Reverrai-je le
Printemps cette fois ?
Et le mois des Fièvres
me trouvera-t-il nu dans le tourment ?
Mes forces baissent
déjà à l'idée glacée de l'Hiver
Me faudra-t-il mourir
contre un radiateur ?
Cherchant une chaleur
qui fuit mon corps lassé
Mon âme fatiguée
vacillante et prête à s'éteindre
L'Hiver arase ceux qui
doivent choir
Elle fait le tri, elle
ne donne pas de choix
Ne laissant pousser que
des roses noires
Qui font couler aux
rouges épines
Des mains tranchées un
sang vénéneux saturant l'air
Je sais venir d'épais
murs de pluie
Détrempant le jour en
buvard tâchés d'encre
Je sais que je n'aurais
qu'un recoin pour me protéger
Et mes yeux fermés
La nuit trop tôt venue
émiettera la lumière
En des lambeaux de
crêpe noir et ce deuil m'emportera
Jusqu'au pâle midi du
lendemain, vite blanchi
Pour de nouvelles
obsèques.
Et viendra comme la
suie, la neige
Pour griser mon
enterrement quotidien
Jusqu'au moment où je
n'aurais plus la force
D'émettre ni son ni
tocsin, muet à tête basse
Comme un mulet brisé
sous le faix
Et je ne serai délivré
de rien quand je mourrai
Mon cœur, pris de
glace, gèlera avant
Que j'ai pu prier ou me
préparer
Ma pensée mourra
nette, isolée dans mon crâne
Inerte, sans émotion
pour la porter
Alors je vais finir
dans un temps de tempêtes ivres de leur force
Enfermé dans le
souvenir de la douceur de jeunes feuilles
Frappe au cœur
froidure et mène-moi à mon néant
Moi qui n'ai plus que
l'idée unique
D'un chaud zéphyr
d'abeilles et de papillons
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