mardi 4 novembre 2014

Driven to the ground.

                                  Cauchemar d'Hiver.


Reverrai-je le Printemps cette fois ?
Et le mois des Fièvres me trouvera-t-il nu dans le tourment ?
Mes forces baissent déjà à l'idée glacée de l'Hiver
Me faudra-t-il mourir contre un radiateur ?
Cherchant une chaleur qui fuit mon corps lassé
Mon âme fatiguée vacillante et prête à s'éteindre

L'Hiver arase ceux qui doivent choir
Elle fait le tri, elle ne donne pas de choix
Ne laissant pousser que des roses noires
Qui font couler aux rouges épines
Des mains tranchées un sang vénéneux saturant l'air

Je sais venir d'épais murs de pluie
Détrempant le jour en buvard tâchés d'encre
Je sais que je n'aurais qu'un recoin pour me protéger
Et mes yeux fermés
La nuit trop tôt venue émiettera la lumière
En des lambeaux de crêpe noir et ce deuil m'emportera
Jusqu'au pâle midi du lendemain, vite blanchi
Pour de nouvelles obsèques.

Et viendra comme la suie, la neige
Pour griser mon enterrement quotidien
Jusqu'au moment où je n'aurais plus la force
D'émettre ni son ni tocsin, muet à tête basse
Comme un mulet brisé sous le faix

Et je ne serai délivré de rien quand je mourrai
Mon cœur, pris de glace, gèlera avant
Que j'ai pu prier ou me préparer
Ma pensée mourra nette, isolée dans mon crâne
Inerte, sans émotion pour la porter

Alors je vais finir dans un temps de tempêtes ivres de leur force
Enfermé dans le souvenir de la douceur de jeunes feuilles
Frappe au cœur froidure et mène-moi à mon néant
Moi qui n'ai plus que l'idée unique
D'un chaud zéphyr d'abeilles et de papillons

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