samedi 2 mai 2015

"Il y a une rose dans Spanish Harlem..." Ben E. King.

Ben E. King est mort et c'est triste. Avec ses Drifters ou en solo il fut l'un des créateurs des meilleures chansons de cet âge "mort" du Rock qui se situe entre 1958 et 1963 (entre Elvis à Hollywood et l'arrivée des Beatles). Ce fut un âge de ballades sirupeuses pour teenagers et de rocks mollassons pour leurs parents, le tout issu de la ruche du Brill-building de New-York où des escouades de compositeurs un peu plus âgés et pas plus matures que leur public s'évertuaient à leur piquer leurs sous en leur faisant acheter des 45 tours. Tout ça sent le préfabriqué et les tubes à la chaîne, c'est exact MAIS, dans tout ce fourbis, entre les Fabian et Bobby Darin on pouvait trouver de vrais perles de Grâce dorées sur tranche, composées et produites, par exemple, par Phil Spector ou Ahmet Ertegun. Les chansons de Ben E. King., qu'il les ait enregistrées avec ou sans les Drifters, étaient de celles-là. Je ne vais pas mettre "Stand by me" qui est pourtant sa plus belle réussite, si agréable à jouer - la perfection même quand à la mélodie, aux paroles, aux arrangements - mais une autre très, très belle composition au son et à la mélancolie chaudes : "Spanish Harlem". Cet âge "mort" fut aussi un âge d'or (on le retrouve dépeint dans le (mauvais) film de Lucas "American Graffiti"). Je n'ai rien de spécial à ajouter à propos de Ben E. King, si ce n'est qu'il me manque déjà et que j'ai aimé vivre dans un monde où il fut un des pourvoyeurs de beauté en façon de chanson populaire et aussi, une aide absolument consciente à la création de dizaines de milliers de bébés.
Ben E king : "Spanish Harlem"

Il arrive un moment où il devient difficile de juger encore et encore, d'émettre un avis critique de plus sur des musiciens avec lesquelles vous vous balader depuis presque 40 ans. C'est ce qui m'arrive avec les Stones. Entre eux et moi, il y a eu des hauts et des bas, je les ai vomis ou adorés, ça n'a plus d'importance. Mystère de ma psychologie, de mon oreille instinctive, je les écoute toujours et avec un plaisir qui, finalement, s'il est pondéré parfois, ne se dément pas, alors...après nous le déluge. Je vais donc mettre la reprise d'un morceau des Drifters, sans Ben E King, par les Rolling Stones : "Under the Boardwalk". Ca sonne très bien, c'est très frais, comme disent les djeunes. En même temps, ça a été enregistré là-bas, aux Etats-Unis, quelque part entre Los Angeles et Chicago.

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