les services de Rod Stewart et Ron Wood. Dans la première moitié des Seventies, les Faces étaient tout simplement candidat au titre de meilleur groupe de Rock du monde, comme les Stones, les Who, Led Zeppelin et quelques autres cinglés. Même furia contagieuse, même dévotion à la musique noire, même consommation effrénée d'alcool (Pour les Faces, c'était le cognac Rémy Martin) et de groupies, même envie féroce de faire ses preuves comme compositeur et musicien et de jouer ce fucking Rock n'Roll comme étant la seule chose à faire au monde dans une urgence sans cesse renouvelée.
Les Faces étaient moins connus, plus en Angleterre qu'en Amérique cependant, plus prolos, plus braillards, plus "roots". De sales gosses, princes de la ville, rois de la gouaille.
Mclagan avait concocté il y a une dizaines d'années un coffret 4 CDs regroupant ce qu'il pensait être le meilleur des Faces. Il y avait beaucoup d'enregistrement live, de chutes de studio, d'émissions de radio ou de télé. C'était un travail en tout point remarquable et on sentait qu'il avait l'oreille toujours aussi alerte pour nous faire partager ce qu'il pensait être bon et qui n'était, à priori, pas ce qu'on aurait pu trouver sur une "compilation" de ce genre. Allez je mets deux titres des Faces qui, à leurs manières, le mettent en valeur. L'un est une reprise de McCartney, l'autre une reprise des Temptations.
Vous voulez de l'original ? Très bien. Tata Youtube va m'aider. Ca, c'est d'eux.
Vous avez vu ? L'album s'appelle "Good boys when they're asleep..." Chut, Ian Mclagan s'est endormi... Est-ce que ça fait de lui un meilleur garçon ? J'en doute. Et c'est tant mieux.
The Small Faces : Son of a baker. C'est le bassiste Ronnie Lane (surdoué lui aussi) qui chante. Marriot se contente de martyriser en douceur sa guitare
Non mais, vous avez entendu ce son ! Purée, ça pète de partout ! De l'énergie bien pure.
Plus tard, avec Ronnie Lane et Kenny Jones il a scindé les Small Faces en deux et créé les Faces en s'adjoignant les services de Rod Stewart et Ron Wood. Dans la première moitié des Seventies, les Faces étaient tout simplement candidat au titre de meilleur groupe de Rock du monde, comme les Stones, les Who, Led Zeppelin et quelques autres cinglés. Même furia contagieuse, même dévotion à la musique noire, même consommation effrénée d'alcool (Pour les Faces, c'était le cognac Rémy Martin) et de groupies, même envie féroce de faire ses preuves comme compositeur et musicien et de jouer ce fucking Rock n'Roll comme étant la seule chose à faire au monde dans une urgence sans cesse renouvelée.
Les Faces étaient moins connus, plus en Angleterre qu'en Amérique cependant, plus prolos, plus braillards, plus "roots". De sales gosses, princes de la ville, rois de la gouaille.
Mclagan avait concocté il y a une dizaines d'années un coffret 4 CDs regroupant ce qu'il pensait être le meilleur des Faces. Il y avait beaucoup d'enregistrement live, de chutes de studio, d'émissions de radio ou de télé. C'était un travail en tout point remarquable et on sentait qu'il avait l'oreille toujours aussi alerte pour nous faire partager ce qu'il pensait être bon et qui n'était, à priori, pas ce qu'on aurait pu trouver sur une "compilation" de ce genre. Allez je mets deux titres des Faces qui, à leurs manières, le mettent en valeur. L'un est une reprise de McCartney, l'autre une reprise des Temptations.
Vous voulez de l'original ? Très bien. Tata Youtube va m'aider. Ca, c'est d'eux.
Vous avez vu ? L'album s'appelle "Good boys when they're asleep..." Chut, Ian Mclagan s'est endormi... Est-ce que ça fait de lui un meilleur garçon ? J'en doute. Et c'est tant mieux.
mercredi 3 décembre 2014
A song in the Keys of live.
Bobby Keys, saxophoniste en titre des Rolling Stones, a rangé les seringues, les perfusions, le déambulateur et s'en est allé courir les plaines toujours reverdies de l'infini avec Sitting-Bull et Jimi Hendrix. J'ai dit il y a pas longtemps à un copain que les cuivres n'étaient pas utiles aux Stones. C'est faux bien sûr, et tout particulièrement en live. Voici un extrait du fameux concert de Bruxelles de 1973, donné pour le public français, les Stones étant à l'époque interdit d'entrée sur le territoire de la République Française pour de multiples raisons. Mick Taylor y est exemplaire de qualité guitaristique et Bobby Keys tout simplement incroyable. Pendant un moment on dirait que les Stones, TOUS les Stones, sont son groupe, qu'ils jouent pour lui. C'est merveilleux ! Dans l'ensemble, le concert est impeccable, les Stones de cette époque sont vraiment le meilleur groupe de Rock n' Roll du monde et la musique qu'ils produisent est à la fois chiadée, parfaitement vivante et à haute teneur énergétique et subversive. Mais trêve de superlatif et sus à l'hyperbole, chut !!! Bobby s'est endormi....
The Rolling Stones : "You can't always get what you want", Bruxelles, 1973.
Ce qui fait la qualité de la chose et lui donne son coté démarche chaloupée (qu'on voit bien d'ailleurs faire à Jagger) c'est le fait qu'à un moment ou un autre de la chanson, ils prennent tous des libertés avec les temps du morceau et jouent sur des contre-temps. Ça c'est fort, et très groovy pour une ballade.
The Rolling Stones : "You can't always get what you want", Bruxelles, 1973.
Ce qui fait la qualité de la chose et lui donne son coté démarche chaloupée (qu'on voit bien d'ailleurs faire à Jagger) c'est le fait qu'à un moment ou un autre de la chanson, ils prennent tous des libertés avec les temps du morceau et jouent sur des contre-temps. Ça c'est fort, et très groovy pour une ballade.
jeudi 27 novembre 2014
ZZ Top : au Top des Eighties.
Billy Gibbons, encore imberbe, avait été adoubé en son temps par Jimi Hendrix qui lui avait dit (en gros) : "Ok, petit, tu sais jouer." Il était comme ça, Jimi. Quelques années plus tard Gibbons et son groupe, ZZ Top, sortaient un album "killer" qui fut numéro un peu partout dans le monde et dont pas moins de cinq singles furent extraits. On frolait la frénésie "Thriller" de Michael. Cet album s'appellait sobrement "Eliminitor, un titre qui venait se rajouter à l"'Interceptor" de Mad Max et qui attendait le "Terminator" et le "Prédator" de Schwarzenegger. C'était comme ça les années 80, man, des noms qui finissaient en "or". Massif. Bon, connerie mise à part, il y a sur cet album un blues électrique suintant la pluie nocturne sur la ville vidée et le désespoir à gorge sèche tout à fait convaincant. On dirait un truc de Black, acoustique qui plus est, c'est dire. On comprend pourquoi Josh Homme, des QOTS, est un fan de Gibbons. Faites donc connaissance avec l'"Eliminator", si tu ne frissones pas, t'es mort. "I need you tonight".
Bonus track : issu du même album l'hypnotique et futuriste (pour l'époque, là, on y est) "TV Dinner".
Bonus track : issu du même album l'hypnotique et futuriste (pour l'époque, là, on y est) "TV Dinner".
mercredi 26 novembre 2014
Avortez en chanson, les filles !
La loi autorisant l'avortement en France à quarante ans. J'admire Mme Veil. En hommage à celle qui n'est pas un de ces êtres vacillants, éternellement mineurs, qui ne savent pas aimer et aux pieds desquelles rampent les hommes pour étriller un bout de viande, je mets cette chanson problématique des Sex Pistols car anti-avortement, "Bodies". Plus violent, tu meurs. Comme un avortement.... Ah, non, un avortement, même en douceur, tu meurs de toute façon. Cessons d'être les esclaves de ces créatures qui existent à peine. Faisons leurs des mômes à qui mieux-mieux, ça les aidera à prendre conscience de ce qu'elles sont (à de très rares exceptions près) : de prétentieuses et brutales infirmes. Pourquoi cette chanson réactionnaire de la part des Sex Pistols ? Oh, c'est assez simple. Les Punks, ce n'est pas ce qu'on croit. Ils pensent : mais pourquoi la vie est-elle si merdique alors que ce pourrait être le Paradis sur la Terre ? Ils se prennent le mur à longueur de temps, tant et si bien qu'ils finissent par déclarer le mur seule réalité possible et enviable par une inversion post-romantique desespérée. Parfois cependant, ils se laissent aller à leur inébranlable bon fond. C'est le cas ici, ou Johnny Rotten laisse éclater son dégoût d'une réalite qu'il sent pouvoir être totalement autre. Des enfants partout, lui, ça ne le gènerait pas. Les punks, les vrais, ne sont plus de ce monde depuis longtemps. Ils sont morts d'excés de capacité à vivre à fond à la fin du premier tour de circuit. Le mur. Les morts-vivants continuent de tourner dans un lent auto-avortement. C'est moi, c'est vous.
Les paroles :
Les paroles :
She was a girl from Birmingham
She just had an abortion
She was a case of insanity
Her name was Pauline, she lived in a tree
She just had an abortion
She was a case of insanity
Her name was Pauline, she lived in a tree
She was a no one who killed her baby
She sent her letters from the country
She was an animal
She was a bloody disgrace
She sent her letters from the country
She was an animal
She was a bloody disgrace
Body, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
Dragged on a table in a factory
Illegitimate place to be
In a packet in a lavatory
Die little baby, screaming
Illegitimate place to be
In a packet in a lavatory
Die little baby, screaming
Body, screamin', fucking bloody mess
Not an animal, it's an abortion
Not an animal, it's an abortion
Body, I'm not an animal
Mummy, I'm not an abortion
Mummy, I'm not an abortion
Throbbing squirm
Gurgling bloody mess
Gurgling bloody mess
I'm not a discharge
I'm not a loss in protein
I'm not a throbbing squirm
I'm not a loss in protein
I'm not a throbbing squirm
Fuck this and fuck that
Fuck it all and fuck the fucking brat
She don't wanna baby that looks like that
I don't wanna baby that looks like that
Fuck it all and fuck the fucking brat
She don't wanna baby that looks like that
I don't wanna baby that looks like that
Body, I'm not an animal
Body, an abortion
Body, an abortion
Body, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
An animal, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
An animal, I'm not an animal
I'm not an animal, an animal
I'm not an animal, I ain't no animal
I'm not an animal, I ain't no animal
I'm not a body
I'm not an animal, an animal
I ain't no animal, I'm not an animal
I'm not an animal, Mummy
I'm not an animal, an animal
I ain't no animal, I'm not an animal
I'm not an animal, Mummy
Libellés :
Amour,
Blues,
Colère,
Connerie humaine,
Feel good Song,
Femme,
Liberté,
Medecine,
Mort,
Musique,
Psychologie,
Punk,
Science,
Société,
Technique,
Terrorisme,
The sex Pistols,
We won't get fooled again
mardi 25 novembre 2014
Des nouvelles du Rock : Joujou.
L'autre jour, j'ai vu un très bon groupe de Rock à Rennes, un duo nommé Joujou. J'ai chopé l'article d'un enervé de la plume qui se laisse aller à la dithyrambe de manière exagérée mais pas si conne. Je le mets.
"
:joujoujoujou.wix.com/joujou
"
C'est le
20/11/14 au soir que le duo originaire de Bayonne, Joujou, s'est
produit à l'Antre2Café, le café associatif de la rue Papu et y a
déclenché l'enthousiasme d'un public certes peu nombreux mais
choisi. Joujou ? C'est joli comme nom, mais qu'est ce c'est au
juste ?
Et bien
Joujou ce sont des mélanges ultra-toniques et super-soniques à
finir de vous réveiller les morts-vivants que nous sommes tous plus
ou moins et à transmuter les chagrins et les questions en vif
argent. Tout d'abord, il y a cet homme et cette femme. Opérateurs en
Arts sonores divers et Poésie à mach 3. Benjamin, à la fois
bonhomme et nerveux, est derrière sa batterie ou bidouille des
samples mélodieux et bizarres à partir d'un simple élastique
trituré. Branché sur sa comparse, il assure une dynamique mordante
et débridée à l'ensemble. Agnes, branchée sur son comparse,
silhouette svelte enserrée de noir de pied en cap chante, hurle,
danse et joue sur une petite mitraillette de bois, tout à fait
«Joujou», qui se révèle être une basse à une corde
qu'elle martyrise sans relâche et qui, pas chienne, le lui rend
bien. A eux deux, ça pastèque, ça « groove » et ils
dégagent une énergie roborative comme j'en ai rarement vue et
reçue.
De ce duo
bien assorti naît focément un fameux mélange, une sauce piquante
qui prend d'entrée de jeu. La voix forte d'Agnes d'un coté hurle à
travers la réverbération et s'envole sur le tapis de déboulés de
batterie savamment libertaires venus de celui de Benjamin. Ils se
regardent, se connaissent, sont en phase, et, comme on dit,
«méchamment Rock, n' Roll». C'est un Joujou qui tourne
et virevolte et se scratche, un Joujou pour les grands. S'en suit un
concert impeccable qui alterne (et mélange) les morceaux
bruitistes au format chanson, les hymnes poétiques dit/criés, les
poèmes parlés doucement et des envolées free-jazz stratosphériques
que je n'hésiterai pas (je ne crains personne pour les adjectifs) à
qualifier d'afro-punk ! Quelqu'un dans la salle crie «Fucking
Rock n Roll». Mon dieu ! Mais c'est moi qui parle en
langues ! Sors de ce corps, mon Amour!
Joujou fait
ainsi montre d'une énergie débordante et contrôlée pendant un
temps que l'on ne voit pas passer tant est forte l'intensité des
textes (magnifique injonction magique : «Prends
forme!»), du son, de l'implication scénique. On finit
essoufflé, un rien « destroy » mais diablement heureux,
de ce bonheur paradoxal qu'éprouvent parfois les malheureux quand
ils subliment leur peine. Il y a chez Joujou quelque chose de
primitif et d'urgent qui fait se craqueler le vernis du sourire que
l'on se met sur la bouche parfois quand on voudrait pleurer. Grâce à
Joujou,«ça» sort, ça prend sens, et, en plus, ça se
danse.
Il est
certain que ces Joujou là nous aurons envoyés en l'air un peu plus
que des maquettes Heller, même grand-format, et c'est très bien
comme ça. Seuls les sales gamins méritent de vilains jouets. Les
plus beaux, les plus déjantés.
- Alors Maman, tu me le donnes ce Joujou ?
- Uniquement si tu n'est pas sage, mon chéri, uniquement si tu n'es pas sage...."
:joujoujoujou.wix.com/joujou
Libellés :
Amour,
Bassiste,
batteur,
Boxe,
Chanteur(euse),
Colère,
Danse,
Erotisme,
Feeling,
Femme,
Funk,
Groove,
Joujou,
Liberté,
LIve,
Medecine,
My bloody valentine,
Psychédélisme,
Psychologie,
Punk
mercredi 19 novembre 2014
Wilson, Wilson et Wilson.
Quand Brian wilson s'est mis en tête qu'il déclenchait des incendies à l'autre bout de Los Angeles par la force de sa musique dont il ne savait plus si elle était vouée à Dieu ou au Diable, il a fallu que les autres Beach Boys se démènent pour palier à la défaillance mentale de leur compositeur en chef. En fait, cette semi-dispartion de Brian a été une aubaine pour ses frères Carl et Dennis, auxquels elle a laissé le champs libre. A vrai dire, tout le monde s'y est mis, Mike Love et Al Jardine en plus des deux frères, et des membres moins connus des Beach Boys, comme Bruce Johnston, appelé en renfort et que la défection de Brian Wilson a ramené en pleine lumière alors qu'il avait composé un des meilleurs albums de Surf-Music de l'époque quelques années plus tôt. N'empêche, il y a une veine Wilson, un filon, et une histoire de famille vécue ensemble a gravé quelques sillons communs dans la psyché des frères et leur manière de faire et de composer de la musique. Il y a chez Dennis et Carl la même félure que chez leur ainé, le même désespoir foncier et la même joie primesautière. Pas à pas, minute par minute ils ont lutté contre la Folie qui les guettait par le même moyen : la Musique. Brian ne s'en est pas dépêtré et la Musique elle-même est devenue partie de la Folie, une ennemie ; il a fallu arrêter d'en faire, un temps. C'est un vaste gâchis que le naufrage d'une des plus belles inspirations musicales du XXeme siècle, tout genre confondus, y compris les plus nobles. Mais on peut retomber sur ses pieds, peut-être sur des terrains moins aventureux mais avantageusement plus sécures, en écoutant les musiques que Dennis et Carl firent pour les Beach Boys et pour leurs carrières solos. L'inspiration commune est bien là (et là, il faudrait évoquer le Père Wilson), quelque chose de tangible, un parfum, une effluve, peut-être l'écume de l'eau du Pacifique tout proche.
Alors, trois choses. Tout d'abord, un extrait d'une émission ("Inside Pop : The Rock revolution") que fit Leonard Berstein pour démontrer à tous, et surtout aux parents récalcitrants, que la musique qu'écoutait leurs enfants n'était nullement du bruit pur et simple. "Lenny" savait tout, faisait tout, avait tout essayé, y compris des choses inavouables. Il était largement aussi hyper-actif que Karajan et largement aussi cinglé que lui. Dans cette émission, on voyait Brian Wilson chanter "Surf's up" en s'accompagnant au piano. Le son n'est pas terrible, on s'en fout, c'est effectivement bluffant.
Quatre années plus tard Carl nous pondait cette petite pépite sur l'album qui s'appelait effectivement "Surf's up", chanson qui était restée en stand-by après le naufrage de l'album qui aurait du s'appeler "Smile" et sortir en 1967 et la mise en jachère du cerveau de Brian. C'est magnifique. "Feel flows"
Dix ans plus tard, Dennis a déjà fait paraître une perle en 1977 avec l'album "Pacific Ocean Blue". Il travaille comme il peut, son mode de vie étant assez erratique et ses rapports avec les autres Beach Boys pas toujours simples, à un deuxième effort, mais il mourra malheureusement noyé avant de l'avoir achevé. Cet opus est sorti à titre posthume sous le nom de "Bambu" (The Caribou sessions). Il s'y trouve cette chanson dont je trouve les harmonies (le début me fait frissoner) remarquables et dont la deuxième partie aurait pu me faire aimer le Prog-Rock si je l'avais écoutée avant d'écouter, mettons, les Cure. Superbe "Are you real ?"
Dennis Wilson présente la particularité de jouer mal de la batterie sur ses propres compositions, ce qui n'est pas le cas de tout le monde et en particulier de Ringo Starr, qui, lors de sa carrière solo prolifique, a massacré sans vergogne des chansons écrites par d'autres dont il faisait des tubes par une sorcellerie inexpliquée à ce jour. (Avec les Beatles, il était parfait). Bravo Dennis, donc.
N.B. : 1988, Brian a retrouvé une partie de ses moyens et, sous l'égide d'un psy plutôt bizarre, sort un album solo. Il n'est pas génial a l'exception de la suite de huit minutes qui s'appelle "Rio Grande". C'est du bon, du très bon Brian Wilson, qui regarde sans loucher vers ses travaux passés les plus ambitieux et semble les raviver en cette gemme précieuse. Brian Wilson : "Rio Grande"
Coda.
Alors, trois choses. Tout d'abord, un extrait d'une émission ("Inside Pop : The Rock revolution") que fit Leonard Berstein pour démontrer à tous, et surtout aux parents récalcitrants, que la musique qu'écoutait leurs enfants n'était nullement du bruit pur et simple. "Lenny" savait tout, faisait tout, avait tout essayé, y compris des choses inavouables. Il était largement aussi hyper-actif que Karajan et largement aussi cinglé que lui. Dans cette émission, on voyait Brian Wilson chanter "Surf's up" en s'accompagnant au piano. Le son n'est pas terrible, on s'en fout, c'est effectivement bluffant.
Quatre années plus tard Carl nous pondait cette petite pépite sur l'album qui s'appelait effectivement "Surf's up", chanson qui était restée en stand-by après le naufrage de l'album qui aurait du s'appeler "Smile" et sortir en 1967 et la mise en jachère du cerveau de Brian. C'est magnifique. "Feel flows"
Dix ans plus tard, Dennis a déjà fait paraître une perle en 1977 avec l'album "Pacific Ocean Blue". Il travaille comme il peut, son mode de vie étant assez erratique et ses rapports avec les autres Beach Boys pas toujours simples, à un deuxième effort, mais il mourra malheureusement noyé avant de l'avoir achevé. Cet opus est sorti à titre posthume sous le nom de "Bambu" (The Caribou sessions). Il s'y trouve cette chanson dont je trouve les harmonies (le début me fait frissoner) remarquables et dont la deuxième partie aurait pu me faire aimer le Prog-Rock si je l'avais écoutée avant d'écouter, mettons, les Cure. Superbe "Are you real ?"
Dennis Wilson présente la particularité de jouer mal de la batterie sur ses propres compositions, ce qui n'est pas le cas de tout le monde et en particulier de Ringo Starr, qui, lors de sa carrière solo prolifique, a massacré sans vergogne des chansons écrites par d'autres dont il faisait des tubes par une sorcellerie inexpliquée à ce jour. (Avec les Beatles, il était parfait). Bravo Dennis, donc.
N.B. : 1988, Brian a retrouvé une partie de ses moyens et, sous l'égide d'un psy plutôt bizarre, sort un album solo. Il n'est pas génial a l'exception de la suite de huit minutes qui s'appelle "Rio Grande". C'est du bon, du très bon Brian Wilson, qui regarde sans loucher vers ses travaux passés les plus ambitieux et semble les raviver en cette gemme précieuse. Brian Wilson : "Rio Grande"
Coda.
Libellés :
Art,
batteur,
Drogue,
Folie,
Grâce,
Magie,
Mort,
Musique,
Pop,
Rareté,
Songwriter,
Style,
Tendresse,
The Beach Boys,
The Beatles
lundi 17 novembre 2014
Affreux, propre et méchant.
La presse écrite va mal, et c'est peu que de le dire. Il faut cependant constater que les éditeurs de presse font preuve d'un manque d'imagination et d'audace consternant. Il est nécessaire de s'adapter à ces temps de crise et de tourment et il est tout à fait possible de faire d'une certaine réponse à la morosité ambiante un véritable Art de vivre, "a way of life" comme disent les anglo-saxons. Je ne manque pas d'idées réjouissantes pour tout honnète homme, donnez-moi les moyens financiers et je vous ponds des succès de presse à la pelle. Ce qu'il faut c'est innover, ça veut dire recycler des trucs qui marchaient et les mettre au goût du jour. Ainsi je propose de créer un mensuel pour le public masculin qui s'appellerait "Bien-être et Calomnie" qui serait un croisement entre un magazine de charme à la "Playboy", un magazine de fitness et qui proposerait aussi des témoignages sur les bienfaits de la dénonciation de ses contemporains aux autorités compétentes ainsi que des aides efficaces pour franchir aisément le cap de la "mauvaise conscience" et s'épanouir ainsi pleinement dans cette société sans pitié de guerre de chacun contre tous. Carton assuré. Le complément idéal de ce canard serait un autre journal, toujours destiné au public masculin, dont j'ai l'idée au chaud et qui s'appellerait "Cuisine et Armes à feu". Ce serait un savant mélange de recettes de cuisine du terroir, de pages consacrées à la possession et à l'usage d'armes de tir plus ou moins puissantes et de l'agrément que l'on peut en retirer à tout âge de la vie et, bien sûr, d'un magazine de charme type "Playboy". Rien que de penser aux couvertures que l'on peut mitonner pour ces deux titres, entre des femmes aux multiples talents et des photos de descentes de police ou de tableaux de chasse dans un relais perdu en forêt, je me prends à saliver. Je ne suis pas plus bête qu'un autre et si ça marche sur moi, ça marchera sur d'autres, et plutôt deux fois qu'une. Et encore, ce ne sont là que deux idées parmi des dizaines, si cela vous intéresse et que vous avez quelques argent à investir dans des entreprises aussi jouissives que de salubrité publique, faites-moi signe, je suis ouvert à toutes sortes de propositions plus ou moins malhonnêtes.
Déja, dans les années Trente aux Etats-Unis, des films tentaient de décomplexer le citoyen moyen. "Scarface". Howard Hawks. Si vous aimez ces images, vous aimerez "ma" presse. Critique du film dans la section "Belettes et mitraillettes" du numéro 1 de "Cuisine et Armes à feu", bientôt dans les kiosques.
Déja, dans les années Trente aux Etats-Unis, des films tentaient de décomplexer le citoyen moyen. "Scarface". Howard Hawks. Si vous aimez ces images, vous aimerez "ma" presse. Critique du film dans la section "Belettes et mitraillettes" du numéro 1 de "Cuisine et Armes à feu", bientôt dans les kiosques.
jeudi 13 novembre 2014
Patricia Petitbon à petit bonds.
L'autre jour, j'ai assisté à un récital de mélodies françaises de Patricia Petitbon, une soprane rigolotte qui a le vent en poupe en ce moment en France. "C'était délicieux !", comme ont du s'esclamer certaines dames de la bourgeoisie rennaise un peu fantasques. C'est vrai que la rousse flamboyante, comme on dit, a un talent certain pour la comédie et presque le one-woman-show, si elle n'était accompagnée par une pianiste et un percussioniste qui d'ailleurs lui servent de camarade de jeux, jeux assez comiques tout compte fait, même si un peu courts quand même. Elle pourrait se lâcher un peu plus et bousculer les conventions du petit monde du classique. Après tout, au Chat Noir, à la belle époque, les chansons en ont vu d'autres, sous les regards de Maurice Rollinat, Alphonse Allais et autre Jean Richepin, et ces belles têtes de poètes, toutes un peu folles, ne regardaient pas à la dépense quand il s'agissait de loufoqueries. Mais ne soyons pas tatillons et prenons avec allégresse les petits moment de grâçounette que nous procure Mademoiselle Petitbon. Toutefois, quelque chose me titille, m'irrite et ce n'est pas une broutille. On ne comprend pas tout des paroles des chansons qu'elle entonne et parfois même, on ne comprend rien. C'est quand même très dommage pour une chanteuse française de chanter en français moins bien que, mettons, Barbara Hendricks, qui est américaine. Loin de moi, l'idée de sombrer à tout prix dans le "C'était mieux avant !" mais quand on écoute Régine Crespin, pour prendre un exemple pas innocent du tout, et qu'on la compare à Patricia Petitbon, on voit toute la différence qu'il y a entre une honnète soprano et une cantatrice de génie. Est-ce le don ? Est-ce le travail ? La Grâce ?. Je ne sais pas mais Mademoiselle Petitbon(d) a encore pas mal d'enjambées longues à faire pour arriver à cette évidence-là.
Régine Crespin chante Fauré sur un texte de Raymond Bussine : "Après un rêve".
Et bing ! "Clair de lune" de Paul Verlaine, mis en musique par Fauré. Crespin toujours. Le texte est incroyablement chiadé, c'est miracle que l'on comprenne ce qu'elle chante !
Régine Crespin chante Fauré sur un texte de Raymond Bussine : "Après un rêve".
Et bing ! "Clair de lune" de Paul Verlaine, mis en musique par Fauré. Crespin toujours. Le texte est incroyablement chiadé, c'est miracle que l'on comprenne ce qu'elle chante !
Libellés :
Chanson Française,
Classique,
Debussy,
Feeling,
Femme,
Gabriel Fauré,
Glamour,
Grâce,
Hommage,
Humour,
Liberté,
Musique,
Paul Verlaine,
Poésie,
Technique,
Tendresse
mardi 11 novembre 2014
Wilson et Wilson.
Dans les années 70 les Beach Boys stagnèrent dans une quasi médiocrité indigne d'eux. Oh, il y eut de bonnes choses, sur les albums "Holland", "Sunflower", Carl and the passions", et même par instants, de très bonnes choses, mais rien qui puisse égaler leur splendeur passée ni rivaliser avec les gaillards qui, du Glam-Rock au Punk, terrassaient les tops-ten et autres Billboards. La surprise vint alors de Dennis Wilson, le batteur du groupe et le seul vrai surfeur de la famille, qui sortit en 1977 le merveilleux "Pacific Ocean Blue". Les chansons sont celles d'un compositeur achevé qui a retenu les leçons de son grand frère Brian, la production est singulière et chatoyante, elle se démarque clairement des Beach Boys par sa profondeur, le "Soleil noir de la mélancolie" inonde le tout d'une tristesse de pierre. C'est magnifique et surprenant. Dennis eut une fin prématurée et ironique (noyé) qui nous priva certainement de nombres de chefs-d'oeuvre qu'il avait sous les doigts et sur les touches de son Steinway. Ecoutons cette prière adressé au Dieu Temps, d'une qualité de composition, d'arrangement et d'émotion qui me saisit à chaque écoute. L'album est entièrement au même niveau d'excellence. A cette époque où Brian courait dans les vastes plaines des délires après de chimériques explications à son histoire de dingue, c'est Dennis qui assurait la rôle de "Génie" chez les Wilson.
2014. Marabouté par Georges Lang et son rouleau compresseur des Nocturnes sur RTL, j'ai fini par adorer cet auteur-compositeur-interprête qu'il affectionne et qui répond aussi au patronyme de Wilson, Jonathan Wilson. Je me demande qui connait Johnathan Wilson aux Etats-Unis ? Pas grand-monde, j'ai l'impression. La nuit sur RTL, au delà de la légende nostalgique de Laurel Canyon que le très bon DJ qu'est Georges Lang parfois nous vante à longueur d'émission, on peut entendre que le doux Jonathan a su créer un style qui tient certes en partie du revival, mais aussi d'une véritable inspiration. Evidemment tout ça sent la bibliothèque universelle post-moderne, mais dans la grande resuçée de tout que pratique tout le monde il serait idiot de faire la fine bouche devant un talent aussi évident que celui de Wilson.
Prenez par exemple ce très bon titrre de l'album "Fanfare", c'est vraiment très réussi, laid-back et concentrè à la fois. Etrange, non ? Alors, la question que tout le monde se pose maintenant, c'est : est-ce qu'il a des frères ???
2014. Marabouté par Georges Lang et son rouleau compresseur des Nocturnes sur RTL, j'ai fini par adorer cet auteur-compositeur-interprête qu'il affectionne et qui répond aussi au patronyme de Wilson, Jonathan Wilson. Je me demande qui connait Johnathan Wilson aux Etats-Unis ? Pas grand-monde, j'ai l'impression. La nuit sur RTL, au delà de la légende nostalgique de Laurel Canyon que le très bon DJ qu'est Georges Lang parfois nous vante à longueur d'émission, on peut entendre que le doux Jonathan a su créer un style qui tient certes en partie du revival, mais aussi d'une véritable inspiration. Evidemment tout ça sent la bibliothèque universelle post-moderne, mais dans la grande resuçée de tout que pratique tout le monde il serait idiot de faire la fine bouche devant un talent aussi évident que celui de Wilson.
Prenez par exemple ce très bon titrre de l'album "Fanfare", c'est vraiment très réussi, laid-back et concentrè à la fois. Etrange, non ? Alors, la question que tout le monde se pose maintenant, c'est : est-ce qu'il a des frères ???
Jouer gagnant.
Jean sortit de la caravane; 18 h 10, il faisait nuit, et plutôt froid. Sur la rocade tout près, les voitures roulaient lentement à cette heure de pointe. Dans l'obsurité du petit bois où se tenaient des abris de fortunes misérables, Jean suivit un chemin qu'il connaissait d'instinct et déboucha dans la rue. " 10,47 Euros", c'est tout ce qu'il avait en tête. C'est ce qu'il avait compté et recompté dans la caravane à l'éclairage de la loupiotte à gaz. C'est tout ce qu'il lui restait pour quatre jours avant de pouvoir aller à la poste toucher sa pension pour le mois à venir. Et il avait déjà fait des dettes dont il devrait s'acquitter séance tenante une fois l'argent retiré. Il pris sur la gauche vers une rue commercante. Il marchait d'un pas chancelant mais il savait exactement où il allait. Une idée avait germé. Il avait essayé de la chasser de son esprit mais il n'y était pas parvenu. A force de boire des blancs dans ce bar-tab-pmu et de voir des gens palper des biftons parce qu'ils trouvaient quel bourrin avait devancé tel autre sur un parcours plus ou moins long, l'idée lui était venu qu'il pouvait en croquer lui-aussi. Et puis c'était ça ou la manche, et la charité il avait jamais pu la recevoir sans haine. La haine le menait à la violence et c'était tout un tour d'un circuit d'emmerdes qu'il connaissait bien qui s'en suivait. Il rentra dans le café. Il faisait chaud, des gens, pour la plupart des maghrébins et des blacks parlaient très fort, beuglaient presque; les chevaux arrivaient dans une course, parfois dans un bon ordre, parfois dans un mauvais, ça dépendait des parieurs. Ils s'apostrophaient entre eux et ne manquaient pas de se faire savoir qui avait baisé qui et comment. Jean s'accouda au comptoir et souffla dans ces mains. "Patron, un blanc-sec, s'il-vous plaît". Le patron le servit sans le saluer ni même le regarder, il discutait avec un joueur qui venait de gagner. Jean but la moitié de son Muscadet et, décidé, il se dirigea vers le mur sur lequel étaient affichés les pages de pronostics de Paris-Turf. Il y avait du monde. 7ieme course, Réunion 3, le favori était le numéro 14. C'était bien ça. Et justement c'était lui qu'on voyait trotter à l'écran sur les télés du bar. Il avait fière allure. Son trot était régulier, souple, ses oreilles étaient collées en arrière, il était attentif. Son driver à l'arrière du sulky le fit ralentir, le départ était pour dans cinq minutes. Jean avait pensé son coup. Il lui fallait deux euros pour le blanc et il avait huit euros à parier. Selon ce qu'il avait observé et les dires qu'il avait entendu, en pariant sur le favori de cette course de trot ce soir à Vincennes ça ne pouvait que lui rapporter. le 14, le favori, était de l'écurie Hennings, casaque verte floquée d'une croix blanche, toque verte. Dans une réunion comme celle d'aujourdh'ui elle arrivait au moins dans quatre courses sur les huit. Et deux fois vainqueurs. Il avait suivi le meeting à la radio et les chevaux de Hennings était arrivés deux fois troisième. Ils devaient se refaire maintenant, la course était clairement pour eux. La côte du 14 était de 4 contre un et remontait légèrement, les joueurs tentaient une dernière mise contre l'évidence. Le 14 ne pouvait que gagner dans cette course. Jean se dirigea vers le guichet du PMU et attendit son tour pour murmurer : "Le 14, huit euros gagnant". L'homme lui dit :"Plus fort, j'entends pas". Il répèta plus haut : "Le 14, huit euros gagnant" et tendit son argent. Un quart de seconde plus tard il avait un ticket de jeu en main et l'argent avait disparu. Il s'éloigna et regarda attentivement son ticket. Il verifia le numéro de la réunion, le numéro de la course, le numéro du cheval, le montant. Il le vérifia quatre fois en regagnant sa place au bar. C'était bon. Y'avait plus qu'à. Il finit son Muscadet. Il pensa très fort à l'arrivée de la course, à l'emballage final; il ne fallait pas que le cheval se mette au galop, il devait contrôler et dominer. C'est ce que les Hennings faisaient toujours. Le départ était imminent, la côte était de presque cinq contre 1, multiplié par huit, ça faisait quarante euros. Avec ça, il était bon. Ah le brave cheval ! Il allait lui sauver la mise pour trois jours au moins. Après, il pouvait facilement tenir une journée sans rien. Surtout après avoir gagné aussi facilement. Le starter mis les chevaux en place, il s'étalèrent sur la largeur pour s'élancer cote à cote et les drivers les firent volter pour les mettre dans le sens de la piste. Le 14 se mit au galop immédiatement et son jockey ne put à aucun moment le remettre au trot. Il y eut des cris, des interjections dans le bar, une bronca générale. Jean regarda l'écran incrédule. Pourquoi le 14 n'était-il pas là ? Ca n'avait pas de sens, c'était absurde. Ca défiait toute les lois de la logique. Il regardait ses voisins, éffaré, qui commentaient la faute du favori. Pour certains, "c'était un scandale", pour d'autres" c'était normal". Lui, n'y croyait pas. Il regarda l'écran, en bas sur la droite apparut le chiffre 14 suivi de "disqualifié" Il sortit en trombe. Arrivé dehors, il s'aperçut qu'il était hors d'haleine. Il soufflait bruyamment, il était pliè en deux et des volutes blanches sortaient de sa bouche en s'envolant dans le froid. Il se redressa et se mit à marcher vers le petit bois près de la rocade, chez lui. Il eut très mal quand il pensa à cela : "Chez lui". Pourquoi est-ce que tout tournait toujours à son désavantage ? Rien, rien, rien, il n'avait rien ! Merde, merde, merde, et ce satané cheval qui n'était qu'un bourricot ! Sans cesser de ressasser sa déroute il arriva à sa caravane. Le traffic sur la rocade était plus fluide. Essouflé, le sang lui pissant du nez, il passa la main sous son lit et saisit ce qu'il appelait son "assurance-vie", un vieux fusil qu'il gardait là pour se débarasser des géneurs et des profiteurs du malheur humain. Il mit le fusil verticalement, la crosse par terre, et se pencha sur lui, les canons contre le coeur. Il appuya un grand coup, les deux salves de plomb partirent.
Il arriva premier au paradis dans la huitième course de la réunion des paumés.
Il arriva premier au paradis dans la huitième course de la réunion des paumés.
samedi 8 novembre 2014
Debussy et moi : même combat.
Deux petites perles pour nous. D'abord, Régine Crespin chantant "Shéhérazade" de Maurice Ravel sous la direction de l'indispensable Ernest Ansermet en 1963. Ravel a composé cela en 1904 sur des vers de Tristan Klingsor, membre du fameux groupe des Apaches à la Belle Epoque. L'hallucinant de la chose est que Klingsor est mort au Mans en 1966 à 92 ans alors que j'y étais né en 1964. Cela me chamboule de savoir que j'ai vécu dans la même ville (oh, si peu) que quelqu'un qui fit la claque pour défendre "Pélléas et Mélisande" de Debussy lors de sa première à Paris en 1902.
Debussy encore. Il est avec Richard Strauss une des influences majeures du compositeur italien Ottorino Respighi qui composa ce "Il tramonto" ("Le coucher de soleil") ou se mèlent les cordes d'un quator et celles, toute vocales, d'une mezzo-soprano, ici, la croate Sena Jurinac. C'est magnifique de liberté, de nonchalance et néanmoins précis, ça respire on ne peut mieux. Et pourtant une mélancolie peut nous saisir. D'où vient-elle ? C'est le soir.
Allez donc ecouter les oeuvres en entier au lieu de vous curer le nez.
Debussy encore. Il est avec Richard Strauss une des influences majeures du compositeur italien Ottorino Respighi qui composa ce "Il tramonto" ("Le coucher de soleil") ou se mèlent les cordes d'un quator et celles, toute vocales, d'une mezzo-soprano, ici, la croate Sena Jurinac. C'est magnifique de liberté, de nonchalance et néanmoins précis, ça respire on ne peut mieux. Et pourtant une mélancolie peut nous saisir. D'où vient-elle ? C'est le soir.
Allez donc ecouter les oeuvres en entier au lieu de vous curer le nez.
jeudi 6 novembre 2014
Enigme Hard.
Je viens d'apprendre que Malcom Young, le guitariste rythmique du groupe AC/DC avait cessé son activité au sein du combo de Hard-Rock pour cause de "démence". Excusez-moi, mais ça change quoi par rapport à avant ? Il a toujours été complètement cinglé de toute manière, alors ? Quelqu'un espérait que ça s'améliore avec l'âge ? Mais ces mecs-là carburent à la dynamite, les petits gars, il n'est pas question pour eux de finir "bien".
Vous pensez sincèrement que les personnes qui ont écrit et qui jouent l'insanité ci-dessous sont dans un état "normal" ? C'est vous qui délirez, oui !
Vous pensez sincèrement que les personnes qui ont écrit et qui jouent l'insanité ci-dessous sont dans un état "normal" ? C'est vous qui délirez, oui !
Une partie de campagne dans les seventies.
Pierre Vassiliu est mort en août dernier. Sa disparition n'a pas ému grand-monde. Il était temps de lui rendre hommage car s'il y a un auteur-compositeur-interprète qui représente quelque chose de ces fameuses 70's, de cette "parenthèse enchantée" dont on ne peut se rendre compte de la douceur si on ne l'a pas goûté, c'est bien ce grand déconneur et ce grand sentimental qu'il était tout à la fois. Il est passé dans les années 60, comme tant d'autres, au "Petit conservatoire" de Mireille que j'évoquais dans le post précédent, il s'y est fait les dents, puis il a mordu goulument dans les années soixante-dix. Il y composa la plupart de ses tubes et surtout l'inénarrable "Qui c'est celui-là ?", hymne rigolard au décalage et à l'abus de bonne humeur salvateur. Il fallait au moins ça pour décoincer les pécores qui voyaient débarquer des hordes de Baba-cools prêts à vivre dans des conditions que le Crédit Agricole leurs avait dit être indignes d'êtres humains "civilisés". Sur le plateau du Larzac, ça éclusait sec de tous les cotés et, pour finir, personne n'y voyant plus goutte, ça s'affalait dans les fossés, comme de tout temps, mais il y avait des "DIFFERENCES" ! Ah, la "Différence" ! Quel drôle d'histoire ! Vassiliu en fit une histoire drôle "Hénaurme" dans sa fameuse chanson. " Et pis sa bagnole, les gars..." (He, He, vous verriez la mienne !)
Enfin, là je vais vous mettre deux trucs aux petits oignons ou ses textes décalés, voire dadaïstes sont soutenus, dans l'un, pas une (ou des) choriste(s) enamourée(s) (seventies obligent !), dans l'autre par de sérieux guitaristes fermement agrippés à leurs manches pour ne pas tomber le nez dans le foin.
D'abord : "Le pied". Le titre est suffisamment clair.
Vous avez entendu ce petit solo de gratte à la fin ? Pas sale, hein ? Eh bien, il y a encore mieux dans le "Il était tard" qui suit, jubilatoire déconnade garanti 100% colombienne se terminant par une petite démonstration de savoir-faire à l'acoustique.
Enfin, là je vais vous mettre deux trucs aux petits oignons ou ses textes décalés, voire dadaïstes sont soutenus, dans l'un, pas une (ou des) choriste(s) enamourée(s) (seventies obligent !), dans l'autre par de sérieux guitaristes fermement agrippés à leurs manches pour ne pas tomber le nez dans le foin.
D'abord : "Le pied". Le titre est suffisamment clair.
Vous avez entendu ce petit solo de gratte à la fin ? Pas sale, hein ? Eh bien, il y a encore mieux dans le "Il était tard" qui suit, jubilatoire déconnade garanti 100% colombienne se terminant par une petite démonstration de savoir-faire à l'acoustique.
Libellés :
Amour,
Chanson Française,
Country,
Drogue,
Erotisme,
Groove,
Guitar-hero,
Hommage,
Humour,
Jeunesse,
Liberté,
Mort,
Pierre Vassiliu,
Politique,
Pop,
Sex-symbol,
Songwriter,
Tendresse
mercredi 5 novembre 2014
Des chemins étonnants.
Elle était bien jolie, Mireille, quand Emmanuel Berl l'épousa dans les années 30. Ils étaient doués pour la vie et le bonheur tous les deux, chacun à sa manière, chacun dans son domaine. Mireille écrivit plus de six cents chansons, Berl fit une brillante carrière d'intellectuel pratiquant des routes parfois peu carrossables, des "Petits chemins". L'une finit par lancer Françoise Hardy lors de son fameux "Petit conservatoire", l'autre par être interrogé par Patrick Modiano pour un beau bouquin. Ca aurait pu se terminer encore mieux car Modiano écrivit des chansons pour Hardy, une des plus belles femmes des sixties, mais non, ils ne se marrièrent pas. C'est certainement dommage, car Dutronc est un con qui n'est qu'un épigone de son parolier Jacques Lanzman, et puis le fiston, Thomas, quelle purge ! Enfin, revenons aux brillantes années trente où Jean Sablon, impeccable crooner français créa ce petit chef d'oeuvre qu'écrivit Mireille et que je me permets de dédicacer à G.
Après, une grande sauterelle dont toutes les Rock-Stars anglaises et américaines furent amoureux. On sait qui emporta le morceau, malheureusement.
Après, une grande sauterelle dont toutes les Rock-Stars anglaises et américaines furent amoureux. On sait qui emporta le morceau, malheureusement.
La montagne magique.
Et maintenant, une petite séquence de chanson française. Commençons par un beau titre de Michel Delpech : "Un coup de pied dans la montagne"
- Elle a pas de nom cette montagne ?
- Non, peut-être, par ici on l'appelle la montagne, c'est tout.
- C'est débile, toutes les montagnes ont un nom, un nom à elle.
- Sûrement. Pas celle-là.
- Et qu'est ce qu'elle a de special cette montagne ?
- Rien. Enfin si, elle secoue.
- Elle secoue ? Qui ? Quoi ?
- Ceux qui y vont, qui la gravissent. Elle les secoue un grand coup.
- Et alors ?
- Après, il ne sont plus pareils. Enfin, ceux qui redescendent parce qu'ils y en a qui y restent.
- Ils meurrent ?
- Pas forcément, ils restent là-haut. Il y en a qui redescendent, certains juste pour mourir, d'autres qui remontent. Enfin, tu vois, il y a pas mal d'options.
- Non, je ne comprends pas ce que tu me dis. Tu en déjà vu de ceux qui sont revenus ?
- Peut-être. Enfin, oui, ils ne parlent pas beaucoup.
- Comme toi ?
- Oui, comme moi.
- Tu y es monté, hien ?
- Sûrement. Qu'est ce que ça peut te faire au juste ? Ce ne sont pas tes oignons.
- Parce que je suis pas du pays ? Un pays avec une montagne qui n'a pas de nom, ce n'est plus un pays, c'est autre chose.
- Quoi, petit malin ?
- C'est comme tu disais. Un truc pour se faire secouer.
- Tu veux monter, c'est ça ?
- Ca te gènerait ?
- Non, c'est tes affaires.
- C'est risqué ?
- C'est risqué d'être secoué, de toute manière. Ce qui tombe, ce qui reste, ça dépend. Tu peux chuter tout entier du haut de la montagne.
- Je n'ai pas peur.
- Ce n'est pas la peur qui compte, c'est le poids. Combien tu pèses, c'est ça qui te tuera ou te fera vivre.
- Je ne suis pas bien épais.
- Ce n'est pas ce poids là dont il s'agit. Tu ne peux pas savoir à l'avance. Tu te feras secouer, tu sauras.
- Je vais mourir ?
- Peut-être, non. Ca n'aurait guère d'importance.
- C'est comme ça que tu vois les choses ? Depuis que tu es monté là-haut ? Toi, tu es revenu et tu te fous de tout ?
- Je ne me fous pas de tout. Au contraire. Ecoute : tu veux savoir ? Tu veux savoir ce qui te manques ? Ce que tu as en trop ? Après tu verras bien, tu sauras.
- Je vois, je vais encore rester quelques temps ici, et puis je monterai me faire secouer.
- Comme tu voudras.
- Ce n'est pas la montagne qui bougera, n'est ce pas ?
- Idiot, bien sûr que non !
- Alors, je vais dormir un peu et rêver.
- Elle a pas de nom cette montagne ?
- Non, peut-être, par ici on l'appelle la montagne, c'est tout.
- C'est débile, toutes les montagnes ont un nom, un nom à elle.
- Sûrement. Pas celle-là.
- Et qu'est ce qu'elle a de special cette montagne ?
- Rien. Enfin si, elle secoue.
- Elle secoue ? Qui ? Quoi ?
- Ceux qui y vont, qui la gravissent. Elle les secoue un grand coup.
- Et alors ?
- Après, il ne sont plus pareils. Enfin, ceux qui redescendent parce qu'ils y en a qui y restent.
- Ils meurrent ?
- Pas forcément, ils restent là-haut. Il y en a qui redescendent, certains juste pour mourir, d'autres qui remontent. Enfin, tu vois, il y a pas mal d'options.
- Non, je ne comprends pas ce que tu me dis. Tu en déjà vu de ceux qui sont revenus ?
- Peut-être. Enfin, oui, ils ne parlent pas beaucoup.
- Comme toi ?
- Oui, comme moi.
- Tu y es monté, hien ?
- Sûrement. Qu'est ce que ça peut te faire au juste ? Ce ne sont pas tes oignons.
- Parce que je suis pas du pays ? Un pays avec une montagne qui n'a pas de nom, ce n'est plus un pays, c'est autre chose.
- Quoi, petit malin ?
- C'est comme tu disais. Un truc pour se faire secouer.
- Tu veux monter, c'est ça ?
- Ca te gènerait ?
- Non, c'est tes affaires.
- C'est risqué ?
- C'est risqué d'être secoué, de toute manière. Ce qui tombe, ce qui reste, ça dépend. Tu peux chuter tout entier du haut de la montagne.
- Je n'ai pas peur.
- Ce n'est pas la peur qui compte, c'est le poids. Combien tu pèses, c'est ça qui te tuera ou te fera vivre.
- Je ne suis pas bien épais.
- Ce n'est pas ce poids là dont il s'agit. Tu ne peux pas savoir à l'avance. Tu te feras secouer, tu sauras.
- Je vais mourir ?
- Peut-être, non. Ca n'aurait guère d'importance.
- C'est comme ça que tu vois les choses ? Depuis que tu es monté là-haut ? Toi, tu es revenu et tu te fous de tout ?
- Je ne me fous pas de tout. Au contraire. Ecoute : tu veux savoir ? Tu veux savoir ce qui te manques ? Ce que tu as en trop ? Après tu verras bien, tu sauras.
- Je vois, je vais encore rester quelques temps ici, et puis je monterai me faire secouer.
- Comme tu voudras.
- Ce n'est pas la montagne qui bougera, n'est ce pas ?
- Idiot, bien sûr que non !
- Alors, je vais dormir un peu et rêver.
Libellés :
Blues,
C.F. Ramuz,
Chanson Française,
Chanteur(euse),
Cingria,
Folie,
Géographie,
Grâce,
Jeunesse,
La Force,
Liberté,
Occultisme,
Poésie,
Religion,
Silence,
Songwriter,
Spriritisme,
Tyran sanguinaire,
Vieillesse
mardi 4 novembre 2014
Driven to the ground.
Cauchemar d'Hiver.
Reverrai-je le
Printemps cette fois ?
Et le mois des Fièvres
me trouvera-t-il nu dans le tourment ?
Mes forces baissent
déjà à l'idée glacée de l'Hiver
Me faudra-t-il mourir
contre un radiateur ?
Cherchant une chaleur
qui fuit mon corps lassé
Mon âme fatiguée
vacillante et prête à s'éteindre
L'Hiver arase ceux qui
doivent choir
Elle fait le tri, elle
ne donne pas de choix
Ne laissant pousser que
des roses noires
Qui font couler aux
rouges épines
Des mains tranchées un
sang vénéneux saturant l'air
Je sais venir d'épais
murs de pluie
Détrempant le jour en
buvard tâchés d'encre
Je sais que je n'aurais
qu'un recoin pour me protéger
Et mes yeux fermés
La nuit trop tôt venue
émiettera la lumière
En des lambeaux de
crêpe noir et ce deuil m'emportera
Jusqu'au pâle midi du
lendemain, vite blanchi
Pour de nouvelles
obsèques.
Et viendra comme la
suie, la neige
Pour griser mon
enterrement quotidien
Jusqu'au moment où je
n'aurais plus la force
D'émettre ni son ni
tocsin, muet à tête basse
Comme un mulet brisé
sous le faix
Et je ne serai délivré
de rien quand je mourrai
Mon cœur, pris de
glace, gèlera avant
Que j'ai pu prier ou me
préparer
Ma pensée mourra
nette, isolée dans mon crâne
Inerte, sans émotion
pour la porter
Alors je vais finir
dans un temps de tempêtes ivres de leur force
Enfermé dans le
souvenir de la douceur de jeunes feuilles
Frappe au cœur
froidure et mène-moi à mon néant
Moi qui n'ai plus que
l'idée unique
D'un chaud zéphyr
d'abeilles et de papillons
jeudi 30 octobre 2014
Led Zeppelin V
Je ne connais aucun autre groupe qui ait cet effet émolient sur les masses. Tout le monde les écoute, ce sont des superstars, ils sont blindés de pognon et ça n'a jamais déclenché la moindre petite polémique même en 1976-78, à l'époque ou Johnny Rotten et ses Punks se balladaient avec des tee-shirts "No Rolling Stones this year". Je veux parler de Led Zeppelin. Ce groupe de satanistes bon chic bon genre a toujours généré un sorte de consensus mou en dépit de l'étiquette "Hard rock" qui leur est accolée. A mon humble opinion, cet engourdissement général et cette avalanche de dollars viennent du fait que l'on a avec eux à faire à une parfaite bande de parfait crétins servant une soupe tiède à des crétins aussi parfaits mais plus passifs au niveau de la production musicale. Le rêve adolescent de n'importe quel kid de la Middle-Class américaine trouvant une expression unique dans l'emballage de la plus belle fille du lycée sur "Stairway to heaven" et la descente d'une bouteille de bourbon sur "Whole Lotta Love" passé huit fois à la suite. Waouh, cool Dude !
Le P.D.G de T F 1 avait jadis fait scandale en avouant innocemment le but de sa chaîne de télé : "Faire de la place dans les têtes pour Coca-Cola." Led Zeppelin c'est pareil, ça fait aussi de la place pour Coca. Mais ça marche aussi dans l'autre sens et Coca fait de la place pour Led Zeppelin qui a fini par dégager invariablement, chaque année qui passe, une véritable manne sans que ses musiciens survivants aient grand-chose à faire, des nouveaux parfaits crétins rachetant encore et encore les albums du groupe dans tout les formats possibles et imaginables. Je me demande pourquoi on a pas encore penser à faire un Led-Zeppelin-Land, parc à thème consacré au groupe de Heavy-Metal preféré des 7 à 77 ans.
(Regardez bien la photo ci-dessous, derrière Barack Obama il y a un clown effrayant. Ils sont partout !)
Le P.D.G de T F 1 avait jadis fait scandale en avouant innocemment le but de sa chaîne de télé : "Faire de la place dans les têtes pour Coca-Cola." Led Zeppelin c'est pareil, ça fait aussi de la place pour Coca. Mais ça marche aussi dans l'autre sens et Coca fait de la place pour Led Zeppelin qui a fini par dégager invariablement, chaque année qui passe, une véritable manne sans que ses musiciens survivants aient grand-chose à faire, des nouveaux parfaits crétins rachetant encore et encore les albums du groupe dans tout les formats possibles et imaginables. Je me demande pourquoi on a pas encore penser à faire un Led-Zeppelin-Land, parc à thème consacré au groupe de Heavy-Metal preféré des 7 à 77 ans.
(Regardez bien la photo ci-dessous, derrière Barack Obama il y a un clown effrayant. Ils sont partout !)
Libellés :
Argent,
Connerie humaine,
Economie,
Guitar-hero,
Hommage,
Humour,
Jeunesse,
LIve,
Musique,
Occultisme,
Punk,
Rock n' Roll,
Société,
Technique,
Vieillesse,
Vieillir
Toujours pas de pétrole. Une idée !
Encore une fois, c'est le merdier. On n'en sort pas, à vrai dire. Alors d'un coté, un pauvre militant vert se fait dessoudé par des gendarmes qui resteront défintivement impunis et couverts par l'Etat français, de l'autre un soldat de l'armée française se fait dessoudé au Mali par des terroristes pas vraiment cools dans une sorte de guerre des civilisations de merde qui ne dit pas son nom parce que de toute façon elle ne s'appelle pas comme ça, même en Syrie. Moi, je dis que tout ça est mal fait, mal agencé, mal pensé. Il faudrait lâcher les militaires sur les gendarmes mobiles de Sivens comme ça tout ce petit monde crèverait dans l'honneur et la dignité sous les yeux d'une population soudain réconciliée avec son armée. Ah les braves petits ! En France, on est très, très bons pour les "guerres civiles", ne l'oublions jamais ! Les morts seraient fait chevaliers de la Légion d'Honneur à titre posthume et et on inviterait les blessés survivants à l'inauguration du barrage sur lequel on fracasserait Frigide Bargeot avant de le mettre en fonction. Les kilowatts-heure s'écoulerait alors paisiblement dans une France unie autour de sa nouvelle Présidente, Madame Marine Le Pen.
Elle est pas belle, mon idée ?
Comment, "Non" ?
Elle est pas belle, mon idée ?
Comment, "Non" ?
mercredi 29 octobre 2014
"Dis-moi oui !"
L'autre jour une amie me souhaita mon anniversaire en me disant de lui écrire un petit poème pour le sien qui arrivait bientôt. En fait, il se trouve que c'est le 30 octobre, c'est à dire dans quelques heures. Cette amie et moi nous sommes quelque peu chauffés la couënne mutuellement ce qui est une belle et bonne chose mais dans la mesure ou elle ne commence à tomber amoureuse de moi qu'une fois passée une distance de deux milles kilomètres, je ne vais pas me casser pour lui pondre un truc chiadé (Je l'ai déjà fait en plus ! Elles ne sont jamais contentes !).
J'ai mieux.
En guise de "Happy Birthday", j'ai du Audiard pur jus, tiré de "Comment réussir quand on est con et pleurnichard ?" où Carmet n'arrête pas de déclamer ce texte pour faire pitié. Ca marche à fond les ballons. Je crois que c'est la chose la plus lourde de sens que j'ai entendue de toute ma vie. C'est riche, c'est impeccablement beau, soigné. De bien rares vers comme on aimerait en lire plus souvent, s'il était seulement possible de s'approcher du subtil génie créatif qui les anime....
Ce matin au bord de ma croisée
S'est posé un pigeon
Et comme je lui confiais les secrets de mon coeur
Il est parti vers toi le pigeon voyageur
Mais je sais que demain l'oiseau va revenir
Et suivant ta réponse me rendre le sourire
Oh ange de douceur, étends sur ma souffrance
Le charme caressant de ta douce présence
J'ai recueilli pour toi les sanglots de la nuit
Dis-moi oui
Voilà, c'est-y pas beau pépète, hein ? Spécial dédicace pour toi de ma part et de celle de Michel Audiard qui a vraiment tout mis.
Un petit coup doeil a Carmet le lisant à voix haute. J'ai quasiment le même look.
J'ai mieux.
En guise de "Happy Birthday", j'ai du Audiard pur jus, tiré de "Comment réussir quand on est con et pleurnichard ?" où Carmet n'arrête pas de déclamer ce texte pour faire pitié. Ca marche à fond les ballons. Je crois que c'est la chose la plus lourde de sens que j'ai entendue de toute ma vie. C'est riche, c'est impeccablement beau, soigné. De bien rares vers comme on aimerait en lire plus souvent, s'il était seulement possible de s'approcher du subtil génie créatif qui les anime....
Ce matin au bord de ma croisée
S'est posé un pigeon
Et comme je lui confiais les secrets de mon coeur
Il est parti vers toi le pigeon voyageur
Mais je sais que demain l'oiseau va revenir
Et suivant ta réponse me rendre le sourire
Oh ange de douceur, étends sur ma souffrance
Le charme caressant de ta douce présence
J'ai recueilli pour toi les sanglots de la nuit
Dis-moi oui
Voilà, c'est-y pas beau pépète, hein ? Spécial dédicace pour toi de ma part et de celle de Michel Audiard qui a vraiment tout mis.
Un petit coup doeil a Carmet le lisant à voix haute. J'ai quasiment le même look.
mardi 21 octobre 2014
Emmanuel Carrère : le fils à maman de l'Académie.
Cet an-ci on parle beaucoup d'Emmanuel Carrère et de son dernier bouquin "Le Royaume". Autant lui régler son sort maintenant, ça évitera d'y revenir quand il aura reçu le Goncourt (avec un autre bouquin, apparemment c'est encore raté pour ce coup-là). Carrère n'écrit pas, il fait ses devoirs, ce n'est pas la même chose. Dans les devoirs toute la nécessité est extérieure, toutes LES nécessités sont extérieures, même celle des sujets (pour Carrère, c'est simple il prend ce qui s'impose à lui dans le tout venant de l'actualité ou de ses envies, sans trop renacler, sans trop réfléchir, il appelle ça "Flairer un bon sujet") alors que chez l'écrivain la necessité d'écrire est toute intérieure, c'est là qu'elle naît, grandit et finit par se matérialiser dans le geste d'écrire. Carrère veut écrire, un écrivain ne peut rien faire d'autre. Modiano, qui est un très grand écrivain, n'a jamais eu beaucoup à se demander ce qu'il allait écrire et à chercher un sujet qui puisse intéresser les Goncourt, la matière est là, en lui, il l'agite parce qu'ELLE l'agite, et arrive ce qui doit arriver, des livres. Et des bons. Ca ne vient pas tout seul, il faut travailler bien sûr, et même plutôt deux fois qu'une, car il ne s'agit pas de dire une SEULE connerie, tout l'édifice du livre s'éfondrerait; mais le travail de Carrère est d'un ordre différent, scolaire, il applique les méthodes du bien écrire à la française inusables depuis deux ou trois siècles, que moults écrivains de renom à leur époque, aujourd'hui oubliés ont usés jusqu'à la corde raide. Ca s'appelle de l'académisme et ça plaît aux femmes de mauvaises vies (cheminée, chat, tricot) qui sont le plus gros du contingent des lecteurs en France.
Mais ne soyons pas chagrin aujourd'hui et penchons nous sur "l'Usage du "Monde"", un texte court de carrère paru en 2002 en supplément du journal du même nom et qui est d'une telle bêtise qu'on ne peut qu'être d'abord étonné puis rieur devant un tel deballage d'inanités. Dans ce court opus, ce n'est pas une connerie qu'on lit mais toute une avalanche qui nous emporte. Je vous le conseille vivement, c'est poilant.
Mais ne soyons pas chagrin aujourd'hui et penchons nous sur "l'Usage du "Monde"", un texte court de carrère paru en 2002 en supplément du journal du même nom et qui est d'une telle bêtise qu'on ne peut qu'être d'abord étonné puis rieur devant un tel deballage d'inanités. Dans ce court opus, ce n'est pas une connerie qu'on lit mais toute une avalanche qui nous emporte. Je vous le conseille vivement, c'est poilant.
Libellés :
Aberration,
Brit Pop,
Connerie humaine,
Economie,
Histoire,
Journalisme,
Littérature,
Mécanique,
Mode,
Psychologie,
Rock n' Roll,
Société,
Style,
Technique,
Vol
De Margerie. "Make my day, punk !"
Monsieur Christophe de Marjerie est mort cette nuit et je viens de l'apprendre. Cette journée s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Avec les émoluments de ce gros porc ont aurait pu nourrir tout un tas de pays africains pendant des années, résorber des dettes nationales abyssales, y compris celle de la France. En fait la France, c'était lui, bien plus que François Hollande ou Nicolas Sarkozy, et cette France-là, ultra-libérale et promotrice du modèle anglo-saxon de la lutte de chacun contre tous, je l'emmerde. Il parait qu'il était truculent, Mr de Margerie, moi, c'est maintenant que je commence à rire, à l'heure où il va se diriger vers la matrice première et que son brozouf ne lui sera d'aucune utilité. Nous sommes tous égaux devant le mort. Apparemment, en 1789-92, ils ont laissé passer quelques aristos entre les mailles du filet, mais finalement un ivrogne russe au volant d'un chasse-neige aura fait office de guillotine. Il n' y a pas, au fond, de bonne ou de mauvaise façon de mourir. Là, c'est juste bon parce que c'est de Margerie qui est mort et que, d'où je suis, d'où je vis, d'où je crie, ça fait du bien, ça soulage. Je me sens mieux, je me sens taquin et guilleret. Je sais bien qu'il ne faut pas se réjouir de la mort des gens mais là...je ne peux pas m'empêcher de jubiler. Il m'emmerdait de Margerie. C'est fini. Comme dit Tuco dans "Le bon, la brute et le truand", je cite, "J'aime bien les gros lards, quand ça tombe ça fait plus de bruit".
NB, j'ai un ami qui bosse chez Total, je vais l'appeler à 14 h 30 pile, pendant la minute de silence prévue pour cet enfoiré dans son entreprise. On verra bien. En attendant. De Boss, je n'en connais qu'un, celui qui a écrit la chanson ci-dessous. Le géant Bob Dylan, ici repris par les petits énervés de Rage against the machine. "I aint gonna work for Maggie's farm no more". Je suis persuadé que les gens vivent leur vie de la façon dont on la vit par chez nous par ennui. L'essentiel, il est passé à l'as. Et puis, je mets ça, parce que c'est trop bon, gros ! Jimmy Reed "Big Boss Man. Même Elvis n'avait pas réussi à le dénaturer. Pourtant le salaud a essayé avec constance. Finalement ce sont les Pretty Things, des anglais, qui en firent leur choux gras.
NB, j'ai un ami qui bosse chez Total, je vais l'appeler à 14 h 30 pile, pendant la minute de silence prévue pour cet enfoiré dans son entreprise. On verra bien. En attendant. De Boss, je n'en connais qu'un, celui qui a écrit la chanson ci-dessous. Le géant Bob Dylan, ici repris par les petits énervés de Rage against the machine. "I aint gonna work for Maggie's farm no more". Je suis persuadé que les gens vivent leur vie de la façon dont on la vit par chez nous par ennui. L'essentiel, il est passé à l'as. Et puis, je mets ça, parce que c'est trop bon, gros ! Jimmy Reed "Big Boss Man. Même Elvis n'avait pas réussi à le dénaturer. Pourtant le salaud a essayé avec constance. Finalement ce sont les Pretty Things, des anglais, qui en firent leur choux gras.
Libellés :
Argent,
Blues,
Bob Dylan,
Connerie humaine,
Economie,
Enfer,
Humour,
Les Charlots,
Libéralisme,
Mort,
Noir et blanc,
Politique,
Rock n' Roll,
Violence,
Vol
jeudi 16 octobre 2014
Je dis "Sayonara" à la Raison
Il y a longtemps, très longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Je suis fasciné. Complètement marabouté. Par une Star, une chanteuse de Pop électro. Je suis comme un gamin qui se couperait je ne sais quoi pour passer un moment avec elle. Je la trouve intensément belle et sexy, je la vénère, je la b..... bien; avec délice. Je la trouve démonstrative; elle joue ses chansons, elles est dedans et je trouve ça touchant. Physiquement, elle a plein de défaut, elle est prognathe, elle a de gros bras, des pied tordus. Elle a deux tatouages à la con, mais je la trouve quand même à damner un saint (j'en suis presque un) et, à mon avis, le nombre de chance sur mille pour qu'elle soit con est infinitésimal. Dans la vidéo je suis particulièrement aimanté par son visage que je trouve d'une beauté hors du commun. Il est très expressif, très vivant. Sa peau est d'une matité que je trouve spéciale, elle appelle la caresse ou la gifle. Elle mérite cent fois la fessée. Ses lèvres sont d'un rose que l'on dirait non-feint, et peut-être leur parfum est-il d'une délicieuse guimauve ? Je délire. Ses mains sont biens aussi et bon.... je ne vais pas m'étendre sur le sujet des mains des femmes et de ce qu'elles en font quand elles ne les occupent pas à tenir des cornets de glace italienne ou des micros mais...voilà, voilà. Tout cela est enfantin. Une jeune amie me l'a fait sentir, dans le genre "A ton âge, vieux cochon !" Non, cochon sénile peut-être mais pas vieux cochon. Je ne fais pas encore la sortie de collèges. Je n'avais pas éprouvé cela pour un Star de la Pop depuis ma passion inassouvie pour Sheila E., la batteuse de Prince. Enfin, inassouvie, inassouvie, c'est vite dit, j'ai bien trippé tout de même à cette époque et la jolie garce (ô le beau mot) hispanique me fournissait de quoi fantasmer. Là, l'adorable métisse suédo-japonaise nous gratifie d'une version de "Cat Rider", tiré du dernier album, sur laquelle elle chante juste (le morceau n'est pas facile). Emouvant. En plus du reste. Le DJ, dans son petit laïus du milieu de la vidéo (on voit bien qu'il est accro aussi, le mec) nous annonce benoitement que le lendemain Little Dragon va faire un duo live avec Dam Funk, producteur en chef des derniers Snoop Dog et Maître es-claviers funky. J'aurais bien aimé voir ça. S'il y a une vidéo, je la mets, promis !
Tiens j'ai retrouvé une vidéo de mon ancienne tocade du 20eme siècle. Dire que Sheila E était sexy est un euphémisme. Pour un peu il y a un de ses nibards qui se ferait bien la malle, tellement il a envie d'éclater de jubilation à la face du monde. Il faudra, pour voir un sein en direct à la télé américaine, attendre le pénible show du Superbowl avec Justin timberlake et cette pauvre Janet Jackson. Un scandale bien ennuyant.
Tiens j'ai retrouvé une vidéo de mon ancienne tocade du 20eme siècle. Dire que Sheila E était sexy est un euphémisme. Pour un peu il y a un de ses nibards qui se ferait bien la malle, tellement il a envie d'éclater de jubilation à la face du monde. Il faudra, pour voir un sein en direct à la télé américaine, attendre le pénible show du Superbowl avec Justin timberlake et cette pauvre Janet Jackson. Un scandale bien ennuyant.
Libellés :
batteur,
Danse,
Electro,
Erotisme,
Femme,
Folie,
Funk,
Grâce,
Groove,
Humaine,
Journalisme,
Little Dragon,
LIve,
Magie,
Musique,
Pop,
Post-modernité,
Psychologie,
Sheila E.,
Style
lundi 13 octobre 2014
Des chansons meilleures que leurs compositeurs. (???)
Au delà de la fortune et de la gloire, y'en a qui ne se rendent pas tout à fait compte de leur chance et qui, s'ils s'en rendaient compte, seraient à genoux à remercier Dieu (ou qui vous voudrez) plus souvent qu'à leur tour. Les Stones, par exemple, ont une chance de pendu. Ils composent des chansons, certes bonnes, mais qui sont reprises par des mecs et des nanas qui sont très largement meilleurs qu'eux ! Ca paraît invraisemblable et pourtant c'est vrai. Un jour ils ont fait une espèce de parodie de chanson country, genre qui fascine Mick Jagger et Keith Richard; et bien cette chanson est tellement bien faite, dans les règles de l'Art country, que la parodie s'est effacée et qu'un des plus grand chanteurs de country de tous les temps, l'immense Townes Van Zandt, l'a faite sienne et l'a faite acceptée au pays des ploucs sudistes heureux (ou presque), elle qui venait des rives de la Tamise. Voyons cela.
Les Stones live au Texas en 1972. (C'était vraiment l'endroit où enregistrer cette chanson.)
Townes van Zandt live aussi, chez lui, à la campagne. Austin ? Nashville ?
Même histoire pour "Miss you", scie discoïde, que Jagger avait ramenée aux studios parisiens où les Stones enregistraient. Cet impeccable et salace petit riff de pédé sera repris, sorti du ruisseau où il était si bien et porté au pinacle de la classe urbaine soyeuse par la reprise qu'en fera en 2000 Etta James sur l'album "Matriarch of the blues". C'est un honneur incroyable et je crois que Keith Richard en est conscient. Mais le truc le plus incroyable là-dedans, c'est que la version des Stones (en particulier la version du maxi 45t) demeure MEILLEURE que celle d'Etta James...! Les Stones. Le clip est génial. Petite frappe c'est tout un style, toute une histoire. Jagger, dans son petit pantalon moule-burnes chante en direct et affole les ados. "Laisseriez-vous votre fille épouser un Rolling Stones ?" titrait la presse anglaise en 1965. Euh, 15 ans après, vaut toujours mieux pas ...
Etta James. "Hum, hum, laisseriez-vous votre fils conduire la limousine d'Etta James ? Risqué...La Mama a de l'appétit pour deux.
Mais, vous allez peut-être me dire "Qu'est ce qui nous prouve qu'Etta James et Townes Van Zandt sont meilleurs que les Stones ?". Puisqu'il faut bien VOIR (comme Saint Thomas) et régler cette question, voici des preuves indiscutables. Etta James "I'd rather be blind" en 1975, à Montreux. A coté d'elle Jagger est juste amusant.
Townes van Zandt. Keith Richard tuerais pour avoir un dixième de l'intensité de ce mec.
Les Stones live au Texas en 1972. (C'était vraiment l'endroit où enregistrer cette chanson.)
Townes van Zandt live aussi, chez lui, à la campagne. Austin ? Nashville ?
Même histoire pour "Miss you", scie discoïde, que Jagger avait ramenée aux studios parisiens où les Stones enregistraient. Cet impeccable et salace petit riff de pédé sera repris, sorti du ruisseau où il était si bien et porté au pinacle de la classe urbaine soyeuse par la reprise qu'en fera en 2000 Etta James sur l'album "Matriarch of the blues". C'est un honneur incroyable et je crois que Keith Richard en est conscient. Mais le truc le plus incroyable là-dedans, c'est que la version des Stones (en particulier la version du maxi 45t) demeure MEILLEURE que celle d'Etta James...! Les Stones. Le clip est génial. Petite frappe c'est tout un style, toute une histoire. Jagger, dans son petit pantalon moule-burnes chante en direct et affole les ados. "Laisseriez-vous votre fille épouser un Rolling Stones ?" titrait la presse anglaise en 1965. Euh, 15 ans après, vaut toujours mieux pas ...
Etta James. "Hum, hum, laisseriez-vous votre fils conduire la limousine d'Etta James ? Risqué...La Mama a de l'appétit pour deux.
Mais, vous allez peut-être me dire "Qu'est ce qui nous prouve qu'Etta James et Townes Van Zandt sont meilleurs que les Stones ?". Puisqu'il faut bien VOIR (comme Saint Thomas) et régler cette question, voici des preuves indiscutables. Etta James "I'd rather be blind" en 1975, à Montreux. A coté d'elle Jagger est juste amusant.
Townes van Zandt. Keith Richard tuerais pour avoir un dixième de l'intensité de ce mec.
Libellés :
Alcool,
Amour,
Blues,
Country,
Cuisine,
Disco,
Drogue,
Etta James,
Femme,
Freaks,
Groove,
Guitar-hero,
Humaine,
LIve,
Musique,
Rock n' Roll,
Songwriter,
Tendresse,
The Rolling Stones,
Violence
La liste de Coupé
On peut jouer à des jeux idiots. Faire des listes, par exemple. Avec un numéro un, un numéro deux... Les Anglais sont très forts pour ça. Régulièrement, dans leur presse spécialisée, ils font des listes des meilleurs albums Rock de tous les temps, et régulièrement, par bêtise ou masochisme, ils couronnent le "Pet Sounds" des Beach Boys, alors qu'ils ont mieux sous la main. S'il fallait que j'en fasse une de liste (par esprit moutonnier, par anglomanie, par dépit), je mettrais des titres, pas des albums. Un titre, c'est volatile, on change avec, on en change tous les jours, il n'y a pas de dommage. On a l'air moins con au classement suivant. Evidemment ça se jouerait entre les deux monstres de Liverpool avec Dylan en arbitre. Il y aurait ça :
Et ça :
Et enfin, dans la dernière ligne droite, l'"underdog" frenchie coifferait tout le monde au poteau avec une ritournelle si mineure qu'elle en retournerait l'âme de tous les fans des deux cadors cités ci-dessus.
"Que ce soit les Beatles ou Donovan
Un beau jour quelqu'un t'aurait pris ta femme
C'est arrivé le premier jour
T'auras pas trop de bobos coté amour..."
Et ça :
Et enfin, dans la dernière ligne droite, l'"underdog" frenchie coifferait tout le monde au poteau avec une ritournelle si mineure qu'elle en retournerait l'âme de tous les fans des deux cadors cités ci-dessus.
"Que ce soit les Beatles ou Donovan
Un beau jour quelqu'un t'aurait pris ta femme
C'est arrivé le premier jour
T'auras pas trop de bobos coté amour..."
Libellés :
Aberration,
Amour,
Brit Pop,
Chanson Française,
Christophe,
Femme,
Grâce,
Histoire,
John Lennon,
Journalisme,
La Force,
Mort,
Musique,
Paul McCartney,
Pop,
Rareté,
Rock n' Roll,
Société,
Tendresse,
The Beach Boys
vendredi 10 octobre 2014
Contre Duchamp
L'autre jour dans la version web du journal Le Monde, je lis ces mots sur Marcel Duchamp :
"Soucieux à chaque instant de sa vie et de sa carrière de réinventer la peinture, il confiera : « Je voulais m'éloigner de l'acte physique de la peinture. J'étais nettement plus intéressé à recréer des idées dans la peinture [...]. Je voulais remettre la peinture au service de l'esprit. »"
Une toile de Duchamp accompagnait cette petite citation, celle-ci.
On ne peut rêver tableau illustrant plus précisément un propos. Voilà des formes coupées de leurs racines sensibles, désincarnées. Une peinture qui va à l'encontre même de ce qu'est la peinture : un acte du corps qui engage toute la personne, y compris l'esprit. Une peinture qu'on dira mentale. Voilà le contre-sens de Duchamp, un contre-sens qui va alimenter tout le 20eme siècle, celui de la déconstruction. Il n' y a pas là "l'Esprit des Formes", cher à Elie Faure, mais un esprit qui cherche, sur la toile, à ne pas faire forme, à attaquer la peinture dans ce qu'elle a de plus vivant et de plus émouvant. L'émotion, voilà l'ennemie de Duchamp, il n'y en a pas beaucoup dans les parties d'échec qu'il affectionnait, pas plus dans sa peinture. Reste sa cohérence, indéniable, une rationalité folle qu'il mènera à terme, sa dernière oeuvre s'intitulant du nom d'un des chaînons d'un raisonnement logique "Etant donné". Quoi ?. Pour Duchamp, il n'y a pas de réponse et l'oeuvre reste à jamais close sur elle-même, énigmatique. Quand il est mort, Picasso a eu ces mots : "Il avait tort". Et effectivement, il faut choisir, on est du coté de Duchamp ou de celui de Picasso. On ne peut pas bouffer à ces deux râteliers diamétralement opposés. Je suis du coté du Grand Maître espagnol des formes du siècle passé et des autres mordus de la toile émouvante, qui joue avec l'ouverture sensible et module des infinités de formes pour nous tous, pour notre plaisir et notre gouverne. Le geste d'insensibilisation de Duchanp a eu beaucoup d'héritiers, qui le font (de commerce) et le refont sur un cadavre qui n'arrête pas de bouger car indéfectiblement vivant. Laissons ces charognards remplir leurs comptes en banque et festoyer à ce qu'il croient être un enterrement. Toujours, partout, sous mille formes, la peinture renaît. Nous renaissons.
Old man, take a look at my life...
Aujourd'hui je suis allé à l'enterrement du père d'un ami. Je l'aimais bien cet homme. Je n'étais pas le seul et il y avait un monde fou. Ca a été assez pénible pour moi. Evidemment on s'est retrouvé au bar pour parler de lui et d'autres choses. D'autres choses ? Je suis rentré chez moi, et, comme j'écoute Hüsker Dü en ce moment, je me suis rappelé de cette chanson de Bob Mould que Grant Hart déteste et qui s'appelle "Hardly getting over it" qu'on peut traduire par "J'arrive à peine à faire avec".
Il y a ces vers dans la chanson :
"My parents
They just wonder
When they both are gonna die
And what'll I do when they die?"
"Mes parents
Ils se demandent juste
Quand ils mourront tous les deux
Et (qu'est ce) ce que je vais faire quand ils seront mort ?"
Ensuite il y a le refrain.
" Well, I'm hardly getting over it
Hardly getting used to getting by
Hardly getting over it
Hardly getting used to getting by, by"
"Et bien, j'arrive à peine à faire avec
J'arrive à peine à m'habituer à faire avec
A peine à faire avec
A peine à m'habituer à faire avec"
Je me suis toujours demandé si Bob Mould avait voulu dire que ses parents, pensants à leurs morts prochaines, s'inquiétaient de ce que leur fils allait devenir après elles, ou s'il se demandait à lui-même comment il s'en tirerait sans ses parents
Pour moi, c'est la deuxième option. Car pour le pire, et rien que pour le pire, une malédiction, une déroute pèse sur moi et ma lignée, et je me demande ce que je fous là, sans mes parents. Avec la rage et l'amertume qu'ils m'ont instillé, à regarder mes mains inemployées, pleines de mal et de violence, qui ne me servent à rien même pas à me tuer. Et l'absence, je ne m'y fais pas, je ne m'y ferais jamais. Penser à d'autres choses ?
Magnifique chanson. La réplique de Grant Hart sur le même album, "Candy Apple Grey", leur premier sur une Major Company de disques (Warner) est du même tonneau. "Je ne veux pas savoir si tu es seul(e)"
Il y a ces vers dans la chanson :
"My parents
They just wonder
When they both are gonna die
And what'll I do when they die?"
"Mes parents
Ils se demandent juste
Quand ils mourront tous les deux
Et (qu'est ce) ce que je vais faire quand ils seront mort ?"
Ensuite il y a le refrain.
" Well, I'm hardly getting over it
Hardly getting used to getting by
Hardly getting over it
Hardly getting used to getting by, by"
"Et bien, j'arrive à peine à faire avec
J'arrive à peine à m'habituer à faire avec
A peine à faire avec
A peine à m'habituer à faire avec"
Je me suis toujours demandé si Bob Mould avait voulu dire que ses parents, pensants à leurs morts prochaines, s'inquiétaient de ce que leur fils allait devenir après elles, ou s'il se demandait à lui-même comment il s'en tirerait sans ses parents
Pour moi, c'est la deuxième option. Car pour le pire, et rien que pour le pire, une malédiction, une déroute pèse sur moi et ma lignée, et je me demande ce que je fous là, sans mes parents. Avec la rage et l'amertume qu'ils m'ont instillé, à regarder mes mains inemployées, pleines de mal et de violence, qui ne me servent à rien même pas à me tuer. Et l'absence, je ne m'y fais pas, je ne m'y ferais jamais. Penser à d'autres choses ?
jeudi 9 octobre 2014
Yukimi battles me.
J'aimerais être un roi d'Extrême-orient cruel et vaniteux, couvert d'or, avec une belle et longue moustache en forme de toit de pagode. J'aurais échangé cette femme sur le marché aux esclaves contre des milliers d'améthystes et de pierres de jade, une dizaine de chevaux d'Arabie et deux éléphants. Cette très belle métisse -ce sont celles qui valent le plus- serait la plus chère qui aurait jamais été vendue. Je la nommerais Yukimi, ce qui signifie "rare beauté". Je la ferais se baigner dans du lait d’ânesse, je la couvrirais de la soie de mes magnaneries et des perles de mes pêcheries et, toutes les nuits elle devrait se prêter à mes fantaisies sexuelles les plus crues. Régulièrement, je lui demanderais de me faire atteindre l'extase par une voie nouvelle et la menacerais du pal si elle n'y parvenait point. Elle étudierait alors des livres de plaisir dans ma bibliothèque et j'irais la voir travailler à ma jouissance par les deux petits yeux de singes, prévus à l'effet de voir sans être vu, percés dans une fresque d'un des murs de la salle des livres. Je serais bien sûr de jouir le soir, sa perversité et son vice égalant les miens. Toujours soumise à ma volonté, elle viendrait ravir mes yeux quand je le voudrais, nue et les mains liées, maquillée comme un être divin, son visage de cuivre rehaussé de rouge et couverte d'huile et d'onguents de la tête aux pieds. Elle serait mon esclave et je serais devenu le sien. Nous mourrions ensemble dans l'incendie de mon palais qu'elle aurait déclenché pour nous libérer de ma folie. Le peuple dirait qu'il a fait la révolution.
Libellés :
Electro,
Erotisme,
Femme,
Géographie,
Glamour,
Grâce,
Histoire,
Humaine,
Littérature,
Little Dragon,
LIve,
Musique,
Post-modernité,
Rareté,
Tyran sanguinaire,
Violence
Les bases de l'anglais tel qu'on le parle ou apprendre en s'amusant.
Vous voulez faire plaisir à un américain moyen ? Je sais bien, ça paraît improbable maintenant, mais mettons que, par extraordinaire, vous vouliez faire plaisir à un américain moyen. Parlez-lui de base-ball. Là-bas, c'est LE sport. D'ailleurs, on ne joue au base-ball qu'aux Etats-Unis et dans les pays qui constituent leur orbite d'influence le plus restreint et le plus fort : Cuba, Japon, Mexique. Le base-ball a longtemps été et reste le sport le plus médiatisé aux States, ses stars épousaient des étoiles Hollywood, comme Joe DiMaggio l'a fait avec Marilyn Monroe et la finale du championnat américain, qui s'appelle humblement les "World Series" est toujours un événement d'envergure nationale. Elle se joue en sept manches au mieux (au pire) et, du fait de ce morcellement, réunit moins de téléspectateurs que le Superbowl. Mais en audience cumulée je suis sûr qu'il y a plus d'américains à regarder les finales de base-ball, surtout si elles opposent des équipes rivales depuis toujours comme les Red Sox de Boston et les Yankees de New-York (plus de cent ans de prises à la gorge mutuelles).
Bon, après ça, il y a un truc à savoir : le sketch comique le plus connu et le plus vu et revu au States est un délire génial d'Abbot et Costello sur le base-ball. Si vous arrivez à parler de ça à un américain, il sera plus que content, il sera aux anges. Bon, je vais le mettre. Pour le comprendre il faut connaître le base-ball et bien parler anglais; une fois que vous serez au point là-dessus (je vous fais confiance), écoutez, regardez et marrez-vous. Je vous donne des indices, Abbot a une équipe de base-ball et trouve que les joueurs ont de drôles de noms "Woo's on the first base. Watts on the second et Idontknow is on the third.... "(les "bases" sont les coins d'un carré par lesquelles il faut passer pour faire un tour et gagner) mais Costello ne l'entend pas de cette oreille ("Who's on the first base ? What's on the second ? I don't known is on the third...") il est très terre-à-terre Lou.
On essaye ?
Bon, après ça, il y a un truc à savoir : le sketch comique le plus connu et le plus vu et revu au States est un délire génial d'Abbot et Costello sur le base-ball. Si vous arrivez à parler de ça à un américain, il sera plus que content, il sera aux anges. Bon, je vais le mettre. Pour le comprendre il faut connaître le base-ball et bien parler anglais; une fois que vous serez au point là-dessus (je vous fais confiance), écoutez, regardez et marrez-vous. Je vous donne des indices, Abbot a une équipe de base-ball et trouve que les joueurs ont de drôles de noms "Woo's on the first base. Watts on the second et Idontknow is on the third.... "(les "bases" sont les coins d'un carré par lesquelles il faut passer pour faire un tour et gagner) mais Costello ne l'entend pas de cette oreille ("Who's on the first base ? What's on the second ? I don't known is on the third...") il est très terre-à-terre Lou.
On essaye ?
Inscription à :
Articles (Atom)