Même sur le tard on s'étonne. Heureusement, sinon ça serait vite torché, une question d'années qui passeraient comme des minutes. Jadis, je tombais sur "Heart of stone" des Rolling Stones et je m'étonnais, vite conquis. Là j'écoute l'album "Ordre et progrès" d'Orval Carlos Sibélius et le single "Coeur de verre" et je tombe des nues, bouleversé et conquis. Sur cette album il y a un contraste très fort entre des textes chantés en français qui charrient un épais désespoir et une musique pop-rock, qui n'a rien à envier au meilleurs anglo-saxons, qui a une énergie et une agressivité propre à son genre. Ce contraste est encore relevé par les mélodies aériennes du chant du bonhomme, ce qui finit de déboussoler et laisse, après plusieurs écoutes, sur le flanc, heureux et chamboulé. Je n'avais rien entendu de tel depuis Ariel Pink ou Deerhoof. C'est d'une grande beauté et d'une intelligence rare. De la vraie désespérance, du vrai rock, une vraie émotion, le tout empreint de post-modernité ( c'est à dire que "frais" et "pourri", c'est presque la même chose) sans chiqué, un truc d'époque, complètement actuel et qui restera.
Entre les Stones et Orval Carlos Sibélius, une trajectoire de vie, un essai non-transformée, une tentative, la mienne, qui laisse le coeur fragile comme de verre. Pourquoi non ? Et un étonnement constant.
Les Stones à leur meilleur : "Heart of stone".
Orval Carlos Sibelius à son meilleur : "Coeur de verre".
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