samedi 28 mars 2015

Tempus fugit. Le Temps passe vite.

Tout à l'heure dans le bus j'observais des jeunes filles de seize ans. Et j'ai pris un coup au coeur. Je me suis dis que tout était là, sous mes yeux et que je n'en n'étais plus, et de loin. Avoir 16 ans, être complètement absorbé par des préoccupations de cet âge, au jour le jour, puisque demain n'existe pas ni la mort. Quelle fraîcheur, quelle beauté crue émanaient d'elles ! Et l'indétermination, une naïveté hautaine et invincible. Et la liberté récemment découverte et en même temps les contraintes de l'adolescence, normative souvent, le jeu entre ce qu'on veut, que l'on ne connaît pas, ce que le groupe impose, et les sentiments qui rafalent comme des armes de guerre. Je voyais tout ça et j'étais envieux. Je bandais aussi car elles étaient nubiles et prêtes à recevoir les hommes, mais , bien évidemment, je n'étais nullement une "option" pour elle. Cette bonne blague ! Et tant mieux. A l'arrêt où nous sommes montés dans le bus en même temps, je les avais observé avec des amis garçons, c'était naturel, évident et beau. Mais ma tristesse, mon envie, mon désir, ma déception, rien n'était déplacé de toute manière, tout était en ordre et cet ordre est en ma défaveur. Je ne fais plus que survivre, et depuis longtemps déjà.

Près de chez moi, il y a un parc ou je me promène souvent. J'emmène mon portable et j'en profite pour faire des photos, généralement des arbres et des végétaux magnifiques qui se trouvent sur ce site. Au fil du temps j'ai accumulé des clichés des mêmes arbres, des mêmes endroits à différents moments de l'année. Je n'ai pas eu l'intention de faire un travail précis, je n'ai pas photographié sciemment les même objets mais je me retrouve avec des photos similaires. Par contre je voulais enregistrer le passage des saisons. Je vais en mettre quelques unes d'un très beau saule pleureur. Il est comme moi, il pleure. Il ne faut pas lui en vouloir, c'est naturel et presque normal. Le Temps prend son écot exorbitant, il passe et nous trépassons. Néanmoins, chaque année nous offre une jeunesse nouvelle qui se pose sur le monde comme une caresse aussi douce que le duvet vert tendre d'un bourgeon. C'est un cadeau non-négligeable et tant que l'on peut en profiter et renaître un peu avec le Printemps, on sait qu'on n'est pas tout à fait mort, et peut-être bandera-t-on encore cette année-là.




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