mardi 31 mai 2011

Qu'est ce que vous voulez savoirrrr ?


J'aime bien comment Colette grrrronde après le mot " Littératurrrre", qu'elle a pris en horreur. Tous ce fatras, tous ces adjectifs ( beaucoup d'adjectifs, chez elle, surement trop) toutes ces phrrrrrases bien ciselée pourrr fairrre de la littérrrature. C'était d'un dépassé pour elle. Ça, pas les animaux, les animaux elles se souvient de tous. Et puis elle dansait, dansait, dansait, et aimait, était aimé, faisait l'amour. La Littérrrrature était une forme de pose, d'arrêt sur image d'un moi prompte à se dérober, à se déborder, c'était figé le mouvement artificiellement. Peut-être que c'était à tenter, des voies rapides à explorer en vitesse et souplesse. Mais c'est si vieux. Même à son âge de 1950, la Litttérrrrrrature est beaucoup plus vieille que Colette, allons, allons ! Bien plus ! Pourquoi lui en parler ? C'était un peu goujat.

Trendy dead people

Des années plus tard j'ai écouté ça. Est ce que c'est vraiment bien? Je ne sais pas. Entre temps j'avais écouté et vu les deux trucs en dessous. Pour ça pas de doute, c'est bon.
Everything everything : MY KZ, UR BF

Home Is Where The Hatred Is No doubt about it. Believe me.

Comment faire pour bien commencer un film.

Lumet est bien souvent limite. Là ca passe bien.

lundi 30 mai 2011

L'enfer est à lui

J'ai passé une enfance digne d'un poulet de batterie. La télé était allumée en permanence. Un jour j'ai vu ça. En français ça donne : "J'étais à la maison, qu'est ce qui s'est passé ? QU'EST CE QUI S'EST PASSE ?" Toujours pas de réponse.
NB : Le mec qui filme le film le fait plutôt bien. Surement un ancien marine de retour d'Irak.
. Enfin , dans le genre, quoi.

jeudi 26 mai 2011

Voter à droite, rouler à gauche.

Au fond "être de droite" c'est quoi ?
On comprend assez bien à partir d'un exemple récent. Le gouvernement décide de faire enlever les panneaux prévenant les automobilistes de la présence d'un radar sur leur route et veut faire interdire les systèmes du type Coyote qui permettent aux conducteurs de s'informer mutuellement via leur portable des emplacements des radars mobiles. Pour une fois, ce n'est pas l'opposition de gauche qui s'insurge mais les parlementaires de droite qui relayent la colère de leurs électeurs. De peur de voir leurs fauteuils à l'assemblée menacés, ils tonitruent, vocifèrent et résultat, sous la pression populaire, si bien et si vite représentée, le gouvernement recule, s'emmêle les pinceaux et fini par laisser toute licence aux chauffards de faire mumuse avec la vie des autres.
C'est ça être de droite, penser que la loi ne s'applique pas à vous comme à tous. Que pas vu, pas pris. Qu'on peut ne pas respecter la loi, les usages du moment qu'on peut en retirer un petit bénéfice personnel, aussi minime soit-il. N'est con que celui qui se fait choper, les autres, ceux qui respectent la loi parce qu'elle est la condition d'une vie en société sont des idiots. La règle, le seule du mec de droite, c'est : "Tout pour ma gueule". Etre de droite, c'est tout sauf être droit, au contraire c'est être profondément retors. Après évidemment, quand il faut se fader ce genre de gugusses, majoritaires en France et partout dans le monde, c'est assez pénible.
Je dirais qu'un mec de droite c'est un mec tout simplement mal élevé. Si vous êtes malpoli, par exemple, bien que vous arboriez un T-chirt avec le visage du Che vous êtes de droite. D'ailleurs le Che était de droite. Eh beh oui, c'est comme ça. Comme Mao, Lenine, Nixon, Mitterand, Giscard, ma grand-mère ultra-catho et mon grand-père résistant.
Moi je suis de gauche. Pourquoi? Je sais pas trop. J'ai beau être tout tordu de partout je suis droit.

Les Malheurs de Gustav (par Leonard Bernstein)

Il ya une semaine Gustav Mahler nous quittait. Il y a un siècle de cela. J'entendais Leonard Bernstein parler de Mahler sur France Musique l'autre jour. Une archive de l'INA. "Lennie" expliquait que Mahler avait fini par aller voir Freud. La rencontre eut lieu à Utrecht, Mahler et Freud parlèrent pendant des heures. A la fin Freud dit au musicien qu'il souffrait d'un complexe de La Madone ( je traduis peut-être mal, dans l'interview Bernstein dit " Madonna Complex), qu'il sacralisait la femme et que du coup il n'avait pas ou peu de rapports sexuels avec Alma, la sienne qui s'en trouvait assez frustrée. "Mahler laughed about it" dit Bernstein et d'ajouter " Il n'y avait rien a faire."
C'est vrai Mahler était très malheureux et il n'y avait rien à faire. Il nous reste juste a écouter comment l'homme sublima sa peine dans la création musicale.
Bernstein dit une chose très vrai aussi : que Mahler savait qu'il était le dépositaire de toute "un arc" qui venait de Mozart qui allait jusqu'à lui et qu'il en était la fin. Schoenberg, élève admirable et disciple de Mahler changea en effet radicalement la donne. Cet "arc de triomphe" fut très lourd à porter, on s'en doute. Mahler tricha même pour être celui qui arriverait à faire 10 symphonies et accomplir ainsi un geste que ces prédécesseurs n'avait pu finir, et si l'on compte " Le Chant de la Terre" il y est arrivé. Quelle charge ! Quel Fléau !
Et en plus le nanar de Visconti "Mort à Venise", inspiré de la vie de Mahler tient l'affiche depuis 1971 à Paris. Quelle charge ! Quel Fléau ! Si vous voyez ce que je veux dire...
Tant pis, au programme ce soir L'adagieto de la Cinquième, dirigé par la veuve poignet. Ah non, on m'annonce un changement de dernière minute dans la programmation, c'est finalement Leonard Bernstein qui remplace Madame Onan à la tête du Philharmonique de Vienne. Bon, je ferais avec.

mercredi 25 mai 2011

JOUER COMME UN DIEU, POUR LES HOMMES

Il a pu sembler à certains que Gabin se répétait, qu'il "gabinisait". Jacques Lourcelles, dans son "Dictionnaire du cinéma", parle très bien de lui et du " public qu'il émerveillait par ces métamorhoses". Chabrol, peu avant de mourir déclarait à la charmante Catherine Ceylac dans "Thé ou café" que l'acteur qui lui manquait le plus était justement Gabin.
Gabin était comme un Stradivarius. Sous les mains des grands maîtres il sonnait comme aucun autre. Duvivier et Carné sont ceux qui ont le plus contribué a échafaudé un stéréotype de Gabin acteur et, au fond, dans leurs films il était parfait aussi, maléable et souple à l'extrème, il se fondait avec densité et un rare talent dans les personnages que l'esprit souvent caricatural des cinéastes demandait. Diriger par d'autres il pouvait rendre un son tout à fait différent, je dis un son parce que sa diction change aussi, comme le reste et qu'on ne reconnait pas le flot taillé sur mesure par un dialoguiste comme Michel Audiard et sur lequel Gabin se lancera à sa guise. Je mélange un peu les époques c'est certain, mais même après la guerre, il y a des mondes, beaucoup de travail et une grande facilité entre le Gabin de "Voici venu le temps des assassins", "Chiens perdus sans collier" et "Le baron de l'écluse"
Voici ce que Gabin pouvait "rendre" à l'écran sous la direction de deux expérimentateurs de génie Jean Grémillon et Jean Renoir, respectivement dans "Remorques" et "Les bas fonds".
Maintenant on a Canet, Cluzet et Dujardin. Confondants, non? Regardez bien. Le temps a passé. C'était meilleur avant. C'est un constat qui ne requiert aucune nostalgie. Maintenant nous avons autre chose et comme dit Skorecki " Il faut creer à partir de ça". C'est le plus ardu. Regardez de vielles images, c'est facile. Faire des films de nos jours c'est une autre paire de manches. En attendant, les Stradivarius ne semblent pas passer de mode....
Deux preuves tangibles ci dessous.


Bon, Jouvet avait peut être moins besoin de metteur en scène que Gabin, je n'en sais rien. Il est remarquable dans " Les Bas fonds". Là aussi sa diction change.

SPLENDIDE !!! ( Je n'oublie ni Suzy Prim, Ni Michelle Morgan, c'est même le contraire, autour d'elles tout est presque adventice )

jeudi 19 mai 2011

Eloge subliminal des nerfs.

J'ai regardé hier deux documentaires sur deux groupes que j'ai loupés en concert quand j'étais gamin au Mans, ville ouvrière qui a vu défiler, à cette époque, nombre de groupes punks et métals. On étais plutôt bien loti dans ce domaine. Donc, un doc sur le bassiste leader de Motorhead, sobrement intitulé " Lemmy", et un autre, signé Julian Temple, sur Dr Feelgood qui s'appelle " Oil City Confidential"
Dans le premier on voit nombre de musiciens rendre hommage à Lemmy Kilmister et dire combien ils ont été influencés par Motorhead. On voit certains d'entre eux jouer avec Lemmy : les mecs de Mettalica, Dave Grohl, l'ancien batteur de Nirvana, et deux membres des Stray Cats. Ce qu'ils disent n'a strictement aucun interêt, et quand ils jouent, ils jouent mal. Dave Grohl en particulier se couvre de ridicule en déclarant " Fuck Keith Richards" et en se lançant dans une diatribe digne d'un Incrottuptible français sur la pureté de l'indie rock et de l'attitude rebelle qui va avec. De qui croit il se moquer, ce millionaire parmi tant d'autres qui n'a jamais écrit la moindre chanson arrivant à la cheville des compos de Richards ?
Et puis on voit Lemmy, qui semble être un homme assez simple, plutôt de bonne compagnie, faisant preuve d'intelligence et de mesure dans ces déclarations ainsi que d'une patience sans défaut avec ses fans et les journalistes. Sa présence est forte mais il ne frime jamais, il fait ce qu'il " est censé faire" comme il dit, et on a envie de boire un Jack avec lui au bar où il traine toujours à Los Angeles. Ni ange, ni démon, un humain attachant et même touchant, au delà de toute la légende un peu pesante dont se gargarise pratiquement tous les interwievés du film.
Alors, on voit Motorhead jouer en concert et là, pour moi, toutes les catégories du bon et du mauvais goût sautent. Il y a des tas de groupes de rock plus ou moins bons et puis il y a Motorhead. Ca parait débile et excessif, je sais ; n'empêche, je ne connais rien qui ressemble à des morceaux comme "Damage case" ou "Overkill", entre autres, particulièrement en concert, et même maintenant. L'album que j'ai acheté à seize ans, " Overkill", m'avait fait une impression unique. C'était un combo de rock 60's, de son de basse incroyable, d'hymnes métals, d'esprit punk et de je ne sais quoi d'autre que je ne chercherai pas à définir plus avant, puisque le but de mon propos est justement d'insister sur le fait que Motorhead dépasse toutes les définitions et les légendes auxquelles on pourrait essayer, en vain, de le réduire.
Quand j'ai vu, hier soir les passages montrant le groupe en concert je me suis immédiatement enflammé, mis à bouger la tête, j'ai été happé par la puissance du groupe, son invraisemblable présence, et j'étais heureux. Dans mon esprit s'est imposée l'idée que j'ai dite plus haut, il y a Motorhead et le reste. Le reste peut être meilleur ou pire, ces jugements de valeur n'ont en l'occurrence pas de raison d'être. Motorhead, groupe quasi Nietzschéen, leur échappe.
Je n'aime pas du tout Nietzsche" mais J'adore Motorhead. Personne ne joue, ne chante, ne compose comme eux. Personne n'est à la hauteur de leur démesure, ô combien "humaine", oui, je ne vois pas d'autre mot à écrire, surtout après avoir vu le doc, "humaine".
Deux preuves tangibles ci dessous.


Une de plus pour la route.

J'ai donc aussi vu le doc de Temple sur Dr Feelgood. La plupart du temps, c'est Wilko -"Machine Gun" - Johnson qui parle du groupe à une allure frénétique qui ressemble un peu à celle de ces prestations de l'époque. Elles demandaient de sa part un déploiement d'adrénaline inusité et dénotait un système nerveux central constamment branché sur "survolté". C'était pour le moins étonnant et emballant. D'autant plus que le chanteur du groupe, Lee Brilleaux, était à peu près dans le même état de tension nerveuse extrême. Bon, lui, il est mort et c'est compréhensible ; le bassiste et le batteur du Feelgood, comme on disait par chez nous, sont deux papys qui se tiennent tout à fait correctement. Mais pour Wilko Johnson, mystère... Un peu comme celui qui entoure le fait que Lemmy de Motorhead soit toujours en vie. Le doc n'est pas mal foutu, Temple réussi bien à nous faire pénétrer le contexte social très particulier qui a vu l'émergence de ce groupe phare de ce courant musical qu'on a appelé le " Pub Rock". Johnson n'a fait que deux albums avec ces potes de Dr Feelgood : " Down by the Jetty" et " Malpractice". Ils restent brulants, le jeu de guitare de Johnson est inimitable, l'intensité de Brilleaux unique. J'aime Dr Feelgood. Et toujours pas Nietzsche. Ah, décidement non !
Ci dessous deux preuves tangibles de l'énergie ( Dieu que le mot est faible) de ces artistes.

lundi 16 mai 2011

JUSQU'A LA MORT

Je me souviens de Brian Wilson juste avant qu'il monte sur scène, il y a quelques années, au Royal Festival Hall à Londres, pour la première présentation au public de l'album mythique avorté de 1967, " Smile", enfin terminé quelques décades plus tard. J'ai vu ça sur le DVD de bonus qui accompagnait la sortie dans ce format du film restituant ce concert, dans les années 2000. Wilson s'était donc ré-attaqué à cet album qui aurait du être LE grand disque psychédélique de l'époque et dans la production duquel il s'était embourbé, enregistrant, ré-engistrant, faisant et défaisant un patchwork de courts morceaux qu'il n'avait jamais pu finir d'agencer ; y laissant au passage une partie de sa raison pour finalement renoncer à le publier.
Pendant la préparation du concert de Londres, et donc, la mise au propre de l'album, la pression qui pesait sur les épaules de Wilson était tellement forte qu'il a du être hospitalisé à plusieurs reprises en institution psychiatrique. Trop de souvenirs traumatiques et d'angoisses étaient liés à cette période de sa vie et à cet album. Il a fallu l'acharnement d'un alter-égo musicien jeune et dévoué dont j'ai oublié le nom pour l'amener à " finir" " Smile " et le préparer à l'interpréter en concert.
Juste avant de monter sur scène Wilson était blême, le visage tordu de panique, tendu à l'extrême, on sentait qu'il pouvait craquer à tout instant. Paul Mac Cartney est passé le voir en coulisses - les deux se connaissent de longue date - et Wilson lui a dit d'un air effaré " C'est pour toi que je joue !". Mac Cartney est pourtant un type à la coule et calme, mais je l'ai vu très surpris à ce moment précis. Il ne savait pas trop quoi dire parce qu'en un sens c'était VRAI et que ça a du remuer des choses qui, même pour lui, ne sont pas très au clair.
Wilson s'est toujours senti en compétition avec les autres artistes, d'abord avec Phil Spector, puis les Beatles et il voulait les battre, les aplatir avec "Smile", pendant qu'eux travaillait sur "Sergent Pepper". Il n'arrivait pas à mettre au point l'album, son état mental inquiétait tout le monde. Le Beach Boy le moins sympathique, Mike Love, l'avait sérieusement mis en garde : "Ne merde pas avec LA FORMULE, Brian". Il ne savait plus à quel saint se vouer, sa " Symphonie adolescente à Dieu", comme il l'appelait, n'était-elle pas un brin satanique ou maudite ? J'ai souvent pensé que le problème de Wilson tenait au fait qu'il n'était pas prêtre, c'est à dire dédié au Divin par un véritable sacrement. Au lieu de cela il avait été sacré " pape" d'un mode de vie hédoniste et païen : le soleil, les filles, le surf, la musique. Un rêve dont il a senti rapidement qu'il pouvait être un cauchemar. Mais on ne s'élève pas seul à des hauteurs célestes, il faut un marche-pied, un apprentissage, la grâce, son travail et des conseils pour le supporter. Wilson était seul en 1967, complètement isolé avec une tâche immense à accomplir et, finalement, il ne pu la mener a bien. La légende veut qu'il se soit totalement écroulé quand Mac Cartney lui a joué une version voix-piano de "She's Leaving Home", qui devait paraître sur l'album à venir des Beatles. Il n'a plus pu lutter, il a envoyé valdinguer " Smile" et s'est réfugié dans une claustration quasi totale.
Ce moment ou Wilson dit cette phrase à Mac Cartney m'a beaucoup touché et ému. C'était une marque de détresse, une façon de vaincre cette détresse mais aussi une VERITE tellement évidente que même l'ex-Beatles en fut secoué. Ce souvenir m'a marqué car j'éprouve un immense respect pour les deux artistes et même une sorte d'affection pour eux. J'aime ces types-là et leur musique. Ce sont deux frères lointains mais jamais absents qui me parlent et m'enchantent.
Le concert s'est bien passé, ce fut même un triomphe et Wilson est ensuite parti à travers le monde jouer son album englouti et resurgi des eaux. Je me souviens de Brian Wilson.
ENJOY !!!!!!!

jeudi 5 mai 2011

SAVE THE LAST DANCE FOR ME

Le Temps meurtrit, flétrit. Dans son film " La Belle Equipe", la grande désillusion viendra de la femme, en la personne de Viviane Romance. Julien Duvivier aime ces femmes corruptrices. En attendant la fin, pendant qu'Aymos danse en funambule au bord du gouffre, Gabin aura chanté, déchanté et les années trente finiront comme on sait.

En écho, la grande désillusion des années 60, ici mise en scène par Lawrence Kasdan. Cette ouverture est tellement belle qu'elle en devient suspecte. Non, Kasdan ne tiendra pas la distance lui non plus, et qui pourrait le lui reprocher? Pas moi, en tout cas. Entre les années trente et les années quatre-vingt un monde s'est écroulé, un autre est né, qui menace à son tour de finir, d'autre mythes ont éclot, d'autres modes de vie aussi. Tout a gagné en vitesse, la réalité a pris le poids d'un souvenir de vacances et la nostalgie à tout recouvert. On ne sprinte que sur de courtes distance et le Grand Frisson passe en un instant. L'agonie est lente, on sera gré à Kasdan d'avoir fait durer un peu la cérémonie funéraire.
A quand la prochaine ?

Ah, mince alors, c'était hier !!!

mercredi 4 mai 2011

Etre en bonne compagnie

Voici victor Hugo célèbrant mai et Costello la Country. Ah On se sent moins seul et ça fait du bien !


Premier mai

Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
Je ne suis pas en train de parler d'autres choses.
Premier mai ! l'amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L'arbre où j'ai, l'autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en coeur ;
L'atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu'au Printemps fait la plaine,
Et que l'herbe amoureuse adresse au ciel charmant.
A chaque pas du jour dans le bleu firmament,
La campagne éperdue, et toujours plus éprise,
Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise
Envoie au renouveau ses baisers odorants ;
Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,
Dont l'haleine s'envole en murmurant : Je t'aime !
Sur le ravin, l'étang, le pré, le sillon même,
Font des taches partout de toutes les couleurs ;
Et, donnant les parfums, elle a gardé les fleurs ;
Comme si ses soupirs et ses tendres missives
Au mois de mai, qui rit dans les branches lascives,
Et tous les billets doux de son amour bavard,
Avaient laissé leur trace aux pages du buvard !
Les oiseaux dans les bois, molles voix étouffées,
Chantent des triolets et des rondeaux aux fées ;
Tout semble confier à l'ombre un doux secret ;
Tout aime, et tout l'avoue à voix basse ; on dirait
Qu'au nord, au sud brûlant, au couchant, à l'aurore,
La haie en fleur, le lierre et la source sonore,
Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants,
Répètent un quatrain fait par les quatre vents.

TRES BEAU OU ALORS QUOI ???

Le silence de Dieu a le don d'énerver au plus haut point certaines personnes. Ils desespèrent ou deviennent fanatiques. Moi, ça me laisse une certaine liberté, je trouve ; trouble, peut être, inconfortable, surement, mais,somme toute, une marge de manœuvre que je me dois de saisir en tant qu'homme qui ne croit pas comme le font les croyants, les vrais, avec un Dieu silencieux. Et de toute façon, quand des prophètes parlent, je les écoute. Ces deux là planent haut, très haut au dessus du reste de la production de leur pays respectifs. A leur manière, ils disent qu'il est possible d'être un homme, oui, pas comme un légo, pas comme un dévôt, simplement un homme, ça suffit, c'est juste.