En bon narcisse que je suis (qui a dit pervers ???), je regardais l'autre jour les vidéos attachées à mon avant-dernier message. Je les ai trouvées affolantes de netteté, de pertinence. Je remets donc la Colère au programme, avec à peu près les mêmes énervés dans de très actuels brûlots d'intelligence paniquée, d'urgence incandescente, d'angoisse sourde ET bruyante.
Tout d'abord Killng Joke en 1980, dans leur configuration la plus inquiétante : Geordie Walker à la guitare, Youth à la basse, Paul Fergusson à la batterie et Jaz Coleman à la Folie et au chant (+claviers). Je n'ai jamais entendu nulle part une guitare électrique sonner comme celle de Walker dans Killing Joke, il avait le chic pour insuffler à sa Gibson, plutôt destinée au Rockabilly, une sorte de pompe anxiogène et libératrice dans le même mouvement. Youth a produit tout le gratin du rock par la suite, de U2 à Depeche Mode, les faisant généralement accoucher de très bons albums qui rencontrèrent un succès immense et mérité. Et, tenez vous bien, il a même fait partie d'un duo expérimental mystérieux, dont le nom des membres fut longtemps tu, avec, je vous le donne en mille, Sir Paul Mac Cartney en personne : The Fireman (une dauberie imbitable).
Quant à Coleman, il a eu 50 vies au moins, entre prophète apocalyptique, scribe ésotérique, shaman millénariste etc, etc, etc. Révolté foncier, surtout contre lui-même, il ne se sera rien épargné, et à nous non plus, nous gratifiant de tout et de n'importe quoi, du pire comme du meilleur, mais toujours animé par une Colère fidèle, première.
L'injonction paradoxale qui sert de titre au morceau qui suit est à ne pas prendre au premier degré, en tout cas, elle fout les boules (sauf dans les rangs du FN et autre UMP). Attention, ça fait mal, sauf quand vous avez mal, où là, et oui, ça fait du bien.
Pete Shelley. Le dernier morceau qu'il enregistra avec les Buzzcocks est l'un des plus beaux rock dansant et désespéré qui soit. Il s'appellait "Why can't I touch it ?" En solo, Shelley se rua sur les machines pour leur faire cracher des sons abrasifs et tuméfiés, de véritables bleus musicaux sur lequel il posa sa voix désincarnée. Dans ce morceau minimaliste ce tissage entre voix blanche de peur et clavier froids fait merveille, mais là où ça devient grandiose, c'est quand Shelley exprime son angoisse devant ce qu'il croit être de l'Amour et qui le terrorise. Ca commence au troisième couplet. C'est à hurler, bouche cousue. " It makes my heart beat faster...it has become my master..." Je vous aurais prévenus. Ce type ne se laisse pas brûler en enfer tout seul.
Les Talking Heads. On pourrait penser que David Byrne est un peu plus calme que les zigotos précédents. Bof, pas vraiment. J'emmerde Jonathan Demme et ces films musicaux conceptuels et sans émotions (sur les Talking Heads, sur Neil Young), qui font passer à la musique et à leurs auteurs le même traitement lénifiant qu'impose Nagui à celle de ses invités de Taratata. Et donc, il ne faut pas se fier à "Stop making sense", du dit Demme, qui ne rend pas compte de la folie de Byrne, ou mal. Alors, je vais mettre deux vidéos. Sur l'une, Byrne invente un style imagier de zazou épileptique à lui tout seul. (Jean-Paul Goude ? Jean-Baptiste Mondino ? Vous plaisantez ? C'est bon pour Ardisson, çes trucs-là !). Unique et paniquant. C'est "Once in a lifetime", tiré du très beau "Remain in light. Le monsieur est détraqué, le monde aussi. "Tout va très bien, Madame la marquise..."
Sur l'autre, le classique "Psycho killer" c'est le guitariste Adrian Belew qui fait des siennes (enfin, Harrison, Weymouth et Frantz ne sont pas des anges non plus). Il faut attendre la fin du morceau mais ça vaut le coup. Je mets les paroles de "Once in a lifetime". Elles sont si belles. " Letting the days go by...."
You may find yourself living in a shotgun shack
And you may find yourself in another part of the world
And you may find yourself behind the wheel of a large automobile
You may find yourself in a beautiful house, with a beautiful wife
You may ask yourself, "Well, how did I get here?"
Letting the days go by, let the water hold me down
Letting the days go by, water flowing underground
Into the blue again, after the money's gone
Once in a lifetime, water flowing underground
And you may ask yourself, "How do I work this?"
And you may ask yourself, "Where is that large automobile?"
And you may tell yourself, "This is not my beautiful house"
And you may tell yourself, "This is not my beautiful wife"
Letting the days go by, let the water hold me down
Letting the days go by, water flowing underground
Into the blue again, after the money's gone
Once in a lifetime, water flowing underground
Same as it ever was, same as it ever was, same as it ever was
Same as it ever was, same as it ever was, same as it ever was
Same as it ever was, same as it ever was
Water dissolving and water removing
There is water at the bottom of the ocean
Under the water, carry the water
Remove the water from the bottom of the ocean
Water dissolving and water removing
Letting the days go by, let the water hold me down
(From: http://www.elyrics.net/read/t/talking-heads-lyrics/once-in-a-lifetime-lyrics.html)
Letting the days go by, water flowing underground
Into the blue again, into the silent water
Under the rocks and stones, there is water underground
Letting the days go by, let the water hold me down
Leting the days go by, water flowing underground
Into the blue again, after the money's gone
Once in a lifetime, water flowing underground
You may ask yourself, "What is that beautiful house?"
You may ask yourself, "Where does that highway go to?"
You may ask yourself, "Am I right, am I wrong?"
You may say to yourself, "My God! What have I done?"
Letting the days go by, let the water hold me down
Letting the days go by, water flowing underground
Into the blue again, into the silent water
Under the rocks and stones, there is water underground
Letting the days go by, let the water hold me down
Letting the days go by, water flowing underground
Into the blue again, after the money's gone
Once in a lifetime, water flowing underground
Same as it ever was, same as it ever was
Same as it ever was, look where my hand was
Time isn't holding up, time isn't after us
Same as it ever was, same as it ever was
Same as it ever was, same as it ever was
Same as it ever was, same as it ever was
Same as it ever was, hey let's all twist our thumbs
Here comes the twister
Letting the days go by
Letting the days go by
Once in a lifetime
Let the water hold me down
Letting the days go by
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