Une "midinette" un rien défraîchie me parlait tout à l'heure de Vanessa Paradis. Kesako, Paradis ? Bébé-star programmé, incarnation french-touch de la"Lolita" de Nabokov, elle fait main basse sur le top 50 du haut de ses 14 balais avec une chanson bien tournée signée Roda-Gil/Langolff sur laquelle elle montre un déhanché maladroit et un minois à faire exploser sur place 50 djihadistes repus d'onanisme. Coquette innocente, âme câline dessalée elle enflamme ensuite l'écran en amoureuse incendiaire et phtisique collée aux basques de Bruno Crémer qui n'en demandait pas tant et ne sait comment s'en dépêtrer. C'est " Noces blanches" de Brisseau, elle y est diaphane, mortifère, parfaite. Serge Gainsbourg la cadre aussi sec et écrit les textes de son deuxième album. Il lui fournit un costume fait sur-mesure de poupée aux jolies petits seins en poire et à la paire de fesses en goutte pas gonflante pour un sou. "Paradis, c'est l'Enfer" dira-t-il, à genoux et bientôt mort. Les cadavres aurait pu s'amonceler, comme autour de Marilyn, qu'elle dit tant aimer, mais non, elle grandit, se met à penser, après y avoir bien réfléchi, et choisit de vivre sa vie d'idole des jeunes de moins en moins jeunes. Elle change de tête, prend du téton, change de fesses, passe à autre chose. Le destin ne s'en mêlera pas et tout ira pour le mieux avec le mec idéal dans un chouette monde où cet imbécile heureux de Mathieu Chédid lui écrira ses chansons. Fin en pointillé, sans incident.
"Comediante, Tragediante" disait le pape Pie VII à propos de Napoléon. Tragédie, Comédie. Entre ces deux berceaux de la vie rêvée des Etoiles telle qu'elle nous empoigne chaque jour et nous mène aux affres bêtement, par procuration, Vanessa est devenue moyenne, insipide et Lennyfiante, sans piquant ni relief, sauf, peut-être un chouïa de masochisme primaire. Plus de quoi en faire un drame. Tout de même, fin d'automne, fleur tardive et maladie d'amour chronique il y eût ça, entre autre. Morbide à souhait, et touchant.
mardi 31 mars 2015
samedi 28 mars 2015
Un arbre et un banc
Tempus fugit. Le Temps passe vite.
Tout à l'heure dans le bus j'observais des jeunes filles de seize ans. Et j'ai pris un coup au coeur. Je me suis dis que tout était là, sous mes yeux et que je n'en n'étais plus, et de loin. Avoir 16 ans, être complètement absorbé par des préoccupations de cet âge, au jour le jour, puisque demain n'existe pas ni la mort. Quelle fraîcheur, quelle beauté crue émanaient d'elles ! Et l'indétermination, une naïveté hautaine et invincible. Et la liberté récemment découverte et en même temps les contraintes de l'adolescence, normative souvent, le jeu entre ce qu'on veut, que l'on ne connaît pas, ce que le groupe impose, et les sentiments qui rafalent comme des armes de guerre. Je voyais tout ça et j'étais envieux. Je bandais aussi car elles étaient nubiles et prêtes à recevoir les hommes, mais , bien évidemment, je n'étais nullement une "option" pour elle. Cette bonne blague ! Et tant mieux. A l'arrêt où nous sommes montés dans le bus en même temps, je les avais observé avec des amis garçons, c'était naturel, évident et beau. Mais ma tristesse, mon envie, mon désir, ma déception, rien n'était déplacé de toute manière, tout était en ordre et cet ordre est en ma défaveur. Je ne fais plus que survivre, et depuis longtemps déjà.
Près de chez moi, il y a un parc ou je me promène souvent. J'emmène mon portable et j'en profite pour faire des photos, généralement des arbres et des végétaux magnifiques qui se trouvent sur ce site. Au fil du temps j'ai accumulé des clichés des mêmes arbres, des mêmes endroits à différents moments de l'année. Je n'ai pas eu l'intention de faire un travail précis, je n'ai pas photographié sciemment les même objets mais je me retrouve avec des photos similaires. Par contre je voulais enregistrer le passage des saisons. Je vais en mettre quelques unes d'un très beau saule pleureur. Il est comme moi, il pleure. Il ne faut pas lui en vouloir, c'est naturel et presque normal. Le Temps prend son écot exorbitant, il passe et nous trépassons. Néanmoins, chaque année nous offre une jeunesse nouvelle qui se pose sur le monde comme une caresse aussi douce que le duvet vert tendre d'un bourgeon. C'est un cadeau non-négligeable et tant que l'on peut en profiter et renaître un peu avec le Printemps, on sait qu'on n'est pas tout à fait mort, et peut-être bandera-t-on encore cette année-là.
Près de chez moi, il y a un parc ou je me promène souvent. J'emmène mon portable et j'en profite pour faire des photos, généralement des arbres et des végétaux magnifiques qui se trouvent sur ce site. Au fil du temps j'ai accumulé des clichés des mêmes arbres, des mêmes endroits à différents moments de l'année. Je n'ai pas eu l'intention de faire un travail précis, je n'ai pas photographié sciemment les même objets mais je me retrouve avec des photos similaires. Par contre je voulais enregistrer le passage des saisons. Je vais en mettre quelques unes d'un très beau saule pleureur. Il est comme moi, il pleure. Il ne faut pas lui en vouloir, c'est naturel et presque normal. Le Temps prend son écot exorbitant, il passe et nous trépassons. Néanmoins, chaque année nous offre une jeunesse nouvelle qui se pose sur le monde comme une caresse aussi douce que le duvet vert tendre d'un bourgeon. C'est un cadeau non-négligeable et tant que l'on peut en profiter et renaître un peu avec le Printemps, on sait qu'on n'est pas tout à fait mort, et peut-être bandera-t-on encore cette année-là.
jeudi 26 mars 2015
Primus Tempus.
Portrait de fleurs
Les armées de jonquilles éclatent
En pétales dorés
Les frêles coquelicots sous l'averse
Flétrissent et meurent
Les lys blancs penchent
Doucement dans la brise
Les pensées à nos pieds
Soudain montent à la tête
Les glycines neigeuses promènent
Leurs abeilles le long du mur
Et le regard perdu de Narcisse
Fleur absentée parmi les fleurs
Manque à tous les coeurs
mercredi 25 mars 2015
Bonnard VS Vuillard, match aller.
En ce moment c'est Bonnard par-ci, Bonnard par là et vas-y que je te bonnardise à tout-va et sur tous les tons. Bon. Le vrai verbe c'est bonnarder, qui vient de l'habitude qu'avait prise le peintre d'aller fignoler ses toiles dans les musées à l'insu des services de sécurité. Les gardiens des musées devaient tirer une drôle de tronche quand ils s'apercevaient que le Maître en personne était venu barbouiller sous leur moustache. Alors, je vais mettre une photo de Bonnard. Juste pour faire chier. On verra qu'il ressemble à un Vuillard dernière période, peintre que je trouve infiniment meilleur et dont il faudra bien, un jour revisiter l'oeuvre entière pour, justement, réhabiliter ce qu'il peignait à la fin de sa vie, 10 ou 15 ans avant de mourir, assez peu de temps avant Bonnard d'ailleurs.
Vuillard, c'était ce genre de petites choses sur la fin. Pas sale. Nette. Ce n'est pas le cas de Bonnard et je ne parle pas de la précision du regard mais bien de celle du pinceau, mettons du scalpel. Vivement le match retour.
Un piano, une gouellante, une fine à l'eau. Freud fait la bombe.
Qui donc se demande " pourquoi frémit-on en entendant "La Soiffarde", ou pourquoi répond-t-on
oui avec tous ses sens à la question : ″dites-moi que je suis belle″ ?
C'est Sigmund Freud dans une lettre à la chanteuse qu'il admirait tant, Yvette Guilbert, reine du Caf'conç entre 1890 et les années 30.
Son répertoire était si brillamment grivois, si emprunt des choses du sexe et de la vie dans son réalisme le plus cru, il y perçait un misérabilisme toujours mêlé de l'humour le plus noir que Freud, roi de l'interprétation, donc du sous-entendu, ne pouvait qu'être fasciné par celle qui le pratiquait avec tant de maestria et endossait sur le vif avec une facilité déconcertante les habits de la coquette ou de l'alcoolique déchue. Il existe une jolie correspondance entre Freud et Guilbert dont Nathalie Joly a tiré un spectacle qui a l'air réjouissant. J'en met ici un extrait qui évoque justement la chanson préférée de Freud. Celui-ci faisait feu de tout bois, il inventait à tire-larigot des concepts tous plus intéressants les uns que les autres, menait une vie riche et passionnante, contrairement à son contradicteur récent, le petit Onfray, qui prend trop souvent le train entre Paris et Caen et passe son temps à donner des coups de saton dans les chevilles des grands hommes qui n'ont pas le bonheur de "penser" comme lui, ce qui ne fait pas avancer le schmilblick d'un centimètre. Ce faisant Freud, quand il allait au Music-Hall, invitait l'artiste du spectacle à se faire psychanalyser pour qu'ils comprennent les mécanismes de la création artistique alors que le petit Onfray, quand il va voir Guy Béart se demande pourquoi les places sont si chères dans ce monde capitaliste pourri, hi hi et où va l'argent han han.
Bon, plutôt que de m'énerver sur le nain Onfray, je mets une vidéo de "Dites-moi que je suis belle ?" chanté par Nathalie Joly et "J'suis pocharde" par Yvette Guilbert en personne, rescapée des rouleaux, des aiguilles et autres instruments de haute fidélité de l'époque. Ca colle effectivement le frisson. On voit beaucoup de portraits d'elle par Lautrec qui était aussi son ami.
"Mais quoi ça me regarde !"
C'est Sigmund Freud dans une lettre à la chanteuse qu'il admirait tant, Yvette Guilbert, reine du Caf'conç entre 1890 et les années 30.
Son répertoire était si brillamment grivois, si emprunt des choses du sexe et de la vie dans son réalisme le plus cru, il y perçait un misérabilisme toujours mêlé de l'humour le plus noir que Freud, roi de l'interprétation, donc du sous-entendu, ne pouvait qu'être fasciné par celle qui le pratiquait avec tant de maestria et endossait sur le vif avec une facilité déconcertante les habits de la coquette ou de l'alcoolique déchue. Il existe une jolie correspondance entre Freud et Guilbert dont Nathalie Joly a tiré un spectacle qui a l'air réjouissant. J'en met ici un extrait qui évoque justement la chanson préférée de Freud. Celui-ci faisait feu de tout bois, il inventait à tire-larigot des concepts tous plus intéressants les uns que les autres, menait une vie riche et passionnante, contrairement à son contradicteur récent, le petit Onfray, qui prend trop souvent le train entre Paris et Caen et passe son temps à donner des coups de saton dans les chevilles des grands hommes qui n'ont pas le bonheur de "penser" comme lui, ce qui ne fait pas avancer le schmilblick d'un centimètre. Ce faisant Freud, quand il allait au Music-Hall, invitait l'artiste du spectacle à se faire psychanalyser pour qu'ils comprennent les mécanismes de la création artistique alors que le petit Onfray, quand il va voir Guy Béart se demande pourquoi les places sont si chères dans ce monde capitaliste pourri, hi hi et où va l'argent han han.
Bon, plutôt que de m'énerver sur le nain Onfray, je mets une vidéo de "Dites-moi que je suis belle ?" chanté par Nathalie Joly et "J'suis pocharde" par Yvette Guilbert en personne, rescapée des rouleaux, des aiguilles et autres instruments de haute fidélité de l'époque. Ca colle effectivement le frisson. On voit beaucoup de portraits d'elle par Lautrec qui était aussi son ami.
"Mais quoi ça me regarde !"
lundi 23 mars 2015
Visions extrèmes.
Faire de la peinture figurative c'est être cruel. C'est coucher sur la toile quelque chose qui résiste, le réel, le dompter, lui arracher un secret. La peinture c'est le "devenir image" du réel qui s'oppose par sa profusion, son énoncé indescriptible, inénarrable, son encombrement essentiel. L'ordre vient donc et le plan et le secret qui se dérobait : la vision. Tout peintre figuratif est un visionnaire, l'abstraction est seconde mais naît de ces visions, c'est une vision qu'on pourrait croire sans socle réel. C'est faux, c'est toujours au réel que les formes sont arrachées, volées, comme le feu par Prométhée. Seuls voient ceux qui ordonnent à leurs yeux de voir, qui appliquent des règles, mêmes celles du chaos. L'idiotie de l'Art conceptuel vient du fait qu'en faisant appel à l'intelligence pour agencer notre vision, il a été cru par certains qu'il valait bien mieux agencer des idées que des formes. C'est une aberration. L'Art est intelligence, il ne fait pas appelle à elle, il est chiffrement et déchiffrement, il n'a nul besoin de code, il les contient, il les excède. Car il ne faut pas oublier qu'au bout de la formule se trouve la Magie. Depuis le paléolithique l'Art est, par essence, magique. Il ne faut pas y croire pour le voir, il suffit de se rendre disponible et viendront les apparitions.
En voici deux d'un peintre peu connu car mort trop jeune, en 1870, Frédéric Bazille. C'est sauvage. Il ne prend pas de gants et pourtant c'est délicat. Paradoxe d'un peintre qui fait rendre quelque chose au réel qui se refuse parce que justement, il est une chose, et que les hommes y voient autre chose, qui les concerne, eux et les Dieux.
En voici deux d'un peintre peu connu car mort trop jeune, en 1870, Frédéric Bazille. C'est sauvage. Il ne prend pas de gants et pourtant c'est délicat. Paradoxe d'un peintre qui fait rendre quelque chose au réel qui se refuse parce que justement, il est une chose, et que les hommes y voient autre chose, qui les concerne, eux et les Dieux.
jeudi 19 mars 2015
L'avortement sans même y penser.
"Les députés suppriment le délai de réflexion pour une IVG." Le Monde, édition du 19/03/2015.
Ne plus réfléchir, ne plus penser, légiférer. Partout, éliminer la part du doute, chasser la pensée, la traquer, la ramener dans l'ombre, au plus lointain de soi. Etre sûr, sûr et certain, expérimenter un acte d'achat signifiant, réussi, une récompense aprés le travail répété, rabâché, automatisé, bien fait. Courir derrière la machine, la mettre soi-même en marche, la suivre, allumer la télé, faire comme c'est indiqué. Film de cul. Film d'action. Le mode d'emploi, pas de chômage, pas de risque d'être oisif, vivre une expérience gratifiante, l'acte d'achat réussi dans la galerie commerciale. Acheter des dessous sexy comme ceux du mannequin, bouger, danser comme dans le clip, baiser comme sur Youporn, la jouissance qui vient, dormir, mourir, se réveiller la tête dans le cul. Le foetus, qu'on ne sent pas, qui grandit, trop vite, plus de règles, "les règles" ?!? Bébé encombrant, trop encombrant pour une tête normale, un beau corps normal. A la poubelle. Petite intervention chirurgicale, plus de problème, pas de problème. L'avortement, une expérience de vie réussie, un instant signifiant pour tous, hommes et femmes, banal, joyeux, évident. Moi aussi je l'ai fait, comme les copines, comme toutes les ados, devenir femme et jouir à nouveau, prendre le pénis dans la bouche, l'éjaculation sur le visage, comme ça, et parfois dans le cul. Dans le sexe, par habitude, pour commencer, et finir, achever. Pourquoi pas ? Une preuve d'amour ? Mets-là où tu voudras. Ça va aller dans les toilettes, détruit, grillé, essoré, une vie, petite vie. Ne pas remettre au lendemain ce qu'on peut faire dans l'instant, sans réfléchir, sans se prendre la tête. Le cul, l'achat, les fringues, l'alcool, grands déjà, morts déjà, vivants. Pas de morale, vas chier avec ta morale, rien ne m'arrête, rien ne peut le faire, rien ne doit le faire. C'est sans conséquence, fluide, sans importance. Libres, totalement libres de faire ce qu'on veut que je fasse. Ce qui prévient est compliqué, ce qui empêche est complexe, trop complexe et pas intéressant, pas jouissif. Boire trop vite, jouir trop vite, oublier très vite. Avortement ? Une expérience de vie réussie, REUSSIE. Je suis un animal bien dressé.
D'après la député PS qui s'occupe des droits des femmes à l'Assemblée Nationale, ce délai de huit jours entre les deux visites médicales obligatoire pour une femme souhaitant une IVG était "Infantilisant et stigmatisant". Un peu comme quand on dit avant les deux tours des Départementales qu'il faut y réfléchir à deux fois avant de voter FN, c'est ça ?
Actualité de La Tristesse.
"...toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel
d'autres valeurs pouvant aller jusqu'à leur refus et même leur négation.
Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre,
s'identifier à lui, et se maintenir différent. Pleinement réussie, la
communication intégrale avec l'autre condamne, à plus ou moins brève
échéance, l'originalité de sa et de ma création. "
C'est signé Claude Lévi-Strauss.
Ça explique pourquoi toute société pluri-culturelle se solde par un échec et DOIT se solder par un échec pour la préservation des différentes cultures présentes dans la même société. Le résultat final de cette petite mais capitale notation est la guerre civile à l'intérieur d'une même société entre les cultures et, au niveau mondial, des guerres entre les cultures sur des territoires d’achoppement du concept du "vivre ensemble partout pareil" que promeut le libéralisme économique et la bonne conscience droit de l'Hommiste. Je ne suis pas contre les Droits de l'Homme, création raisonnable à-minima, MAIS, alliés à la puissance de feu de l'armée Américaine et au marketing trans-national, ils sont au moins aussi destructeurs que n'importe quel obscurantisme puisqu'ils sous-entendent actuellement la tout-puissance du Marché qui est une négation pure et simple des puissances spirituelles qui sont en jeu chez l'homme et dont le retour se fait dans le fracas des armes et un fatras de vieilles croyances recyclées pour le pire.
De toute ma vie, je n'ai connu qu'un seul fils d'immigré que son appartenance natale à un groupe culturel autre que français ne taraudait pas de problèmes identitaires. Il s'appelait Karim et ses parents, de fins lettrés, l'avaient élevé complètement comme on élève un fils de bourgeois français. Il était bisexuel, fan de Gainsbourg, gros fumeur et buveur mais n'avait certainement pas de problème d'identité culturelle. Il décourageait les meilleures volontés racistes de ma ville de naissance car son apprentissage et son vécu de la culture française ne laissaient pas de doute sur son appartenance. Au passage, il avait perdu une culture, ou plutôt, échanger une culture pour une autre. C'est le prix à payer.
Et j'admire le choix avisé de ses parents, qui, en lui donnant la culture de son pays d'accueil lui ont permis de s'adapter au mieux à son environnement. Il ne me viendrait pas à l'idée de faire autrement si j'avais des enfants à l'étranger, sauf à me comporter au fond comme un colon ou un déraciné, et j'ai connu de ces voyageurs tristes qui jouissent de prérogatives données par leur naissance sans en assumer les conséquences, dans un calcul jouisseur de cynique froid.
Mais enfin, ils ne sont pas plus cyniques que ceux qui ont permis ces rapprochements inter-culturels sur un même territoire au nom de logiques de profits économiques désormais irréversibles et globalement admises par tous les acteurs d'un drame qui se joue sur la scène, à ciel ouvert et qui éclate au grand-jour quand bondissent des coeurs qui ne demandent qu'à s'enflammer et quand eux, les jouisseurs, deviennent toujours plus anonymes et plus goinfres de chair humaine. Les logiques de rendement délétères donnent naissance à des bouillonnements spirituels meurtriers. Qu'y a-t-il là d'étonnant ? Il suffisait de lire Lévi-Strauss, Malraux, Baudrillard, Debord, Muray et quelques autres pour ne pas être surpris par les jeunes morts de Clichy-sous-bois ou les attentats de Charlie-Hebdo. La tristesse et la peine, elles, sont suffisamment sidérantes pour excéder la surprise et nous laisser désemparés. De plus en plus.
C'est signé Claude Lévi-Strauss.
Ça explique pourquoi toute société pluri-culturelle se solde par un échec et DOIT se solder par un échec pour la préservation des différentes cultures présentes dans la même société. Le résultat final de cette petite mais capitale notation est la guerre civile à l'intérieur d'une même société entre les cultures et, au niveau mondial, des guerres entre les cultures sur des territoires d’achoppement du concept du "vivre ensemble partout pareil" que promeut le libéralisme économique et la bonne conscience droit de l'Hommiste. Je ne suis pas contre les Droits de l'Homme, création raisonnable à-minima, MAIS, alliés à la puissance de feu de l'armée Américaine et au marketing trans-national, ils sont au moins aussi destructeurs que n'importe quel obscurantisme puisqu'ils sous-entendent actuellement la tout-puissance du Marché qui est une négation pure et simple des puissances spirituelles qui sont en jeu chez l'homme et dont le retour se fait dans le fracas des armes et un fatras de vieilles croyances recyclées pour le pire.
De toute ma vie, je n'ai connu qu'un seul fils d'immigré que son appartenance natale à un groupe culturel autre que français ne taraudait pas de problèmes identitaires. Il s'appelait Karim et ses parents, de fins lettrés, l'avaient élevé complètement comme on élève un fils de bourgeois français. Il était bisexuel, fan de Gainsbourg, gros fumeur et buveur mais n'avait certainement pas de problème d'identité culturelle. Il décourageait les meilleures volontés racistes de ma ville de naissance car son apprentissage et son vécu de la culture française ne laissaient pas de doute sur son appartenance. Au passage, il avait perdu une culture, ou plutôt, échanger une culture pour une autre. C'est le prix à payer.
Et j'admire le choix avisé de ses parents, qui, en lui donnant la culture de son pays d'accueil lui ont permis de s'adapter au mieux à son environnement. Il ne me viendrait pas à l'idée de faire autrement si j'avais des enfants à l'étranger, sauf à me comporter au fond comme un colon ou un déraciné, et j'ai connu de ces voyageurs tristes qui jouissent de prérogatives données par leur naissance sans en assumer les conséquences, dans un calcul jouisseur de cynique froid.
Mais enfin, ils ne sont pas plus cyniques que ceux qui ont permis ces rapprochements inter-culturels sur un même territoire au nom de logiques de profits économiques désormais irréversibles et globalement admises par tous les acteurs d'un drame qui se joue sur la scène, à ciel ouvert et qui éclate au grand-jour quand bondissent des coeurs qui ne demandent qu'à s'enflammer et quand eux, les jouisseurs, deviennent toujours plus anonymes et plus goinfres de chair humaine. Les logiques de rendement délétères donnent naissance à des bouillonnements spirituels meurtriers. Qu'y a-t-il là d'étonnant ? Il suffisait de lire Lévi-Strauss, Malraux, Baudrillard, Debord, Muray et quelques autres pour ne pas être surpris par les jeunes morts de Clichy-sous-bois ou les attentats de Charlie-Hebdo. La tristesse et la peine, elles, sont suffisamment sidérantes pour excéder la surprise et nous laisser désemparés. De plus en plus.
dimanche 15 mars 2015
New New Wave.
J'associe toujours Wild beasts et Dutch Uncles. Peut-être parce que je les ai découverts dans la même émission de radio le même soir. Aussi parce que je trouve les deux superbes voix des chanteurs d'un registre similaire, celui des voix de mecs aiguës et maniérées, et qu'elles me rappellent des vieux souvenirs des années 80 et 70. Souvenir de Japan, le groupe du merveilleux David Sylvian, souvenirs de Jobriath, petit David Bowie presque inconnu, encore plus androgyne, encore plus provocateur, moins sûr de lui, qui n'a pas marché mais qui était bougrement bon.
Allons-y, Wilds Beasts et "Wanderlust"
Dutch Uncles "Nometo",
Et donc Japan, "Art of parties", le son est pourri, et alors, c'est bon quand même.
Jobriath "I'm a man",
Allons-y, Wilds Beasts et "Wanderlust"
Dutch Uncles "Nometo",
Et donc Japan, "Art of parties", le son est pourri, et alors, c'est bon quand même.
Jobriath "I'm a man",
jeudi 12 mars 2015
C'est jeune et ça sait tout.
"A teenage dream's so hard to beat...", ainsi commence la chanson des Undertones "Teenage Kicks" et, en effet, il semblerait bien que rien n'égale en puissance un rêve d'adolescence, pas plus qu'une jouissance d'adolescent n'est comparable à une extase d'adulte. La frustration, quand elle est dépassée, gonfle tout à bloc, c'est le cas de le dire... La maturité a peut-être eu des avantages... au 19ième siècle, et encore, ce sont des cris de jeunes gens qu'on entend le plus dans la littérature française de ce siècle. Courteline contestait avec véhémence que l'âge mûr ait le moindre avantage et disait que la jeunesse les emportait tous. Il payait, à la cinquantaine, de jeunes putains pour, une fois le quart d'heure hygiénique passé, les entendre parler et dire pendant les trois quarts d'heure restants "des sottises grosses comme elles". C'était un tendre, tout le monde n'est pas Dominique Strauss-Kahn. Voilà deux titres de plus des Undertones. Tout d'abord leur hymne "Teenage kicks" qui était la chanson préférée de tous les temps du fameux DJ anglais de la BBC One, John Peel. Je mets les paroles, c'est simple et urgent.
A teenage dream's so hard to beat
Every time she walks down the street
Another girl in the neighbourhood
Wish she was mine, she looks so good
Every time she walks down the street
Another girl in the neighbourhood
Wish she was mine, she looks so good
I wanna hold her, wanna hold her tight
Get teenage kicks right through the night
Get teenage kicks right through the night
I'm gonna call her on the telephone
Have her over cos I'm all alone
I need excitement, oh I need it bad
And it's the best I've ever had
Have her over cos I'm all alone
I need excitement, oh I need it bad
And it's the best I've ever had
I wanna holdher, wanna hold her tight
Get teenage kicks right through the night
Alright
Get teenage kicks right through the night
Alright
A teenage dream's so hard to beat
Every time she walks down the street
Another girl in the neighbourhood
Wish she was mine, she looks so good
Every time she walks down the street
Another girl in the neighbourhood
Wish she was mine, she looks so good
I wanna hold her, wanna hold her tight
Get teenage kicks right through the night
Get teenage kicks right through the night
I'm gonna call her on the telephone
Have her over cos I'm all alone
I need excitement, oh I need it bad
And it's the best I've ever had
Have her over cos I'm all alone
I need excitement, oh I need it bad
And it's the best I've ever had
I wanna hold her, wanna hold her tight
Get teenage kicks right through the night
Alright
Get teenage kicks right through the night
Alright
I wanna hold her, wanna hold hertight
Get teenage kicks right through the night
Alright
Get teenage kicks right through the night
Alright
La lutte impitoyable pour la vie, la reconnaissance et finalement l'amour vue du coté d'un jeune loser médisant qui daube sur son cousin. Voilà à coup sûr une méchanceté bien rassurante, même pour un vieux con comme moi. Allez les Undertones bis répétitas avec "My perfect cousin". Ah que je le hais, lui ! Fergal Sharkey au chant. Les frangins O'Neill à la composition et à l'écriture.
Now I've got a cousin called Kevin
He's sure to go to heaven
Always spotless, clean and neat
The smoothest you can get them
He's sure to go to heaven
Always spotless, clean and neat
The smoothest you can get them
He's got a fur lined sheepskin jacket
My ma said they cost a packet
She won't even let me explain
That me and Kevin were just not the same
My ma said they cost a packet
She won't even let me explain
That me and Kevin were just not the same
Oh my perfect cousin
What I like to do, he doesn't
He's his family's pride and joy
His mother's little golden boy
What I like to do, he doesn't
He's his family's pride and joy
His mother's little golden boy
He's got a degree in economics
Maths, physics and bionics
He thinks that I'm a cabbage
'Cause I hate University Challenge
Maths, physics and bionics
He thinks that I'm a cabbage
'Cause I hate University Challenge
Even at the age of ten
Smart boy Kevin was a smart boy then
He always beat me at Subbuteo
Cause he flicked the kick and I didn't know
Smart boy Kevin was a smart boy then
He always beat me at Subbuteo
Cause he flicked the kick and I didn't know
Oh my perfect cousin
What I like to do, he doesn't
He's his family's pride and joy
His mother's little golden boy
What I like to do, he doesn't
He's his family's pride and joy
His mother's little golden boy
His mother bought him a synthesizer
Got the Human League into advise her
Now he's making lots of noise
Playing along with the Art school boys
Got the Human League into advise her
Now he's making lots of noise
Playing along with the Art school boys
Girls try to attract his attention
But what a shame, it's in vain total rejection
He will never be left on the shelf
'Cause Kevin he's in love with himself
But what a shame, it's in vain total rejection
He will never be left on the shelf
'Cause Kevin he's in love with himself
Oh my perfect cousin
What I like to do, he doesn't
He's his family's private joy
His mother's little golden boy
What I like to do, he doesn't
He's his family's private joy
His mother's little golden boy
mardi 10 mars 2015
Hommage à Corinne Le Poulain.
Corinne Le Poulain nous a quittés brusquement. Des émois anciens me reviennent en mémoire. C'était de l'Amour, je crois, en tube cathodique mais de l'Amour véritable. Impossible de trouver un truc décent sur Youtube pour lui rendre hommage, c'est-à-dire un truc où elle soit nue (Vous avez remarqué ? Les femmes adorent être nues devant des caméras.). Voilà, tout de même un extrait de la désopilante pièce de Boulevard anglaise "Canard à l'orange". Jean Poiret est à mourir de rire et Corinne le poulain dégage un magnétisme sexuel virulent. Ouh la la !
A man vanishes.
Me voici revenu à Bashung. Comment cela se fait-il ? Je l'ai méprisé tant d'années... Peut-être la mort que je sens présente. Je l'avais quitté en 1986 avec "Passé le Rio Grande" et le mirobolant single "S.O.S. Amor", subtile et bavarde éclaircie d'absurde rigolo du parolier Boris Bergman et me voilà en train d'écouter "Comme un Légo", prêté au déjà malade Bashung par le grave et impitoyable Gérard Manset. On ne peut pas dire que la vie ait été légère à l'alsacien. Il avait trouvé une sorte de posture d'équilibriste du désespoir toujours élégant du temps où je l'écoutais plus jeune. Les bombes H et les SS 20 étaient désamorcés par des rires francs et terribles qu'on osait pas pousser jusqu'au bout, jusqu'aux conséquences ultimes, trop trash, trop, violentes. Bashung nous aidait à dédramatiser, chic envapé de fumées trop épaisses qui traînait sa carcasse dans les mêmes parages que nous. "Nous" ? Une bande d'artistes trop frais, trop naïfs, trop méchants, pas assez durcis, pas assez cyniques, pas assez comédiens. Des branleurs. Le temps a fait son oeuvre délétère. Et là, paf, maintenant, "Comme un Légo". Chloé Mons, la compagne de Bashung, disait un jour qu'elle s'était engueulé avec son homme parce que celui-ci avait décidé de la chanter sur scène et que, pour elle, ça voulait dire que Bashung abdiquait devant la Mort qui arrivait. C'était vrai. On ne chante pas les chansons de l'oracle Manset sans conséquence et le trouvère grave trouvait là un exorcisme final dans la litanie sépulcrale qu'il fallait sortir sans tergiverser, les yeux dans les yeux de la Mort et le poids de la Vie sur les épaules. Bashung à eu à coeur de finir comme ça, dans le sublime et calmement. La Beauté n'est plus alors une option, une conséquence, "toujours ça de pris", c'est un cadavre qu'on exhibe sur ses genoux et qu'on fait parler comme une poupée de ventriloque. C'est ce qu'il s'est astreint à faire, durement, lentement, sûrement, sans défaillir. Puis il est mort, bien sûr, libéré d'une quête aboutie, loin du Rio Grande, loin des oiseaux et des lavabos, simplement mort.
Comment les chats miaulent-ils en japonais ?
L'île d'Aoshima au Japon. Plus que 20 habitants et 120 chats. Un vrai petit paradis pour les amis des petits félins dont je suis. Les chats, c'est spécial. Ce n'est pas attaché comme un chien à son maître mais c'est intelligent et câlin. Un chat peut très bien s'escrimer à vous remonter le moral. Il flaire la mélancolie à l'oeuvre et se love sur vous comme s'il sentait votre coeur battre et l'écoutait, et comme s'il voulait l'apaiser. Un chat se vexe si on se moque de lui après un raté. Il va secouer un peu la tête de droite à gauche, se lécher les babines en faisant comme si on était pas là, regarder les moqueurs, penaud, et tourner le dos ostensiblement devant aussi peu de mansuétude. Les chats aiment les boites, passionnément. Ils veulent les explorer, les percer à jour, aller au bout de ces tunnels bouchés bêtement. Un chat va venir à vous, se frotter à votre jambe, il a sûrement besoin de quelque chose, et peut-être ne veut-il en fait qu'une caresse, jouisseur jusqu'à la moelle. Un chat a mauvais ou bon caractère, il est brave ou peureux. Les chattes sont maternelles, et agressives si des matous s'approchent de leurs petits, elles connaissent les ruses de ces vieux infanticides. Et là, sur cette photo prise à Aoshima, ils sont quand même assez effrayants à bicher tous au même moment, faussement sages, petits démons prêts à bondir.
Une petite anecdote : un chat m'a un jour apporté la preuve que l'Amour existe. Voilà le topo. J'étais parti une semaine en vacances et j'avais laissé mon chat roux à la garde de ma voisine. Ce chat était un bagarreur, un branleur, il me toisait souvent du regard, il se roulait de plaisir sur les charognes de souris qu'il amenait sur ma terrasse (j'habitais au rez-de-chaussée). C'était un dur. Une vieille dame de ma connaissance m'a dit un jour que les chats roux étaient plus "patrons" que les autres. Ma voisine avait pour consigne d'ouvrir un peu le volet de la porte-fenêtre qui donnait sur le jardin de la résidence le matin, et de le refermer le soir, laissant le chat dehors. Cela ne devait pas le gêner tellement puisqu'il passait toutes les nuits dehors en ma présence. Le jour où je suis revenu de vacances le chat était à la maison, il m'a vu rentrer dans l'appartement du bout du long couloir d'entrée et s'est dirigé vers la cuisine. Je l'ai appelé, j'ai posé mes sacs et je l'ai suivi. Il a fait semblant de renifler un peu sa pâtée, m'a évité alors que j'entrais dans la cuisine et s'est dirigé vers le salon et le volet ouvert. J'ai cru qu'il allait sortir. Et, là, tout à coup, il s'est allongé sur le flanc et m'a donné son corps entier à caresser. Je ne l'avais jamais vu faire ça, et je ne l'ai jamais vu le refaire après. Je lui ai labouré le flanc longuement à pleines mains, je l'ai caressé tout entier, des moustaches à la queue et je voyais dans ses yeux qui s'ouvraient et se refermaient lentement qu'il s'abandonnait entièrement au plaisir des retrouvailles, qu'il chassait ses angoisses de perte et d'abandon sous mon étreinte douce. Il semblait se dire : "Il est revenu, Dieu que c'est bon d'avoir cet humain dans le coin". Soudain, il s'est redressé, s'est ébroué et a quitté la pièce en passant sous le volet, rasséréné, rassuré, insouciant. Je l'ai regardé se faufiler et j'ai pensé que j'étais content de le revoir aussi, et surtout surpris de ce comportement si tendre. J'y repense souvent à ce moment avec un des chats qui ont peuplé ma vie. Un moment unique. Une preuve, oui.
Un chat heureux à Aoshima :
Une petite anecdote : un chat m'a un jour apporté la preuve que l'Amour existe. Voilà le topo. J'étais parti une semaine en vacances et j'avais laissé mon chat roux à la garde de ma voisine. Ce chat était un bagarreur, un branleur, il me toisait souvent du regard, il se roulait de plaisir sur les charognes de souris qu'il amenait sur ma terrasse (j'habitais au rez-de-chaussée). C'était un dur. Une vieille dame de ma connaissance m'a dit un jour que les chats roux étaient plus "patrons" que les autres. Ma voisine avait pour consigne d'ouvrir un peu le volet de la porte-fenêtre qui donnait sur le jardin de la résidence le matin, et de le refermer le soir, laissant le chat dehors. Cela ne devait pas le gêner tellement puisqu'il passait toutes les nuits dehors en ma présence. Le jour où je suis revenu de vacances le chat était à la maison, il m'a vu rentrer dans l'appartement du bout du long couloir d'entrée et s'est dirigé vers la cuisine. Je l'ai appelé, j'ai posé mes sacs et je l'ai suivi. Il a fait semblant de renifler un peu sa pâtée, m'a évité alors que j'entrais dans la cuisine et s'est dirigé vers le salon et le volet ouvert. J'ai cru qu'il allait sortir. Et, là, tout à coup, il s'est allongé sur le flanc et m'a donné son corps entier à caresser. Je ne l'avais jamais vu faire ça, et je ne l'ai jamais vu le refaire après. Je lui ai labouré le flanc longuement à pleines mains, je l'ai caressé tout entier, des moustaches à la queue et je voyais dans ses yeux qui s'ouvraient et se refermaient lentement qu'il s'abandonnait entièrement au plaisir des retrouvailles, qu'il chassait ses angoisses de perte et d'abandon sous mon étreinte douce. Il semblait se dire : "Il est revenu, Dieu que c'est bon d'avoir cet humain dans le coin". Soudain, il s'est redressé, s'est ébroué et a quitté la pièce en passant sous le volet, rasséréné, rassuré, insouciant. Je l'ai regardé se faufiler et j'ai pensé que j'étais content de le revoir aussi, et surtout surpris de ce comportement si tendre. J'y repense souvent à ce moment avec un des chats qui ont peuplé ma vie. Un moment unique. Une preuve, oui.
Un chat heureux à Aoshima :
lundi 9 mars 2015
Le Lo-Fi ou comment massacrer de bons albums avec une "attitude".
Le dernier disque d'Ariel Pink nous propose des compositions pop et étranges de première qualité. Il est décalé, barjot et innovant, mais voilà il a un son de merde. C'est ce qu'on appelle le Lo(w)-Fi, un concept fumeux qui consiste à mal produire des albums afin que des oreilles sensibles aux beaux sons qui pourraient s'y trouver n'y aient pas, en fin de compte, accès. Ouais... Résultat, l'album de Pink "Pom Pom" est difficilement audible et il émerge à peine d'un brouillard nébuleux qui recouvre tout ce qui aurait été agréable à entendre du souffle de fond d'une cassette audio vintage que le Dolby aurait définitivement désertée. Je trouve qu'il s'agit là d'une posture bien méprisante pour ses auditeurs également un chouïa audiophile, comme si un bon son pouvait amener un succès (ou une estime à ce niveau) qu'on ne souhaite pas, même à une échelle minime. Mais, franchement, il n'y a pas à s'inquiéter pour cette Pop étrange, elle restera toujours confidentielle et Ariel Pink ne deviendra jamais Kurt Cobain. Cette esthétique du "moins", du manque, ne propose que des choses tronquées alors qu'elles sont de nature éminemment complexes, et, en plus d'être surannée et frustrante, elle tend vers la laideur. C'est dommage. Tant pis pour les belles chansons d'Ariel Pink que des nerds doivent écouter en se grattant l'oreille et la nouille... Le pire est que le Lo-fi massacre d'autres albums d'autres artistes qui pourraient s'avérer tout à fait remarquables si seulement ils n'étaient audibles autrement que par quelques snobinards à lunettes. Je pense aux efforts de Connan Mockasin et Mac Demarco. Chez eux aussi le travail sur les compos est riche, même les arrangements le sont mais le son est nul, au-dessous de celui d'une maquette du moindre rocker auto-produit sur un matériel douteux. Évidemment il faut écouter ces artistes "Live" mais même là, dans le cas de Pink et de Mockasin, ils s'évertuent à bousiller leurs voix par des filtres qui les font sonner comme des gamins ou des personnages de South Park et, au final, c'est pénible. Enfin, si ça se trouve vous allez être capable de faire abstraction de cette tare et de prendre un vif plaisir là où je m'agace les neurones assez vite et avec regrets.
Eh, Ariel, t'as entendu parler des Beach Boys ?
Son des voix pourri. Très bon morceau.
Son de la voix pourri. Grand Morceau.
Complètement cinglés. Très bon set.
Tiens, Mac Demarco sonne moins crade que les autres. Un peu.
Voici l'original.
Eh, Ariel, t'as entendu parler des Beach Boys ?
Son des voix pourri. Très bon morceau.
Son de la voix pourri. Grand Morceau.
Complètement cinglés. Très bon set.
Tiens, Mac Demarco sonne moins crade que les autres. Un peu.
Voici l'original.
Plaidoyer pour l'exotisme.
La faillite des sociétés multi-ethniques et multi-culturelles marquera la faillite de la civilisation occidentale, tiraillée depuis la Renaissance entre l'Humanisme et l’essor d'une société marchande devenues sans limites. Le principe qui a présidé à l'émergence des civilisations et des cultures dans le monde pourrait se résumer en trois grands axes de constitution qui s'interpénètrent : territoire, langue, culture. Ce sont les trois éléments fondateurs d'un pays, d'une nation. Claude Lévi-Strauss disait qu'il fallait un certain espace géographique pour que les civilisations puissent se constituer et se différencier. De nos jours, les civilisations se mélangent au gré des migrations, des misères, des catastrophes. L'Europe et les Etats-Unis ont accueillis tant et plus de migrants des pays "pauvres" et force est de constater que l'intégration des nouveaux arrivants ne se fait pas. Et c'est normal. Ni les pays d'élections des immigrés ni les habitants des pays de destination ne veulent abdiquer leurs cultures, leurs façons de vivre, lentement construites et décantés au cours des siècles. Le patrimoine culturel d'un être humain est aussi important et aussi prégnant que son patrimoine génétique, plus peut-être, tant le sentiment d'appartenance est nécessaire à la constitution d'un homme. Résultat, les civilisations qui se côtoyaient de loin avec des plaques tournantes d'échanges, se frictionnent maintenant sur un même territoire, se touchent et se haïssent de près. Autre résultat, le FN va gagner les prochaines départementales parce que les français ne veulent plus des immigrés, pas plus que, si on inversait la situation et les pôles, les Algériens ne voudraient d'une masse de français pauvres. Les efforts contre-culturels n'y font rien et la culture revient au galop dans ce qu'elle a de plus restreint, de plus chiche, faute de lui avoir laissé un espace pour s'exprimer librement qui permette une évolution lente et progressive au contact des différences, toujours en action, toujours problématiques et régénératrices. Là, en France, maintenant, tout le monde étouffe, les français immigrés de toutes les cultures et les autres, personne ne s'y retrouve. Le FN est le seul parti à proposer un bol d'air frais, en l'occurrence, un bol d'air bien de chez nous, bien connu mais qui propose au français de se reconnaître entre eux, de se rassurer par leur appartenance à la communauté nationale, dans son sens le plus minime. Les autres partis politiques, excepté le Front de Gauche, appliquent sans sourciller le programme des multi-nationales : producteur-consommateur-argent, celui des marchands, détruisant le mode territoire-langue-culture au profit des plus-values sans frontières et sans âmes qui transforment le monde en vaste champ d'exploitation des richesses naturelles et les hommes en esclaves consentant, assis, une bière à la main, devant un match de foot quand ils ne sont pas au travail.
Offrir l'hospitalité à un étranger c'est marquer son étrangeté. L'accueillir revient à l'intégrer et alors il y a un choix à faire, le faire sien mais au prix d'un effort de mimétisme de sa part et d'un travail sur soi ou le tolérer à la marge. La masse du travail d'intégration est telle, le temps est si court tant les migrants arrivent en nombre et rapidement qu'il est impossible de faire un travail d'intégration correct, c'est à dire de faire en sorte que l'étranger devienne plus ou moins le semblable. C'est trop demander à un pays comme la France, à des gens comme les français, et ce pays ira se perdre dans les bras consolateurs et déculpabilisants du FN.
A qui la faute ? Aux immigrés ? Sûrement pas, eux qui viennent chercher ici, au prix de sacrifices immenses le strict nécessaire qu'ils n'ont pas dans leurs pays. Aux Français ? Certainement pas, ce pays a été le moteur de l'histoire mondiale à plusieurs reprises et il refuse de mourir en tant qu'identité construite certes et non pas "éternelle", mais valide. Je crois que les grands responsables sont les gens qui ont du commerce une idée déraisonnable, comme devant générer un profit exponentiel pour satisfaire à satiété des plaisirs et des jouissances sans cesse renouvelées et sans-fin. Les banquiers cocaïnés, les traders fous, les retraités floridiens entre deux parties de golf, deux cocktails et deux "chicas" cubaines pas regardantes, les voilà ceux à qui profitent le crime.
Manuel Valls a peur, paraît-il, que "son pays se fracasse sur le FN". Qu'il se rassure, la France est mûre pour le Front National. Voilà trente ans qu'on ne laisse pas le choix aux français que de se lepéniser faute de regarder en face quelque données anthropologique de base. Il n'y a rien d’aberrant qui arrive en France ou qui soit sur le point d'arriver. Pour que ça n'arrive pas il aurait fallu être humain, simplement, et être humain ne veut pas dire qu'il faille embrasser tous et toutes sur la bouche comme si tous et toutes étaient des frères et des soeurs, ça c'est de la démagogie. La condition humaine à des conditions (sa relativité est à quetter), si on les évite, on sombre immanquablement dans la barbarie.
Je rêve d'un Monde ou il y aurait encore des voyages à faire, où la norme touristique ne serait pas l'envahissement de masse par des mal-dégrossis et des profiteurs. Je me rappelle d'un temps ou le Roi de Siam envoyait un éléphant à Louis XIV. Je sais que les Ottomans ont été arrêtés deux fois à Vienne, mais aussi que Casanova raconte dans ses mémoires avec beaucoup de délicatesse et d’intérêt son séjour à Constantinople. Je voudrais d'un espace qui ne soit pas réduit par des ailes d'avions, d'un Monde flou où les jonques de la baie d'Along ne soient visibles que par quelques évangélisateurs européens qui retrancriveraient dans leurs récits de voyages leur émerveillement. Je rêve de sorcières éthiopiennes, de nymphes berbères....et j'achète "Playboy".
Offrir l'hospitalité à un étranger c'est marquer son étrangeté. L'accueillir revient à l'intégrer et alors il y a un choix à faire, le faire sien mais au prix d'un effort de mimétisme de sa part et d'un travail sur soi ou le tolérer à la marge. La masse du travail d'intégration est telle, le temps est si court tant les migrants arrivent en nombre et rapidement qu'il est impossible de faire un travail d'intégration correct, c'est à dire de faire en sorte que l'étranger devienne plus ou moins le semblable. C'est trop demander à un pays comme la France, à des gens comme les français, et ce pays ira se perdre dans les bras consolateurs et déculpabilisants du FN.
A qui la faute ? Aux immigrés ? Sûrement pas, eux qui viennent chercher ici, au prix de sacrifices immenses le strict nécessaire qu'ils n'ont pas dans leurs pays. Aux Français ? Certainement pas, ce pays a été le moteur de l'histoire mondiale à plusieurs reprises et il refuse de mourir en tant qu'identité construite certes et non pas "éternelle", mais valide. Je crois que les grands responsables sont les gens qui ont du commerce une idée déraisonnable, comme devant générer un profit exponentiel pour satisfaire à satiété des plaisirs et des jouissances sans cesse renouvelées et sans-fin. Les banquiers cocaïnés, les traders fous, les retraités floridiens entre deux parties de golf, deux cocktails et deux "chicas" cubaines pas regardantes, les voilà ceux à qui profitent le crime.
Manuel Valls a peur, paraît-il, que "son pays se fracasse sur le FN". Qu'il se rassure, la France est mûre pour le Front National. Voilà trente ans qu'on ne laisse pas le choix aux français que de se lepéniser faute de regarder en face quelque données anthropologique de base. Il n'y a rien d’aberrant qui arrive en France ou qui soit sur le point d'arriver. Pour que ça n'arrive pas il aurait fallu être humain, simplement, et être humain ne veut pas dire qu'il faille embrasser tous et toutes sur la bouche comme si tous et toutes étaient des frères et des soeurs, ça c'est de la démagogie. La condition humaine à des conditions (sa relativité est à quetter), si on les évite, on sombre immanquablement dans la barbarie.
Je rêve d'un Monde ou il y aurait encore des voyages à faire, où la norme touristique ne serait pas l'envahissement de masse par des mal-dégrossis et des profiteurs. Je me rappelle d'un temps ou le Roi de Siam envoyait un éléphant à Louis XIV. Je sais que les Ottomans ont été arrêtés deux fois à Vienne, mais aussi que Casanova raconte dans ses mémoires avec beaucoup de délicatesse et d’intérêt son séjour à Constantinople. Je voudrais d'un espace qui ne soit pas réduit par des ailes d'avions, d'un Monde flou où les jonques de la baie d'Along ne soient visibles que par quelques évangélisateurs européens qui retrancriveraient dans leurs récits de voyages leur émerveillement. Je rêve de sorcières éthiopiennes, de nymphes berbères....et j'achète "Playboy".
vendredi 6 mars 2015
Vrillé !
Chez moi, ce sont toujours les nerfs qui ont déconné le plus. L'interface quoi. Résultat, le réel m'a toujours été insaisissable, j'ai vécu dans l'Ether et j'ai été inlassablement éjecté du monde autant qu'incapable d'y agir vraiment. Un fumiste involontaire. Alors, j'ai passé beaucoup plus de temps à rêvasser à la Pop musique, à Debbie Harry et à son minou tout blond par exemple, qu'à apprendre à jouer de la guitare, et quand je me suis mis à en jouer, je me suis montré inapte à faire autre chose que de gratouiller (mal) trois accords et très prompt à m'en satisfaire, simultanément frustré, paresseux et auto-indulgent. Les nerfs, j'vous dis ! J'avais pourtant trouvé dans le Rock une forme d'Art qui correspondait à ma complexion physique et mentale et j'en ai jouis tant et plus. Ce sera ça jusqu'à ma mort.
En 1978, Blondie et Debbie Harry.
En 1976, The Nerves avec Peter Case et Paul Collins.
En 1978, Blondie et Debbie Harry.
En 1976, The Nerves avec Peter Case et Paul Collins.
Y'a bon l'Art !
Ca commence à tourner à l'obsession chez moi, l'idée que la Pop musique est un Art majeur. Voici, au hasard des écoutes, un titre des Undertones sorti en 1979 : "Mars bar". Je ne vois pas ce qu'un gauchiste mal emmanché ou un 'vert" rendu dément par le manque de produits chimiques pourrait ajouter à ce commentaire acéré et acerbe de la "Société de Consommation" (livre de Baudrillard) et de ses dérives. Voyez comment ils parlent (les Undertones) avec finesse de cet acte banal mais typique de la société avancée occidentale : manger une barre de Mars. Ca engage plein de choses, dérisoires et grandioses, de la politique de santé publique aux chansons de David Bowie, de la diététique à l'addiction morbide, du dopage aux dents gâtées et tout est là, sombrement et sobrement exposé. Je mets donc les paroles, vous allez voir, c'est très pertinent et nerveusement rebelle. ("Hey raid the Spar", ça veut dire "Hé, j'ai fait un raid sur le "U express" (pour acheter mon Mars)) Tout ça pour le prix d'un 45 tours, Waoouh ! Après, vous faites ce que vous voulez. Vous intégrez des groupuscules d’extrême gauche (ou droite), vous arrêtez les barres chocolatés, Vous passez au Nutella à haute dose...Moi, je pense que la meilleur chose à faire est d'écouter ce morceau en boucle en bouffant des Mars jusqu'à en devenir diabétique, c'est encore ce qu'il y a de plus chic à ce prix-là. Un peu esthète, quoi ! Non, plus sérieusement, savez-vous qu'après l'Art, il y a encore de l'Art ? Dieu que c'est bon. Miam-miam !
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
I never eat my dinner
I push away the plate
You can see I'm getting thinner
Because I just can't wait
To get my Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
To Patrick Moore and David Bowie
And all the other stars
There's evidence here to show you
That there's life on Mars
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
There's glucose for energy
Caramel for strength
The chocolate's only there
To keep it the right length
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
To anybody out there who still eats Twix
Or Bounty, or packets of Buttons
I gave them up when I was six
I hope your teeth are rotten
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
Work, rest and play!
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
I never eat my dinner
I push away the plate
You can see I'm getting thinner
Because I just can't wait
To get my Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
To Patrick Moore and David Bowie
And all the other stars
There's evidence here to show you
That there's life on Mars
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
There's glucose for energy
Caramel for strength
The chocolate's only there
To keep it the right length
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
To anybody out there who still eats Twix
Or Bounty, or packets of Buttons
I gave them up when I was six
I hope your teeth are rotten
I need a Mars Bar
Hey raid the Spar
To help me through the day
I need a Mars Bar
I've had ten so far
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
It helps me, makes me
Work, rest and play
Work, rest and play!
mardi 3 mars 2015
Joue de ta guitare triste.
Elle est veinarde Diana Krall, elle est mariée à Elvis Costello. Ah non, c'est lui qui a de la chance ? Mettons qu'ils vont assez bien ensemble. Je ne sais quelle mouche l'a piquée mais elle vient de sortir un album de reprises de chansons des années 60-70 complètement plat. Je l'ai écoutée en concert sur RTL l'autre soir et tout va bien avec son Jazz qu'elle emballe avec toujours autant d'allant, mais, bon Dieu, qu'est-elle allée faire dans la galère des reprises de Dylan et des Mamas & Papas? Autant se passer l'original Dylanesque (Comme dit Bryan Ferry) mais il est introuvable sur Youtube, alors tant pis. Je ne mets pas la version dégradante de "California Dreamin" de Krall et je lui préfère une bonne cover de la scie des M & P par Eddie Hazel, longtemps première gâchette chez les Funkadelic. Je servirai néanmoins ici ce soir la soupe Pop de la mère Costello pour montrer à quel point elle est fadasse. Elle arrive sans peine à ternir le désespoir le plus poignant, avec "Superstar" des Carpenters, qu'elle reprend dans la même veine inepte et à laquelle les Sonic Youth avait naguère conféré une sorte de crédibilité Rock pour andouille.
Quelle horreur !
Mieux.
Parfait.
Quelle horreur !
Mieux.
Parfait.
Plus haut la Pop !
La musique populaire moderne peut prendre toutes sortes d'aspects, ironique et acidulée pour les Deerhoof, fol-dingue et poétique pour le Captain Beefheart et son Magic Band, technique et imposante pour King Crimson et arriver par là ou ailleurs à des productions étonnantes de subtilité et de complexité. On frôle là l'Art avec un grand A et même on a les deux pieds dedans, comme avec le grand frère Jazz par exemple, le tout grâce à des envolées d'improvisation lyrique envoûtantes, ou des performances Poético-rigolotte au sérieux second degré, voire des démonstrations de force fantaisistes. Les ambitions de la Pop ne datent pas d'hier et l'emportent loin au-delà de ses fondamentaux (Deux minutes trente secondes, couplet-refrain-pont. Le Bonheur.) dans des territoires inexplorés de musiques nouvelles qui n'ont plus grand-chose à voir avec les ritournelles plus ou moins propres qui font shaker les booties et saliver les bouches avides de baisers.
L'Art de la chanson est complexe et nécessite des savoir-faires qu'on ne peut finalement attribuer qu'aux vrais artistes, ambitieux et complets; la musique simplement et pleinement telle qu'on peut parfois l'entendre issue du terrain fertile de la tourbe primitive est directement de leur ressort.
Voyons ici quelques artistes aux prises avec leur Art.
Déjantés et amusants, les Deerhoof en concert. Un bain de jouvence.
Vaudou et âpre, le Captain Beefheart et son Magic Band. Fou.
Je mets cette autre petite vidéo du Captain car on y voit certaines de ses belles toiles (Il peignait en sus.)
Grinçant et parfait, King Crimson augmenté d'Adrian Belew. Attention, on voit Robert Fripp sourire. Ca peut troubler.
L'Art de la chanson est complexe et nécessite des savoir-faires qu'on ne peut finalement attribuer qu'aux vrais artistes, ambitieux et complets; la musique simplement et pleinement telle qu'on peut parfois l'entendre issue du terrain fertile de la tourbe primitive est directement de leur ressort.
Voyons ici quelques artistes aux prises avec leur Art.
Déjantés et amusants, les Deerhoof en concert. Un bain de jouvence.
Vaudou et âpre, le Captain Beefheart et son Magic Band. Fou.
Je mets cette autre petite vidéo du Captain car on y voit certaines de ses belles toiles (Il peignait en sus.)
Grinçant et parfait, King Crimson augmenté d'Adrian Belew. Attention, on voit Robert Fripp sourire. Ca peut troubler.
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