jeudi 5 avril 2012

Pleurer doucement avec Claudio Arrau.

Ce n'est peut-être pas la meilleure interprétation de "Clair de Lune"de Debussy. Je ne sais pas. En tout cas, elle est unique. Claudio Arrau ne "sonne" comme personne d'autre. Sa maîtrise des contrastes, son approche anti-sentimentaliste font que tout le lyrisme en demi-teinte de ce chef-d’œuvre, l'intention exigeante d'un auteur qui ne fut jamais mièvre apparaissent plus clairement et finalement de manière plus sensible. Arrau ne nous berce pas, ne nous charme pas, il donne à entendre toutes les "couleurs" du morceau, toute sa composition vaste et menue, mélancolique et maîtrisée, sans nous emberlificoter dans du larmoyant, du pathétique de mauvais aloi. Les grand interprètes ne sacrifient pas à des tics ou à une manière, ils ont une vision et ne prennent jamais le public pour une bande de bœufs. Ils entr'ouvrent la porte. Rentre qui veut. Claudio Arrau était clair et précis Il n'était jamais aride. Tel est son "Clair de Lune". Une pensée pour lui. Un remerciement.

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