Les deux sloughis tiraient sur leurs laisses, énervés. Dounia se présenta en haut de l'escalier, attendit que la musique baisse un instant, qu'on l'annonce et entreprit de le descendre, les chiens légèrement en avant et l'esclave qu'elle tenait au bout d'une chaîne à ses cotés, un peu en retrait. Elle le fit en toisant l'assemblée qui la fixait et sans regarder une seule fois les marches. Si elle avait raté son entrée ce soir, elle n'aurait plus eu qu'à entrer au carmel. Elle sourit en y pensant, ces temps-là étaient révolus. Elle portait une toque d'astrakan et trois rangs de collier de perles naturelles, une guêpière en dentelle entrouverte sur son nombril qu'elle avait très creusé et une petit jupe de tulle qui laissait entrevoir les poils de sa fourrure soigneusement entretenue. L'homme qui était au bout de la chaîne qu'elle tenait portait un masque en cuir noir d'esclave, des menottes, un string, des bottes d'équitations et une ceinture autour de sa taille avec l'inscription "Gott mit Uns". A part ça, il était nu et sculptural. Le couple exerçait une fascination immense sur l'assemblée dont ils étaient les plus" chics et les plus décadents" membres. C'est à peu près en ses mots que Mick avait rédigé les consignes pour le déguisement sur le carton d'invitation. Elle triomphait sans ciller, impériale. La musique était trop forte, mais il y avait eu un instant de suspens et tout le monde dans la salle aurait jurer qu'il faisait silence à ce moment précis. Le choc subit et la force de l'apparition avait été très pures, projetant dans l'irréel. Arrivée au bas de l'escalier elle jeta un regard hautain et circulaire sur les visages des "beautiful people" présents qui les fit se détourner et William se précipita vers elle "Baronne, nous vous attendions éperdument. Vous ne nous avez pas déçus, vous êtes sublime." Une jeune femme habillée comme Madonna à ses débuts, avec le collant fendu autour du sexe, s'adressa à la nouvelle arrivante en s'avançant vers elle "Mais c'est la mère supérieure ou quoi celle-là?" L'esclave la poussa violemment et elle tomba par terre quelques mètres plus loin en vomissant alentour, bousculant quelques personnes. Deux videurs apparurent en un éclair noir, l’arrachèrent au sol et ils disparurent tous les trois en une seconde. Deux ou trois convives, incommodés se rajustèrent en maugréant sans élever la voix. "Oh, et qui plus est en remarquable compagnie", fit-il en effleurant du doigt un muscle pectoral de l'esclave qui ne bougea pas. "Du calme, Willy, repartit Dounia, ce n'est pas pour toi, tu es encore plus larvaire que lui. Où est ton enculé de frère ?". ""Enculé de frère", grands Dieux quand Mick saura que vous avez dit cela il éjaculera dans son pantalon !" "Tu ne lui diras rien Willy, je compte sur toi. Toi, vas me chercher à boire. Du champagne." L'esclave s'éclipsa et fendit l'assemblée vers le bar. "Votre millésime est là, j'en ai fait rentré deux caisses, fit Willy" qui,lui, ne semblait pas être spécialement déguisé "Ou est Mick ?, fit Dounia, presque en criant". Les sloughis s'assirent d'un même mouvement et se tinrent immobiles, les tétons de Dounia durcirent et brunirent sous la dentelle. Willy sourit et dit : "Il ne doit pas être bien loin maintenant..."
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