lundi 2 avril 2012

Les clous et les douleurs.

J'aime toutes les musiques. A deux exceptions près : le Tango et la musique des Balkans. J'y retrouve le même lyrisme débraillé, soulard, gras du cheveu qui tente de faire accroire que s'écorcher la voix en beuglant des couillonnades sur de l'alcool de sixième zone est la plainte d'un homme. Les femmes ne s'y trompent pas, pour la plupart elles adorent ces deux sortes de râles mâles. Or, les femmes, en très large majorité, n'ont pas la moindre idée de ce que doit être le lyrisme, de toute l'implication et de toute la retenue qu'il demande dans le même temps pour être porté à son plus haut. Colette parle quelque part de la brutalité foncière des femmes et de la décence tout aussi foncière des hommes. Colette ayant pratiqué les deux sexes de très près, j'ai tendance à lui faire confiance plutôt qu'à, mettons, Roland Barthes. Quand les hommes se font brutaux pour séduire des femmes indécentes, ce qui arrive malheureusement assez souvent, des aberrations comme le Tango et les criailleries des Balkans ne tardent pas à pointer le bout de leurs nez salingues. Mais il se trouve encore des femmes, en minorité certes, mais quand même, pour apprécier le vrai lyrisme, celui d'un du Bellay ou d'un Blind Willie Johnson ( c'est la MEME chose ). Pas de vidéos donc, ou plutôt si, une. Celle d'un artiste qui fait en général pousser des cris d'effroi aux femmes brutales et non policées par la pratique assidue des hommes.  J'ai nommé Christophe Bevilacqua. Je l'ai entendu dire une fois à la radio qu'il avait conçu "Succès fou" pour "donner un coup de main aux petits mecs pour emballer". Ah, le brave homme ! Il a bien compris lui, que "les slows", comme on disait, sont une affaire d'homme. Le voici dans un bel exemple de lyrisme : "Parle-lui de moi", sommet d'évitement distingué et de joie plaintive. Voilà. Ah, deux choses encore : le batteur est le même que sur le titre de Rod Stewart , "Do ya think I'm sexy" : Carmine Appice. Comme quoi, il n'y a pas de hasard. Et aussi, Mesdames et Messieurs, mais surtout Mesdames, si vous pouviez arrêter de mettre Christophe et Jean-Louis Murat dans le même panier, ça éviterait à certains des énervements. Intempestifs, je le concède, mais somme toute bien légitimes.

Petit bonus. Si vous arrivez vivant(e) au bout de la chanson ( à ce point là, le lyrisme, ça use ), je vous conseille vivement de regarder les autres vidéos concoctées par des vidéastes-amateurs pour l'illustrer. Ca ne peut que vous rassurer sur votre santé mentale.

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