Il y a une campagne électorale en ce moment en France. Je ne le sais que trop. Comme tout un chacun et pourtant différemment. Pour certains les divagations verbeuses des candidats sonnent comme de la poésie. Ils hurlent entre eux, branlés, emportés par la houle grasse d'une mauvaise sentence qui éjacule à la lune. C'est l'habituel prurit des discours électoraux et l'habituel frisson de la foule jouissant aux claquements des coups de fouet de la langue de son maître.
Au delà des programmes, tous plus débiles les uns que les autres, je n'ai entendu qu'une seule parole qui m'ait semblée digne. Celle d'Eva Joly. Je la met sur ce blog pour cette seule et unique raison. A ce point de la compétition, c'est déjà pas mal.
"On ironise beaucoup sur ma campagne. On me reproche de dire la vérité. On dit que je ne sais pas mentir. Et alors, est-ce un si grand défaut ? Un problème si important ? Un crime si terrible ? Non, non et non. Le courage, quand les temps sont durs, c’est de chercher la vérité et de la dire.
Si je tiens bon, ce n’est pas par entêtement. Ce n’est pas l’orgueil qui me pousse. C’est la conscience des responsabilités qui me porte. Je suis la candidate de l’écologie. C’est-à-dire que je suis la candidate de l’urgence, la candidate des réalités du monde, la candidate de la responsabilité. Je parle bas. C’est mon style. Je fais peu de promesses. C’est ma fierté. Je parle d’efforts à faire. C’est ma vérité. Je parle de bouleversements à réaliser c’est ma responsabilité.
Je ne vous dis pas que demain, comme par magie, vos problèmes disparaîtront si vous votez pour moi. Je ne raconte pas de bobards. Je ne fais pas de théâtre. Je suis mon chemin avec détermination. La démagogie est et restera pour moi une langue étrangère."
Mais, une fois de plus, place au Poète.
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