dimanche 20 mai 2012

Live from Daryl's House. Une bonne raison d'avoir internet.

Daryl Hall a eu une très bonne idée. Maintenant qu'il est un peu rangé des voitures, plutôt que de refaire "ad libidum" le coup de la reformation du duo avec Oates et de remplir les stades de nostalgiques des années 80, il a lancé sur le net le show régulier "Live from Daryl's House". Enregistré chez lui, il y invite des copains musiciens de toutes les horizons à taper le bœuf sur les chansons qu'il composa jadis et qui sont devenus, peu ou prou, des classiques. Le tout avant ou après un bon petit barbecue dans le jardin de la maison. Il est sympa Daryl.
L'émission est diffusée sur le net en direct ou en différé. Ainsi on a pu voir Smokey Robinson, Booker T.Jones, Todd Rundgren, Mayer Hawthorne passer faire un saut chez Hall et revitaliser "Sarah smile", 'Wait for me", "I can go for that" et autre "Maneater" dans une ambiance relax, cosy et boisée. C'est à dire trois générations : celle qui a inspiré Hall (Robinson, Booker T.etc, etc ...), celle avec laquelle il a travaillé (Rundgren a produit Hall and Oates), et celle des jeunes qui viennent payer leur tribut à ce petit maître de la Soul blanche ( Mayer Hawthorne, Chromeo etc, etc...). Les musiciens qui aident à l'accouchement sans douleur de ces rencontres sont tous de fringants routards quadras ou quinquas qui n'en sont pas à un petit miracle près, habitués qu'ils sont aux conditions de parturition les plus improbables. Ici, tout est parfaitement au point pour que "ça" se passe bien et résultat, "ça" à effectivement lieu. Ça, c'est quoi ? Et bien, le genre de truc que je met dans la vidéo ci-dessous. Quelque chose d'à fleur de peau et de profond qui fait dodeliner de la tête doucement et suer des mains d'un bonheur un rien suranné.
Voilà le topo : Hall, aux anges, balance une petite version californienne chaloupée de "I can go for that" en compagnie de Chromeo, jeune duo arabo/juif de musique Westcoast, dont un des deux gaillards chavire avec son vocoder-sirop, et aussi de zicos pur jus de papaye, dont un guitariste hors-d'âge au chapeau de paille façon Walter Brennan dans "Rio Bravo" qui emballe un savoureux solo de guitare électro-acoustique. Le tout est du miel conçu pour les oreilles sensibles. Il y en a des dizaines comme ça disponibles sur le net, plus ou moins bonnes, j'allais dire plus ou moins "parfaites", parce qu'on est souvent pas loin d'une sorte de perfection, et à tout le moins, la plupart du temps, on est dans l'excellence. Tout ce truc pourrait être poussif, auto-suffisant, écroulé. Une espèce de branlette de papys sur peau d'ours miteuse devant une flambée d'ennui. Et bien pas du tout, c'est tout à fait réjouissant et je me demande ce qu'attend Bob Dylan pour faire la même chose.
En dessous je met une vidéo de la grande époque d'Hall & Oates, enregistrée au Japon, où l'on voit le talentueux chanteur faire un petit numéro vocal rassérénant. C'est à la fin de la chanson, dans un silence de cathédrale (gloire aux nippons!), il faudra attendre ou faire "fast-forward". A vous de voir.

2 commentaires:

youcandoit a dit…

Je suis tombé sur le show et j’en suis tombé sur le cul c'est mortel

Gael Coupé a dit…

Il y a de quoi ! Le plus souvent c'est excellent. Je m'étonne que Daryl Hall ne soit devenu la superstar qu'il méritait d'être. En plus il était taillé pour ce statut (fort peu enviable au demeurant) A mon avis, ce fut une question de tempo et il a mis trop longtemps à se séparer de John Oates. Mais le résultat est la semi-retraite où il est maintenant et ces "Live from Daryl's house" enchanteurs. Alors il n'y a aucune raison de se plaindre, tout au contraire.