mardi 26 mai 2015

Les héritiers.

D'abord il y a eu l'album de Noel Gallagher et de ses High Flying Birds, pas mal fichu, avec une ou deux compos fortes. Puis celui de Damon Albarn sous l'incarnation Blur, très chouette mais vite oublié quand même. On leur sait gré (aux Blur) d'être allés voir à l'Est et même à l'Extrème-Orient. C'est là que ça se passe maintenant et enregistrer un album là-bas, dans les vibes de ce nouveau centre du monde est une foutrement bonne idée. En Pop contemporaine, celui qui a un temps d'avance gagne. Enfin est arrivé l'album du "père", le "Modfather" en personne, Paul Weller et sa "Voie de Saturne". Dire le "père" est un peu excessif il n'à que dix ans de plus que Gallagher et Albarn mais il a commencé les Jam si jeune qu'il a toujours été dans l'oreille de ses deux disciples - enfin deux parmi tant d'autres, tous ceux de la Brit Pop lui doivent quelque chose. Et voilà que son disque est meilleur que ceux qu'il pond d'habitude et meilleur que ceux de ces petits frères. A vrai dire, il est largement meilleur que ceux qu'ont sortis ses idoles à lui à peu près au même âge : Paul McCartney, Pete Townshend, Curtis mayfield, Dr John et (c'est nouveau dans le Panthéon de Weller) Brian Wilson ne sont redevenus bons que la soixantaine bien tassée (c'est faux pour Mayfield cependant) et Weller n'a "que" 57 ans. Et voilà qu'il arrive à cumuler la puissance des morceaux les plus aboutis de gallagher et l'originalité des très bons titres de Blur. Mystère et boule de gomme.
On va dire que je délire, que je vaticine, pire, que je dis ça à chaque album de Weller, bref, que je me répète et que je deviens sénile. Doucement les basses. Je ne crois pas avoir été touché si facilement, si évidemment par un disque de Weller depuis longtemps et celui là ne me fatigue pas ni ne me laisse sur ma faim. Je prends un plaisir simple, sans mélange, renouvelé à l'écouter et je vous conseille d'y jeter une oreille, vous allez voir, c'est catchy en diable. Moderne et ancien à la fois, juvénile et mature en même temps. Une sorte de quadrature du cercle Pop pour "vieux" rocker comme moi, toujours pas calmé mais plus serein de fait et avec un peu mal aux genoux. Peut-être faut-il, pour en arriver là, avoir arpenté et arpenter encore la "Voie de Saturne", planète à l'influence trouble, vénéneuse et enivrante.
Paul Weller : "Saturns Pattern." En dessous une interview de Weller à Télérama où il parle sans trop serrer les dents et où il n'est pas insultant avec ses anciens partenaires
des Jam.


mercredi 20 mai 2015

B.B. King goes down.

J'en remets une couche sur B.B. King car je n'ai pas l'impression qu'on pleure beaucoup sa disparition dans les chaumières françaises. Ce type était fabuleux, chic, gouailleur, plus noir que noir et en même temps ouvert à tous, sans distinction de race ou de classe sociale. Et il envoyait la sauce comme personne. Il était né en 1925, premier quart du XX ieme siècle (quel siècle bon sang !) et il a grandi et travaillé dans les champs de coton. Rien que ça, ça sent la légende. On en verra plus des comme lui.
"Aussi longtemps que ça sera moi qui paierait l'addition, ça sera moi le patron !" Clair, non ?

Et puis une chouette version de son tube "The thrill is gone" avec Tracy Chapman, qui n'est habituellement pas ma tasse de thé mais là, c'est bon. Y'a du feeling et B.B. a une allure pas possible.

Et enfin, un duo sudiste pur jus avec Billy Gibbons des ZZ Top, dont je parlais dans un post précédent, duo qui n'est vraiment pas sans charme et même que ça groove joliment.

lundi 18 mai 2015

Gilles Aillaud : Animal, on est mal !

Cet après-midi, je suis allé voir une exposition consacrée à l'oeuvre du peintre Gilles Aillaud. On dit qu'il appartient au courant né en France dans les années 60 et qui s'appelle la Figuration Narrative mais voilà ses toiles sont muettes et ne racontent aucune histoire, contrairement à celles de Monory, Rancillac, Schlosser. Elles représentent toutes, du moins pendant une bonne partie de sa carrière, des animaux dans des zoos : des otaries dans des bassins, un orang-outan suspendu à des anneaux, une fosse aux lions morbide. C'est étonnant et énigmatique car la sensibilité du spectateur est bridée, voire annulée. Les animaux ont un violent pouvoir expressif chez les humains, qu'on les prenne comme symboles ou simplement pour ce qu'ils sont, une manifestation de la vie si proche de la notre. Cousins dont la proximité est évidente, ils ne laissent personne indifférent. Gilles Aillaud sait parfaitement "rendre" des animaux dans des attitudes vivantes, "parlantes", comme en témoigne les magnifiques dessins de ce qu'il a appelé "Encyclopédie de tous les animaux, y compris les minéraux", oeuvre colossale et splendide de son âge mûr, mais dans ses toiles c'est autre chose qui se met en place, il y la mise en oeuvre d'une négation de la sensation et de sa naissance dans l'histoire que le tableau met toujours en branle dans son jeu de forme. Ici, les barreaux des cages des animaux; les animaux eux-mêmes ni heureux ni malheureux, neutralisés: les couleurs mates, cliniques; les angles, ouverts sur rien empêchent les sens d'être touchés, sollicités, l'émotion d'arriver et le seul sens produit est celui du silence angoissé et d'une impossibilité du discours de la peinture. Plus loin, des aquarelles légères comme des plumes montrent le talent incroyable de Aillaud pour susciter des émotions simples face à des horizons marins plus ouverts même si peut-être aussi problématiques quand ils semblent parfois clôturer le dessin, ce qui, au passage, en dit long sur la maîtrise de l'artiste, qui ne se laissera aller aux grands espaces qu'à la toute fin de sa vie. Enfin, voilà une peinture bien problématique pour la sensibilité et qui en appelle à l'intelligence pour, non pas sortir de, mais comprendre l'aporie, l'impasse qu'elle désigne, qu'elle dessine. Les oeuvres ont toujours quelque chose à dire, elles questionnent souvent les conditions de leur propre discours, là elles nient sa possibilité même, ce n'est tout de même pas banal. Et n'est-ce pas inquiétant ? Fort heureusement, Gilles Aillaud est aussi un homme qui traite d'autres sujets et sur un autre mode. Moi, ça me fait du bien mais il est vrai qu'un rien m'angoisse.




dimanche 17 mai 2015

Black & White mic-mac.

Je pense que les Etats-Unis sont un bordel inter-ethnique et inter-culturel d'une ampleur dont on a pas idée en France et en Europe. Au bout de quelques trois siècles de brassage raté, chaque race m'a l'air d'avoir les armes aux pieds, prêtes à servir contre un "ennemi" de toujours si par hasard un "frère" venait à avoir un pépin. Les blancs, en particulier, m'ont tout l'air d'avoir la gâchette facile quand il s'agit de flinguer du "nigger" et, en retour, ceux-ci sont désormais suréquipés d'armes de guerre pour défendre leurs territoires et leurs business, le tout sous le regard d'un Etat central bienveillant qui préfère voir ses citoyens s'entre-détruirent plutôt que de se rebeller contre une dictature du marché et de la finance. De toute façon, il y a longtemps que l'alpha et l'oméga de la vie politique, et de celle de tous les jours, est le billet vert et les différents moyens de les amasser. Il n'y a plus de combat que pour la vie et rien de plus. C'est terriblement régressif comme ambiance et, dans ce pays, il vaut mieux devenir une machine à tuer qu'un être humain. Ceci étant dit, la Liberté qui règne aussi là-bas permet à la vitalité de certains, artistes entres autres, de nourrir des formes d'expression incroyablement vivantes et pleine d'énergie, qui peuvent, elles, être source de mélanges, de croisements, de rencontres. Résultat des courses, les "niggers" et les "whiteys" se retrouvent parfois autour d'une guitare ou d'un poème (rap ?) pour le ou la partager avec une force décuplée, gagnée sur tout ce qui est là pour empêcher qu'il y ait quelque chose au lieu de rien. Et là, ça devient tout de suite assez géant. Un bon exemple de ce métissage rayonnant est ce qui se passe régulièrement chez le chanteur blanc de soul Daryl Hall et qui est retransmis sur le net. J'en mets trois exemples tonitruants. D'abord, Billy Gibbons des ZZ Top vient jammer le Blues avec Daryl et ses petits amis sur son classique "La Grange". Dans l'ordre, Billy entame les hostilités par un solo de grande classe au style reconnaissable entre mille, le second guitariste est moins dedans, puis le premier clavier prend la relève un peu mollement avant que le troisième guitariste ne morde profondément dans le lard et que le second clavier ne se déchaîne comme un aliéné enfin libéré. Notre héros reprend la main et là intervient un petit laïus de Gibbons sur....B.B. King et le tirant des cordes de guitare des bluesmen. C'est un peu technique mais ça vaut le coup d'oreille et ça me permet de rendre un hommage indirect à cet être humain qui semblait délicieux et qui vient de nous quitter pour entrer dans la légende et l'Histoire, alors que le seul fait de le savoir vivant dans le même monde que moi m'aidait à vivre. Mais Gibbons est encore là et il semble avoir hérité de la gouaille et du bagout d'un nègre du bayou ce qui sent bon l'Amérique généreuse et me rassure.
Ensuite, il y a Smokey Robinson, un des rois de la Motown noire, invité à chanter sur un morceau de Hall "Sara smile", très bel exemple de Soul blanche que le papy-hibernatus sorti du freezer prend manifestement du plaisir à entonner jusqu'à ce que tous les musiciens enchaînent quasi naturellement sur le "Ooo Baby Baby" de Robinson, chanté avec le sourire par notre soulman blanc, Daryl Hall.  Pour finir, je mets ici un morceau de bravoure qui voit Hall et sa bande reprendre avec panache et une âme impeccable l'inégalable "Tears of clown" de Robinson qui est, on le voit bien, complètement sonné d'entendre qu'on puisse encore jouer son tube des sixties comme ça au XXI ème siècle. Il va ramer pour recoller au peloton sans y parvenir mais son regard traduit un tel étonnement que, même si le chant est plutôt faiblard, ça reste beau.
Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, on peut transcender sa race et ne plus se reconnaître que dans la grâce et la beauté, baumes universels mais pas sans origine. Ici strictement américaine, de ce pays jeune à l'histoire chaotique et qui nous a tant promis.

dimanche 10 mai 2015

You gonna know my name by the end of the night.

Un jour, j'ai entendu Marc Ribot, fameux guitariste, parler du Blues. Le mec avait eu une épiphanie et il avait compris une fois pour toute ce que c'était que le Blues, enfin une forme du Blues, en l’occurrence électrique avec groupe et soliste. Il avait vu juste le bougre et ça donnait ça : Dans le Blues avec guitariste soliste, le shuffle, la cadence, c'est à dire la basse, la batterie et éventuellement un instrument rythmique, c'est le Destin, le Fatum des tragédies grecs et latines, ça plie, ça broie, ça avance, c'est inexorable. Pensez à un train. L'instrument solo, la guitare quoi, c'est le cri du héros contre ce Destin, un refus, une supplique colérique faite aux Dieux de lui donner une autre voie (de chemin de fer) et contre eux de lui laisser le chemin possible; un combat perdu d'avance -enfin presque-, n'était la beauté et la portée du chant rageur de ce héros qui se fait entendre par-delà les mers et les montagnes et qui transcende tout, sa peine, ce qui l'entoure, ceux qui l'entendent, en beauté surhumaine et en montée de fièvre capable de changer les cartes, IGN et de tarot. Ribot est un faramineux guitariste et sa vision est digne de cette musique prométhéenne qu'est le Blues. Justice lui soit rendue ainsi qu'à Gary Clark Jr. Fuck it.

jeudi 7 mai 2015

Soupçon d'authenticité.

En ce moment, profitant de l'inadvertance du Temps qui passe mal, de plus en plus mal, deux ou trois tourneries de bon goût font battre le coeur du Rock à un rythme accéléré, ce qui est son rythme cardiaque normal. Deux exemples :
Woods : With light with love

The Black Keys : Weight ol Love

Dans les deux cas, on peut noter l'intention louable de pondre des morceaux assez ambitieux par leur facture, leur son, leur composition. C'est gars là sont dans leur truc et ne trichent pas. De la bonne musique. Vivifiant.

Alabama Shakes. Deuxième.

- Bonjour Monsieur ! C'est pour la deuxième couche !
- La deuxième couche de quoi, manant ?
- Pardon Monsieur, excusez-moi, je fais mon travail, hein ! La deuxième couche de Rock n' Roll !
- Sortez immédiatement, faquin, je n'écoute plus que de l'Electro d'avant garde depuis belle lurette !
- Justement M'sieur, faut qu'on rafraîchisse tout ça. Pardon. Je vais opérer quelques modifications. Vous inquiétez pas, c'est gratuit. Il y a quelque temps encore, vous fonctionniez normalement, la tête bien aérée et tout. Là, vous sentez le rance...Je vais vous embarquer les deux platines Technics là, pour commencer...
- Mais sûrement pas, trou du cul, laissez mes chouchoutes où elles sont ! Et puis le rance...Merci, mais je me parfume aux effluves les plus "in" des clubs à la pointe de toute la planète, alors, pour le rance, vous repasserez !
- Eh ben non, justement. Tout ça sent l'égout mondial à plein nez. Vous ne savez même plus de quel pays vient la merde dans laquelle vous pataugez mon pauvre Monsieur. Je vous installe une petite Dual des familles et un bon Akai vintage, avec de bonnes basses, et surtout, de bons aiguës. Vous allez revivre !
- Et ma table de mixage pour faire mes petits enchaînements ?
- Confisquer, petit canaillou ! Allez ouste !
- Ouin ! Ma Techno, mes Breakbeat, mon scratch ! C'est injuste ! Qui vous envoie, d'abord?
- Top secret ! Mais sachez que vous êtes un petit veinard !
- Ah bon ? Une sorte d'"Elu", quoi ?
- Faut pas pousser !
- Et je vais écouter quoi ? J'ai perdu l'habitude, moi...
- J'ai là une petite dizaine de vinyls pur jus de 180 grammes chacun, 100 % Rock n' Roll qui vont vous redresser les oreilles.... et peut-être autre chose.... Vous pouvez tout faire avec, même les manger. C'est multi-fonctionnel !
- Les vinyls, moi j'aime ça.
- On sait, vous n'êtes pas le mauvais bougre au fond, juste un peu égaré. Tenez, essayez ça, c'est souverain. Alabama Shakes.
- Ah oui, c'est marrant ! Du Rock ? Pourquoi pas, au fond ? Des hits, du feeling, de la puissance...
- Oui, la puissance des rêves ...
- Vous me laissez mes enceintes JBL ?
- On est pas des tortionnaires, Monsieur. Allez je repasse dans une semaine avec d'autres potions magiques
- Vous partez déjà, vous ne voulez pas un thé vert à la menthe bio ?
- Non merci, jamais pendant le service. Et je ne vous demande pas si vous avez du cognac Rémy Martin, je connais la réponse....
- J'en achèterai !
- Faites ça aussi, et allez chez le coiffeur, vous avez passé l'âge des fantaisies capillaires de djeunes.
- Et le skate ?
- Je ne suis pas votre conscience mon petit père. Allez, bonne bourre !


mercredi 6 mai 2015

Le Rock des Pond à l'essai de son inanité. Résultat : ????

Ce sont des fils. Ou des petits-fils même. Mais de qui au juste ? De Jefferson Airplane et de son psychédélisme débridé et inventif ? De mélodistes Pop anglais comme les My Bloody Valentine ? Des semeurs de gemmes crypto-punks de la collection des "Nuggets" ? Bof, on sait pas trop. C'est australien, audible et je suis presque incapable de distinguer un morceau d'un autre. Nimbes musicales. Ca s'enchaîne dans un brouillard assez agréable d'où il est, selon l'humeur, énervant ou plaisant de ne pouvoir émerger. On a peut-être entendu ça 40 fois. On y voit que du feu. Pourquoi pas, alors ?
Le groupe Pond. L'album "Bearb, Wives, Denim" Est-ce qu'il est vraiment plus sain et beau d'écouter ça que Patrick Sébastien ou c'est juste une connerie YouTubée ? Il me faudra pas mal d'écoutes pour arrêter mon idée. Je vous laisse juge.


Le son du Rock. Et en couleur en plus !

Y sont où les critiques de Rock ? Ceux qui savent un peu, qui n'ont pas connu que cette horreur qu'on appelle le post-Rock et, mieux encore, ceux qui firent le lien avec le Rap pendant les cinq ans où ce truc-là a été valable ? Bon, Lebrun et Garnier sont morts et Adrien est sur orbite, mais les autres, qu'est-ce qu'ils foutent ? Y pourraient pas un peu nous éclairer sur le marasme ambiant ? Gorin ? Il revisite ses souvenirs avec une sorte de nostalgie au carré dans Télérama, ça, c'est entendu et ça sent pas bon. Bayon ne peut plus se permettre de recycler le même (bon) article sur Joy Division à propos d'un obscur groupe d'australiens neurasthéniques qui pondra deux singles sombres et obscurs (fort heureusement), ça, c'est clair. Berroyer ? Berroyer y fait du cinéma et de la trompette de Jazz, comme ça, on est bien avancés. Eudeline, qu'est ce qu'il fout Eudeline ? Il meurt d'overdose tous les jours ? Non ? C'est fini le bon vieux temps ? Et le p'tit Assayas, qui essayait une morale Pop dans ce monde inFFFÂÂÂme, y refait son article sur les Beach Boys, le p'tit Assayas ? Et même Manoeuvre, ben oui, Philippe Manoeuvre, c'est quand même grâce à lui que j'ai acheté un album d'Earth Wind and Fire il y a bien longtemps. A l'époque, le "Sex-Machine" était ouvert à tous sauf à lui et à son pote Dionnet et M6 n'existait pas encore. Y doit être en état de mort cérébrale Manoeuvre après tant d'années à écouter de la daube ? Il paraît qu'il cite Vialatte maintenant ? Il en peut mais, le pauvre !
Je dis ça parce qu'il nous faudrait vos lumières les amis, si seulement vous étiez encore branchés sur le secteur, ça sent la paté sérieusement. On ne va quand même pas se fier à des rascals sans foi ni loi comme Fanen, Binet Mortaigne ? Enfin, aidez-nous les pépés ! Se peut-il que cette pétarade de dynamisme maniaque, ce souffle dément sur la face des eaux froides de la soupe, ce coup du lapin Duracel fulgurant sur la nuque de la bien-pensance et du politiquement correct ait définitivement pris l'eau dans une bouillabaisse de sirops aux colorations toutes plus chimiques les unes que les autres ? Se peut-il que Beyoncé, Rihanna, Kim Merdachiante vampirisent toutes les âmes des kids déboussolés et les revendent à des marques de sodas ou de sex-toys ? Alors, c'est vrai ? Il n'y a plus que la brave Tyffany Howard, des Alabamas Shakes, pour porter le fardeau du Rock, à la fois bénédiction sudiste et malédiction nordiste, sur ses épaules qu'elle a larges et costauds, mais quand même ? Le Rock, ça a toujours existé, il y en a toujours eu, ça ne s'appelait pas comme ça avant c'est tout, et tout le monde n'avait pas les moyens de s'en payer une tranche. Bon, ça c'est démocratisé, voilà tout. La belle Affaire...1956, Elvis. Oui, Elvis, entre autres et tout le toutim avec lui, et ceux qui ont suivis. Avant c'était Paul Morand, Charles Trénet, Edith Piaf, Jean Cocteau.... Et le besoin de Rock? Il est toujours là, lui ! Le besoin qui mord de cette libération, de cette quête de soi, de l'éclate libre, de l'amour idem. Ca a fini en binge drinking, teufers piercés à la 8/6 et clubs libertins pour patrons voyous et junkies ? Non, je n'y crois pas. Je vais cesser d'invoquer les esprits des critiques parce qu'eux n'y croient plus depuis belle lurette et ont baissé les bras parce qu'au fond ça ne les tient pas plus en vie que le CAC 40. Ils sont tous cyniques ou nostalgiques sans âme. Mais je vais dire qu'il y a quelque chose au fond de la boite de Pandore, qui y'a plus que ça mais ça fera l'affaire pour le moment, ça s'appelle Alabama Shakes et cet album "Sound and colour" qu'ils ont sorti il y a pas longtemps, et beh il vaut toutes les B.O. à la con des films des traîtres Cohen et de Tare and Tino. Vivant.
(Essayez d'oublier le clip et de vous focaliser sur la musique, elle est bête cette vidéo)


dimanche 3 mai 2015

Memory motel.

                                              Reviens moi (prière loin de...)


Oh mon grand amour, ma petite amie
Tu me reviens comme un charme
En une image que rien ne ternit
Que n'efface ni le temps ni les larmes

Où es tu ? Je reste interdit
Dans les parages de jadis ou tu t'attardes
Est-ce la mer ? Est-ce la nuit ?
Il est minuit. Est-ce l'heure que je regarde ?

Je te revois, petit animal chéri
Sauter à la corde de mon cœur
Rire comme les enfants rient
Et je m'alanguis de bonheur

Ta pupille brille, ton teint rosit
Sous mes baisers sans fard
Il se peut que tout soit permis
D'aimer comme ça, comme un Art

A celles de mes doigts sur ta peau noircie
Tu préférais la caresse du soleil
Je m'en suis comme un astre obscurci
Tu as disparu avec le bon sommeil

Ton amour a depuis longtemps péri
Je suis aux aguets jusqu'à la garde
Du moindre signe, d'un débris
Moins dru que les rêves dont tu me lardes

Là un geste tendre je te mendie
Tu te moques d'un souverain rictus
Je me réveille seul et en sursis
Avec sur la gauche le souffle de l'infarctus

J'ai dans la poitrine un grand incendie
Qui ne peut rien brûler
Je veux vivre de spasmes en insomnies
Et ne rien oublier

Oh ma douceur, mon ennemie
Pour mon dernier soupir me reviens
Car je veux le cracher avec furie
Sur le mamelon d'un de tes seins


samedi 2 mai 2015

"Il y a une rose dans Spanish Harlem..." Ben E. King.

Ben E. King est mort et c'est triste. Avec ses Drifters ou en solo il fut l'un des créateurs des meilleures chansons de cet âge "mort" du Rock qui se situe entre 1958 et 1963 (entre Elvis à Hollywood et l'arrivée des Beatles). Ce fut un âge de ballades sirupeuses pour teenagers et de rocks mollassons pour leurs parents, le tout issu de la ruche du Brill-building de New-York où des escouades de compositeurs un peu plus âgés et pas plus matures que leur public s'évertuaient à leur piquer leurs sous en leur faisant acheter des 45 tours. Tout ça sent le préfabriqué et les tubes à la chaîne, c'est exact MAIS, dans tout ce fourbis, entre les Fabian et Bobby Darin on pouvait trouver de vrais perles de Grâce dorées sur tranche, composées et produites, par exemple, par Phil Spector ou Ahmet Ertegun. Les chansons de Ben E. King., qu'il les ait enregistrées avec ou sans les Drifters, étaient de celles-là. Je ne vais pas mettre "Stand by me" qui est pourtant sa plus belle réussite, si agréable à jouer - la perfection même quand à la mélodie, aux paroles, aux arrangements - mais une autre très, très belle composition au son et à la mélancolie chaudes : "Spanish Harlem". Cet âge "mort" fut aussi un âge d'or (on le retrouve dépeint dans le (mauvais) film de Lucas "American Graffiti"). Je n'ai rien de spécial à ajouter à propos de Ben E. King, si ce n'est qu'il me manque déjà et que j'ai aimé vivre dans un monde où il fut un des pourvoyeurs de beauté en façon de chanson populaire et aussi, une aide absolument consciente à la création de dizaines de milliers de bébés.
Ben E king : "Spanish Harlem"

Il arrive un moment où il devient difficile de juger encore et encore, d'émettre un avis critique de plus sur des musiciens avec lesquelles vous vous balader depuis presque 40 ans. C'est ce qui m'arrive avec les Stones. Entre eux et moi, il y a eu des hauts et des bas, je les ai vomis ou adorés, ça n'a plus d'importance. Mystère de ma psychologie, de mon oreille instinctive, je les écoute toujours et avec un plaisir qui, finalement, s'il est pondéré parfois, ne se dément pas, alors...après nous le déluge. Je vais donc mettre la reprise d'un morceau des Drifters, sans Ben E King, par les Rolling Stones : "Under the Boardwalk". Ca sonne très bien, c'est très frais, comme disent les djeunes. En même temps, ça a été enregistré là-bas, aux Etats-Unis, quelque part entre Los Angeles et Chicago.