Du fond des âges farouches, certaines créatures hybrides, mi sapiens mi sapées, sont venues parmi nous autres, rebuts ultimes de l'évolution, pestilentielle engeance que le Temps du confort et de la paresse a mis au monde pour servir de proie à des forces plus élevées, sont venues, disais-je, afin de renouveler notre accord avec le Monde. Eux, ils venaient d'en bas, d'avant, de loin, de contrées perdues sur des cartes inconnues, ils avaient un pouvoir qui nous échappait. Habillés de leur douce rudesse, tantôt caressants, tantôt mordants, leur plainte ancestrale de demi-bêtes a bientôt envahi la ville, puis les cris de satisfaction devant tant de lumières nocturnes et de décibels tombées des shows des strip-teaseuses et des musiciens - ils avaient quittés des grottes insalubres et dantesques où l'acoustique laissait à désirer et l'éclairage encore plus, il faut bien le dire- Bon, je continue.... Monstresse à la poitrine saillante, hurluberlus hébétés de leur propre puissance, échalas soudain éperdus d'amour pour des guitares sans nom, ils décidèrent de faire la seule chose décente qui se présentait à eux et qui, peut-être, nous aiderait : du Rock. Inutile de dire qu'ils firent dans l'originalité, l'inédit, le bric et de de broc inouï. C'était un mélange de doux flûtiaux et de sons de grattes rogommes, de cris basiques et éthérés et de batterie directement inspirées de la cavalcade d'une tribu de mammouths côtoyés jadis en des temps que je n'hésiterais pas à qualifier de préhistoriques si je n'avais pas peur de passer pour un jean-foutre. Mais je n'en suis pas un et leur musique m'a touché et impressionné comme elle vous touchera s'il reste en vous une parcelle de néandertalien. Ce fort mélange de pulsion de vie, de mort qui rôde et de puissance dévastatrice ne peut laisser indifférent l'auditeur lassé des midinettes du top twenty américain, modèle crevette crevarde pro-ana genre Rihanna. Même Beyoncé et Adèle sont à la traîne, dépassées qu'elles sont par le modèle king-size qui assène les vocaux du combo qui lui mélange allègrement le néo-grunge et le néolithique, voire le flower-power et la taille de silex pour des flèches qui ne peuvent qu'atteindre les âmes amollies des rockers presque endormis le nez dans leurs bières un peu partout dans le monde. Ce groupe dont les membres ont traversé le Temps par un couloir spatio-temporel ouvert par mégarde sur l'insolite et le bruyant s'appelle Rose Windows et vous pouvez les voir à l'oeuvre dans la vidéo ci-dessous, tous plus flamboyants et étranges les uns que les autres, avec un accessit tout particulier pour la doulce chanteuse à l'affolante puissance vocale et à...enfin, vous verrez bien. C'est sur le premier label d'Hüsker Dü et de Nirvana, Sub Pop; bon sang ne saurait mentir.
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