Toute ma vie je n'aurai eu que seize ans. C'est grave l'immaturité, docteur ? Bah, les Romains, les Grecs ont lutté contre cette maladie pied à pied. Finalement, elle a eu la peau de leurs belles civilisation matures. Elles ont sombré dans le mou, l'informe, le sans-âge. Toutes les civilisations un peu développées ont misé là-dessus : le mûr, la plénitude, le recul, le savoir, la patience. Las ! On est et on reste des butors, à peine policés Tout pâlit et disparaît devant la fraîcheur des premier émois, la nouveauté violente et inextinguible de sensations qui submergent tout de plaisir et de douleur, poussés à leurs paroxysmes. Pleurer, rire ? Deux fois plus ! Courir ? Deux fois plus vite ! Aimer ? Deux fois plus fort ! Ah merde, deux fois ? Dix fois, cent fois ! Tout le monde a été brûlé, tout le monde est mort et né mille fois sous la morsure d'un désir sans fin de jeunesse, alors les fins dernières, vous comprenez, je m'en tamponne le coquillard. Et le Royaume des cieux ? Les derniers seront les premiers et je suis un cancre de la Vie, un nullos perdu pour de bon dans la Vallée des ombres de la Mort, et qui cherche si y'aurait pas, par là, une minette à reluquer, ou plus si affinités.
La Mort gagne toujours à la fin ? Depuis un ou deux siècles, en Occident, la Mort à perdu d'avance.
Même pas mort.
La Mort gagne toujours à la fin ? Depuis un ou deux siècles, en Occident, la Mort à perdu d'avance.
Même pas mort.
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