jeudi 4 décembre 2014

Ian Mclagan cesse les triolets pour cause de mort.

Après Bobby Keys c'est Ian Mclagan, autre collaborateur des Rolling Stones qui vient de décéder. On gueule sur ces vieilles gloires du rock parce qu'ils ne seraient plus légitime à occuper le terrain comme ils l'ont toujours fait, mais n'empêche que quand il viennent à mourir c'est un crève-cœur. Peut -être pas pour les plus jeunes, qui n'ont pas eu le temps de prendre un peu du poids de l'Histoire et du Temps sur les épaules, mais pour quelqu'un de mon âge, avec ma passion pour le Rock anglais, c'est un peu dur. Ian Mclagan a fait partie d'une de mes formations préférées de la vague british des sixties : les Small Faces. L'originalité de leur son et de leurs compositions tient évidemment en grande parie à la présence de l'orgue de Mclagan. Avec la voix d'écorché vif de Steve Marriot, c'était les deux marqueurs des Small Faces. Je ne résiste pas au plaisir de mettre un morceau des Small Faces. C'est tellement vigoureux et prolétaire, un vrai plaisir de classe de petits gars qui essayaient et qui y arrivaient. Ça fait plaisir.
The Small Faces : Son of a baker. C'est le bassiste Ronnie Lane (surdoué lui aussi) qui chante. Marriot se contente de martyriser en douceur sa guitare

Non mais, vous avez entendu ce son ! Purée, ça pète de partout ! De l'énergie bien pure.
Plus tard, avec Ronnie Lane et Kenny Jones il a scindé les Small Faces en deux et créé les Faces en s'adjoignant les services de Rod Stewart et Ron Wood. Dans la première moitié des Seventies, les Faces étaient tout simplement candidat au titre de meilleur groupe de Rock du monde, comme les Stones, les Who, Led Zeppelin et quelques autres cinglés. Même furia contagieuse, même dévotion à la musique noire, même consommation effrénée d'alcool (Pour les Faces, c'était le cognac Rémy Martin) et de groupies, même envie féroce de faire ses preuves comme compositeur et musicien et de jouer ce fucking Rock n'Roll comme étant la seule chose à faire au monde dans une urgence sans cesse renouvelée.
Les Faces étaient moins connus, plus en Angleterre qu'en Amérique cependant, plus prolos, plus braillards, plus "roots". De sales gosses, princes de la ville, rois de la gouaille.
Mclagan avait concocté il y a une dizaines d'années un coffret 4 CDs regroupant ce qu'il pensait être le meilleur des Faces. Il y avait beaucoup d'enregistrement live, de chutes de studio, d'émissions de radio ou de télé. C'était un travail en tout point remarquable et on sentait qu'il avait l'oreille toujours aussi alerte pour nous faire partager ce qu'il pensait être bon et qui n'était, à priori, pas ce qu'on aurait pu trouver sur une "compilation" de ce genre. Allez je mets deux titres des Faces qui, à leurs manières, le mettent en valeur. L'un est une reprise de McCartney, l'autre une reprise des Temptations.


Vous voulez de l'original ? Très bien. Tata Youtube va m'aider. Ca, c'est d'eux.

Vous avez vu ? L'album s'appelle "Good boys when they're asleep..." Chut, Ian Mclagan s'est endormi... Est-ce que ça fait de lui un meilleur garçon ? J'en doute. Et c'est tant mieux.

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