mercredi 25 mars 2015

Un piano, une gouellante, une fine à l'eau. Freud fait la bombe.

Qui donc se demande " pourquoi frémit-on en entendant "La Soiffarde", ou pourquoi répond-t-on oui avec tous ses sens à la question : ″dites-moi que je suis belle″ ?
C'est Sigmund Freud dans une lettre à la chanteuse qu'il admirait tant, Yvette Guilbert, reine du Caf'conç entre 1890 et les années 30.
Son répertoire était si brillamment grivois, si emprunt des choses du sexe et de la vie dans son réalisme le plus cru, il y perçait un misérabilisme toujours mêlé de l'humour le plus noir que Freud, roi de l'interprétation, donc du sous-entendu, ne pouvait qu'être fasciné par celle qui le pratiquait avec tant de maestria et endossait sur le vif avec une facilité déconcertante les habits de la coquette ou de l'alcoolique déchue. Il existe une jolie correspondance entre Freud et Guilbert dont Nathalie Joly a tiré un spectacle qui a l'air réjouissant. J'en met ici un extrait qui évoque justement la chanson préférée de Freud. Celui-ci faisait feu de tout bois, il inventait à tire-larigot des concepts tous plus intéressants les uns que les autres, menait une vie riche et passionnante, contrairement à son contradicteur récent, le petit Onfray, qui prend trop souvent le train entre Paris et Caen et passe son temps à donner des coups de saton dans les chevilles des grands hommes qui n'ont pas le bonheur de "penser" comme lui, ce qui ne fait pas avancer le schmilblick d'un centimètre. Ce faisant Freud, quand il allait au Music-Hall, invitait l'artiste du spectacle à se faire psychanalyser pour qu'ils comprennent les mécanismes de la création artistique alors que le petit Onfray, quand il va voir Guy Béart se demande pourquoi les places sont si chères dans ce monde capitaliste pourri, hi hi et où va l'argent han han.
Bon, plutôt que de m'énerver sur le nain Onfray, je mets une vidéo de "Dites-moi que je suis belle ?" chanté par Nathalie Joly et "J'suis pocharde" par Yvette Guilbert en personne, rescapée des rouleaux, des aiguilles et autres instruments de haute fidélité de l'époque. Ca colle effectivement le frisson. On voit beaucoup de portraits d'elle par Lautrec qui était aussi son ami.
"Mais quoi ça me regarde !"

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