samedi 25 février 2012

L'artiste nous parle à l'oreille. Ne fermons pas les yeux.

Dans une édition récente du Monde.fr les derniers tableaux de Lucian Freud étaient qualifiés de "dérangeants". Pourquoi diable, alors qu'ils sont d'un classicisme immédiat et qu'ils iront tout naturellement orner les cimaises des musées du monde entier, à coté d'autres classiques de la peinture occidentale ? A cela, une seule réponse possible : tous les tableaux, répartis en écoles ou siècles dans les musées d'aujourd'hui, ont été, et restent, pour peu qu'on les regarde et qu'on les voit encore, "dérangeants", voire "dérangés", en dépit des tentatives de classements apaisants. Ce qui expliquerait que certaines personnes sortent d'un musée les larmes aux yeux ou le sourire aux lèvres, selon ce qu'ils ont vu et l'état de leur esprit au moment de "voir" et aussi que les œuvres soient quand même montrées. L''humanité ne peut pas se payer le luxe de faire l'économie de tels regards sur elle-même, d'ailleurs elle ne cesse de les payer à des prix fracassants voire indéfinissables, car absolument hors de toute possibilité d'estimation financière un tant soit peu rationnelle. Littéralement, elle n'a pas les moyens de se passer de ce moyen, elle le paye un prix fou et c'est normal. La magie multi-millénaires qui fait apparaître les Esprits et les Formes défie la Raison et donc, elle est bel et bien "dérangeante" et "dérangées".
Alors laissons Freud aller au Musée retrouver ses compagnons artistes-illusionnistes qui font jaillir de leurs mains quelque chose de plus vrai que la réalité elle-même. Voici quelques dérangements notables. Deux Velasquez, deux Titien, deux Freud.






                                                                                                

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