jeudi 31 octobre 2013

Maître yoda is back !

On vient de retrouver 30 minutes d'images inédites de "Stars Wars". Minable ! Ridicule !  Ah, je ris ! Moi, je viens de retrouver Maître Yoda EN PERSONNE, planqué "undercover" chez Europe-Ecologie-les Verts. "A l'origine, la peau de Yoda verte être, alors lui chez les Verts s'encarter" m'a-t-il confié.

mercredi 30 octobre 2013

En partie(s). 2

J'ai pratiquement été élevé par la télévision. Mes deux parents étaient sérieusement occupés à se détruire. Ça laissait du temps. Et quand il ne se détruisaient pas ils entreprenaient de nous détruire, mon frère et moi. Ça donnait envie de se réfugier "ailleurs". Ça tombait bien, un "ailleurs", il y en avait un à la maison : la télé. Ils nous laissaient voir a peu près ce qu'on voulait. Des trucs pas pour nous, pas pour nos âges. Par exemple ça : "Diaboliquement votre" le dernier film de Julien Duvivier.. Ce qu'il vaut ? Je n'en sais rien. J'ai appris bien plus tard à aimer Duvivier, Senta Berger, la musique de François de Roubaix, à trouver Delon pitoyable, mais à travers d'autres films. Celui-là, je ne l'ai pas revu. Pourtant il fait partie de moi, de mon disque dur. Il est gravé à jamais dans mes circuits neuronaux. Il y a plein d'autres films comme lui, vus à la télé, oui, surtout des films - plus que des séries ou des émissions - qui m'ont marqué, sali, transporté, blessé. Qui s'en souciait ? Qui s'en soucie ? Être un petit pervers polymorphe, ça ne dure qu'un temps, pas vrai ? Ça dépend des films.
Ma phobie de certains chiens vient exclusivement de ce film.

Moi, mes parties et ma Patrie, en partie.

Ce soir, j'ai essayé. J'ai essayé de me faire une idée sur "L'identité malheureuse", le dernier bouquin de Finkielkraut, et plus largement, sur ce qu'on appelle "le débat sur l'identité nationale" en France. J'ai lu, j'ai regardé des trucs sur YouTube. Je n'ai entendu que des paroles de haines éructées par des fous ou des pensums d'universitaires trop sages prêchant pour d'autres de sanglantes révoltes. Bref, j'ai échoué sauf...Sauf à tenter de penser par moi-même, et parmi ces stridences j'ai réussi à émettre un son bien particulier, une note assez claire, et qui surtout me laisse la possibilité de penser encore et encore, d'évoluer sur une sorte de vague porteuse, d'affirmer sans m’arque-bouter, de me tenir sans main-courante. Oh, je n'ai rien inventé, je n'ai rien trouvé de neuf sous le soleil qui chauffe de plus en plus, mais au moins je n'aboie pas, je ne hurle pas et aucune grimace de carnassier délirant ne défigure mon visage d'homme. Alors, je suis plutôt content de moi. Et puis soudain, une idée me vient, me frappe. Tout ça c'est bien beau, cette réflexion, ces idées, mais comment se fait-il que je sois capable de "sentir" en moins d'un quart de seconde que tel ou tel individu, quelle que soit sa couleur de peau ou son appartenance sociale ou politique est un type bien ou une crapule ? C'est infaillible, ça ne loupe pas mais pourquoi et comment ça me vient, ça, c'est mystérieux ? Et ça peut sembler très prétentieux, en plus. On pourrait dire que je fais dans une pensée magique, organique ou essentialiste. Je crois plutôt que c'est le fruit d'une éducation très inquiète, et du poids d'une menace permanente à évaluer sans arrêt. Le Bien et le Mal sont pour moi des catégories concrètes qui s'incarnent dans le "Méchant" et le "Gentil" Le "Méchant" étant celui qui fait du mal (à l'autre) et qui en jouit, le "Gentil" celui qui ne fera pas de mal, peut-être du bien (toujours à l'autre) sans en jouir. C'est infantile, je m'en rends bien compte, mais, pour moi toujours, c'est bien plus opératoire que le concept sartrien de "salaud" ou les principes assertoriquement pratiques kantiens. Sur le sujet qui m'a intéressé ce soir, je dirais, sans que ça engage personne d'autre que moi et mes lubies, que Finkielkraut est plutôt gentil, que Christian Baudelot l'est aussi et que Renaud Camus et Alain Soral sont des types infects et très clairement "méchants". Je note qu'à mon avis, ils se trompent tous dans leurs prises de position par rapport à l'identité nationale et qu'ils feraient tous très bien de relire, non pas Lévi-Strauss (ça commence à bien faire ça), mais Fernand Braudel. Enfin, ça c'est la Raison qui parle, reste l'impression forte que deux des sus-cités sont potentiellement dangereux (Soral, Camus) et les deux autres non (Baudelot, Finkielkraut). Néanmoins, je dois préciser un truc, nuancer un peu.
Sur Finkielkraut. Son bouquin est intitulé "l'Identité malheureuse" à juste titre. Il est malheureux Finkielkraut, très malheureux, et comme tous les types malheureux qui ne comprennent pas pourquoi, il peut devenir dangereux. Vous savez pourquoi il est malheureux ? Il a reçu un beau cadeau, du moins un cadeau qu'il a trouvé beau : la France, et il ne comprend pas que d'autres trouvent le même cadeau dégueulasse.
"Tout un nuancier..." J.P. Nataf, autre juif un peu neurasthénique mais super gentil et pas con du tout. Tiens, je le mets deux fois.

C'est un peu mieux que Bertrand Cantat, non ?

mardi 29 octobre 2013

" Lou Raide is crashed" : Maïtre Ludovici (Arbitre)

Lou Reed est mort. Plutôt que de me lancer dans un panégyrique qui viendrait s'ajouter inutilement à ceux qu'on peut lire un peu partout, je vais essayer de dire quel a été mon rapport à cet homme tout au long de ma vie, qu'il a largement accompagnée.
Vers 12 ou 13 ans j'écoutais "Rock n' roll Animal" sur un magnétophone à pile en contemplant les étoiles avec un ami plus âgé que moi, allongés sur les pelouses bien tondues de la résidence où nous habitions. Les volutes de guitares entremêlées de l'intro de "Sweet Jane" me paraissaient une des choses les plus enchanteresses du monde. Plus tard, je ne pus ré-écouter ces notes sans déplaisir tant cela sentait la boursouflure et le Rock planant des 70's, mais pour le moment, dans la tiédeur d'une nuit d'été, nous confiant, mon ami et moi, des pensées et des envies profondes, cela me semblait une des choses les plus délicieuses que j'aie jamais entendue. La pochette et le nom de la cassette ne laissait pas de m'inquiéter et surtout la pause du blondinet qui l'ornait.
En grandissant, je me suis familiarisé avec la musique de Lou et de son groupe le Velvet, sans pour autant en devenir un inconditionnel. Je laissais à un ami auquel je pense ce soir le soin de devenir fan de l'artiste. Maxime doit être bien triste ces jours-ci.
Il y eut un drame dans ma vie. En conséquence de quoi, je me suis retrouvé dans une minuscule chambre de bonne à faire semblant d'aller à la fac, noyant ma dépression dans l'écoute de musiques tristes. Ma vie racornie par le manque d'argent ne me laissait que le plaisir malsain de ne pas me réveiller avant 13 heures et celui de manger de temps en temps de gigantesques croissants aux abricots. Au lieu de cela, j'aurais bien sûr du m'abreuver à des puits de savoir et m'accrocher aux seins fermes des jeunes femmes, mais non, mon état était par trop morbide.
Là, j'ai rencontré Lou Reed. J'ai acheté son album "Berlin", Dieu sait pourquoi et j'y ai frotté mon désespoir languide, et il m'a doucement, sournoisement, atrocement bercé. J'ai écrit quelques très beaux poèmes à cette époque, j'ai même fait le seul dessin à peu près potable de toute ma vie, je devenais un artiste triste et sophistiqué sous l'influence délétère de ce que j'écoutais jusqu'à plus soif ; toute cette musique de Dandy camé sertie d'arrangements mirifiques. Ah, combien de fois ai-je écouté les flûtes infernales de l'intro de "Sad song" ? Et les cris désespérés des gosses de "The kids" ? Ca avait de tout temps été les miens. Et il y avait un Mur à Berlin, et j'y fracassais ma cervelle sans cesse. Oh, ce petit filet de voix maladif de Lou ! Qu'il se glissait chaque jour un peu plus en moi en me vidant de ma vitalité. J'aurais pu mourir. Au lieu de cela, au moment où ça devenait tangent, on m'a trouvé du travail et je me suis accroché à la vie. Voilà le plus près que j'ai été de Reed.
J'ai laissé tomber Lou Reed jusqu'en 1989 et son album "New-York", celui de la résurrection....Je suis allé le voir en concert à l'Olympia. Le Concert était formidable. Quelques années plus tard j'ai eu honte pour mes amis qui se sont précipités au même Olympia pour voir Le Velvet reformé, alors qu'ils nous bassinaient depuis des lustres avec l'aura impeccable de groupe sans concession au succès du dit Velvet. Il y aurait des choses à dire sur la fidélité à ce qu'on peut être, sur les reniements qu'on doit faire à contre-coeur par force et ceux que l'on fait sans se l'avouer vraiment, qui ne sont au fond que l'aboutissement d'une tendance profonde qui s'émancipe de trop d'illusions qu'on se donnait à soi-même. Lou en connaissait un bout à ce sujet. Dans les années 90 et 2000, il a régulièrement donné de bonnes choses. Il est mort dimanche dernier après une vie bien remplie. Il ne devait pas être facile à vivre mais pas complètement mauvais non plus avec un sacré sens de l'humour bien noir. Il n'aurait jamais tenu si longtemps sinon.
Un clip en forme d'indice pour l'humour. "Modern Dances". 2000

Je mets celle-là parce que Lou y évoque un épisode fondamental de sa vie : les électrochocs qu'on lui a fait subir à son adolescence pour le "guérir" de ses tendances homosexuelles". Ca c'est vraiment ignoble. Il en fait une chanson enragée : "Kill your sons".1974

mardi 22 octobre 2013

"La Torpille, Esther, la Torpille !".

Georges Descrières est décédé. Acteur monocorde, je ne l'ai jamais vu jouer qu'un seul personnage qu'il baladait au fil des feuilletons de l'ORTF et des pièces d'Au Théâtre Ce Soir. Deux ou trois tics auront suffi à ériger en une quasi perfection une quasi nullité d'une efficacité redoutable. Une fois qu'on a vu le bonhomme dans "Arsène Lupin" ou "Sam et Sally", on le l'oublie plus. Je me souviens donc, et avec une certaine nostalgie, de ces années brumeuses d'éveil sexuel où ses partenaires féminins, Corinne Le Poulain et Nicole Calfan, enchantaient mes pupilles et certains de ces partenaires masculins, Henri Vilorgeux par exemple, brillaient de malice
Corinne le Poulain....Ah, j'aurais donné je ne sais quoi pour l'embrasser. Quelle coquine elle faisait ! C'est comme Danielle Lebrun dans "Vidocq". Aie, Aie, Aie, rien que d'y penser, je ....
suis ému. Nicole Calfan ? Je suis sorti avec elle peu de temps après la série.
Bon, foin de ses souvenirs télévisuels que je pourrais partager à satiété avec nombre d'érotomanes de mon âge, c'est pas le tout, mais il faut rendre hommage à Descrières et comme, au fond, j'en ai presque rien a foutre de Descrières, je vais quand même mettre Corinne le Poulain qui nous fournira à tous un grain à moudre assez mettons.... présentable.
La voici dans un bout du feuilleton tiré de Balzac, "Splendeur et misère des courtisanes". C'est d'une qualité à couper le souffle. Aussi bon que du très bon  cinéma ; d'ailleurs, à cette époque-là, le cinéma, au sens classique du mot, était à la télévision. Georges Géret est parfait en Vautrin, Corinne le Poulain au delà de tout qualificatif raisonnable.

Mais pourquoi Géret assène-t-il à le Poulain :"La Torpille, Esther, La torpille ! " ? Et bien c'est qu'Esther était réputée, avant de connaître la rédemption par l'amour du jeune Lucien, pour être une des courtisanes les plus aptes sur la place de Paris à faire sombrer les fortunes les plus solides.
C'est pas de moi, c'est du Balzac !
Bon, je vais quand même mettre un bout de Georges Descrières, vous allez voir, il est impayable, quand à Corinne le Poulain, elle est au delà de tout qualificatif raiSOOONNNNNable. Ouf, ça va mieux.

vendredi 18 octobre 2013

Léonarda et moi.

J'aimerais bien que l'affaire de la petite Léonarda et de sa famille expulsée de France m'inspire quelque chose de clair, de net, de précis. Mais non, toute cette histoire est bien trop compliquée sur le fond pour que j'en tire un enseignement ou même quelque chose, ne serait-ce qu'une idée minuscule qui puisse orienter la compassion et la colère que je sens poindre en moi. Car elle est pourtant là, la petite Léonarda, je la vois, je l'entends, je ne peux pas y échapper, et je ne le veux pas d'ailleurs, et malgré tout, malgré l'évidence du problème je suis incapable d'articuler deux pensées à peu près sensée sur ce qui lui arrive. Et puis la colère et la compassion sont toujours là, elles aussi, alors, est-ce que je vais finir par cracher une brève maxime haineuse ou lénifiante en guise de réflexion comme vont le faire la plupart des gens ? Est ce que je vais aller dans la rue comme un con de lycéen (que j'ai été) ? Est ce que je vais gueuler dans le PMU du coin avec les autres loups, ce soir, après une douzaine de demis ?
Non.
Mais j'avoue mon impuissance et je mets au défi quiconque de réussir à expliquer le bordel mondial dont cette "affaire" n'est qu'un des pénibles symptômes.
Un être humain moyen mesure dans les 1,70 mètre, pour a peu près 70 kilos. S'il va à pied, son rayon d'action consiste en une vingtaine de kilomètres qu'il peut parcourir aller et retour en une journée. Il a une famille qui lui cause des soucis permanents et des voisins parfois gênants. Même à cette échelle là, l'homme est incapable de se maîtriser et de maîtriser ce qui l'entoure, comment voulez-vous qu'il appréhende par la pensée un espace-temps, le sien, qui a désormais l'échelle du Monde tout entier ? C'est strictement impossible, c'est trop compliqué, et même les plus grands esprits s'y cassent sans arrêt les dents, qu'ils ont de lait pour le coup.
Alors qu'est ce que je fais de Léonarda, moi, minuscule humain français du vingt et unième siècle, si je ne veux pas sombrer dans la caricature Finkielkraut/Soral/Mélenchon/Le Pen ?
Je vais vous dire.
Je vais passer outre toute cette merde, parce que la petite Leonarda, son père, l'Etat Français, L'Union Européenne, tout ça, c’en de sacrément belles de caricatures et je les laisse aux spécialistes sus-mentionnés, et moi, et bien je veux garder mon visage d'Homme. Alors je vais me coller un sourire sur les lèvres du dit visage et je vais tout simplement penser à autre chose, quelque chose de léger et de gai. Quoi ? C'est tout sauf vos oignons.
En attendant, pour votre gouverne :

Clap de fin pour le Cinéma des frères Lumières à Lyon en 2013.

Bon, là, c'est vraiment fini de chez fini. A l'heure où l'institut Lumière de Lyon nous propose dans le même mouvement de célébrer Henri Verneuil ("Cinéaste capable du meilleur comme du pire", dixit Bertrand Tavernier) et donc de refermer définitivement sur lui-même le grand livre de l'aventure fantastique et fantasmatique que fut le Cinéma, que faire ? si ce n'est une toute petite proposition d'un ajout minuscule, d'une dernière critique, humble et sensée du grand exégète de ce Livre flamboyant que fut Serge Daney ?
Que dit-il ? Oh c'est un petit codicille, des choses modestes et vraies que personne ou presque ne peut plus entendre, "l'énergie de faire quelques réflexions" comme il disait lui-même avec lassitude. Daney nous  a appris plein de choses sur le Cinéma. Il le dit dans la vidéo, c'était son boulot de critique. Il nous a aussi appris à lui dire adieu, un peu comme lui l'a tristement fait à la fin de sa vie. C'est très appréciable. Ca aide à faire son deuil.
Essayez de faire abstraction du bastringue alentour, de Melvil Poupaud, de la Cinémathèque, du cérémonial dévot des quelques fêlés qui sont là, bof, ça n'a guère d'importance, et concentrez vous sur la parole de Daney. Ça jaillit, c'est limpide, vif ; une source intarissable. C'est pas un bel enterrement, ça ? Imaginez-vous que vous auriez pu mourir juste après avoir vu "Django Unchained" (Tarantino étant une sorte de Verneuil américain) sans avoir écouté ça ! Ça dure huit minutes.

jeudi 17 octobre 2013

C'est du bois, Dusapin ou de la merde ?

Alors, Pascal Dusapin c'est de l'Art ou du cochon ? La question s'est toujours posée tant ce mec la surjoue définitivement "génial", gravant lui-même en lettres d'or son nom au frontispice de dame Postérité. Il y a anguille sous roche. Tous les génies que j'ai eu l'occasion de voir, d'entendre et même de rencontrer se ressemblent. Ce sont des gens humbles et ils ne la ramènent pas à tout bout de champ. Ils ont deux ou trois obsessions qu'ils font fructifier tranquillement et se tiennent légèrement en retrait du boucan médiatique. Dusapin, c'est l'inverse, il veut exceller partout et se démerde pour être toujours sous les feux de l'actualité. C'est plutôt bien ce qu'il fait mais est-ce que ça passera la rampe du Temps ?
Un indice. L'autre jour, il était l'invité de Jean-Pierre Derrien sur France-Musique et ce dernier lui demande ce qu'il lit en ce moment. Je ne sais plus ce qu'il répond mais il ne peut s'empêcher de rajouter : "Je lis beaucoup, je l'ai commencé (le bouquin) avant-hier et je l'aurais fini ce soir". Pourquoi cette précision inutile si ce n'est pour se faire mousser ? Dusapin, il est vaniteux, très vaniteux, et généralement, à l'usage, l'Art des gens vaniteux se révèle vain. A suivre...de loin.
Jouons-là donc malin. Henri Dutilleux, compositeur français de musique contemporaine est devenu un "classique" incontournable de son vivant. Son corpus d’œuvres est très restreint mais essentiel, alors je vais plutôt me rabattre sur lui pour mettre un morceau qui tienne la route (en attendant que Gérard Pesson daigne enfin nous offrir son foutu concerto). En plus (ou naturellement, au choix) Il n'était pas vaniteux.
"Tout un monde lointain". Je mets la première partie du concert, si vous aimez, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

mardi 15 octobre 2013

Le Swing. Le Duke. Le Swing du Duke. Et le Pain béni.

Bon, j'ai parlé de Walt Disney dans le post précédent. C'est bien beau Disney, enfin, ça l'était, mais pour nous, les adultes aux grandes oreilles, aux grands yeux, aux grandes mains où sont le Cotton Club et la Revue Nègre, Les Nicolas Brother et Joséphine Baker ?
Je vous passe les chamailleries de gauche politiquement correctes qui tentèrent a posteriori d'esquinter Ellington à Harlem et Baker aux Folies Bergères alors que, chacun de leur coté,, chacun à leur manière,  ils chamboulaient des têtes qui s'emplissaient de Swing et de sexes de toutes les couleurs, d'Amour et de Musique.
Non, je ne vais pas ergoter, juste mettre deux petits films qui font du bien. Joséphine Baker agenouillant un public aux anges de ses deux seins vainqueurs (Cf Delacroix) et Ellington enfonçant le clou d'une vérité première à grand coup de génie sans comparaison possible.
Baker au Casino de Paris en 1931 : Voici le lien pour l'avoir. C'est muet.
http://youtu.be/86HqDSY9l9A
Ellington en 1943. Magistral.

Le Livre. La jungle. Le Livre de La Jungle.

On m'a dit l'autre jour que Walt Disney s'était attiré les foudres de certaines bonnes âmes concernant le supposé "racisme" de son film "Le livre de la jungle" car les singes y seraient la transposition des noirs américains.
Évidemment, tout le monde se souvient de la scène merveilleuse où le Roi Louis danse un swing du feu de Dieu en implorant Mowgli de lui donner le secret des Hommes : comment faire le feu ? En fait, tout part de là. Et tout s'arrête là. "Le livre de la jungle" est un film assez complexe. Il est tiré d'un grand livre de Rudyard Kipling, auteur remarquable et l'adaptation est plutôt réussie. Il va de soi que, ni Kipling, ni les studios Disney ne pouvaient faire des singes des personnages simples. Vous avez déjà vu des grands singes de près ? Ca questionne tout de suite. Oui, cette question là, cette question de la limite entre eux et nous, de ce qui nous fonde nous autres, hommes. Il n'est pas de réponses simples, sauf pour les cons. En tout cas, si vous demandez à des mômes qui ont vu "Le livre de la jungle" ce qu'ils pensent des singes, ils vous répondront qu'ils sont drôles, rigolos, malins, un peu trop, qu'ils dansent bien et écoutent une musique encore meilleure que leur danse. Voilà jusqu'où voient les mômes avant qu'on ne leur remplisse la tête de merdes soit-disant "adultes" qui "élargissent" leurs horizons.
Je vais donc mettre "La chanson du roi Louis" ("I want to be like you" en anglais), en hommage à Walt Disney, à sa bande d'animateurs de génie, à Rudyard Kipling, à Baloo (qui craque, comme de juste "Im gone, man, solid gone.") et à Louis Prima qui chante, et qui était blanc.

mardi 8 octobre 2013

Heartbreak Hotel.



Pim Poum Pam
   C'est le coeur
   C'est le coeur qui bat une bancale mesure
Qui pèse un peu sur la poitrine
Pam Pim Poum
Près de la pointe que je sens quand je souffle
    C'est le cœur qui avance
Sans bouger
C'est mon cœur triste qui fanfaronne
    Et résonne et Pam, et Poum, et Pim
Il saute un coup de systole
Oh, comme il rigole !
    Il voudrait une main forte
    Qui, Pam Poum Pim
Le presserait bien fort
Comme une orange sanguine
     C'est un bel effort pour une dernière idée
Mais c'est encore moi qu'il l'ai
J'entends Pim Pam, Poum
    mon cœur qui bat 
Et les petites douleurs viennent
Me font signe 
     De me taire et de laissez faire
     Pam Poum Pim
Moi, je ne voudrais plus rien
Pourtant c'est bien moi qui meurt
Mon petit coeur
    Si tu t'arrêtes 
    Pam, Poum, Pim
Je te laisserais faire
Je m'occupe d'autres
     Petites misères
Et je laisse suspendu à ta bonne volonté
    Poum Pim Pam
Le soin délicat de me tuer
La La La La

lundi 7 octobre 2013

Mon Royaume pour un riff ! (William Shake n' Spear)

Jools Holland est un des membres fondateurs du groupe Squeeze, fleuron de la Pop anglaise de la fin des Seventies et du début des Eighties.
A cette époque un déferlement de Popeux grand-bretons envahissait les ondes et les Hit-Parades mondiaux. Leur points communs ? Au moins deux : une classe naturelle de song-writer très haut de gamme, et un culot insensé qui ne laissait pas la moindre part au doute et toute sa place à l'inventivité. Le Monde allait voir ce qu'il allait voir. Effectivement nous vîmes, nous entendîmes, et nous nous rendîmes à ces César et Brutus de la suite d'accord qui change tout.
Alors il y avait, entre autre,

Jools Holland, donc, au sein de Squeeze. Dans ce clip-là, on ne peut pas le louper. Il est au piano.

Elvis Costello : Lipstick Vogue Nick Lowe : So it goes Joe Jackson : Got the Time The Vapors : Turning japanese. Et pour la bonne bouche (celui-là personne ne se vante de l'aimer) Bram Tchaikovsky ! Girl of my dream. Il y en avait tant d'autres, Madness, Les Jam, XTC, The Undertones, les Cure etc, etc, etc.... Il fallait bien ça pour refaire un peu pencher la balance de ce coté-ci de l'Atlantique après la vague amerloque des Blondie, Talking Heads, Television, les Ramones, Mink de Ville etc, etc, etc...

British Soul I heard.

Un duo, non, un trio de pure British Soul. Amy Winehouse, Paul Weller et Jools Holland. Holland profite du passage des deux premiers et de la haute tenue de leur version du classique de Marvin Gaye pour se faire valoir et faire valoir la qualité de son Big Band. Effectivement, ça donne. Mais au fait qui c'est Jools Holland ? Lui qui remplace si bien ce con de Nagui au poste d'animateur d'émission de musique haut-de-gamme à la télé ? Réponse dans le prochain post.

Bang ! Bang ! T'es mort !

La chanson française de tournure classique recèle de bien belles choses, toutes époques confondues. En voici une signée Bécaud/Amade chantée par Jean-Claude Pascal. Dans la vidéo on voit des affiches des films dans lesquels Pascal a tourné. Ils sont tous oubliés maintenant. Pourtant, il y en a des bons (relativement).

Paroles magnifique de Louis Amade, Préfet de la République Française et Poète.

Octobre.

La nuit en Octobre certains souvenirs usent encore un peu plus. Il n'y a presque plus de corde sur laquelle tirer et le peu qui reste blesse les mains et le cœur. Même sur une Rumba triste les cuivres claquent comme un vent rageur.

Un bout de Musset.

Honte à toi qui la première
M'as appris la trahison,
Et d'horreur et de colère
M'as fait perdre la raison !
Honte à toi, femme à l'oeil sombre,
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l'ombre
Mon printemps et mes beaux jours !
C'est ta voix, c'est ton sourire,
C'est ton regard corrupteur,
Qui m'ont appris à maudire
Jusqu'au semblant du bonheur ;
C'est ta jeunesse et tes charmes
Qui m'ont fait désespérer,
Et si je doute des larmes,
C'est que je t'ai vu pleurer.
Honte à toi, j'étais encore
Aussi simple qu'un enfant ;
Comme une fleur à l'aurore,
Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.
Certes, ce coeur sans défense
Put sans peine être abusé ;
Mais lui laisser l'innocence
Était encor plus aisé.
Honte à toi ! tu fus la mère
De mes premières douleurs,
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs !
Elle coule, sois-en sûre,
Et rien ne la tarira ;
Elle sort d'une blessure
Qui jamais ne guérira ;
Mais dans cette source amère
Du moins je me laverai,
Et j'y laisserai, j'espère,
Ton souvenir abhorré !

It's the same old song !

C'est la même chanson...
Pure tradition française. Serge Gainsbourg - La noyée.

Tu t'en vas à la dérive
Sur la rivière du souvenir
Et moi, courant sur la rive,
Je te crie de revenir
Mais, lentement, tu t'éloignes
Et dans ma course éperdue,
Peu à peu, je te regagne
Un peu de terrain perdu.

De temps en temps, tu t'enfonces
Dans le liquide mouvant
Ou bien, frôlant quelques ronces,
Tu hésites et tu m'attends
En te cachant la figure
Dans ta robe retroussée,
De peur que ne te défigurent
Et la honte et les regrets.

Tu n'es plus qu'une pauvre épave,
Chienne crevée au fil de l'eau
Mais je reste ton esclave
Et plonge dans le ruisseau
Quand le souvenir s'arrête
Et l'océan de l'oubli,
Brisant nos cœurs et nos têtes,
A jamais, nous réunit


Pure tradition américaine. Neil Young - Down by river


Be on my side,
I'll be on your side,
baby
There is no reason
for you to hide
It's so hard for me
staying here all alone
When you could be
taking me for a ride.

Yeah, she could drag me
over the rainbow,
send me away
Down by the river
I shot my baby
Down by the river,
Dead, oh, shot her dead.

You take my hand,
I'll take your hand
Together we may get away
This much madness
is too much sorrow
It's impossible
to make it today.

Yeah, she could drag me
over the rainbow,
send me away
Down by the river
I shot my baby
Down by the river,
Dead, oh, shot her dead.

Be on my side,
I'll be on your side,
baby
There is no reason
for you to hide
It's so hard for me
staying here all alone
When you could be
taking me for a ride.

Yeah, she could drag me
over the rainbow,
send me away
Down by the river
I shot my baby
Down by the river,
Dead, oh, shot her dead.