Ou alors, la nuit, il allait hardiment sur la lande, au bord de la côte, entre les genêts et les ajoncs. Et il parlait à l'un des piquets qui avaient été plantés là par le département pour éviter une dégradation du littoral. Il disait : " D'accord, c'est utile ce que tu fais. Avec tes amis et le grillage vous évitez aussi bien les indélicatesses que les chutes de touristes imprudents. Mais, tu vois, en bas, les voiliers courir au vent, déployant leur voiles et leur agilité. Ils sont de bois, comme toi. Et toi, tu n'aurais qu'à subir les intempéries sans jamais en tirer profit, alors que tu pourrais toi aussi naviguer, aller de vague en vague! Tu fais le bagnard, là, alors que la pluie battante, les embruns, le vent du large t'appellent juste en bas. " Et le piquet se penchait un peu en avant. C'en était fait de lui.
mercredi 29 février 2012
mardi 28 février 2012
Petit conte moral : Le corrupteur de piquets.
Quand on lui demandait ce qu'il faisait dans la vie, il répondait sans honte : "Je corromps des piquets.". Et c'était vrai. Il allait, la nuit, dans les jardins-potagers et il leurs disait : " Je vois bien que tu fais tout ton possible pour aider. On t'a dit : "Aide ce plan de tomate à filer droit", et tu le fais. Mais toi ? Tu ne vas rester planter là toute ta vie. Laisse toi aller un peu, lâche toi, que diable ! Personne ne t'en voudra, au fond. Il y en aura toujours des tomates et d'autres que toi pour leur monter la tête. Allez, penche-toi un peu sur mon épaule, ne soit pas entêté comme ça !" Et le piquet de se pencher. Il était cuit.
samedi 25 février 2012
L'artiste nous parle à l'oreille. Ne fermons pas les yeux.
Dans une édition récente du Monde.fr les derniers tableaux de Lucian Freud étaient qualifiés de "dérangeants". Pourquoi diable, alors qu'ils sont d'un classicisme immédiat et qu'ils iront tout naturellement orner les cimaises des musées du monde entier, à coté d'autres classiques de la peinture occidentale ? A cela, une seule réponse possible : tous les tableaux, répartis en écoles ou siècles dans les musées d'aujourd'hui, ont été, et restent, pour peu qu'on les regarde et qu'on les voit encore, "dérangeants", voire "dérangés", en dépit des tentatives de classements apaisants. Ce qui expliquerait que certaines personnes sortent d'un musée les larmes aux yeux ou le sourire aux lèvres, selon ce qu'ils ont vu et l'état de leur esprit au moment de "voir" et aussi que les œuvres soient quand même montrées. L''humanité ne peut pas se payer le luxe de faire l'économie de tels regards sur elle-même, d'ailleurs elle ne cesse de les payer à des prix fracassants voire indéfinissables, car absolument hors de toute possibilité d'estimation financière un tant soit peu rationnelle. Littéralement, elle n'a pas les moyens de se passer de ce moyen, elle le paye un prix fou et c'est normal. La magie multi-millénaires qui fait apparaître les Esprits et les Formes défie la Raison et donc, elle est bel et bien "dérangeante" et "dérangées".
Alors laissons Freud aller au Musée retrouver ses compagnons artistes-illusionnistes qui font jaillir de leurs mains quelque chose de plus vrai que la réalité elle-même. Voici quelques dérangements notables. Deux Velasquez, deux Titien, deux Freud.
Alors laissons Freud aller au Musée retrouver ses compagnons artistes-illusionnistes qui font jaillir de leurs mains quelque chose de plus vrai que la réalité elle-même. Voici quelques dérangements notables. Deux Velasquez, deux Titien, deux Freud.
L'artiste muet nous parle plus qu'un autre. Pourquoi ? Parce qu'on ne l'entend pas. On est bien obligé de faire des efforts !
"The Artist" ? Bof, une vague connerie sur la seule chose que les gens d'aujourd'hui savent sur le cinéma muet : ça a été une catastrophe pour certains acteurs quand on est passé au parlant. Voilà. C'est chiche. Évacué l'art sublime du film muet ; oublié l'art du film muet ET en noir et blanc, ces deux contraintes hyper-productives en inventions, en images stupéfiantes ; lessivées en couleur les gravures millimétrées du premier âge dignes de Dürer et de Callot.
Reste un objet kitsch, alors que tout le cinéma de l'époque évoquée était et reste la modernité même ; un jeu de référence, de passages obligés pour un metteur en scène besogneux et peu scrupuleux du travail de ses ainés ; des clins d'oeil en veux-tu en voilà qui tiennent éveiller le pauvre spectateur hébété par tant de "restrictions", tant et si bien que même les popcorns finissent par avoir un gout poivre et sel. Aie, aie, aie ! Vivement qu'ils remettent le son THX en marche ; pour un peu, on s'entendrait penser !!!
Voici un artiste, un vrai : Marcel l'herbier. Par deux fois. Je vous laisse juges, pour peu que vous surmontiez les obstacles que constituent la beauté au couteau de ces films et l'absence de Jean Dujardin. Ah oui, le premier, "l'Argent", est d'une actualité brûlante !
"La Banque Universelle" !
Enfin, pour un ami : un standard, un must. Un document/documentaire à tomber. La belle époque. Déjà du beau cinéma. Ca va durer 50 ans à plein régime. Après ? Ben, après..."The Artist"... ou bien "remasterisé 16/9".
Reste un objet kitsch, alors que tout le cinéma de l'époque évoquée était et reste la modernité même ; un jeu de référence, de passages obligés pour un metteur en scène besogneux et peu scrupuleux du travail de ses ainés ; des clins d'oeil en veux-tu en voilà qui tiennent éveiller le pauvre spectateur hébété par tant de "restrictions", tant et si bien que même les popcorns finissent par avoir un gout poivre et sel. Aie, aie, aie ! Vivement qu'ils remettent le son THX en marche ; pour un peu, on s'entendrait penser !!!
Voici un artiste, un vrai : Marcel l'herbier. Par deux fois. Je vous laisse juges, pour peu que vous surmontiez les obstacles que constituent la beauté au couteau de ces films et l'absence de Jean Dujardin. Ah oui, le premier, "l'Argent", est d'une actualité brûlante !
"La Banque Universelle" !
Enfin, pour un ami : un standard, un must. Un document/documentaire à tomber. La belle époque. Déjà du beau cinéma. Ca va durer 50 ans à plein régime. Après ? Ben, après..."The Artist"... ou bien "remasterisé 16/9".
dimanche 19 février 2012
Haikus
Trois haikus habillés pour l'hiver. Et hop.
Vent de brutes
Givre sur les carreaux
L'eau sèche - Par terre
Sortie de l'ombre
Vers l'hiver - Définitif
Plus d'enjambées
Écriture sereine
Ne dormir que le matin
Data protégées
Et puis ça. Pourquoi ? Le coté japonisant peut-être. C'est un trésor à peine caché sur "Sticky fingers". Une perle presque invisible parmi les gemmes qui pendent au cou des Cailloux qui roulent. Ils n'iront pas par là une autre fois. Alors il faut le savoir parce que ce n'est pas eux qui feront l'effort de nous montrer ce truc-là. De toute façon, c'est Mick taylor qui l'a composé. Jagger et Richards lui ont purement et simplement volé. ils faisaient ça souvent. Paroles splendides, cordes magnifiques, guitares puissantes, piano cristallin, production d'enfer. De quelle honte tu parles ? Ah oui ! Fuck it !
When the wind blows and the rain feels cold
With a head full of snow
With a head full of snow
In the window there's a face you know
Don't the nights pass slow
Don't the nights pass slow
The sound of strangers sending nothing to my mind
Just another mad mad day on the road
I am just living to be lying by your side
But Im just about a moonlight mile on down the road
Made a rag pile of my shiny clothes
Gonna warm my bones
Gonna warm my bones
I got silence on my radio
Let the air waves flow
Let the air waves flow
Oh Im sleeping under strange strange skies
Just another mad mad day on the road
My dreams is fading down the railway line
Im just about a moonlight mile down the road
Im hiding sister and Im dreaming
Im riding down your moonlight mile
Im hiding baby and Im dreaming
Im riding down your moonlight mile
Im riding down you moonlight mile
Let it go now, come on up babe
Yeah, let it go now
Yeah, flow now baby
Yeah move on now yeah
Yeah, Im coming home
Cause, Im just about a moonlight mile on down the road
Down the road, down the road
Vent de brutes
Givre sur les carreaux
L'eau sèche - Par terre
Sortie de l'ombre
Vers l'hiver - Définitif
Plus d'enjambées
Écriture sereine
Ne dormir que le matin
Data protégées
Et puis ça. Pourquoi ? Le coté japonisant peut-être. C'est un trésor à peine caché sur "Sticky fingers". Une perle presque invisible parmi les gemmes qui pendent au cou des Cailloux qui roulent. Ils n'iront pas par là une autre fois. Alors il faut le savoir parce que ce n'est pas eux qui feront l'effort de nous montrer ce truc-là. De toute façon, c'est Mick taylor qui l'a composé. Jagger et Richards lui ont purement et simplement volé. ils faisaient ça souvent. Paroles splendides, cordes magnifiques, guitares puissantes, piano cristallin, production d'enfer. De quelle honte tu parles ? Ah oui ! Fuck it !
When the wind blows and the rain feels cold
With a head full of snow
With a head full of snow
In the window there's a face you know
Don't the nights pass slow
Don't the nights pass slow
The sound of strangers sending nothing to my mind
Just another mad mad day on the road
I am just living to be lying by your side
But Im just about a moonlight mile on down the road
Made a rag pile of my shiny clothes
Gonna warm my bones
Gonna warm my bones
I got silence on my radio
Let the air waves flow
Let the air waves flow
Oh Im sleeping under strange strange skies
Just another mad mad day on the road
My dreams is fading down the railway line
Im just about a moonlight mile down the road
Im hiding sister and Im dreaming
Im riding down your moonlight mile
Im hiding baby and Im dreaming
Im riding down your moonlight mile
Im riding down you moonlight mile
Let it go now, come on up babe
Yeah, let it go now
Yeah, flow now baby
Yeah move on now yeah
Yeah, Im coming home
Cause, Im just about a moonlight mile on down the road
Down the road, down the road
vendredi 17 février 2012
Quelqu'un est mort
Sophie Desmarets est décédée. Sa mort semble moins bouleverser le bon peuple que celle de l’innommable brailleuse à traire qu'était Whitney Houston. C'est un peu triste pour la membre de l'équipe espiègle des "Grands Enfants", mais qui se souvient de cette émission télé. Passons. Un jour, je l'ai entendue dire un truc émouvant sur Bernard Blier dans un portrait qui était consacré à celui-ci. A un moment, il y était question de la "laideur" de Blier. Desmarets a simplement dit qu'elle ne comprenait pas cette remarque et qu'elle, quand il étaient jeunes tous les deux, elle le trouvait beau. C'était touchant de voir cette femme rendre hommage à la beauté de Blier ; car effectivement, par l'intelligence de son art, par sa palette vive de nuances variés, par son esprit alerte, il était indéniablement beau.
On cantonne souvent Blier à ses prestations calibrées dans les films dialogués par Audiard et à ses seconds rôles aux cotés de Gabin.Il ne faudrait pas oublier tous les rôles importants auxquels il a prêté son art consommé d'acteur tout terrain, incroyablement juste. Cela va des années 30 aux années 50 et plus, en gros d'"Hôtel du nord" aux "Anciens de Saint-Loup" Entre les deux, une multitudes d'apparitions à l'écran et parfois en premier rôle, comme dans "Manège", "L'école buissonnière" en passant par "Romance à trois". Je insisterais pas ici sur sa prestation au dessus de tout qualificatif dans "Quai des Orfèvres" ni sur celle de "Série Noir", par exemple, époustouflante. Lucchini disait que Blier était le meilleur acteur français, en tout cas un des plus grands. C'est d'accord, ô combien. Et il était beau. Une preuve ? La voici.
Un extrait de "L'Ecole buissonière" où il interprète le célèbre pédagogue Celestin Freinet à ses débuts. Rien de moins.
A part ça, il y a ce genre de petites choses dont on se demande qui d'autre que lui auraient pu les jouer. Énorme. Carlos Ghons plus vrai que nature.
On cantonne souvent Blier à ses prestations calibrées dans les films dialogués par Audiard et à ses seconds rôles aux cotés de Gabin.Il ne faudrait pas oublier tous les rôles importants auxquels il a prêté son art consommé d'acteur tout terrain, incroyablement juste. Cela va des années 30 aux années 50 et plus, en gros d'"Hôtel du nord" aux "Anciens de Saint-Loup" Entre les deux, une multitudes d'apparitions à l'écran et parfois en premier rôle, comme dans "Manège", "L'école buissonnière" en passant par "Romance à trois". Je insisterais pas ici sur sa prestation au dessus de tout qualificatif dans "Quai des Orfèvres" ni sur celle de "Série Noir", par exemple, époustouflante. Lucchini disait que Blier était le meilleur acteur français, en tout cas un des plus grands. C'est d'accord, ô combien. Et il était beau. Une preuve ? La voici.
Un extrait de "L'Ecole buissonière" où il interprète le célèbre pédagogue Celestin Freinet à ses débuts. Rien de moins.
A part ça, il y a ce genre de petites choses dont on se demande qui d'autre que lui auraient pu les jouer. Énorme. Carlos Ghons plus vrai que nature.
jeudi 16 février 2012
La consolante
Scott Walker est mon ami. Il devrait être le votre. C'est un merveilleux chanteur. Son chant est un baume. Ca dure quatre minutes ? Je n'en demande pas plus. Pas ce soir. Il pleut aujourd'hui. Pas ici ? Alors c'est moi qui pleure. " Bonjour, Mr Walker. Comment allez-vous ? Ca fuit chez vous aussi ? Alors, ça va."
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Scott Walker,
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jeudi 9 février 2012
Distant lovers
Marvin Gaye possède une des plus belles voix de tous les temps, toutes catégories confondues. Le voici dans une performance renversante de "Distant lovers", un de ses classiques, composé, arrangé et produit par lui. Ce n'est, au fond, qu'un banal playback de l'émission "Soultrain" mais il prend une tournure bouleversante grâce à l'intention émotionnelle qu'il y met et à son "jeu de scène" dont on dirait d'ailleurs qu'il n'en est pas un. Accrochez-vous les filles !. Marvin Gaye ne faisait pas les choses à moitié et j'ai vu la même chose en véritable live. En vidéo, je vous l'accorde, c'était au London Paladium et je n'y étais malheureusement pas ! Mais c'était à pleurer. D'ailleurs, je pleurais. Je pense qu'il a laissé un souvenir impérissable à nombre de ses spectatrices. Et à moi aussi, accessoirement.
Marvin Gaye, donc, "Distant lovers".
Marvin Gaye, donc, "Distant lovers".
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mercredi 8 février 2012
Chose sauvage
Un jeune ami me demandait l'autre jour à quoi ressemblait le groupe Van Halen avant "Jump", avant Sammy Haggar, avant le succès interplanétaire (franchement, les américains ne vivent pas sur la planète que nous ). Voici donc deux titres extraits de leur premier album, sorti en 78, en pleine période Post-punk/New Wave . A l'époque Eddie Van Halen inventait un style de guitare qui a fait flores depuis, caractérisé par une dextérité de virtuose, une utilisation outrancière du vibrato Floyd Rose et l'apparition du taping dans la musique populaire, le tout servi par un son saturé assez crade pour être pris en compte par les afficionados du rock dur et suffisamment propre pour passer sur les radios FM américaines. C'était neuf et assez excitant, en tout cas excessif. Et l’excès est une définition canonique du Rock dans son acception la plus pure..
Je pourrais dire de Van Halen que leur premier album est bon, que le second est supportable et qu'ensuite quelques morceaux surnagent du naufrage que fut pour Eddie Van Halen la découverte des synthés.
En bonus track : un morceau rap que j'ai beaucoup écouté à l'époque de sa sortie, basé sur un sample de Van Halen, issu de "Jamie's cryin'". Fort Heureusement Tone Loc ne s'est jamais pris au sérieux et il fait du bien dans un monde du Hip-Hop qui puise son inspiration à loisir dans le glauque, la violence, la pornographie.
Alors : Ain't talking about love" et Jamie's cryin'" justement, tirés du premier Van Halen. Puis Tone loc dans "Wild thing" une parodie de "Simply irressitible" de Robert Palmer, en ce qui concerne le clip, entre autres références. Vous aimez le DJ ? Moi aussi. Scratcher à la verticale, man, c'est la classe !
Je pourrais dire aussi que tout ça c'est de la merde. C'est vrai, c'est de la merde. Mais je ne le dirais pas car je suis un petit con et fondamentalement JE VOUS EMMERDE, tas d'abrutis !
Je pourrais dire de Van Halen que leur premier album est bon, que le second est supportable et qu'ensuite quelques morceaux surnagent du naufrage que fut pour Eddie Van Halen la découverte des synthés.
En bonus track : un morceau rap que j'ai beaucoup écouté à l'époque de sa sortie, basé sur un sample de Van Halen, issu de "Jamie's cryin'". Fort Heureusement Tone Loc ne s'est jamais pris au sérieux et il fait du bien dans un monde du Hip-Hop qui puise son inspiration à loisir dans le glauque, la violence, la pornographie.
Alors : Ain't talking about love" et Jamie's cryin'" justement, tirés du premier Van Halen. Puis Tone loc dans "Wild thing" une parodie de "Simply irressitible" de Robert Palmer, en ce qui concerne le clip, entre autres références. Vous aimez le DJ ? Moi aussi. Scratcher à la verticale, man, c'est la classe !
Je pourrais dire aussi que tout ça c'est de la merde. C'est vrai, c'est de la merde. Mais je ne le dirais pas car je suis un petit con et fondamentalement JE VOUS EMMERDE, tas d'abrutis !
samedi 4 février 2012
Dancing with David Bowie !
La première fois que j'ai entendu "God only knows" de Brian Wilson, c'était cette version, tout à fait correcte et même plus. Je dirais d'ailleurs que c'est un exploit que de sortir une version aussi bonne d'un morceau a priori inaccessible de qualité, et par voie de conséquence, inreprenable. Prends soin de toi, David, tu nous manque. L'album "Tonight" est BON, voilà tout, et tant pis pour "les puristes". Une preuve ? DES PREUVES, OUI ! Écoutez les deux extraits suivants, des morceaux originaux de Bowie ! Ça bastonne sérieusement et sec (Vu le casting....c'est assez normal, vous allez me dire. Encore fallait-il les choisir ! Guitares : Carlos Alomar ; Batterie : Omar Hakim) Et les chœurs, ah ! Ces chœurs ! Il a toujours aimé ça, Bowie
Dance, lonely boy, dance the pain away !
Une très bonne vidéo. Du faux plus vrai que nature. On a l'impression que les Black Keys (Dan Auerback et Patrick Carney) rendent à César ce qui est à César et, bizarrement qu' "American Idol " (la "Star Ac'" des States) fait de même. Étrange, non ?
vendredi 3 février 2012
OH ! MY HERO !
Je suis définitivement marqué par le cinéma américain classique. Mes héros viennent de ces films où ils sont magnifiés par la lumière, les focales et les effets des chef-ops, les costumes. A l'époque on savait filmer, dans tous les formats, dans tous les genres, en noir et blanc et en couleurs. Tout était bon ! Quand, par exemple, dans ces écrins faits sur mesure par des metteurs en scène enamourés de leurs Étoiles, un de ses héros sans peur et à l'impeccable assurance, harangue une foule a priori hostile, il apparait comme nimbé d'un halo surréel. C'est un rêve matérialisé sur l'écran, un modèle qui s'incarne à travers un acteur à la présence tout à la fois virile et évanescente. Regarder bien cette superstar tentant de rallier à sa cause une assemblée de minotiers réticents, tirant tous sur des bouts de cigares, en lançant des regards agressifs et des jurons. Le metteur en scène donne un effet saisissant à l'ensemble en profitant du réalisme de la fumée dégagée par les hommes en colère dans cette salle surchauffée. Notre héros va les retourner en 5 minutes chrono
MESDAMES ET MESSIEURS, une belle image tirée DE "RACING WITH THE DEVIL", introducing FRANKY HOLLAND
MESDAMES ET MESSIEURS, une belle image tirée DE "RACING WITH THE DEVIL", introducing FRANKY HOLLAND
jeudi 2 février 2012
Un génie, deux associés, un génie.
Il est impensable de reproduire le tour de force comique ci-dessous de nos jours. Le niveau culturel moyen des Français est tellement médiocre que pratiquement personne n'en saisirait toute la substantifique moelle. Déjà, appeler un parti politique canular "le Parti d'en Rire" est désormais incompréhensible . Qui connais l'expression "prendre le parti d'en rire" ? Et qui va "kiffer grave" le Bolero de Ravel au point de l'utiliser comme hymne officiel de ce(tte) parti(e) de rigolade ? Vous avez écouté les chansons de campagne des candidats de 2012 ? Et qui serait capable de le chanter, le Bolero ?
A cette époque lointaine, tout le monde a fait des efforts : les Gaullistes, les Communistes, L'école publique, les écoles privées, la radio, la télé ; et ça payait ! Les comiques étaient intelligents, brillants et leur humour n'en perdait pas pour autant en causticité, tout au contraire. Vous connaissez le sketch de Fernand Raynaud sur les paysans ? Il est ravageur. Et les Branquignoles ? Robert Dhéry et sa bande (de Funes en tête) inventaient alors un non-sens débridé à la française ; prolo et généreux (revoir "Allez France!"). Et Robert Lamoureux ? Coluche lui doit tout et il est moins bon ; vulgaire, grossier et démago.
Rire de tout ? Tourner tout en dérision ? On voit le résultat. Les blagues décomplexés qui fusent maintenant à tout va sur les homos, les beurs, les blacks, les noiches, les femmes (blondes) et le reste, voilà ce qu'on lui doit à ce connard. Tous égaux dans le mépris de l'autre. Et aussi, l'idée que la politique c'est de la merde ; que si on veut on peut, en remuant la merde des bons sentiments (et surtout en se passant de réfléchir) ; que le show-biz c'est mieux ; que ces gens-là ont du CŒUR, les enfoirés ! Mon œil oui ! Et "Intouchables", c'est fait pour rassurer qui sur son bon CŒUR, les chiens peut-être ? Tous les méprisants confortables de France et de Navarre, non ? Et avec Coluche, attention, on ne plaisante pas ! Un philosophe, cet homme, une conscience.
Ah, l'adorable petit camion qui lui a coupé la Harley et la chique ! Les routiers sont sympas, la preuve : il a fallu utilisé le 38 tonnes accidenté pour amener la connerie de Coluche à l'hosto, avec le pitoyable reste de sa carcasse. Pitoyable ! voilà bien ce que Coluche m'inspire comme qualificatif. Grâce à ce monsieur les bars-pmu résonnent des graves sentences des Pères, entre deux demis ; et les enfants désinhibés, eux, se pissent mutuellement dessus sur facebook, dans les cours de récrés, ou en direct sur NRJ. L'humiliation comme moteur. Coluche comme accélérateur, définitivement !
Bon, je me calme, je décompresse et je réécoute le Boléro de Ravel par Messieurs Dac et Blanche.
Ensuite, la poésie reprend le pouvoir avec cette chanson du même Ravel sur un poème de Ronsard. Le poète y parle de son âme et du Monde ("la commune"). Il se souhaite "Bonne nuit", avant de mourir. Il avait fini par prendre soin d'elle, après l'avoir trop éprouvée à l'Amour et à la Vie, à la Connerie aussi, peut-être (surement). " Amelette, Ronsardelette..." Quelle délicatesse ! Quel tendresse ! Et aussi un brin d'humour, au moment de s'allonger pour dormir à jamais. Ca reste, ça ne bouge pas, car ce n'est ni de la technologie, ni de l'idéologie. C'est de l'Art. Et l'Art, ça rigole pas. Surtout l'Art comique.
Vous avez vu, Dac est limite Hilare tout le temps...
Le texte : A son Âme
Amelette Ronsardelette,
Mignonnelette doucelette,
Treschere hostesse de mon corps,
Tu descens là bas foiblelette,
Pasle, maigrelette, seulette,
Dans le froid Royaume des mors :
Toutesfois simple, sans relors
De meurtre, poison, ou rancune,
Méprisant faveurs et tresors
Tant enviez par la commune.
Passant, j'ay dit, suy ta fortune
Ne trouble mon repos, je dors.
A cette époque lointaine, tout le monde a fait des efforts : les Gaullistes, les Communistes, L'école publique, les écoles privées, la radio, la télé ; et ça payait ! Les comiques étaient intelligents, brillants et leur humour n'en perdait pas pour autant en causticité, tout au contraire. Vous connaissez le sketch de Fernand Raynaud sur les paysans ? Il est ravageur. Et les Branquignoles ? Robert Dhéry et sa bande (de Funes en tête) inventaient alors un non-sens débridé à la française ; prolo et généreux (revoir "Allez France!"). Et Robert Lamoureux ? Coluche lui doit tout et il est moins bon ; vulgaire, grossier et démago.
Rire de tout ? Tourner tout en dérision ? On voit le résultat. Les blagues décomplexés qui fusent maintenant à tout va sur les homos, les beurs, les blacks, les noiches, les femmes (blondes) et le reste, voilà ce qu'on lui doit à ce connard. Tous égaux dans le mépris de l'autre. Et aussi, l'idée que la politique c'est de la merde ; que si on veut on peut, en remuant la merde des bons sentiments (et surtout en se passant de réfléchir) ; que le show-biz c'est mieux ; que ces gens-là ont du CŒUR, les enfoirés ! Mon œil oui ! Et "Intouchables", c'est fait pour rassurer qui sur son bon CŒUR, les chiens peut-être ? Tous les méprisants confortables de France et de Navarre, non ? Et avec Coluche, attention, on ne plaisante pas ! Un philosophe, cet homme, une conscience.
Ah, l'adorable petit camion qui lui a coupé la Harley et la chique ! Les routiers sont sympas, la preuve : il a fallu utilisé le 38 tonnes accidenté pour amener la connerie de Coluche à l'hosto, avec le pitoyable reste de sa carcasse. Pitoyable ! voilà bien ce que Coluche m'inspire comme qualificatif. Grâce à ce monsieur les bars-pmu résonnent des graves sentences des Pères, entre deux demis ; et les enfants désinhibés, eux, se pissent mutuellement dessus sur facebook, dans les cours de récrés, ou en direct sur NRJ. L'humiliation comme moteur. Coluche comme accélérateur, définitivement !
Bon, je me calme, je décompresse et je réécoute le Boléro de Ravel par Messieurs Dac et Blanche.
Ensuite, la poésie reprend le pouvoir avec cette chanson du même Ravel sur un poème de Ronsard. Le poète y parle de son âme et du Monde ("la commune"). Il se souhaite "Bonne nuit", avant de mourir. Il avait fini par prendre soin d'elle, après l'avoir trop éprouvée à l'Amour et à la Vie, à la Connerie aussi, peut-être (surement). " Amelette, Ronsardelette..." Quelle délicatesse ! Quel tendresse ! Et aussi un brin d'humour, au moment de s'allonger pour dormir à jamais. Ca reste, ça ne bouge pas, car ce n'est ni de la technologie, ni de l'idéologie. C'est de l'Art. Et l'Art, ça rigole pas. Surtout l'Art comique.
Vous avez vu, Dac est limite Hilare tout le temps...
Le texte : A son Âme
Amelette Ronsardelette,
Mignonnelette doucelette,
Treschere hostesse de mon corps,
Tu descens là bas foiblelette,
Pasle, maigrelette, seulette,
Dans le froid Royaume des mors :
Toutesfois simple, sans relors
De meurtre, poison, ou rancune,
Méprisant faveurs et tresors
Tant enviez par la commune.
Passant, j'ay dit, suy ta fortune
Ne trouble mon repos, je dors.
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