jeudi 4 décembre 2014

Gaël say : "No more" !

Quand j'étais gamin, enfin vers vingt ans quoi, j'écoutais tout l'album de Frankie Goes to Hollywood et je pleurais. Cette album était une déclaration au monde. Il disait qu'il fallait s'éclater avant de crever, écouter de la bonne musique, beaucoup danser, enculer les politiques et leur peur et puis exploser. Non, il ne fallait pas exploser, ça, c'était pas bon, pas dans le tempo, dans l'air du temps. Après tout, on pouvait prendre un max de plaisir sans s'envoyer des mégawatts de souffrance en guise de pénitence ? Faire la bombe ne voulait pas dire sauter avec elle, non ? ("le sida allait vous faire payer ça, tas de morveux", répondait le monde)  Alors, sur le double album, il y avait des chansons qui étaient de brillantes tirades à la face du globe terrestre contre la fumisterie politique, c'était "Relax" et Two tribes", il y avait aussi des reprises canons qui nous indiquaient quoi écouter, vers où se tourner, c'était le "War" d'Edwin Starr et le "Born to run" de Sprinsteen. Les deux proclamaient aussi l'urgence de vivre, vite, à pleines dents. Et puis il y avait "The power of love", hymne d'amour intriguant, parfait, larmoyant; c'était trop, on en pouvait plus. Alors le dernier morceau s'appelait "Bang". Vous voyez bien que ça va sauter ! Et bien non, car à l'ultime seconde il y avait cette phrase libératrice, salvatrice des FGTH : "Frankie say : no more". Ca peut paraître idiot, décalé, infantile, mais c'était les seuls à me le dire ce "no more". Alors, peut-être que le merdier allait s'arrêter, parce que Frankie le demandait, parce qu'il le fallait, pour rester en vie sous la pression, sous les bombes, avec les coups de têtes contre les murs qui, eux, se rapprochaient comme des charognards. Frankie le disait, je les entendais mais c'était tellement dur à faire par moi-même que, quand je les entendais me le dire, je pleurais de bonheur et de souffrance à la fois. Ecoutez ça, ça monte, ça monte, on a peur que ça finisse mal ("forcément mal" aurait dit Duras), et puis non, ça tombe, ça lâche et voilà, on a plus mal, c'est fini pour cette fois et on chiale. C'est normal. Vous savez, quand votre ami le Rock n' Roll vous a apporté et vous apporte ce genre de choses, votre vie n'est plus imaginable sans lui. Des larmes, et aussi, parfois, le bonheur.

L'album commençait par le morceau ci-dessous. C'est une espèce d'appel envoyé à tous les plaisirs qui finit, au terme d'une course endiablée ou est invité le poète anglais Coleridge, par un "Welcome !" tonique. En fait, les morceaux de cet album sont sous l'emprise de leur producteur qui est plus grand qu'eux, quasi monstrueux, comme avait pu l'être Phil Spector en son temps. Je veux parler de Trevor Horn, responsable d'une bonne partie du son des eighties. Pour le pire ou pour le meilleur ? Bof, il est carrément au-delà du bien et du mal,Trevor Horn. C'est là, c'est lui, c'est comme ça, ça s'impose et faut faire avec. "Welcome !". Les Choeurs : "Shooting stars never stop, even when they reach the top !!!".

In Xanadu did Kubla Khan
A stately pleasure-dome decree:
Where Alph, the sacred river, ran
Through caverns measureless to man
   Down to a sunless sea.
So twice five miles of fertile ground
With walls and towers were girdled round;
And there were gardens bright with sinuous rills,
Where blossomed many an incense-bearing tree;
And here were forests ancient as the hills,
Enfolding sunny spots of greenery.

But oh! that deep romantic chasm which slanted
Down the green hill athwart a cedarn cover!
A savage place! as holy and enchanted
As e’er beneath a waning moon was haunted
By woman wailing for her demon-lover!
And from this chasm, with ceaseless turmoil seething,
As if this earth in fast thick pants were breathing,
A mighty fountain momently was forced:
Amid whose swift half-intermitted burst
Huge fragments vaulted like rebounding hail,
Or chaffy grain beneath the thresher’s flail:
And mid these dancing rocks at once and ever
It flung up momently the sacred river.

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