Les Queens of Stone Age ont un problème ; un gros ; ils sont devenus mauvais. Ce problème a un nom, celui de leur leader : Josh Homme. Josh Homme est un type qui a de l'épaisseur. Il suffit de le voir. Il aime ça, l'épais, le "thick". Pour lui, plus c'est épais plus ça a de consistance, plus ça a de valeur. Le gras, ca n'en a pas, le maigre n'en parlons pas, il lui faut du collant, du gluant, du Pento au litre. Et ça a marché pendant quelques temps. D'abord avec Kyuss, puis avec les Queens of the Stone Age, à partir d'un matériau assez basic, Josh Homme a commencé à empiler les couches et les couches de son pour arriver à une texture bien épaisse qu'on a appelé "Rock Stoner". L'acmé de cette façon de créer ou l'accumulation de strates tient lieu de construction, se trouve sur l'album "Songs for the deafs", le très bien nommé. Tellement fort que même les sourds pouvaient l'entendre. Ouais, ouais, ouais, seulement après, que faire ? Quand on a atteint un tel degré d'épaisseur, ça fige, ça stagne, ça prend. Comment se dégager ? Et bien, Josh Homme a fait ce qu'il devait pour accéder à un peu plus de finesse, il a commencé à enlever des couches, à épurer, à chiader un peu plus ces compos. C'était sa seule issue. C'était le début de la fin, et ça n'en finira pas de finir, sans plus de regain, c'est aussi sans issue. Car Homme ne l'a pas ce talent là, le talent du maigre, du fin, celui d'aller quelque part à partir de presque rien et de s'y tenir sans construire d'autoroute (pour l'Enfer ou assimilé). Il n'est pas Mac Cartney, encore moins Nick Drake, et même pas Elton John, venu le narguer sur le dernier album en guest star tout à fait appropriée quand on sait le talent de John pour faire des pièces montées avec pas grand-chose, et des beautés rares avec quelques accords nus.
Donc Homme dévalera la pente de l'épaisseur jusqu'à nous faire des albums acoustiques d'un nulle finesse sur lesquelles tout le monde s'extasiera (sauf Bob Dylan). C'est prévisible et comme de juste, ça sera mauvais. Pour les Queens ça fait déjà trois album que c'est mauvais. Avec les "Them Crooked Vultures" (Homme, John Paul Jones, Grohl), c'était encore pire. En Art, il est des impasses, il est des fins de non-recevoir. De part ce qu'il aimait et cherchait, Josh Homme est au fond d'un trou qu'il a lui-même creusé, soigneusement et avec réussite. Il n'en sortira plus.
Donc : une bonne chanson dans son genre : l'épais, presque l'épique. "I need a Saga."
Et une foirade, presque grandiose.
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