mercredi 31 juillet 2013

Sweet Home Alabama

Et puis, il y a eu ça. Au coeur de l'été quand il faisait trop chaud, c'est arrivé. On eut dit que le blé allait sécher sur pied, que les vaches allaient toutes crever de soif. Rien ne bougeait l'après-midi, au grand soleil. Trop risqué, trop d'effort en vain. Tout se couchait  comme un chien dressé sous l'ordre implacable de l'astre triomphant. Et puis le soir, les hommes sortaient de chez eux. A la fraîche. Et ils buvaient de l'alcool d'anis dans de grands verres remplis de glace et ça faisait du bien. Les enfants buvaient du sirop d'orgeat et allaient jouer près de la marre. On mettait de la musique avant de parler. Oui, on parlerait après avoir bu et écouté cette musique qui sonnait comme il y a longtemps, quand il y avait déjà eu une sécheresse. On parlerait des gens de cette époque. Ils sont tous morts maintenant, sauf un ou deux. Il faisait souvent chaud par ici, mais eux, ils avaient connu l'Enfer paraît-il. Il y avait eu des incendies. Puis des tempêtes d'un sable qui venait du sud. On verrait ça après. Après qu'on a bu et mangé, et parlé de la chaleur, et écouté cette musique d'Enfer ou de Paradis

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