mercredi 30 octobre 2013

En partie(s). 2

J'ai pratiquement été élevé par la télévision. Mes deux parents étaient sérieusement occupés à se détruire. Ça laissait du temps. Et quand il ne se détruisaient pas ils entreprenaient de nous détruire, mon frère et moi. Ça donnait envie de se réfugier "ailleurs". Ça tombait bien, un "ailleurs", il y en avait un à la maison : la télé. Ils nous laissaient voir a peu près ce qu'on voulait. Des trucs pas pour nous, pas pour nos âges. Par exemple ça : "Diaboliquement votre" le dernier film de Julien Duvivier.. Ce qu'il vaut ? Je n'en sais rien. J'ai appris bien plus tard à aimer Duvivier, Senta Berger, la musique de François de Roubaix, à trouver Delon pitoyable, mais à travers d'autres films. Celui-là, je ne l'ai pas revu. Pourtant il fait partie de moi, de mon disque dur. Il est gravé à jamais dans mes circuits neuronaux. Il y a plein d'autres films comme lui, vus à la télé, oui, surtout des films - plus que des séries ou des émissions - qui m'ont marqué, sali, transporté, blessé. Qui s'en souciait ? Qui s'en soucie ? Être un petit pervers polymorphe, ça ne dure qu'un temps, pas vrai ? Ça dépend des films.
Ma phobie de certains chiens vient exclusivement de ce film.

Aucun commentaire: