dimanche 5 janvier 2014

Et les Shadoks pompaient. Funèbrement.

Depuis quelques temps, ça tombe plutôt dru. Et ça ne va plus s'arrêter. Je ne parle pas de la pluie, mais bien des décès de gens connus. Fin des années cinquante et début des années soixante, avec le début de la société d'information de masse et de celle du spectacle généralisé (vue par Guy Debord à l'époque), le nombre de personnes connues de tous a cru à une vitesse exponentielle. Il y eut des "Stars"  un peu partout, Il y en a maintenant à tous les coins de rue de la réalité filmée et truquée. D'ailleurs, de nos jours, sur n'importe quel site d'info, on a des nouvelles des "Stars", nom générique qui regroupe tous ceux qui, quel qu’en soit la raison, sont un peu célèbre, et ça fait beaucoup, beaucoup de monde, étant donné que la machine à offrir des vies de merde qui vous ont l'air moins merdique que votre vie de merde tourne maintenant à plein régime, et que tout le monde veut en croquer, d'une manière ou d'une autre. Or, pour les premiers à avoir émergés au cours de l'Histoire, en gros ceux des Sixties, et bien ceux-là arrivent maintenant en fin de vie. Tous les jours, nous aurons donc une "Star" à nous mettre sous la dent (aujourd'hui c'est Eusebio), et même des "Superstars". Ce sera exactement comme lire les avis de décès dans Ouest-France. Simplement notre bourg, c'est le monde. Tenez, moi, par exemple, je suis né en banlieue des Etats-Unis, dans un petit patelin appelée la France, et ben, avec les plans quinquennaux, le remembrement, et tout le toutim de l'OMC, y nous ont tout foutu en l'air et je mourrai en banlieue de la Chine !
Avant que le rock chinois ne déferle sur la planète (je dis ça sans aucune prévention, ni ironie) voici un petit hommage à Phil Everly, plouc Etatsunien, trépassé avant-hier, qui, avec son frère Don, formaient le duo des Everly Brothers. Rien de spécial à dire, il faisait partie des tout meilleurs. Il a influencé presque tout ceux qui l'ont suivi. Norah Jones et Billie Joe de Greenday venaient de sortir un album de tribute aux Everly Brothers, signe que l'empreinte de sa musique était encore très vive. En 1968, les Everly Brothers sortaient un disque qui connut un très bon accueil critique mais ne retrouva pas les faveurs d'un public qui les avait laissés sur le bord de la route quelques années auparavant. Ça s'appelle "Roots". Déjà, le besoin de retrouver ses racines se faisait sentir. Avec le temps ce besoin est devenu tyrannique tant le réel est invivable, encombré de choses, de réseaux factices, de simulacres d'existence, sans plus de place pour les êtres. Phil Everly était né à Chicago. Illinois, donc. Écrit par Randy Newman.

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