samedi 13 décembre 2014

Guidés par des voix, une alternative Rock éssouflée mais encore en état de marche.

J'entends des voix. Elles parlent ensemble, elles se mélangent dans ma tête. L'une me dit de faire le Mal. "M" majuscule, grands chants, grandes orgues. Toccata et fugue en ré mineur. Je marche dans la rue, je veux frapper un passant, ma main est retenue. RETENUE. J'entends des injonctions qui se contredisent. J'avance plus vite "Fais le Bien", "Prosterne-toi devant Dieu", puis "Fais le Mal pour te soulager", ça tourne de plus en plus vite et je ne peux pas y échapper. Je crie "Stop", ça ne cesse pas. Bach et Motörhead mélangés "The Ace of Gode". Je sens furtivement Dieu dans mon cul. Alors j'avance dans la nuit presque éclairée comme en plein jour. Je distingue d'infimes détails sur les grains de peaux de ceux que je croise et qui se reculent en me voyant. Je veux presser leurs points noirs. Il faut les libérer de cette crasse enfoncée en eux, les laver, les purifier de leurs COMÉDONS. Je me suis griffé le visage ou je ne sais quoi, je vois du sang sur mes doigts et je n'ai touché personne. C'est un signe de l'imminence de l’empoisonnement de mon corps. Ce n'est pas moi qui ait demandé cela, Seigneur. Si, c'est moi, je saigne du nez. Je m'essuie dans ma manche de jogging. Un ordre jaillit : "Tue". Un autre : "Cache toi de la figure du Seigneur". Je rabaisse ma capuche sur mon visage comme si ça allait m'être utile pour me planquer. Il n'y a plus de pitié nulle part, je le sais. Je n'ai nulle part où aller pour échapper à la face de Dieu qui me maudit. Je commence à courir à petites foulées, je bouscule les gens. Une pute en shorty rouge me dis de monter avec elle en riant. Elle saigne par les yeux, elle tire une langue longue de vingt centimètres. C'est le Démon. Je m'éloigne. Je monte sur les voitures garées le long du trottoir et je saute de l'une à l'autre, les gens crient, m'interpellent, je crie plus fort qu'eux. Je tombe du toit d'une caisse sur le capot d'une Merco. Je vois un type au volant qui me regarde avec des yeux plein de colère. J'ai mal à un  genou. Je glisse le long du capot et tombe par terre, le mec sort de la voiture en rage et s'apprête à m'envoyer un coup de latte. J'entends : "VAS-Y". Je sors mon Smith & Wesson de ma poche de devant et je l'abats en me relevant d'un seul jet. Je jouis dans mon benne en hurlant, sans bander. Je vide le barillet. Après, c'est enfin le silence. Ça s'agite autour de moi, des gens courent. Je suis vidé, complètement vanné. Vite, je recharge le flingue. Je mets une balle, une seule, faut que je m'arrache. J'appuie sur la gâchette à toute vlingue pendant que j'ai le temps. ça fait trois pressions et "Bang".
Une très bon groupe de Rock n' Roll. Straight, no chaser.


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