mardi 31 décembre 2019

Welcome to the Roaring Twenties !

Il est deux heures du mat. La fête bat son plein, comme on dit. Le salon de tes parents est enfumé comme l'Australie en feu. Plus personne ne prend la peine d'aller cloper sur le balcon, il fait trop froid dehors mais tu remarques que la porte-fenêtre est quand même grande ouverte. Il fait une chaleur de boeuf là-dedans. T'as l'impression que Fred roule des pétards de Skunk depuis 21 heures et il a toujours le même sourire idiot sur le visage, assis dans son coin. Jean-Kevin vient d'entrer dans la chambre de ta petite soeur, avec ta petite soeur. Apparemment p'tit Bob trouvait la reproduction de " L'Angelus" de Millet de tes remps' pas cool et il entreprend de la transformer en monochrome avec le Ketchup. Ta copine t'a fait avaler un cachet rose et s'est volatilisée. Sam a ruiné le tapis afghan de ta grand-mère représentant des MIG 21 en flammes et s'obstine à dessiner une tête de mort dans son vomi. C'est plus le moment de barguigner, faut frapper vite et fort. Tu prends un vingtième shooter de tequila Camino Real et tu bouscules le black qui fout du Tupac à l'ordi (et d'abord, c'est qui ce black ?). Tu pries pour que la baraque ne s'écroule pas, tu branches la deuxième paire d'enceintes qui va booster les basses et t'envoies la playlist "Kamikaze". Tu fermes les yeux. Tu les rouvres. C'est parti.

mardi 24 décembre 2019

A la droite de Dieu.

Et enfin pour les douze coups de minuit on peut s'achever avec Bashung entonnant "Stille Nacht"entouré d'une chorale de jeunes gens d'extrème-droite bien propres sur eux. L'aberration a été rendue possible par Manoeuvre et Dionnet à la télé en des temps plus cléments. Qu'ils en soient remerciés.

Jesus Christ was born today ! (In case you don't know.)

Et puis voilà, c'est bien fait pour vous, fallait pas m'énerver.

Plastic Jesus was born today.

Il est presque minuit et mon chant de Noël ce soir sera "Plastic Jesus" par Paul Newman dans ce film étrange et fascinant qu'est "Luke la main froide".

Dans ce film on voit le grand Harry Dean Stanton chanter pendant que Newman parle à sa mère, jouée par Jo Van Fleet, venue le voir au pénitencier. La photographie du film est superbe aussi, presque pas de rouge, pas un gramme de vert. Pas d'Enfer, pas l'Espoir. Juste ici-bas. Dur de dur.
On retrouvera le tandem Newman-Rosenberg dans d'autres aventures, c'est promis.

Noël : Very bad trip.II

Noël... Croire à la magie de Noël ou y laisser sa peau. Survivre à cette avalanche de cadeaux inutiles, de boustifaille, de mauvais sentiments voire de haine ou s'étioler et crever d'espérance dans l'attente de la naissance de notre Sauveur. A moins que ça ne soit l'inverse.

As usual...


vendredi 20 décembre 2019

Tant que y'a des larmes, y'a de la Vie.

A mes yeux enamourés, Paul Weller n'a plus rien à prouver. Mais il continue à m'approvisionner en merveilleuse camelote.Voyez un peu. Non seulement il est du niveau de ses premières idoles que sont Steve Mariott et Pete Townsend mais il a la carrure de génies indiscutables qu'il adule aussi comme Terry Callier, Paul McCartney et Ray Davies. A cette altitude l'oxygène se raréfie et seuls des êtres très spéciaux trouvent une inspiration mystérieuse et sans équivalent quant à la beauté qui en résulte. Celle qui nous emmènent avec eux vers les sommets de l'émotion. Ce ne sont pas des surhommes, non; mais ils ont quelque chose de magique, des cases en plus qui les conduisent à l'expression fine et ciselée de ce que nous pouvons tous, de manière informe, ressentir. Ils nous aident à l'exprimer. Nous les aimons pour cela. Quoi de plus normal ? Alors, Weller ? Et Bien, catégorie heavy-weight : Champion du Monde !  Pour preuves ci-dessous, le classique "Wildwood" et une version nue à tomber à la renverse de "You do something to me" par le Maestro et la petite nouvelle, Céleste (tu m'étonnes !) Et maintenant Noël, tu prends ta pelle et ton seau et tu vas jouer ailleurs.
Paul Weller : "Wildwood"

Paul Weller et Céleste : "You do something to me"

KO à la dernière reprise.

Mes grand-parents étaient des gens simples, pris par une sorte de folie. La folie des grandeurs. Un ressentiment sourd qui a explosé chez leurs enfants et les a balayés. Une de mes grands-mères était couturière. Elles faisaient des robes sur-mesure pour des dames chics. Elle respectait tellement le pognon qu'elle en est devenue folle. C'est moi qui fait les reprises maintenant. Je ne suis pas loin du quinzième round. Je dédie ce poème à mes grand-parents ainsi que la reprise ci dessous. Les histoires, même du sud, même au soleil, ne sont jamais simples.




                                               Reprise

                                    Une main était tendue

                        Les doigts font passer l'aiguille
            dans le tissu
                        Dans le silence, rien que les tissus
            cousus
                        L'espace autour uni et dilaté
            splendide

                                    Une main trouve une main

                        La pièce carrée se fond
                        Petit à petit dans la grande trame
                        Quelques coups tirés secs
            sur l'aiguille
                        Vers le haut
                        L'attente et le travail récompensée
            dans cette
                                               Reprise

                                    Les mains se joignent et
                                    Les doigts se trouvent
                                    Se creusent d'envie
                       
                        Il reste à faire encore
                        La dos de la main passe
            sur le front
                        Un autre fil de couleur dans le chas
                        Toute une pièce encore
                        De tissu à coudre pour la

                                               Reprise

                        L'espace s'est remis lentement
            à sa place
                        Les doigts recommencèrent leur ouvrage

                                    Les mains tiennent ferme
                                    S'arrachent l'une à l'autre

                        Les tissus s'agrégèrent en silence
                        Les tissus cousus
                        Sous les doigts qui font les gestes voulus
                        En silence sans y penser







                                    Les mains se sont lâchées

                        Il y a des petits coups secs et précis
            vers le haut
                        Pour bien assurer la couture
                        Les doigts savent les tissus cousus
            dans le silence
                        L'aiguille à l'ouvrage dans le silence
            Et sans y penser
                        Quand les doigts cousent
                                    Une pensée va à l'amour
                       
                                    Une main était tendue

                                               Reprise
Mercury rev, Lucinda Williams : "Ode to Billie Joe"



dimanche 15 décembre 2019

Un peu d'Art pour nous. Presque pas. Ca suffit.

"Si l'art est, en son fond, moral, ce n'est pas en découvrant la voie d'une égalité ou liberté abstraites, mais bien en exaltant plutôt l'exception, que la règle seule rend possible,et, en quelque sorte -aussi choquante que soit cette idée- l'inégalité de chacun devant le destin, voire le salut. Mais me voici mordant sur le terrain de cette "Europe" moderne dont Rossellini sut, de quelques traits hardis, dessiner la tare essentielle : une tolérance plus tyrannique que l'intolérance même, puisqu'elle nous refuse jusqu'à la liberté du choix de nos motifs, une justice plus injuste que l'injustice, puisqu'elle rend à chacun que ce qui ne lui appartient pas. N'y a-t-il pas jusque dans la froideur, la mesquinerie des gestes de la politesse moderne, l'écho d'une déroute de l'esprit trop vite soucieux de se libérer de formes soufflées jusqu'ici par le contact familier de la nature, affinées par un long travail du temps ?"
Eric Rohmer : "Le goût de la beauté", extrait d'un article sur un film d'Isidore Isou.
Je ne peux pas mieux dire que ce bon rhéteur de Rohmer, sauf à ajouter que la politesse a disparu et que la nature va suivre. Quid de l'homme ? Nada ou presque.
Marie Rivière bouleversée et émouvante dans "Le rayon vert". La nature, son langage muet, peuvent angoisser quand on ne sait plus y prendre sa place, humble et unique, de serviteur et d'acteur.

Anna Karina : Roller-girl forever !

Anna Karina est décédée. Je l'aimais bien. Oh, par pour ce qu'elle a fait avec son pygmalion, Jean Luc Godard. Il est tellement insupportable Godard, tellement emphatique, fat, tellement crade au fond. Non, pour deux choses essentiellement, la comédie musicale "Anna" de 1967 et le petit court-métrage d'Agnes Varda "Les fiancés du pont McDonald", tout frais, tout jeune dans lequel même Godard, rendu au cinéma muet, est léger
Je mets deux ou trois extrait d'"Anna". La photographie est impeccable. On voit quelque chose de Paris juste avant 68, qui changera tout. Les chansons de Gainsbourg (arrangées par Michel Colombier) sont parfaites et Karina les chante avec conviction et allant, sans être pourtant chanteuse, d'où un charme fou, un décalage, accentué par son personnage de rêveuse à la beauté singulière. Il y a des sex-symbols, des vedettes, et puis des filles qu'on aurait pu aimées. Pour moi, elle était de celles-là.
En dessous, "Les fiancés du pont McDonald". Du burlesque vardien, espiègle et souriant, qui célèbre à sa manière les amours de Godard et Karina.
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samedi 14 décembre 2019

A mort Johnny ! le retour !

Je me disais ; " J'aurais au moins fait ça dans ma vie. Ouais, au moins ça : enterrer ce con de Johnny Hallyday", lui survivre après qu'il m'a cassé les oreilles et autres choses pendant 50 ans." J'étais heureux comme un gosse, une joie, que c'était, une renaissance, une nouvelle vie s'ouvrait devant moi. Et puis bingo ! un gugusse qui a le charisme d'une moule blette et dont on ne connaît même pas le nom parcours le PAF et le pays sous le nom accrocheur de "La voix de Johnny". Ce mec n'est rien, même pas un sosie, personne ne veut le voir mais tout le monde ferme les yeux et écoute les mains jointes. C'est : "La voix de Johnny". Le chant rauque de la France profonde en deuil de patron depuis de Gaulle, un appel du 18 juin au suicide collectif par larmoiement éhonté pendant que cette méchante Laetitia essaye de récupérer le maximum de ce pourquoi elle a sucé un zombie pendant 15 ans (je lui donne tous les droits, à cette féministe hardcore qui ne va pas tarder à emmarger chez #metoo). "La Voix de Johnny" va donc continuer à me tarauder, à perturber mes shakras, à me rendre fou. Et, comble de l'ironie, il paraît, on dit que, on s'avance jusqu'à prétendre que "La voix de Johnny" chante mieux que Johnny ! Plus fort, plus Rock, plus vivant !..C'est à se tirer une balle dans la bulle. Bon, suite au prochain numéro des aventures de Johnny et de sa voix : "Johnny contre Johnny, le divorce." Qui va gagner ? Ah, ça fout les jetons.
N'ayant toujours rien trouvé de bon chez cet abruti à vous faire entendre, je mets quelque chose où il est question de "Johnny, Johnny, Johnny...."
Prefab Sprout : "Goodbye Lucille n`3"

lundi 9 décembre 2019

J'aime sa musique, j'aime un pays.

- Oncle Rock ! Oncle Rock !
- Oui mes neveux, Roro, Fofo, Lolo
- C'est quoi le Rock français ?
- Argh, LA question !!!  THE question !!! Comment dire ? Le Rock français ....c'est....c'est idiot, c'est pas sérieux, même pas grave, c'est presque rien. Et pourtant.... C'est à coté de la plaque du tempo initial mais en même temps c'est là, en pleine face, c'est tellement grave, tellement sérieux, tellement beau. Ca fait tellement musique classique,"Boléro" de Ravel, c'est si proche de la chanson que c'est la même chose. On peut dire aussi que c'est intello, vulgaire, le meilleur, le pire, le pur, la pure came, bien raide. Les mecs c'est des missiles, des ovnis, des exilés, des perdus, des retrouvés de justesse, des fous. Le Rock français, c'est le cul de la France qui se regarde dans la glace et s'aime. C'est pour la nuit, pour les pédés, les fous, pour la drogue, le rêve, la merde...
- Ouais bon ben, ça va, tu délires Oncle Rock !
- C'est ce qui restera...
- ...Quand t'auras tout oublier ! Ben tiens, Allez, salut Oncle Rock, t"es bon pour la casse !
- Me laissez pas, vous êtes mes neveux, quand même. Le Rock français, c'est vous aussi.
- Nous on écoute de l'IDM et du Trap de Cleveland. Allez, on trace!
- Mais c'est ça les p'tits gars....une trace... les p'tits gars...pas bien fraîche....juste une ti'te trace....
par terre...dans le ciel...
Christophe - Daho : "Le petit gars "

Vince Taylor : "Brand new Cadillac"

Eddy Mitchell : "Be Bop a lula"
Patrick Juvet : "J'ai peur de la nuit"

Michel Sardou : "Les villes de solitude."

Indochine : "Dissidence politik"
Lavilliers- Ringer : "Idées noires"

Bijou (et Gainsbourg) : "Betty Jane Rose "

Dominique Dalcan : "Le danseur de java"

Lio : "L'autre joue".

Kent :"J'aime un pays"

dimanche 1 décembre 2019

Docteur, je me sens bien. Ca passera, vous inquiétez pas, on s'en occupe.

- Oncle Rock ! Oncle Rock !
- Oui, Rirette, Fifette et Loulette.
- C'est quoi le Rock ?
- Encore ! Vous y tenez ! Le Rock c'est pour vous, d'abord pour vous, les moins de vingt ans.
- Ah bon ?
- Oui, à la base c'est une musique faite par des jeunes gens pour exciter sexuellement des jeunes femmes à peine pubères, leur donner envie de baiser et les faire mouiller.
- Oh ! C'est tout ! C'est peu...
- C'est déjà pas mal. Si vous perdez ça de vue, ou si vous n'êtes pas d'accord avec ça, vous loupez l'essence de la chose, sa beauté, et vous pouvez toujours aller écouter du Classique, du Hard-Bop, du Kraut-rock, de l'abstract Hip-Hop, ou de l'IDM. De toute façon, dans tous les cas de figures, le principe moteur reste le même : baiser des filles (ou des mecs si vous êtes pédé). Le Rock n' Roll' c'est juste ça, mais à la télévision, le son très fort en plus. Une façon de baiser des millions de personnes en même temps, et plus des milliers comme Strauss, Bizet ou Wagner. Regardez bien ce qui suit. Y'a des jeunes femmes à la télé qui dansent. Les pourvoyeurs de camelote, en l'occurence, Dr Feelgood, sont en plein dans leur élément et ils envoient un Rock brûlant. Vu l'environnement, ça se comprend. C'est tout juste si ça sent pas d'ici !
- Mais toi, Oncle Rock t'es vieux, et tu en écoutes toujours du Rock n' Roll' ?
- C'est parce que j'ai décidé de mal vieillir. On vieillit tous mal, de toute manière. Moi, je vieillis mal comme ça.
- Ca fait mal ?
- C'est surtout dangereux. D'abord pour le coeur. Ensuite pour la tête. Et puis, y'a la loi, les flics sont pas fun.
- Pourquoi tu le fais alors ?
- Sinon, je m'emmerde. Allez, allez, prenez ces trente balles et achetez vous un truc pour le Black Friday !
- Super ! On va s'acheter des DVDs de boules super-crades !
- Ben tiens. Ecoutez donc du Rock, c'est pareil. En moins nocif.
Dr Feelgood : une sorte de concert de rêve. Y'a un max de pubs pendant la diffusion. Tu m'étonnes, c'est tellement ça ! Demmerdez-vous.

Le MC5, dans le même genre, plus rouleurs de mécaniques, peut-être, et encore, ça fait partie du truc.

En bonus track : la vengeance, un plat froid qui fait chaud au coeur

Je dédie cette chanson de revanche à tous ceux qui m'ont méprisé, sali, et chié dessus, mecs et nanas confondus. J'y arrive maintenant. Et vous, où en êtes-vous, tas de cons ? Si vous voulez voir vos noms écrits noir sur blanc, demandez-le moi, bande de charognes, ça sera avec plaisir. Bienvenus dans mon monde, fumiers ! Pas très élégant ? L'élégance n'a jamais été mon sujet. Cant't afford it. La Grâce, si. La Grâce, c'est pas cher.
Prince : "Do yourself a favor." "You play crazy ! You're not crazy ! I'm crazy !"
ùùù
Le mâle alpha
Mange les pissenlits par la racine
Et pendant ce temps-là
Moi, je me tape sa copine

Et un petit quatrain, un !