Dans le top 10 des meilleures chansons Pop de tous les temps, sûrement ça. Voix sublime, mélodie irréprochable, arrangements gracieux, rime riches ( "...don't let my show convince you / that I've been happy since you "!) "The Tears of Clown" de Smokey Robinson and the Miracles. C'était justement le genre de petit miracle qui sortait de la machine à tube qu'était la Motown de Berry Gordy. Aussi bon je connais, meilleur, non. Alors, pour la bonne bouche, le même titre deux fois, la première en live, la deuxième en playback, histoire de bien se rendre compte du boulot différent dans les deux cas. Notons, de toute manière, la bonne tête de notre héros, les décors et les costumes de bon goût et la présence rassurante des Miracles, véritables assurances tout-risque des choeurs.
Et puis, cette petite/grande reprise de ce morceau par un chanteur et un groupe français qui finissaient leurs concert par ce titre et cette version endiablée.
Bertrand Burgalat meets A. S. Dragon.
mardi 28 avril 2015
Voix nue.
Chant cassé
Brisure de tessiture
Zéro hertz pointé
Petite voix
Petit souffle
Qui ne trouve jamais à sortir
Qui encombre plutôt
Qui n'a ni issue
Ni solfège
Innocuité colorature
Inapte, basse, médium, aiguë
A toute forme
A tout répertoire
Échoue à dire l'âme
La joie, la souffrance
La poésie de peine
Ou de risque
Cassée en deux
Un coté pour la nuit
L'autre pour la Mort
Et traîne par terre
Foulée aux pieds
Arrachée comme une dent
Par une multitude
Tapageuse
Où tous les cris se bousculent
Et jouent la puissance à tout-va
Quand un sanglot
Ou un soupir
Saurait emplir l'espace
Et satisfaire l'oreille
Voix refusée
Du salon ambitieux
Et des hurlements
Voix muette
Sans onde à la ronde
Ni tour de chant
A la rue
Juste le repli au nombril
Qui n’ânnone même pas
Le silence prévisible
Tendant la main
Ne mendiant rien
Car n'étant rien
Sans fréquence ni modulation
Sans rythme ni séquence
Le canon impossible
Le silence insigne
Partition corrigée
Au blanco total
Petite voix supprimée
Avant même
Que d'avoir sonné à la porte
De la chorale
Loin de la terre
Et loin du ciel
Murmure oblitéré
Chant mutique
« Au secours "
Qui, comme tant d'autres,
N'aura pas d'écho.
Je cherchais un truc bien à mettre en vidéo avec le texte et je tombe sur ce clip de Hank Snow que les Stones reprenait (Hank Snow) déjà au début des années 60. Ah, l'enfoiré ! Sur ce coup je lui mets 1/10 parce que 11/10 ça existe pas, et encore moins 12/10 !
Non, mais Hank, c'est quoi ce costard ???
Brisure de tessiture
Zéro hertz pointé
Petite voix
Petit souffle
Qui ne trouve jamais à sortir
Qui encombre plutôt
Qui n'a ni issue
Ni solfège
Innocuité colorature
Inapte, basse, médium, aiguë
A toute forme
A tout répertoire
Échoue à dire l'âme
La joie, la souffrance
La poésie de peine
Ou de risque
Cassée en deux
Un coté pour la nuit
L'autre pour la Mort
Et traîne par terre
Foulée aux pieds
Arrachée comme une dent
Par une multitude
Tapageuse
Où tous les cris se bousculent
Et jouent la puissance à tout-va
Quand un sanglot
Ou un soupir
Saurait emplir l'espace
Et satisfaire l'oreille
Voix refusée
Du salon ambitieux
Et des hurlements
Voix muette
Sans onde à la ronde
Ni tour de chant
A la rue
Juste le repli au nombril
Qui n’ânnone même pas
Le silence prévisible
Tendant la main
Ne mendiant rien
Car n'étant rien
Sans fréquence ni modulation
Sans rythme ni séquence
Le canon impossible
Le silence insigne
Partition corrigée
Au blanco total
Petite voix supprimée
Avant même
Que d'avoir sonné à la porte
De la chorale
Loin de la terre
Et loin du ciel
Murmure oblitéré
Chant mutique
« Au secours "
Qui, comme tant d'autres,
N'aura pas d'écho.
Je cherchais un truc bien à mettre en vidéo avec le texte et je tombe sur ce clip de Hank Snow que les Stones reprenait (Hank Snow) déjà au début des années 60. Ah, l'enfoiré ! Sur ce coup je lui mets 1/10 parce que 11/10 ça existe pas, et encore moins 12/10 !
Non, mais Hank, c'est quoi ce costard ???
mercredi 22 avril 2015
Plaidoyer pour la folie.
Les meilleurs d'entre nous deviennent fous ou artistes. Ce dernier terme pour éviter de dire benoîtement poètes, ce qui peut paraître un peu restrictif. Mais enfin, par rapport à la poésie, tous les autres Arts me semblent seconds. A tous les Arts il faut de la poésie alors qu'on peut très bien imaginer la poésie sans peinture, sans danse etc, etc. Sans musique, c'est impossible mais il s'agit d'une musique bien spéciale, le Chant vocal. Ce besoin essentiel de Chant chez l'humain se traduit par une musique savante ou populaire toujours très importante en quantité de production et en diffusion et des hits pour tout le monde, du gueux au noble. Il y a aussi "Paysan !", comme disait Rimbaud, c'est honorable. Beaucoup de bonne littérature vient de ces auteurs qu'on dit "régionalistes", qui parlent des paysans d'un coin précis et du rapport qu'ils ont à "leur terre", alors qu'elle touche potentiellement le monde entier, bien au-delà de son ère d'origine. Nous sommes tous de glaise crottés, ne l'oublions pas. Juste derrière artiste, où plutôt à coté, il y a les artisans qui intègrent l'utile comme contrainte à la production de la beauté. J'admire leurs travaux au plus haut point, sauf ceux de cette catégorie qu'on appelle "Artisants d'Art", qui font, pour la plupart, dans le "joli", et donc le passager et le laid. Si j'essaye de penser à d'autre professions que je pourrais trouver honorables, je me dis que tomber sur un bon commerçant est quelque chose de rare mais très agréable. Faire la cuisine, jardiner ne devraient pas être des métiers mais faire partie de ce que tout un chacun doit savoir faire, comme faire du vélo, ou savoir nager. Pour le reste, c'est un marasme qui commence avec professeur et instit et finit avec avocat et flic.
Ce classement est abracadabrantesque mais pas grotesque et je réitère ce que j'ai dit au début, les meilleurs deviennent fous. Je ne crois pas que la folie mène systématiquement à des êtres humains forcément meilleurs que les autres. Je connais plein de fous, il y en a un paquet qui ne sont pas passionnants, à peine respectables. Mais la folie donne naissance à des complexions, des tournures d'esprit si l'on veut qui sont d'une rare beauté et intelligence, intrigantes, fascinantes et souvent créatrices. Un grain de folie plus ou moins grand et prégnant est un ingrédient nécessaire à une belle personnalité, mais pas suffisant, ça serait un peu trop simple. N'empêche, les gens que je connais qui ne sont pas fous peuvent êtres éminemment sympathiques ou franchement intelligents, à mes yeux il n'ont qu'un intérêt maigre comparés à ceux que j'aime le plus et qui sont des psychotiques à peu près stabilisés, en quête d'une meilleure santé. La santé, quand elle est donnée, quand on l'a d'avance est un avantage immense, c'est aussi un grande aide sur le chemin de la crétinerie et de la beauferie. Je n'ai jamais vu un beauf autrement qu'en pleine forme, prêt à s'enquiller ses 30 pastis et ses deux paquets de brunes. Après ça, il baisera comme un porc la première venue qui s'en trouvera tout à fait satisfaite. Pour certains, assez nombreux, la vie est comme ça. Je ne les envie guère. Pas plus que je n'envie les profs, les animateurs et éducateurs de tout poils qui passent leur temps à racheter leur petite conscience coupable d'exister au prix de la vie des autres, qu'ils sont sensés rendre meilleure sur une échelle de valeur indiscutablement faussée par un égotisme mal assumé, sans noblesse, délétère car égalitaire. C'est dommage l'altérité, la pédagogie méritent mieux que des névropathes pour être vraiment constructives. J'ai néanmoins connu des profs et des éducs remarquables. La "science du lien" était chez eux une sorte de seconde nature. Comme chez certains médecins, très rares.
Mais je n'ai pas parlé des métiers les plus courants dans notre système économique : ouvriers, employés, cadres du tertiaire, fonctionnaires plus ou moins planqués. A mon avis, ceux-là font marcher la machine à merde et s'en trouvent bien. Ils aiment ça, l'étron. Ou l'argent si vous préférez, confondant pouvoir et puissance, force et agitation. Le problème avec ces gens, c'est qu'ils sont très bruyants, à défaut d'être majoritaires et occupent une place incroyablement disproportionnée dans l'espace public. On entend qu'eux. Ils aboient comme des chiens de garde devant une propriété privée convoitée par des migrants en provenance de Libye.
Quelque part, un fou crie et s'agite, il est mis sous camisole chimique. Quand il ira mieux il fera peut-être bon discuter avec lui, de tout et de rien. Ailleurs, le poète chante, nous sommes peu à l'entendre mais cette minorité, celle qui esquisse le Chant comme celle qui tente de l'entendre est certainement essentielle à la survie et à la perpétuation de l'espèce tout entière. Pourquoi ? S'il y a un sens à la vie, c'est là qu'il se dit. Dans les chants d'amour, de guerre, d'alliance avec la nature, dans la simple poésie de l'instant qui passe. Peut-être simplement dans le fait même de chanter.
C'est un mélange de deux vieux poètes éternellement jeunes. L'un, Burroughs récitant l'autre, Morrison. Voici le texte de ce qu'il dit. En fait Burroughs rend
hommage à Morrison en citant des extraits de son poème "Celebration of the King Lizard", un truc zarbi à souhait.
Lions in the street
Lions in the street
And roaming dogs in heat, rabid, foaming
A beast caged in the heart of a city
Is everybody in?
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
The body of his mother
Rotting in the summer ground
He fled the town
He went down south and crossed the border
Left the chaos and disorder
Back there over his shoulder
Is everybody in?
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
One morning he awoke in a green hotel
With a strange creature groaning beside him
Sweat oozed from its shiny skin
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
Oh how to thank history
Jim morrison
Jim morrison
Who drown in a bathtub in paris
Seems like a god damn odd thing to happen to me
Lions in the street
Lions in the street
And roaming dogs in heat, rabid, foaming
A beast caged in the heart of a city
Is everybody in?
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
Jim morrison
A magnificient influence and grand fellow
Grand fellow
Jim morrison
A magnificient influence and grand fellow
Grand fellow
Is everybody in?
Is everybody in?
Is everybody in?
Is everybody in?
Ce classement est abracadabrantesque mais pas grotesque et je réitère ce que j'ai dit au début, les meilleurs deviennent fous. Je ne crois pas que la folie mène systématiquement à des êtres humains forcément meilleurs que les autres. Je connais plein de fous, il y en a un paquet qui ne sont pas passionnants, à peine respectables. Mais la folie donne naissance à des complexions, des tournures d'esprit si l'on veut qui sont d'une rare beauté et intelligence, intrigantes, fascinantes et souvent créatrices. Un grain de folie plus ou moins grand et prégnant est un ingrédient nécessaire à une belle personnalité, mais pas suffisant, ça serait un peu trop simple. N'empêche, les gens que je connais qui ne sont pas fous peuvent êtres éminemment sympathiques ou franchement intelligents, à mes yeux il n'ont qu'un intérêt maigre comparés à ceux que j'aime le plus et qui sont des psychotiques à peu près stabilisés, en quête d'une meilleure santé. La santé, quand elle est donnée, quand on l'a d'avance est un avantage immense, c'est aussi un grande aide sur le chemin de la crétinerie et de la beauferie. Je n'ai jamais vu un beauf autrement qu'en pleine forme, prêt à s'enquiller ses 30 pastis et ses deux paquets de brunes. Après ça, il baisera comme un porc la première venue qui s'en trouvera tout à fait satisfaite. Pour certains, assez nombreux, la vie est comme ça. Je ne les envie guère. Pas plus que je n'envie les profs, les animateurs et éducateurs de tout poils qui passent leur temps à racheter leur petite conscience coupable d'exister au prix de la vie des autres, qu'ils sont sensés rendre meilleure sur une échelle de valeur indiscutablement faussée par un égotisme mal assumé, sans noblesse, délétère car égalitaire. C'est dommage l'altérité, la pédagogie méritent mieux que des névropathes pour être vraiment constructives. J'ai néanmoins connu des profs et des éducs remarquables. La "science du lien" était chez eux une sorte de seconde nature. Comme chez certains médecins, très rares.
Mais je n'ai pas parlé des métiers les plus courants dans notre système économique : ouvriers, employés, cadres du tertiaire, fonctionnaires plus ou moins planqués. A mon avis, ceux-là font marcher la machine à merde et s'en trouvent bien. Ils aiment ça, l'étron. Ou l'argent si vous préférez, confondant pouvoir et puissance, force et agitation. Le problème avec ces gens, c'est qu'ils sont très bruyants, à défaut d'être majoritaires et occupent une place incroyablement disproportionnée dans l'espace public. On entend qu'eux. Ils aboient comme des chiens de garde devant une propriété privée convoitée par des migrants en provenance de Libye.
Quelque part, un fou crie et s'agite, il est mis sous camisole chimique. Quand il ira mieux il fera peut-être bon discuter avec lui, de tout et de rien. Ailleurs, le poète chante, nous sommes peu à l'entendre mais cette minorité, celle qui esquisse le Chant comme celle qui tente de l'entendre est certainement essentielle à la survie et à la perpétuation de l'espèce tout entière. Pourquoi ? S'il y a un sens à la vie, c'est là qu'il se dit. Dans les chants d'amour, de guerre, d'alliance avec la nature, dans la simple poésie de l'instant qui passe. Peut-être simplement dans le fait même de chanter.
C'est un mélange de deux vieux poètes éternellement jeunes. L'un, Burroughs récitant l'autre, Morrison. Voici le texte de ce qu'il dit. En fait Burroughs rend
hommage à Morrison en citant des extraits de son poème "Celebration of the King Lizard", un truc zarbi à souhait.
Lions in the street
Lions in the street
And roaming dogs in heat, rabid, foaming
A beast caged in the heart of a city
Is everybody in?
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
The body of his mother
Rotting in the summer ground
He fled the town
He went down south and crossed the border
Left the chaos and disorder
Back there over his shoulder
Is everybody in?
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
One morning he awoke in a green hotel
With a strange creature groaning beside him
Sweat oozed from its shiny skin
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
Oh how to thank history
Jim morrison
Jim morrison
Who drown in a bathtub in paris
Seems like a god damn odd thing to happen to me
Lions in the street
Lions in the street
And roaming dogs in heat, rabid, foaming
A beast caged in the heart of a city
Is everybody in?
Is everybody in?
The ceremony is about to begin
Jim morrison
A magnificient influence and grand fellow
Grand fellow
Jim morrison
A magnificient influence and grand fellow
Grand fellow
Is everybody in?
Is everybody in?
Is everybody in?
Is everybody in?
samedi 18 avril 2015
Droïds get lonely too.
A peine ai-je regardé la bande-annonce du Starwars VII que j'ai eu les larmes aux yeux. Suis-je un idiot ? Pas plus que d'autres... Le film est la suite de cette saga dont j'ai vu le premier volet en 1977, j'avais 13 ans. On savait déjà, à l'époque, que cet épisode et les deux qui le suivirent étaient une trilogie centrale qui était précédée d'une autre et suivie d'une troisième. Ça n'avait pas grande importance, il n'était pas question en ces temps-là de les voir un jour sur écran, c'était une convention épique qui donnait du relief à l'ensemble. Plus tard, grâce aux avancées de la technologie, George Lucas a pu donner vie aux trois premiers épisodes de la série et ce fut une sorte de purge gigantesque ou la colère montante d'Annakin Skywalker n'avait d'égale que ma frustration a voir ce que je savais déjà, bégayé par le créateur de Starwars lui-même. C'était rageant et assez honteux. Et le temps, lui, filait, avec ou sans cinéma, bientôt sans, définitivement, et ma vie suivait son cours vers le grand-âge et la mort. Je ne suis pas si vieux, certes, mais c'est déjà le début de la fin et pas mal de choses me sont désormais interdites. En plus de cela, je n'ai pas bien vieilli, je suis devenu laid et gras, la vie m'a amené à atterrir dans une bourgade peu accueillante où seul le chant des oiseaux me console de ma grande solitude ("Haute solitude" aurait dit Léon-Paul Fargue), où j'ai pour toute compagnie quelques livres et un ordinateur branché sur Internet et son cortège de richesses pauvres et d'ignominies virtuelles/réelles. Je suis ensuqué dans un presque rien rébarbatif, une quasi déchéance que je dis n'avoir pas choisi mais que je m'inflige tout de même comme une punition morale à je ne sais quel péché originel. Et voilà que, du fond du temps, une voix familière vient tinter à mon oreille et me parler de ce que je croyais avoir, comme tous les mômes de l'époque, comme tout le monde finalement, La Force, cette bienveillante puissance qui aura été finalement absente de ma vie. Voilà que, par-dessus les blessures infligées et données, par delà le temps perdu à ne rien faire si ce n'est à regretter TOUT, quelqu'un (un père ?), une autre voix, chaleureuse, me dit : "Nous sommes à la maison." Quelque chose s'est refermé en moi, une boucle heureuse, proustienne bien sûr. Oui, j'étais parti, il y a longtemps, avant même de partir vraiment, où plutôt, on m'avait quitté et laissé dans l'angoisse; et "ça" revenait de là-bas, de très loin, et moi aussi je revenais. Des traces, des reliefs statufiés reprenaient vie, prenaient du sens. J'étais devenu un mécréant, un sarcastique jaunâtre, un laideron et tout ce qu'il avait fallu que je dilapide de beauté, d'amour, de joie pour en arriver là m'était redonné en deux minutes d'une bande-annonce d'un film qui avait irrigué de force et d'élan ma jeunesse et ses illusions perdues par ma faute (était-ce bien ma faute ?). Comme la madeleine pour le narrateur de la "Recherche", ce goût familier d'une fiction tant aimée a fait renaître en moi l'idée que la vie n'est pas vaine, et que, si elle finit en loque rapiécée, c'est bien plus la responsabilité du couturier que celle des tissus, et qu'au-delà même de cette responsabilité le cours inexorable du temps contient dans ses plis la matière d'une plénitude qui s'exerce pour peu que l'on se donne les moyens et la chance de la chercher. Il n'est pas d'autre sens que celui-là, de se dire qu'au soir de sa vie on est rentré chez soi, là où personne d'autre ne peut se dire cela ni en éprouver le contentement, la joie mêlée à la tristesse. A la maison.
mercredi 15 avril 2015
Désespérant. Même Percy Sledge casse sa pipe.
Il était bon, Percy, bon comme la romaine, oui mais voilà, ça ne l'a pas empêché de mourir hier. Ce que c'est que de nous tout de même... Certes, son feeling "soul" était indéniable mais il fut malheureusement l'homme d'une seule chanson, "When a man loves a woman", qui fut un hit inter-galactique, un tube mondial qui prêtait assez bien le flanc aux reprises les plus aseptisées, aux envolées lyriques les plus propres sur elles, bref à la moulinette de l'easy-listening made in Germany. Tout ça ne manqua pas d'arriver (Michael Bolton, Helmut Lotti etc, etc...). Elle figure aussi en bonne place sur toutes les compilations des "indispensables" à faire écouter aux assemblées réjouies et sentimentales des fêtes de mariage. En France, Percy avait fait un duo un peu gênant de sa scie increvable avec Dorothée en 1993 sur TFone...
Bon, ce n'est pas dramatique (contrairement aux multiples films hollywoodiens qui utilisèrent le tire, dont certains sont gratinés) et, pour célébrer Sledge et, par la même occasion, le centenaire de la naissance de Billie Hollyday, je vais mettre ci-dessous la chanson de cette dernière "When a woman loves a man", histoire d'aller voir de l'autre coté du genre humain ce qui se passe quand ce satané Amour aveuglé opère. Bah, de toute façon, c'est Johnny Mercer qui a écrit les paroles parce que les femmes ne comprennent rien à l'Amour. Pour elles, enfin la plupart d'entre elles, l'Amour c'est écarter les cuisses en disant "Chéri, je suis fécondable." C'est là que Pépère devrait dire à Mémère d'aller se faire trombiner ailleurs plutôt que de s'embarquer dans des histoires de chiarres qui vont finir par coûter la peau des fesses, surtout au moment du divorce, inéluctable puisque possible.
Billie Hollyday : When a woman loves a man".
Bon, ce n'est pas dramatique (contrairement aux multiples films hollywoodiens qui utilisèrent le tire, dont certains sont gratinés) et, pour célébrer Sledge et, par la même occasion, le centenaire de la naissance de Billie Hollyday, je vais mettre ci-dessous la chanson de cette dernière "When a woman loves a man", histoire d'aller voir de l'autre coté du genre humain ce qui se passe quand ce satané Amour aveuglé opère. Bah, de toute façon, c'est Johnny Mercer qui a écrit les paroles parce que les femmes ne comprennent rien à l'Amour. Pour elles, enfin la plupart d'entre elles, l'Amour c'est écarter les cuisses en disant "Chéri, je suis fécondable." C'est là que Pépère devrait dire à Mémère d'aller se faire trombiner ailleurs plutôt que de s'embarquer dans des histoires de chiarres qui vont finir par coûter la peau des fesses, surtout au moment du divorce, inéluctable puisque possible.
Billie Hollyday : When a woman loves a man".
lundi 13 avril 2015
Des fils rivaux pour de rire.
En cette ère post-historique et post-moderne tous les possibles s'emmêlent les pinceaux dans un réel parcellisé, clanique, rapiécé par chacun à sa petite sauce. Ainsi, moi, sur ce blog, j'y vais de mon petit couplet nostalgique de temps plus rudes ou plus doux où le mot "choisir" (ou "ne pas choisir") avait encore un poids. Maintenant, bof, tout est là, à portée, pré-cuit, pré-digéré. Prenez le groupe Rival Sons, ils mélangent le meilleur de Led Zep et un chanteur à la Jim Morrison (en sachant que le meilleur de Led Zep est de loin inférieur au pire des Doors, nous sommes d'accord. Pour moi seul le "nul" de Zeppelin tel que défini par le fan de base est audible) Et bien ça marche, on peut écouter ça en surfant sur des sites de cul millésimé French Touch (Jacquie et Michel, par exemple), pendant que les chipos grillent sur le barbecue, et que la petite amie se repeint les doigts de pieds en discutant Voyage Privé avec ses copines. Ça passe, Ça ne jaillit pas, ça c'est sûr, et ça n'émeut pas, mais ça passe. Ah non ? Une merguez, alors ?
Rival Sons : Open my eyes.
Rival Sons : Open my eyes.
vendredi 10 avril 2015
Bander plus fort, bander encore.
Je viens de découvrir le travail du photographe et ethnologue italien Fosco Maraini. On a pas fini de s'émerveiller les amis. On n'a pas fini de désespérer non plus. Et non, je ne suis pas bipolaire, c'est l'Homme qui oscille dangereusement entre le noble et l'ignoble, et le sublime et le sordide, si tant est que ces notions veuillent encore dire quelque chose aujourd'hui.
Enfin bref, ce photographe amoureux du Japon a fourni une iconographie abondante et magnifique sur une catégorie très spéciale de la population : les pêcheuses en apnée d’ormeaux d'une île du sud de l'archipel, les Ama. A voir ces photos de femmes débordantes de santé et d'énergie effectuer leur tâche quotidienne quasiment nue on ressent une charge érotique d'une puissance peu commune alors même qu'aucun des codes de la photo de charme d'Occident ou d'ailleurs n'entre en jeu. Ce ne sont pas des sirènes que l'on voit ici comme on l'a souvent dit, créatures fatales et fragiles comme beaucoup hommes les aiment, mais des guerrières au sourire éclatant, à la nudité rayonnante, aux seins galbés pour la main, le couteau à la ceinture, prêtes au combat. Voilà bien nos égales dans la lutte amoureuse pour le plaisir. Elles ne s'en laisseront pas compter et il faudra les baiser de toutes nos forces pour les faire décoller et nous avec dans le maëlstrom d'un orgasme partagé arraché aux Dieux jaloux. Nous sommes là bien loin de la névrose mise en scène par Oshima (et comment) dans "l'Empire des sens" (titre original "Ai no corrida", qu'on pourrait traduire assez simplement par "la corrida du sexe"; parlant, non ?). Les japonais s'y connaissent en matière de sexualité tordue et de névroses carabinées mais je doute que les psys fassent fortune là-bas. On connaît la fameuse phrase de Freud sur les Irlandais qu'il jugeait être le seul peuple hermétique à la psychanalyse. Le pauvre ne connaissait pas le Japon, pays ou les perversions s'épanouissent toutes violemment et font partie intégrante de la vie de la plus grande majorité sans que cela semble poser trop de problèmes.
Mais là, c'est autre chose que nous montre Maraini. Il s'agit bien d'une sexualité parfaitement saine, parfaitement puissante et heureuse à laquelle ces femmes, ces Ama(zones, bien sûr) nous invitent. C'est revigorant et ça change avantageusement de "sexually broken" sur Youporn, série SM anglaise où des femmes sont réduites, en plein consentement paraît-il, à l'état de déversoir à violence masculine. On pourrait toujours essayer ça avec une Ama, les gars, ça n'irait pas très loin avant qu'elle quitte la tour du donjon, et tant pis pour vous si les photos et la vidéo ci-dessous ne vous excitent pas, les morts bandent aussi.
Enfin bref, ce photographe amoureux du Japon a fourni une iconographie abondante et magnifique sur une catégorie très spéciale de la population : les pêcheuses en apnée d’ormeaux d'une île du sud de l'archipel, les Ama. A voir ces photos de femmes débordantes de santé et d'énergie effectuer leur tâche quotidienne quasiment nue on ressent une charge érotique d'une puissance peu commune alors même qu'aucun des codes de la photo de charme d'Occident ou d'ailleurs n'entre en jeu. Ce ne sont pas des sirènes que l'on voit ici comme on l'a souvent dit, créatures fatales et fragiles comme beaucoup hommes les aiment, mais des guerrières au sourire éclatant, à la nudité rayonnante, aux seins galbés pour la main, le couteau à la ceinture, prêtes au combat. Voilà bien nos égales dans la lutte amoureuse pour le plaisir. Elles ne s'en laisseront pas compter et il faudra les baiser de toutes nos forces pour les faire décoller et nous avec dans le maëlstrom d'un orgasme partagé arraché aux Dieux jaloux. Nous sommes là bien loin de la névrose mise en scène par Oshima (et comment) dans "l'Empire des sens" (titre original "Ai no corrida", qu'on pourrait traduire assez simplement par "la corrida du sexe"; parlant, non ?). Les japonais s'y connaissent en matière de sexualité tordue et de névroses carabinées mais je doute que les psys fassent fortune là-bas. On connaît la fameuse phrase de Freud sur les Irlandais qu'il jugeait être le seul peuple hermétique à la psychanalyse. Le pauvre ne connaissait pas le Japon, pays ou les perversions s'épanouissent toutes violemment et font partie intégrante de la vie de la plus grande majorité sans que cela semble poser trop de problèmes.
Mais là, c'est autre chose que nous montre Maraini. Il s'agit bien d'une sexualité parfaitement saine, parfaitement puissante et heureuse à laquelle ces femmes, ces Ama(zones, bien sûr) nous invitent. C'est revigorant et ça change avantageusement de "sexually broken" sur Youporn, série SM anglaise où des femmes sont réduites, en plein consentement paraît-il, à l'état de déversoir à violence masculine. On pourrait toujours essayer ça avec une Ama, les gars, ça n'irait pas très loin avant qu'elle quitte la tour du donjon, et tant pis pour vous si les photos et la vidéo ci-dessous ne vous excitent pas, les morts bandent aussi.
vendredi 3 avril 2015
Back to the ages.
Du fond des âges farouches, certaines créatures hybrides, mi sapiens mi sapées, sont venues parmi nous autres, rebuts ultimes de l'évolution, pestilentielle engeance que le Temps du confort et de la paresse a mis au monde pour servir de proie à des forces plus élevées, sont venues, disais-je, afin de renouveler notre accord avec le Monde. Eux, ils venaient d'en bas, d'avant, de loin, de contrées perdues sur des cartes inconnues, ils avaient un pouvoir qui nous échappait. Habillés de leur douce rudesse, tantôt caressants, tantôt mordants, leur plainte ancestrale de demi-bêtes a bientôt envahi la ville, puis les cris de satisfaction devant tant de lumières nocturnes et de décibels tombées des shows des strip-teaseuses et des musiciens - ils avaient quittés des grottes insalubres et dantesques où l'acoustique laissait à désirer et l'éclairage encore plus, il faut bien le dire- Bon, je continue.... Monstresse à la poitrine saillante, hurluberlus hébétés de leur propre puissance, échalas soudain éperdus d'amour pour des guitares sans nom, ils décidèrent de faire la seule chose décente qui se présentait à eux et qui, peut-être, nous aiderait : du Rock. Inutile de dire qu'ils firent dans l'originalité, l'inédit, le bric et de de broc inouï. C'était un mélange de doux flûtiaux et de sons de grattes rogommes, de cris basiques et éthérés et de batterie directement inspirées de la cavalcade d'une tribu de mammouths côtoyés jadis en des temps que je n'hésiterais pas à qualifier de préhistoriques si je n'avais pas peur de passer pour un jean-foutre. Mais je n'en suis pas un et leur musique m'a touché et impressionné comme elle vous touchera s'il reste en vous une parcelle de néandertalien. Ce fort mélange de pulsion de vie, de mort qui rôde et de puissance dévastatrice ne peut laisser indifférent l'auditeur lassé des midinettes du top twenty américain, modèle crevette crevarde pro-ana genre Rihanna. Même Beyoncé et Adèle sont à la traîne, dépassées qu'elles sont par le modèle king-size qui assène les vocaux du combo qui lui mélange allègrement le néo-grunge et le néolithique, voire le flower-power et la taille de silex pour des flèches qui ne peuvent qu'atteindre les âmes amollies des rockers presque endormis le nez dans leurs bières un peu partout dans le monde. Ce groupe dont les membres ont traversé le Temps par un couloir spatio-temporel ouvert par mégarde sur l'insolite et le bruyant s'appelle Rose Windows et vous pouvez les voir à l'oeuvre dans la vidéo ci-dessous, tous plus flamboyants et étranges les uns que les autres, avec un accessit tout particulier pour la doulce chanteuse à l'affolante puissance vocale et à...enfin, vous verrez bien. C'est sur le premier label d'Hüsker Dü et de Nirvana, Sub Pop; bon sang ne saurait mentir.
mercredi 1 avril 2015
Tweedy and son Ltd
Jeff Tweedy, le leader de Wilco, entre deux crises de migraine, a trouvé un remède souverain et guilleret contre l'érosion qui attaque le Rocker dès qu'il a passé la trentaine. Il fait du Rock avec son jeune fils initiant ainsi une filiation énergique et créatrice tout à fait bienvenue qui semble répondre à l'équation impossible du "comment grandir sainement à l'école du Rock n' Roll ?" pas particulièrement réputée pour son régime de vie mesuré. Le conflit des générations s'en trouve aussi un peu obsolète( ainsi que les reprises de l'hymne des Who) et quelque chose s'installe dans le temps entre eux et pour nous qui est tout à fait original. On va les voir dans la vidéo ci-dessous, où ils jouent des morceaux de leur album sobrement appelé "Tweedy". Tout à l'air assez simple, le reste du groupe n'est guère plus âgé que le fiston-batteur et ça se passe dans une bonne ambiance qui ne nuit pas à la tenue Rock de l'ensemble. C'est assez miraculeux, en fait. J'imagine que Tweedy-père est plutôt fier de son fils et inversement, ou alors c'est encore plus évident et simple que ça. En fait, je n'avais jamais entendu parler d'une telle "expérimentation" familiale positive.
A partir de là, ça descend en pente raide.
Je me suis éclaté la rate en dansant comme un ouf sur le dernier morceau de la vidéo qui suit. Les Bijou ont toujours été un de mes groupes de prédilection et la version de l'album "En public" (pas "Live...") de "Vieillir" reste un des moments héroïques de la Rock-music en France. C'est si bon que c'est à l'égal des anglais et des américains. Manque de bol je ne peux plus en jouir, j'écoute ça avec un sourire perdu et sardonique et, surtout, une tristesse que rien n'apaise. Bien qu'une partie de moi sente que c'est toujours aussi bon et même sente encore cet emballement révolté du coeur qui s'essouffle infiniment sans mourir, je ne peux pas faire abstraction de mon âge et de la mort qui s'approche. Où sont les plaisirs ? Le plaisir de courir après les papillons, même noirs ? Le plaisir de fumer une cigarette à deux, assis sur le dossier d'un banc à l'heure ou il faudrait rentrer manger à la maison ? Le plaisir de tenter une figure au skate au bas de l'immeuble devant les petits, médusés, en écoutant Queen sur un vieux magnétophone ? Où sont ces plaisirs-là, s'il en est d'autres ?
Vieillir ? Saloperie.
Putain, ça ramone tout de même méchamment !!! Pour un peu, on s'y croirait et on y croirait encore !
Vieillir ? Saloperie.
Putain, ça ramone tout de même méchamment !!! Pour un peu, on s'y croirait et on y croirait encore !
Inscription à :
Articles (Atom)