On a essayé de me tuer ce week-end. Sérieux. Je suis encore là mais ça fait drôle tout de même. Une femme a essayé de me faire la peau. C'est pas passé loin. Vivant finalement ? Presque. Survivant mettons. Alors dansons. Je mettrai les assassins de tout poil en prison après. La musique sera à l'aune de la violence que j'ai subie.
Voici le truc le plus "killer" que je connaisse à mettre en soirée. C'est de la merde ? Possible...C'est génial ? Possible aussi...Monte le son à fond et tu m'diras
Après ça tu vois pas quoi mettre sur ta platine ?
Attends, j'te montre.
T'es pas mort ? Moi non plus, tu vois bien. Un peu de rock ? OKKKKAAAAYYYY. Et essaye de ne pas jouir avant la fin du clip.
Hypothèse...et si Johnny y passait aussi....
Je me souviens d'une copine qui me disait : "le jour où Johnny va mourir tu vas voir les mémères balancées par les fenêtres. Ca va valser..." Jusqu''à présent on ne dénombre pas trop de cas de défenestration, enfin, j'en n'entends pas trop parler ; ça viendra. Mais Johnny c'était le chanteur résilient par excellence, non ? C'est pour ça que les gens l'aimaient., non ? On s'en fout A part les tous premiers trucs, c'était vraiment de la merde, tout simplement.
Y' peut tout se permettre ce con, ça passe. Et pourtant je n'aime pas Radiohead....
J'aime Alan Vega, par contre, et il a suffit à Christophe de quelques borborygmes de Vega en bout de course pour trousser un tube Dance au poil : "Tangerine". Je pense que Vega dit à peu près n'importe quoi. De toute façon il "chante" de manière incompréhensible.
Sur YouTube y'a rien de bien bandant. Allons-y pour ce live un peu anémique (le son que ça a sur le CD...).
Dans les années 90 Vega tissait sur mesure une toile cubiste de blues avec Ben Vaughn et Alex Chilton. Ca peut sembler prétentieux, c'est du nanan, du miel. For diabétiques only.
Charles Manson est mort. C'est plutôt une bonne nouvelle, ça. Il encombrait. En particulier le rock. J'espère qu'on en parlera moins. Malcom Young est mort aussi, de démence. Comment voulez-vous qu'il en fut autrement ? Je ne mettrai pas de titre d'AC/DC ici, c'est pas un blog pour ado. Grant Hart y est passé aussi il y a peu et ça n'a pas fait beaucoup de bruit, alors je vais mettre un morceau de Hart avec Hüsker Dü le groupe qu'il formait avec Bob Mould à la guitare (son ex-ami, (amant ?)) et Greg Norton à la basse. Lui était batteur, un excellent batteur, au style unique. Je vais mettre aussi un morceau tiré de son album solo "Intolerance", un des vingt meilleurs disques jamais sortis. On célèbre le premier anniversaire de la mort de Léonard Cohen. Il manque pas mal, le vieux. J'écoute ses disques. J'entretiens la flamme du souvenir. C'est comme ça que ça se passe maintenant. La Toussaint est compliquée. De plus en plus.
NB : Il y a aussi PNL, que j'ai découvert récemment et dont je ne sais que penser. C'est bien, PNL. C'est bien aussi de ne pas les écouter. J'vais pas les mettre. J'vais d'abord essayer d'entraver les paroles...
Tiré du sept titres "Metal Circus" : "Diane".
Tiens, les mêmes que l'autre jour, Pink et Vincent, et qui font des reprises. Les Stones, oui, c'est connu, mais aller chercher un titre de Sad Lovers and Giants, fallait le faire (d'ailleurs, il s'est fait aider).
De la musique ! Par pitié, de la musique ! Pour aller de l'avant, freiner, pleurer, frapper dans ses mains, danser, chanter. De la musique en guise de pain quotidien, à l'envie, aujourd'hui et demain, celle des temps passés, actuelle, plein les oreilles.
C'est ce que disait Claude François dans cette belle chanson de 1969. Attention, âmes sensibles s'abstenir, c'est du lourd !
Quant à Billy Corgan, pour l'instant, il a mis au rencart les grosses guitares, les arrangements compliqués, les machines à rythme et il se montre à nous presque à poil dans son costume magique de songwriter triste qui enchante cette tristesse. Il a grossi, il est toujours chauve, il a pris du coffre, de l'âge et il fait simple. Il reprend aussi "Wrecking Ball" de l'inénarrable et tellement sexy Miley Cirus et la sauce ne fige pas, petit miracle.
"La vie rongée d'un autodidacte". Et il dit vrai le bougre !
Miley Cirus est un monstre comme Harvey Weinstein, non, bien pire. Et elle arrive d'où ? De chez Disney.
Qui est mort cette semaine ? Plein de gens mais je n'en parlerai pas. Si je me laisse aller à la tristesse j'ai pas fini. J'écoute Dam Funk, il est en vie lui, et moi aussi. La Mort attendra bien le temps d'une vidéo, non ? - Non - Ah, et ben c'est ce qu'on va voir...
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Et voilà le travail !
Et maintenant, pour les grands et les petits, pour nos amis et nos ennemis (et il y en a beaucoup, foi de parano!), de la musique et de la bonne !
Bon, les deux vidéos sont complètement barrées mais foutrement actuelles. Il y a un gros plan d'Annie Clark à la deuxième minutes dix-septième secondes; à vous de voir.
Lui, je le découvre et il me bouleverse. Il chante quelque chose que je crois : l'amour est suffisant. Je dédicace pompeusement ce morceau à Danielle Darrieux. Et la femme que j'aime.... ??? Elle n'est pas loin.
La liste des morts tristes de personnes importantes pour moi est trop longue pour que je la dresse de manière exhaustive. Prenons le temps de rendre hommage à Danielle Darrieux, une des plus belles actrices de l'histoire du cinéma. Cette femme, c'est un miracle. Elle m'a toujours donné envie de la ravager du bout des pieds à la pointe des cheveux. Comment voulez-vous, avec de pareils animaux sauvages en liberté, ne pas se retrouver dans la peau de ce pauvre Harry Weinstein, victime de l'emprise de fer que les femmes ont sur nos désirs, sur nos érections, minables petites érections si nécessaires ? Voyez dans la première vidéo ci-dessous comme elle dégage un naturel d'impératrice inflexible des émois masculins. Dés qu'on la voit apparaître il ne s'agit plus que d'une chose, deux, pardon, l'embrasser et la baiser. Dans la joie, la fougue, la brutalité et la bonne humeur. Nous, les hommes, ne sommes rien, le cul de Darrieux est tout.
Et quand il s'agit d'amour vient notre misérable revanche. Elles sont réellement nôtres, on les tient à notre tour, celles qui nous martyrisent, nous violentent. Et c'est un miracle qui nous transporte loin, elles et nous, dans un état unique qui est tellement puissant qu'on ne sait plus vraiment qui est qui et qui fait quoi. Mais, il faut se rappeler l'ordre des choses : c'est nous qui bandons et ce sont elles qui nous font bander. Elles ont la première place, la prééminence, le pouvoir. Toujours. Le cinéma, fait par des hommes, ne tient que là-dessus. Iggy Pop appelle ça le "Pussy power".
Un extrait de "Madame de" du très (trop ?) brillant Ophüls ou la naissance d'un amour, d'une prison qui libère. Darrieux est adorable et torride, invincible prête à rompre, irrésistible à tomber à genoux. Une femme. Nous ne sommes que des pantins, d'accord avec Pierre Louÿs
Je pense aussi au gros Antoine "Fats" Domino qui est mort lui aussi. C'était le plus chaloupant des rockers, bonne pâte, gentil, swing. Ces trucs sont inimitables, ses gimmicks imparables. Ca balançait sévère à la Nouvelle Orléans, bastion imprenable du cœur au noir de l'Amérique. Et, comme de juste, il chante la honte d'être l'esclave d'une femme intraitable.
De bien mauvaises nouvelles tombent comme des grenouilles sur l'Egypte. Aprés Walter Becker c'est Grant Hart qui y est passé. On ne peux imaginer deux talents musicaux plus différents, voire opposés, n'empêche, ils étaient des maîtres chacun à leur manière.
Grant Hart avec son groupe Nova Mob dans les années 90.
Walter Becker avec son pote Fagen dans Steely Dan. Un de leurs morceaux que je préfère : "FM". C'est juteux de feeling.
Grant Hart avec Husker Du et donc Bob Mould, dans une de leurs plus belles chansons, issue de l'avant-dernier album du groupe. "Je ne veux pas savoir si tu es seul". Celle-là, il l'a toujours aimé
Tom Petty est mort. C'est con, il vieillissait plutôt bien. Il a fait une crise cardiaque et son groupe s'appelait les "Heartbreakers"... George Lang n'en a pas parlé dans les Nocturnes cette semaine, ce qui prouve que RTL passe des émissions pré-enregistrées. Qu'est-ce que tu fous Georges ? J'espère que tu vas bien. Je mets quatre chansons de l'immense songwriter qu'était Petty, qui n'a rien à envier à Springsteen ou Randy Newman et qui avait toute l'amitié et le respect de Dylan (ils ont travaillé ensemble au sein des Travelling Wilburys).
On dirait que je suis parti en vacances et que j'ai survécu. La Grèce. On dirait que j'ai vu "The Last Waltz" de Scorsese sur le Band, avec Bob Dylan, que c'est bien et pas bien à la fois. On dirait que je suis content que Dylan soit encore en vie. On dirait que je sens le vent de l'idiotie me frôler l'occiput, comme Charles Baudelaire. On dirait que Tom Petty est mort. Et Jean Rochefort. On dirait que c'est douloureux. On dirait que les frères Maël viennent de sortir un album somptueux. On dirait que c'est encore plus douloureux. Qu'ils n'ont pas la tête à rire. Enfin, plus. On dirait que je me souviens les avoir vus tout gosse dans le film "Rollercoaster", un navet des seventies qui enterre n'importe quel film américain actuel. On dirait que j'en ai marre et que je sens que je lasse les gens autour de moi. Encore une fois. On dirait que je ne vois pas d'autre chose à faire que de continuer ce blog étrange... On dirait "Stop". On dirait "Encore". En même temps, ou presque. On dirait que je m'apprête à partir. Ou à repartir... On dirait que je ne sais pas si c'est le début ou la fin. On dirait que je suis paumé. Et puis on se tairait parce que ça vaut peut-être pas le coup d'insister.
Même sur le tard on s'étonne. Heureusement, sinon ça serait vite torché, une question d'années qui passeraient comme des minutes. Jadis, je tombais sur "Heart of stone" des Rolling Stones et je m'étonnais, vite conquis. Là j'écoute l'album "Ordre et progrès" d'Orval Carlos Sibélius et le single "Coeur de verre" et je tombe des nues, bouleversé et conquis. Sur cette album il y a un contraste très fort entre des textes chantés en français qui charrient un épais désespoir et une musique pop-rock, qui n'a rien à envier au meilleurs anglo-saxons, qui a une énergie et une agressivité propre à son genre. Ce contraste est encore relevé par les mélodies aériennes du chant du bonhomme, ce qui finit de déboussoler et laisse, après plusieurs écoutes, sur le flanc, heureux et chamboulé. Je n'avais rien entendu de tel depuis Ariel Pink ou Deerhoof. C'est d'une grande beauté et d'une intelligence rare. De la vraie désespérance, du vrai rock, une vraie émotion, le tout empreint de post-modernité ( c'est à dire que "frais" et "pourri", c'est presque la même chose) sans chiqué, un truc d'époque, complètement actuel et qui restera. Entre les Stones et Orval Carlos Sibélius, une trajectoire de vie, un essai non-transformée, une tentative, la mienne, qui laisse le coeur fragile comme de verre. Pourquoi non ? Et un étonnement constant. Les Stones à leur meilleur : "Heart of stone". Orval Carlos Sibelius à son meilleur : "Coeur de verre".
Marrant. J'ai mis un peu de temps a m'en rendre compte mais Mark Ronson, producteur de variétés angliches plutôt bon, a fait un sacré boulot sur le dernier Queens of the Stone Age. Il a enlevé toute la graisse qui enveloppait chaleureusement leurs bons albums et les compositions de Josh Homme s'en trouve allégées, comme épurées d'une gangue qui devenait fatigante à supporter. Plus Pop ? Pas vraiment, plus aérées je dirais, ça reste Rock. On peut entendre sans se lasser les chansons du groupe enfin redevenues "basiques" alors qu'ils avaient fait un effort surhumain pour sonner comme un 35 tonnes, ce qui était une bonne idée mais aussi une impasse. Je vous conseille l'écoute du très bon live qui suit, les gars ont gagné en tranchant, en spontanéité, ils sonnent comme jamais. J'avais vu Them Crooked Vulture en concert au Zénith de Paris et c'était plus possible une telle lourdeur, un tel surpoids (bon, c'était avec ce con de bassiste de Led Zep, groupe haïssable, il est vrai). Je suis sûr aussi que Josh Homme y va moins fort sur les drogues et les adjuvants, ce qui fait qu'il est pointu, le bougre. Mais qu'est devenu "le gras" des Queens ? Et bien, il se balade dans les égouts de Londres et est surnommé "Fatberg". Il est immonde et finira, paraît-il, au musée. Beurk ! (Quoi ? le Musée ?) A part ça, je pense souvent à Donald Fagen, la moitié survivante de Steely Dan. Il est triste, c'est certain. Fera t-il un autre album ? Pour exorciser sa peine, c'est ce qu'il a de mieux à faire. C'est un créateur, il le fera. Il y a un live intitulé 'Live in America", un live "officiel", qui permet de se rendre compte de la qualité musicale incroyable des chansons composées par le duo Becker/Fagen. Allez-y jeter une oreille de ma part.
Comme je l'avais dit dans un post précédent, les idoles toujours plus nombreuses et plus imprimées dans l'esprit des gens depuis la grande époque des médias de masse triomphants décanillent maintenant dans l'au-delà à vitesse grand V. Ce n'est pas surprenant mais ça tombe dru et c'est parfois triste. La disparition de Jerry Lewis ne m'a pas fait plaisir. Il m'a tellement fait rire celui-là. J'aimais le fait qu'il soit encore en vie, ça me rassurait. Au moins Jerry Lewis était de ce monde, cette pensée me rassérénait.
Et puis, Walter Becker est mort il y a peu. Il était le guitariste et co-fondateur de Steely Dan qui reste un de mes groupes préférés, de ceux qui produisent une musique "populaire" qui s'élève à la hauteur de la musique dite "savante". Donald Fagen, son comparse de toujours, doit être dévasté. Moi, ça ne me plaît pas non plus. C'est pareil que pour Lewis, je me disais que quelque part en Californie ou ailleurs ces deux-là fourbissaient un coup de Jarnac du rock, encore un album impeccablement bon, dans la haute lignée des autres, tous excellents depuis le début. Voilà c'est fini. Reste la cire, les CD, les MP3, que sais-je encore ? pour rendre les sons magnifiques des guitares de Becker, de sa basse. Bah, c'est même pas la peine, au fond. Vous savez pourquoi ? Les parties guitare du morceau que je vais mettre ci-dessous, je les ai tellement en tête que je n'ai même pas à l'écouter pour les entendre. Allez, in memoriam. https://g.co/kgs/8nTs1M
L'Angleterre est perdue. OK, c'est pas moi qui le dis c'est Sir Mick Jagger avec son sens de l'observation habituel, toujours aussi "sharp" (pointu, disait l'autre King Cantona de mes deux). "Pull yourself together man..." et siffle "God save the queen", y'a plus que ça à faire pendant que l'H.M.S. "Great Britain" coule à pic sous des monceaux de migrants et de livres sterling. T'as le choix entre Ariana Grande et l'Etat Islamique. Moi, je choisis les kids parce qu'ils peuvent changer et se mettre à écouter Dylan ou Beethoven. Les autres, c'est la mort.
Et la France ? Perdue aussi, entre les fachos, les hipsters et les immigrés de la huitième génération qui sont toujours pas plus français que leur ancêtres gabiers qui se battaient pendant les deux guerres mondiales pour une cause somme toute plutôt intéressante. C'était la leur aussi mais personne n'a voulu l'admettre depuis.
Perdue pour perdue, je mise gros sur le chaos à venir. Le futur, c'est le passé en pire, c'est comme ça.
Je vais te dire un truc. Tu vas mourir. Tu le savais ? Ouais, t'y as jamais vraiment réfléchi... Et bien imprègne-toi de cette idée et maintenant retourne vivre. Je te conseille de t'accrocher à quelque chose (même au Rock) parce que ça va secouer dans tous les sens, et toi, tu seras pas le dernier à t'agiter et à touiller la bouillabaisse en espérant tirer les marrons du feu... En vain ? J'ai pas dit ça. Pour mourir il faut d'abord être en vie. Mais tu vas mourir.
J'ai découvert il y a peu ce compositeur interprète grâce à ma bibliothécaire préférée, la délicieuse Lucie. Il n'est pas auteur car il met en musique des poèmes plutôt très connus et plutôt très beaux; du Rimbaud, du Genet, du Baudelaire, et là, du Gaston Miron, poète québécois de la seconde moitié du vingtième siècle qui a livré en son temps cette sublime "Marche à l'amour" qui est à la fois un grand poème lyrique et un adieu au Lyrisme. Le mec (ou son groupe) s'appelle Babx et je met le texte en-dessous même s'il le dit parfaitement bien (il en manque un bout). Pendant ce temps-là Phoenix triomphe dans les festivals d'été avec un dernier album pourtant moyen. Bof, c'est bien Phoenix aussi dans son genre.
Tu as les yeux pers des champs de rosée Tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière La douceur du fond des brises au mois de mai Dans les accompagnements de ma vie en friche Avec cette chamleur d'oiseau à ton corps craintif Moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches Moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir La tête en bas comme un bison dans son destin La blancheur des nénuphars s'élève jusqu'à ton cou Pour la conjuration de mes manitous maléfiques Moi qui ai des yeux où ciel et mer s'influencent Pour la réverbération de ta mort lointaine Avec cette tache errante de chevreuil que tu as Tu viendras toute ensoleillée d'existence La bouche envahie par la fraicheur des herbes Le corps muri par des jardins oubliés Où tes seins sont devenus des envoûtements Tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras Où tu changes comme les saisons Je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine A bouts de misère et à bout de démesures Je veux te faire aimer la vie notre vie t'aimer fou de racines à feuilles et grave De jour en jour à travers nuits et gués De moellons nos vertus silencieuses Je finirai bien par te rencontrer quelque part Bon dieu! Et contre tout ce qui me rend absent et douloureux Par le mince regard qui me reste au fond du froid J'affirme ô mon amour que tu existes Je corrige notre vie Nous n'irons plus mourir de langueur A des milles de distance dans nos rêves bourrasques Des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres Les épaules baignées de vols de mouette Non J'irai te chercher nous vivrons sur la terre La détresse n'est pas incurable qui fait de moi Une épave de dérision, un ballon d'indécence Un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions profondes Frappe l'air et le feu de mes soifs Coule-moi dans tes mains de ciel de soie La tête la première pour ne plus revenir Si ce n'est pour remonter debout à ton flanc Nouveau venu de l'amour du monde Constelle-moi de ton corps de voie lactée Même si j'ai fait de ma vie dans un plongeon Une sorte de marais, une espèce de rage noire Si je fus cabotin, concasseur de désespoir J'ai quand même idée farouche De t'aimer pour ta pureté De t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue Dans les giboulées d'étoiles de mon ciel L'éclair s'épanouit dans ma chair Je passe les poings durs au vent J'ai un coeur de mille-chevaux vapeur J'ai un coeur comme la flamme d'une chandelle Toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas La nuit de saule dans tes cheveux Un visage enneigé de hasards et de fruits Un regard entretenu de sources cachées Et mille chants d'insectes dans tes veines Et mille pluies de pétales dans tes caresses Tu es mon amour Ma clameur mon bramement Tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers Ma danse carrée des quatre coins d'horizon Le roet des échevaux de mon espoir Tu es ma réconciliation batailleuse Mon murmure de jours àmes cils d'abeille Mon eau bleue de fenêtre Dans les hauts vols de building Mon amour Des fontaines de haies de ronds-points de fleurs Tu es ma chance et mon encerclement A cause de toi Mon courage est un sapin toujours vert Et j'ai du chiendent d'achigan plein l'âme Tu es belle de tout l'avenir épargné D'une frêle beauté soleilleuse contre l'ombre Ouvre-moi tes bras que j'entre au port Et mon corps d'amoureux viendra rouler Sur les talus du mont Royal Original quand tu brames original Coule-moi dans ta plainte osseuse Fais-moi passer tout cabré tout empanaché Dans ton appel et ta détermination Montréal est grand comme un désordre universel Tu es assise quelque part avec l'ombre et ton coeur Ton regard vient luire sur le sommeil des colombes Fille dont le visage est ma route aux réverbère Quand je plonge dans les nuits de source Si jamais je te rencontre fille Après les femmes de la soif glacée Je pleurerai te consolerai De tes jours sans pluies et sans quenouilles Des circonstances de l'amour dénoué J'allumerai chez toi les phares de la douceur Nous nous reposerons dans la lumière De toutes les mers en fleurs de manne Puis je jetterai dans ton corps le vent de mon sang Tu seras heureuse fille heureuse D'être la femme que tu es dans mes bras Le monde entier sera changé en toi et moi La marche à l'amour s'ébruite en un voilier De pas voletant par les lacs de portage Mes absolus poings Ah violence de délices et d'aval J'aime Que j'aime Que tu t'avances Ma ravie Frileuse aux pieds nus sur les frimas de l'aube Par ce temps profus d'épilobes en beauté Sur ces grèves où l'été Pleuvent en longues flammèches les cris des pluviers Harmonica du monde lorsque tu passes et cèdes Ton corps tiède de pruche à mes bras pagayeurs Lorsque nous gisons fleurant la lumière incendiée Et qu'en tangage de moisson ourlée de brises Je me déploie sur ta fraîche chaleur de cigale Je roule en toi Tous les saguenays d'eau noire de ma vie Je fais naître en toi Les frénésies de frayères au fond du coeur d'outaouais Puis le cri de l'engoulevent vient s'abattre dans ta gorge Terre meuble de l'amour ton corps Se soulève en tiges pêle-mêle Je suis au centre du monde tel qu'il gronde en moi Avec la rumeur de mon âme dans tous les coins Je vais jusqu'au bout des comètes de mon sang Haletant Harcelé de néant Et dynamité De petites apocalypses Les deux mains dans les furies dans les féeries Ô mains ô poings Comme des cogneurs de folles tendresses Mais que tu m'aimes et si tu m'aimes S'exhalera le froid natal de mes poumons Le sang tournera Ô grand cirque Je sais que tout mon amour Sera retourné comme un jardin détruit Qu'importe je serai toujours si je suis seul Cet homme de lisière à bramer ton nom Eperdument malheureux parmi les pluies de trèfles Mon amour ô ma plainte De merle-chat dans la nuit buissonneuse Ô fou feu froid de la neige Beau sexe léger ô ma neige Mon amour d'éclairs lapidée Morte Dans le froid des plus lointaines flammes Puis les années m'emportent sens dessus- dessous Je m'en vais en délabre au bout de mon rouleau Des voix murmurent les récits de ton domaine A part moi je me parle Que vais-je devenir dans ma force fracassée Ma force noire du bout de mes montagnes Pour te voir à jamais je déporte mon regard Je me tiens aux écoutes des sirènes Dans la longue nuit effilée du clocher de Saint-Jacques Et parmi ces bouts de temps qui halètent Me voici de nouveau campé dans ta légende Tes grands yeux qui voient beaucoup de cortèges Les chevaux de bois de tes rires Tes yeux de paille et d'or Seront toujours au fond de mon coeur Et lis traverseront les siècles Je marche à toi, je titube à toi, je meurs e toi Lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme Je marche à toi, je titube à toi, je bois A la gourde vide du sans de la vie A ces pas semés dans les rues sans nord ni sud A ces taloches de vent sans queue et sans tête Je n'ai plus de visage pour l'amour Je n'ai plus de visage pour rien de rien Parfois je m'assois par pitié de moi J'ouvre mes bras à la croix des sommeils Mon corps est un dernier réseau de tics amoureux Avec mes doigts à la ficelle des souvenirs perdus Je n'attends pas à demain je t'attends Je n'attends pas la fin du monde je t'attends Dégagé de la fausse auréole de ma vie.
J'écoute Gainsbourg toute la journée, je glandouille, je marine tranquillement et le soir arrivé, j'apprends le décès de Jeanne Moreau. Bing ! Les liens entre Gainsbourg et Moreau sont légions, il lui avait même promis un album mais, finalement, il ne l'a jamais faite chanter. Je ne mettrais pas un truc de l'un pour l'autre mais je dirais l'importance qu'ils ont eu dans ma vie. Gainsbourg a défini en partie mon esthétique et m'a procuré des émotions musicales et littéraires sans pareil mais c'est encore plus "grave" pour Moreau. Elle fait partie des quelques actrices françaises qui ont construit mon image mentale, fantasmatique, réelle, de la femme. C'est immense. Jeanne Moreau, elle est dans ma tête à jamais, comme B.B., Romy Schneider, Jane Birkin, Isabelle Huppert, Miou- Miou, Danielle Darrieux, plus quelques actrices américaines et italiennes. C'est tordu, Jeanne Moreau a eu sa part dans mes plaisirs, dans mes amours. Ca paraît un peu dingue mais je suis un enfant de la télé au moins autant que de mes parents. Il y a un film que j'adore c'est "Viva Maria", entre Barbot en tendron érotomane, Moreau passionaria, sur une partition enlevée de Jean Claude Carrière dirigée avec vivacité par un Louis Malle en forme, c'est du cinéma bohème de 1920 dans les années soixante-dix et finalement Moreau, pour moi, elle vient de là, de Paul Morand, de Fargue et Brassaï, du Montparno libre des années vingt et trente mais pour le grand public. Ca a mis trente ans à arriver et elle l'a incarnée comme personne cette liberté...Et puis, je ne peux pas rêver d'une meilleure interprète pour le chef-d'oeuvre de Mirbeau "Journal d'une femme de chambre", mis en scène par ce diable de Bunuel. Alors je vais juste mettre une photo et c'est tout, une image, une magie, pas "la" photo, une parmi tant d'autres. Pour Jeanne Moreau, une photo d'elle en blonde platine avec Claude Mann sous la caméra caressante de Jacques Demy dans "Baie des Anges". Le jeu, la liberté, l'amour, la mort.
Impossible de parler du Rock n' Roll sans parler de folie. Avec le Rock comme expression nous voilà aux confins de la volonté de toute-puissance et de son mirage infantile, de l'auto-sanctification par la destruction subite et jouissive de soi. Le "moi" est autant l'ennemi que ce qui est Grâcié, ce qui compte c'est d'en exploser les limites, et celles du réel dans une fusion régressive.
L'autre jour, j'entendais Henri Dutilleux parler à la radio du Rock comme d'un "phénomène de société" plutôt que comme d'une musique. Il n'a pas tort Riton et le Rock combine plusieurs facteurs sociaux et psychologiques de notre époque autant qu'il en est la quintessence inégalable. Le Rock est en partie le spectacle que la jeunesse conçue comme seul âge vivable de la vie se donne à elle-même dans un culte sacrificiel dont les plus malins tirent fortune et bien-être sans toucher à la camelote qu'ils vendent. C'est aussi parfois une célébration réelle de cette jeunesse, sincère et joyeuse. C'est un suicide que s'inflige, génération après génération, les jeunes qui deviennent vieux de la civilisation occidentale maintenant canonique au niveau mondial. En cela il est moderne et actuel, réactualisé plutôt, sans fin, jusqu'au soubresaut final de bidoche cramée au soleil d'une plage nucléarisée à mort. Le Rock, c'est l'orgasme final répété à l'infini tant que le corps et le coeur peuvent le supporter. les muscles bandés qu'on exhibe dans un abandon et une rage qui trouve à s'exprimer, finalement, puissance impuissante à autre chose qu'à se nier, sublimée en crânerie d'Empire Romain et de Chevalerie héroïque.
Je suis peu de chose mais je me sens un peu plus quand j'écoute ce qui suit. J'y gagne du plaisir, j'y perd la vie, j'en jouis terriblement. Dans le capharnaüm titanesque d'un monde qui finit et hurle, je joue ma partition psychotique contre un peu de monnaie et la promesse que je ne dérangerai pas vraiment un ordre si bien établi. Le revers de la jeunesse éternelle est de mourir à petit feu sans connaître la maturité. Je suis d'accord avec ça, je m'en fais sauté la gueule tous les jours et tout est fait pour que je reste un mineur jusqu'à ma mort. Le Rock c'est bien fait et ce n'est rien d'autre qu'une fierté mal placée qui se fait sous elle dans une explosion éhontée d'exhibitionnisme, et ça, quand la seule issue est, de toute façon, l'ennui, la décrépitude et la mort lente, ça peut être beau. C'est une question d'humeur, selon la médecine grecque s'entend, rien de plus, mais je pense que c'est tout ce qu'on peut demander à l'Art en général : sublimer une humeur. Donc, Riton, tu n'avais raison qu'en partie. Le Rock c'est aussi de l'Art, de masse, brutal, con mais de l'Art.
La plouquerie, je connais bien. J'en viens, j'y vis. Les ploucs, y percutent, faut pas croire, comme tout le monde. Sont juste un plus à vif dans leurs passions, un peu plus saignants. Non, sanguinolents. Alors, les ploucs américains, s'pas, y sont sharp, très sharp. En plus, y carburent au gros calibre.
Ce n'est pas ma faute. J'aurais passé ma vie à me bercer avec ce mantra débile.
Marty Stuart il a été gendre de Johnny Cash. Y f'sait comme le beau-père, il abusait des pilules. Z'avez vu les fringues, il est balèze. Ce type revient de l'Enfer et il n'ira nulle part ailleurs. Comme John Wayne. Des vrais martiens ? Des vrais ploucs. La Terre, ça rend fou.
C'est un truc un peu secret en France. Je veux parler de Warren Zevon, qui était très connu aux States. Il est mort maintenant. Je l'écoute depuis longtemps et il a pondu de véritables perles de la chanson américaine. Il y a un jour où il m'a fait vraiment plaisir c'est celui où il a repris "Rasberry beret" de Prince avec les mecs de R.E.M.en guise de sidemen. C'est vraiment bon et je suis un mordu absolu de sa voix. Les deux sont morts maintenant, Prince et Zevon. Il reste leurs pépites sonores à écouter sans fin.
Alors que je commençais à penser que, de mes deux idoles disparues l'an dernier, Prince ne me manquait pas, contrairement à David Bowie, sort inopinément la version Deluxe, remasterisée, augmentée, je ne sais quoi..d'un de ses chefs-d'oeuvre : "Purple Rain". Et c'est encore un choc, de la même intensité que le choc initial de 1985. Ah, le bougre princier avait la main alors ! C'est bon du début à la fin et il y a 35 morceaux de musique ! C'est à ne pas croire et il faut spécialement se laisser enchanter par les inédits complets et les chansons plus ou moins connues sous la forme d'enregistrements pirates, que l'on trouve sur cette édition du disque toutes produites de pied en cape et avec un son impeccable. D'où sortent ces "Possessed", "Electric intercourse","Our destiny/Roadhouse garden" faramineux ? Aucune idée, mais c'est là, et génial. Là où ça devient énorme pour moi c'est qu'il y a une version tout fraîche d'un morceau que je connaissais et que j'ai trouvée à tomber par terre, c'est celle de "We can fuck", composition à la stature d'un hymne, maintes fois reprise et retravaillée, et qui est là proprement magnifique. C'est un des tout meilleurs morceaux de Son Altesse Princière. On retrouvera cette oeuvre dans la discographie officielle de Prince en 1989 sous le titre "We can funk", sur le maudit et riche "Graffiti Bridge", pour lequel notre héros fera appel au talent de producteur de George Clinton, de chez Funkadelic et consort. Après l'échec commercial de "Graffiti Bridge" Prince sortira un album ouvertement mauvais qui se vendra par tombereaux entiers, "Diamonds ans Pearls". Commencera alors pour lui le cycle des rédemptions et des chutes volontaires (ou non) jusqu'à ce qu'on ne sache plus de quel exercice d'autodestruction ou de création ressortissent ses efforts tardifs.
Rien de tout cela ici et c'est un pur régal, tout est fluide et génial, il file droit, vite et les gemmes de l'eau la plus pure s'enchaînent au long du disque comme des perles pêchées pendant l'apnée la plus longue et la plus jouissive. "We can funk", donc, chanson baroque, sublimissime et enfin aboutie, mais aussi une version à pleurer de "Father's song", co-composé par Prince et son père, le funky "Wonderful ass" qui évoque bien-heureusement ce qu'il doit évoquer et les autres que je vous conseille d'aller écouter toutes affaires cessantes. D'autant plus, quel régal, qu'on trouve toutes les versions longues des morceaux de l'album qui sortaient en maxi-single à l'époque et leur détonantes face B ("17 days", "God", "Erotic city" qui electrisaient les foules de fans dans des concerts auxquels j'ai participé (je dis "participer" parce que c'était vraiment la messe !)
Donc, maintenant que j'ai repris les choses princiennes en main et en pleine tête, je reviens sur mon jugement trop hâtif de la première phrase pour me dire -et vous le dire par la même- que j'ai eu du bol de vivre en même temps qu'un enchanteur pareil dont les sortilèges ont repris vie dans mon esprit où ils sommeillaient bêtement par ma faute, négligent que je suis.
Pas de vidéo, je n'en trouve pas sur Youtube, les sbires veillent. Vous devrez me croire sur parole et aller voir par vous-même.
Les Stars, les étoiles sur lesquelles je compte pour tailler ma route tombent les unes après les autres derrière un horizon affamé. Pour m'orienter, je ne vais pas tarder à me contenter d'un vilain Nord deviné à la mousse sur un arbre et ce sera tout.
Première étoile, de la constellation du Rire et de la Bonne Humeur, Jean-Marc Thibault.
Je me rappelle de Jean-Marc Thibault dans les seventies à la télévision avec son comparse Roger Pierre. J'me rendais pas bien compte...Ils étaient drôles et bon-enfant, sympathiques. Le truc sur les sudistes et les nordistes, c'était bien. C'était raccord avec ma vie. J'avais des minuscules bonhommes en plastique, des soldats de la guerre de Sécession. Est-ce que je faisais gagner les sudistes ou les nordistes ? Grave question aux multiples implications. Je ne m'en souviens plus, je n'ai pas la réponse. En tout cas ce qui m'a formé, c'est plutôt Pierre et Thibault que l'Histoire réelle de Grant et Lee, qui viendra à l'école, en son temps. Plus tard, il y eut "Les Tuniques bleues" et "Josey Wales, hors-la-loi". J'ai encore appris. On grandit comme on peut. On fait avec ce qu'on a et on paye son tribut à qui de droit. Au final, je dois beaucoup à Walsh, Skorecki et à Manassas mais aussi beaucoup à Jean-Marc Thibault et Starlux. Et à l'école aussi. J'ai toujours aimé l'école.
Alors Thibault et Pierre en duo dans les seventies. Regardez ces mines réjouissantes de débiles fiers d'eux que rien n'effraie. Un régal.
Une autre étoile de mon firmament intime est tombée. Un sudiste justement, un vrai sudiste des States. Un type assez mal dégrossi et pourtant élégant, plutôt de mauvaise humeur mais magnétique, jusqu'à attirer à lui cette wonder-salope de Cher, un type pas fréquentable mais super musicien : Gregg Allman.
Je connais assez mal Gregg Allman, moins que Jean-Marc Thibault, mais, si on prend la Beauté comme mètre-étalon (et pas l'humour), je lui dois quelques bons kilomètres de stratosphère avec son "Midnlght rider". Tout ça expédie loin et certains ne reviennent pas du voyage. C'était le cas du frère du Gregg, le grand guitariste Duane Allman, mort en 1971
Je conseille l'achat du "Live at the Fillmore East" des Allman Brothers à tous, ne serait-ce que pour la pochette qui peut illustrer toute une ribambelle de théories craignosses sur la prédestination. D'un coté les Rock-Stars, de l'autre les Roadies, on dirait que c'est dans le sang. Par ailleurs, je conseille aux cinéphiles de tout poil de se farcir le thriller "Rush" de 1991, Gregg Allman y tient le rôle d'un chef de gang carrément immonde qu'il joue avec une conviction effrayante.
Voici "Midnight rider" des Allman Brothers. La dégaine des mecs est redoutable. Cheuveux blonds longs, jean moule-burnes plus boots en serpent. Classe, non ? Voyons cela.
Tant que l'Amérique produira ce genre de cinglés qui créent et se produisent en toute liberté, ces salopards de djhiadistes peuvent aller se faire rotir en enfer avec leurs vierges en plastoc, ils sont foutus d'avance. Reggie Watts, c'est toute la joyeuse bande de Funkadelic de George Clinton à lui tout seul, plus un petit truc comique en plus. 'tendez, confondez pas, c'est pas les Fatals Picards.
Génial ? C'est peu dire.
Reggie Watts est en liberté et en vie, Dieu merci.
L'autre jour, un oiseau -une mésange- est entré dans mon appartement, y a voleté un peu et m'a laissé seul un chouïa inquiet; réveur aussi.
L'autre nuit, alors que je dormais dans mon canap la porte-fenêtre ouverte, un chat a miaulé dans la pièce, appelant à ce qu'on s'occupe de lui. Je me suis reveillé sans surprise aucune, anxieux de lui répondre. Comment est-il rentré ? Mystère... (je n'habite pas au rez-de-chaussée) Il a disparu sur mon balcon et dans la nuit.
Je deviens comme Saint-François. Les animaux viennent à moi. C'est bon signe.
L'autre jour, j'ai assisté à un concert de Cristophe Chassol. C'était superbe. Il joue des claviers sur des images parlantes (enregistrées en Martinique cette fois) qui défilent derrière lui et son batteur, sur et à partir des sons qu'il a récoltés en filmant là-bas. C'est son idée, son "gimmick", une bonne idée. Il a composé à partir de chants d'oiseaux, des sons puissants du carnaval de Fort-de France, d'une mamy qui chantonne, d'un flutiste qui déambule dans un cimetière etc, etc... Tout est vraiment parfait : le film, le son, la musique.
C'est en dessous, enregistré à l'ancienne Belgique l'an dernier.
Ainsi Roger Moore, lassé de son boulot d'ambassadeur de l'UNICEF, s'est fait péter la couënne après un concert d'Ariana Grande à Manchester, Royaume-uni, entrainant dans son ultime voyage bondien de jeunes décérebrés venus voir s'agiter quasi nue la jolie star américaine. Peut-être même était-il en train de se faire sucer par une ado à peine pubère qui le prenait pour le père Noël en vacances. Tu parles d'une éjac....
Non, ça s'est pas passé comme ça. Je ne devrais pas écrire ça, c'est de mauvais goût.
MAIS, l'humour étant le refuge ultime des desespérés et outrepasser les limites du bon goût étant le seul moyen que je connaisse pour rétablir en ma faiblesse mentale des bornes vacillantes, je vais laisser le texte quand même, comme une tentative d'exorcisme sale, dégueulasse.
Ainsi Roger Moore est mort...
Ainsi les djihadistes font des cours de morale à nos petits hédonistes en herbe...
Dejà il y a largement de quoi pleurer toutes les larmes de son corps. J'apprends par là-dessus que Chris Cornell est mort. Il s'est suicidé.
J'avais, comme pour Moore d'ailleurs, une tendresse pour Cornell. Il était peut-être un peu limité parfois mais il a composé quelques bonnes chansons et les a surtout chantées de sa voix puissante et mélodieuse. Je crois que ma dilection pour Cornell tient en partie au fait qu'il était malade, dépressif avancé. Il chiquait pas au truc, il chantait tant qu'il pouvait mais sinon ce n'était vraiment pas la joie. D'ailleurs dans la fournée Grunge de Seattle, il y avait beaucoup de malades psy qui ont fait des morts plutôt propres (Vous connaissez le programme de la rock-star, non ? "Live fast, die young, leave a clean body".) Cornell avait mon âge, ce n'est plus si jeune et pas si vieux. Oui mais voilà, il n'avait pas mon sens de l'humour. Ca l'a tué le pauvre.
Allez, deux trucs de lui que j'aime bien.
En solo, "Sunshower". C'est toujours des ténèbres que l'on parle le mieux des "douces douches de soleil".
"Je marchais dans la nuit vers le Marché+, comme tous les soirs de l'hiver. Il n'était pas loin de 21 heures, l'heure de la fermeture. Il faisait froid, j'avais ma veste doublée en laine, des gants et le casque de mon balladeur sur les oreilles. Au Marché+ j'allais peut-être voir une caissière mutine que j'aimais bien. C'était une perspective agréable. C'était ma seule marche de la journée, j'avançais facilement. Je revenais juste d'un pays d'ombres et de voix, ensorcellé et maléfique. Il faisait bon goûter la morsure du froid, l'idée d'une jeune-femme, l'allant de la marche. J'écoutais "Sunshower" de Chris Cornell et le lyrisme du morceau convenait bien à mon état d'esprit de décalage plutôt réjoui, d'humeur claire/obscure et de disponibilité à un peu de courant de vie. Dieu me pardonne, mais, si ce n'était certes pas le Paradis, il faisait bon marcher dans l'hiver en écoutant cette "Douche de soleil" et vibrer au son de la voix et de la guitare de Chris Cornell. Oui, le son dans ma tête était bon, et le goût sur ma langue était doux."
Avec Soundgarden : "Rusty cage". Il n'en est jamais sorti. C'est ça la beauté terrible de la folie.
Ce truc a été repris par Johnny Cash, qu'il est de bon ton de déprécier cet an-ci. Fuck off, c'est méchant ce truc, ça mord, ça mort, c'est Cash "You scare me John..." dit son ami Kris Kristofferson.
En France le Rock n'a jamais été pris au sérieux. C'est un pays de chanson et de Jazz, pas de Rock. C'est le pays de Pétain et de de Gaulle, de l'assassinat de mai 68 par les Maos et les Réacs. Le Rock est resté un délire, il n'est jamais devenu un vrai trip, avec tenants et aboutissants, implication funky et poétiques, à la vie à la mort. Il y eut beaucoup de variété plus ou moins bien faite, peu de Boogie Woogie et Mike Brandt ce n'est pas Buddy Holly. Qu'importe, ça donne des trucs marrants, plaisants et à moitié idiots, mais bon, c'est déjà ça. Dernière connerie en date (c'est la même depuis 1966 en fait) Moodoïd. Allons-y pour un titre de ces jeunes godelureaux qui, au demeurant, doivent être fort peu sympathiques, tellement ils sonnent comme des vieux requins de studio rompus à toutes les facéties et blagues sonores possibles.
Moodoïd : "les chemins de traverse".
Moins bon que Serge Lama ? Possible...Aussi vieux ? Sûr !
Et ça, c'est-y pas con et frenchy pur jus. Ah les partouzes à la Papa....
Repris l'année dernière par Shéhérazade. On s'émancipe porte de Saint-Ouen...
Danielle Darrieux a cent ans. C'est un vrai petit miracle cette femme. Je ne sais plus qui disait que toutes les belles femmes ont quelque chose de Danielle Darrieux (Decoin, sûrement). C'est possible et même probable. Je la trouve plus bandante (parce que c'est bien de ça qu'il s'agit) que Brigitte Bardot, Jane Birkin, Sophia Loren ou Claudia Cardinale, pour n'en citer que quelques unes. Marylin ? Faut peut-être pas déconner tout de même, Marylin est une orgie faite femme, un rut, un appel vibrant au sexe, une "Nana" à la Zola. Mais l'ovale parfait du visage de Darrieux, ses jambes et son minois de pucelle déchainée la classent juste derrière, en tapinois, plus vicelarde, peut-être plus belle, classiquement j'entends. Je vais essayer de trouver des trucs à mettre en-dessous qui coroborrent mes dires. En tout cas, je remercie qui de droit d'avoir mis Danielle Darrieux sur la planête Terre à cette époque étoilée d'images nettes au jarret tendu.
Des films ? Dans "Pot-bouille" on sent que Gérard Philippe bande dès qu'il la renifle d'un peu près. Les films de Decoin "La vérité sur Bébé Donge", surtout. "Madame de..."d'Ophüls. "Le Plaisir", oui, "Le Plaisir", elle y est divine, avec Gabin. Tous les films des années Trente. Plus tard, dans les "Les Demoiselles de Rochefort" elle refuse d'épouser Piccoli parce qu'il s'appelle Dame et que "Madame Dame" c'est vraiment pas possible. Elle les enterre toute, je vous dis.
J'entendais hier soir Yves Bigot, bon connaisseur du Rock, dire chez Georges Lang les interrogations qui l'ont toujours assailli sur "l'impossibilité" du rock Français à devenir mondialement connu et sa croyance que cette époque "d'impuissance" était close grâce à la French Touch, à Phoenix, Air et surtout à Christine and the Queens. Je suis d'accord avec lui sur tout un tas des raisons qui ont fait que des artistes au talent d'envergure internationale ont du se "contenter" du marché français, ou mettons francophone. Je suis d'accord avec lui pour dire que cette époque est révolue. Ce sur quoi je voudrais insister à mon tour c'est dire et redire que cette spécificité française (cette aberration ?) a produit des oeuvres d'une qualité fantastique qui n'ont d'équivalent nulle part au monde, et surtout pas dans les pays anglo-saxons; que Serge Gainsbourg, Michel Polnareff, Ronnie Bird, Michel Berger, Véronique Samson, Gérard Manset, Eddy Mitchell, Au bonheur des dames, Taxi-Girl, Bijou, Téléphone, Alain Bashung, Christophe n'ont pu, du fait même de leurs limitations diverses, se developper et créer des choses de qualité qu"'à l'abri" de cet entre-soi franco-français avec lequel il fallait bien composer tant bien que mal, et plus souvent très bien que mal. La contrainte est porteuse certes mais ça va plus loin. C'est qu'il s'est mis a exister une "chanson française", dont une partie était Rock, dans un contexte national et international précis qui l'a vue naître, l'a nourrie et préservée. Française bon an mal an, pour le pire (Hallyday) et le meilleur (les pré-cités), mais française à 100%, véritable création originale de ce pays, de son esprit, de son génie. Ce contexte a évolué, la globalisation est passée par là et des artistes français cartonnent maintenant au niveau mondial, car rien ne ressemble plus a une rave, un concert, une boîte française, que leurs équivalents à Pékin, Bueno-Aires, Los Angeles, Johannesburg et Moscou. Les Air, Daft Punk, Phoenix sont loin de l'idiosyncrasie française et ils visent le top au niveau planétaire mais, nous, public français, avons perdu quelque chose au change, ce qui faisait notre identité, notre personnalité en tant que nation (je parle comme Elie Faure, là, pas comme Marine Le Pen, OK ?) et je trouve ça dommage. Parce si c'est Christine and the Queens qui a décroché la timballe, ce "progrès" veut juste dire que la pire merde musicale française peut s'imposer dans les hits-parades mondiaux au même titre que les pires "chanteurs" de R'nB' de chiotte américains ou anglais, ça veut juste dire qu'on va vers une uniformisation des cultures avec la même soupe servie partout et pour tous, et moi, je préfère écouter Jacques Higelin ou Catherine Ringer, même si le reste de l'univers ne les connait pas, pas par chauvinisme mais parce que c'est fait pour moi, de moi, et que Jacques, Catherine et moi, on se comprend, on s'estime et on fait corps, corps social, comme on dit. Et Dieu sait que le corps social français, où ce qu'il en reste, souffre. Il est même prêt à s'administrer des remèdes de cheval qui risquent de le tuer définitivement.
Le rock c'est sans âge, sans futur, sans passé. C'est là. Et, en même temps, si tu connais pas son histoire tu vas rien y comprendre. En général, si tu ne connais pas l'Histoire, t'es cuit. Ci-dessous, du Rock Français et du meilleur, aussi bon que l'Anglais ou l'Américain mais, pas de n'importe où : Made in France, comme on dit du Rock de Détroit, New-York, Londres, Manchester, Leeds.... Savoir où et quand, tout est là. Et parfois l'oublier.
Chuck Berry est mort. Il fallait bien que ça arrive un jour et c'est un jour triste pour les rockers et les poètes. Keith Richards dit de lui que "c'est William Shakespeare" et c'est vrai. Les textes de ses ritournelles sont simples et splendides. Vous avez déjà écouté attentivement "Menphis, Tennessee" ou "No particular place to go" ? C'est malicieux, grivois, bien jeté, senti, imparable. Comme "Johnny B. Goode" ou "Around and around". La musique quant à elle est une sorte de parangon du Rock primitif dans ce qu'il a de meilleur, de plus inventif et sauvage, de plus mélodieux et accrocheur.
Je n'ai pas de théorie ou d'idée neuve à proposer sur Chuck. Je l'ai principalement écouté en voiture pour rouler ou en soirée pour danser. Dans les deux cas il faisait merveille avec une égale facillité. Tout est d'une évidence lumineuse avec lui sans être jamais mièvre et même sa part d'ombre (immense) a servi son oeuvre de manière solaire. Il est de la trempe des Ellington, Hank Williams, Louis Armstrong, Nat King Cole, un des plus grands du XX eme siècle.
Nous avons un peu de chance dans notre malheur (c'est un "nous" de majesté) puisque il reste un album de Berry enregistré récemment à paraître. Qu'est ce que ça peut bien donner ? Et qu'est ce qu'il lui avait pris de faire un nouvel album quarante ans après le dernier et alors qu'il était déjà un mythe vivant ? Ca va certainement être interessant.
Le Printemps semble précoce cette année. Il est endeuillé par la mort de cet artiste immense qui n'a cessé de chanter la jeunesse triomphante, ses joies, ses peines et d'en faire, avec tous les autres, cet âge béni que nous cherchons tous à revivre incessament. Grâce à Chuck Berry, le Printemps semble éternel, pour une durée moyenne de deux minutes vingt secondes.
" I stole a kiss of the turn of her smile
My curiosity was running wild
Can you imagine the way I felt ?
I could'nt pass on the safety belt..."
La plupart des femmes que je connais sont des chieuses patentées et des suçeuses inlassables. Faire chier et sucer, avec ça 50 % du temps de ceux qui les aiment est largement occupé. Le reste, c'est des truc pédés ou travs, pour la plupart : les fringues, les cunilingus, la plage sous le soleil, l'alcool...
ATTENTION la vidéo ci-dessous date d'une époque où, pour manger, boire, fumer, baiser, on était pas obligé de demander la permission à papa, maman, un collège de 12 médecins, son imam, le Vatican, le coach cuisinier et l'entraineur de l'équipe de n'importe quoi !
Encore une chanson hautement libératrice. Si seulement les femmes voulaient toutes s'en inspirer, plutôt que d'écouter leur imam, le Vatican etc, etc...
Sinon, y'a l'option considération, respect, amour mais les femmes ne savent pas quoi faire de tout ça. Un peu de brutalité et une inversion des rapports de force leur suffisent pour carburer au grès du vice. C'est assez dommage mais c'est comme ça. Amer, moi ? Garçon, une Suze !
Elle fait chier Birkin. A force d'user et de d'abuser du répertoire de son Pygmalion elle finit par l'affadir à coup de grand n'importe quoi. "Requiem pour un con" avec grand orchestre c'est aussi bête qu'elle chante mal, cherchez l'erreur. Y'en a pas, c'est parfaitement nul. N'empêche, elle a beau être tartignolle la mère parfaite , je me la serais bien farçie à l'époque où Serge le Maudit faisait son éducation. Elle avait pas froid aux yeux la petite arriviste. Maintenant c'est sa progéniture qui s'exhibe sur tous les écrans et toutes les scènes en chiennes en chaleur. Bon sang ne saurait mentir, comme on dit. Ah, à bien y réfléchir elles sont toutes les trois (Jane, Charlotte, Lou) plus ignobles les unes que les autres. Tout juste bonnes à se faire mettre par des blackos sous crack.
Une chanson du père pour un psychopathe (un autre), ci-dessous.
En fait je crois que Gainsbourg préferait par dessus tout écrire pour Régine, sa coréligionnaire, et pour plein de bonnes raisons.
A force de me réduire à l'impuissance quasi totale de peur qu'au moindre geste esquissé la merde me tombe dessus à pleins seaux, j'en suis arrivé à une vie presque complètement végétative, presque nulle. Le coeur bat trop vite pour ce temps froid, le sang peut se figer d'un instant à l'autre dans l'angoisse. Je m'y connais en auto-mutilation et ceux qui m'entourent savent me faire tenir à ma place (garde-à-vous-fixe) qui existe à peine, sur le bord du bord de la vie. Donc pas de résolutions de nouvelle année. L'attente de la mort idiote et souveraine et l'espoir, fou, de sentir et de voir à nouveau un printemps. Ciao.
J'ai pas vu le clip, s'il est mauvais tant pis.