Billy Gibbons, encore imberbe, avait été adoubé en son temps par Jimi Hendrix qui lui avait dit (en gros) : "Ok, petit, tu sais jouer." Il était comme ça, Jimi. Quelques années plus tard Gibbons et son groupe, ZZ Top, sortaient un album "killer" qui fut numéro un peu partout dans le monde et dont pas moins de cinq singles furent extraits. On frolait la frénésie "Thriller" de Michael. Cet album s'appellait sobrement "Eliminitor, un titre qui venait se rajouter à l"'Interceptor" de Mad Max et qui attendait le "Terminator" et le "Prédator" de Schwarzenegger. C'était comme ça les années 80, man, des noms qui finissaient en "or". Massif. Bon, connerie mise à part, il y a sur cet album un blues électrique suintant la pluie nocturne sur la ville vidée et le désespoir à gorge sèche tout à fait convaincant. On dirait un truc de Black, acoustique qui plus est, c'est dire. On comprend pourquoi Josh Homme, des QOTS, est un fan de Gibbons. Faites donc connaissance avec l'"Eliminator", si tu ne frissones pas, t'es mort. "I need you tonight".
Bonus track : issu du même album l'hypnotique et futuriste (pour l'époque, là, on y est) "TV Dinner".
jeudi 27 novembre 2014
mercredi 26 novembre 2014
Avortez en chanson, les filles !
La loi autorisant l'avortement en France à quarante ans. J'admire Mme Veil. En hommage à celle qui n'est pas un de ces êtres vacillants, éternellement mineurs, qui ne savent pas aimer et aux pieds desquelles rampent les hommes pour étriller un bout de viande, je mets cette chanson problématique des Sex Pistols car anti-avortement, "Bodies". Plus violent, tu meurs. Comme un avortement.... Ah, non, un avortement, même en douceur, tu meurs de toute façon. Cessons d'être les esclaves de ces créatures qui existent à peine. Faisons leurs des mômes à qui mieux-mieux, ça les aidera à prendre conscience de ce qu'elles sont (à de très rares exceptions près) : de prétentieuses et brutales infirmes. Pourquoi cette chanson réactionnaire de la part des Sex Pistols ? Oh, c'est assez simple. Les Punks, ce n'est pas ce qu'on croit. Ils pensent : mais pourquoi la vie est-elle si merdique alors que ce pourrait être le Paradis sur la Terre ? Ils se prennent le mur à longueur de temps, tant et si bien qu'ils finissent par déclarer le mur seule réalité possible et enviable par une inversion post-romantique desespérée. Parfois cependant, ils se laissent aller à leur inébranlable bon fond. C'est le cas ici, ou Johnny Rotten laisse éclater son dégoût d'une réalite qu'il sent pouvoir être totalement autre. Des enfants partout, lui, ça ne le gènerait pas. Les punks, les vrais, ne sont plus de ce monde depuis longtemps. Ils sont morts d'excés de capacité à vivre à fond à la fin du premier tour de circuit. Le mur. Les morts-vivants continuent de tourner dans un lent auto-avortement. C'est moi, c'est vous.
Les paroles :
Les paroles :
She was a girl from Birmingham
She just had an abortion
She was a case of insanity
Her name was Pauline, she lived in a tree
She just had an abortion
She was a case of insanity
Her name was Pauline, she lived in a tree
She was a no one who killed her baby
She sent her letters from the country
She was an animal
She was a bloody disgrace
She sent her letters from the country
She was an animal
She was a bloody disgrace
Body, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
Dragged on a table in a factory
Illegitimate place to be
In a packet in a lavatory
Die little baby, screaming
Illegitimate place to be
In a packet in a lavatory
Die little baby, screaming
Body, screamin', fucking bloody mess
Not an animal, it's an abortion
Not an animal, it's an abortion
Body, I'm not an animal
Mummy, I'm not an abortion
Mummy, I'm not an abortion
Throbbing squirm
Gurgling bloody mess
Gurgling bloody mess
I'm not a discharge
I'm not a loss in protein
I'm not a throbbing squirm
I'm not a loss in protein
I'm not a throbbing squirm
Fuck this and fuck that
Fuck it all and fuck the fucking brat
She don't wanna baby that looks like that
I don't wanna baby that looks like that
Fuck it all and fuck the fucking brat
She don't wanna baby that looks like that
I don't wanna baby that looks like that
Body, I'm not an animal
Body, an abortion
Body, an abortion
Body, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
An animal, I'm not an animal
Body, I'm not an animal
An animal, I'm not an animal
I'm not an animal, an animal
I'm not an animal, I ain't no animal
I'm not an animal, I ain't no animal
I'm not a body
I'm not an animal, an animal
I ain't no animal, I'm not an animal
I'm not an animal, Mummy
I'm not an animal, an animal
I ain't no animal, I'm not an animal
I'm not an animal, Mummy
Libellés :
Amour,
Blues,
Colère,
Connerie humaine,
Feel good Song,
Femme,
Liberté,
Medecine,
Mort,
Musique,
Psychologie,
Punk,
Science,
Société,
Technique,
Terrorisme,
The sex Pistols,
We won't get fooled again
mardi 25 novembre 2014
Des nouvelles du Rock : Joujou.
L'autre jour, j'ai vu un très bon groupe de Rock à Rennes, un duo nommé Joujou. J'ai chopé l'article d'un enervé de la plume qui se laisse aller à la dithyrambe de manière exagérée mais pas si conne. Je le mets.
"
:joujoujoujou.wix.com/joujou
"
C'est le
20/11/14 au soir que le duo originaire de Bayonne, Joujou, s'est
produit à l'Antre2Café, le café associatif de la rue Papu et y a
déclenché l'enthousiasme d'un public certes peu nombreux mais
choisi. Joujou ? C'est joli comme nom, mais qu'est ce c'est au
juste ?
Et bien
Joujou ce sont des mélanges ultra-toniques et super-soniques à
finir de vous réveiller les morts-vivants que nous sommes tous plus
ou moins et à transmuter les chagrins et les questions en vif
argent. Tout d'abord, il y a cet homme et cette femme. Opérateurs en
Arts sonores divers et Poésie à mach 3. Benjamin, à la fois
bonhomme et nerveux, est derrière sa batterie ou bidouille des
samples mélodieux et bizarres à partir d'un simple élastique
trituré. Branché sur sa comparse, il assure une dynamique mordante
et débridée à l'ensemble. Agnes, branchée sur son comparse,
silhouette svelte enserrée de noir de pied en cap chante, hurle,
danse et joue sur une petite mitraillette de bois, tout à fait
«Joujou», qui se révèle être une basse à une corde
qu'elle martyrise sans relâche et qui, pas chienne, le lui rend
bien. A eux deux, ça pastèque, ça « groove » et ils
dégagent une énergie roborative comme j'en ai rarement vue et
reçue.
De ce duo
bien assorti naît focément un fameux mélange, une sauce piquante
qui prend d'entrée de jeu. La voix forte d'Agnes d'un coté hurle à
travers la réverbération et s'envole sur le tapis de déboulés de
batterie savamment libertaires venus de celui de Benjamin. Ils se
regardent, se connaissent, sont en phase, et, comme on dit,
«méchamment Rock, n' Roll». C'est un Joujou qui tourne
et virevolte et se scratche, un Joujou pour les grands. S'en suit un
concert impeccable qui alterne (et mélange) les morceaux
bruitistes au format chanson, les hymnes poétiques dit/criés, les
poèmes parlés doucement et des envolées free-jazz stratosphériques
que je n'hésiterai pas (je ne crains personne pour les adjectifs) à
qualifier d'afro-punk ! Quelqu'un dans la salle crie «Fucking
Rock n Roll». Mon dieu ! Mais c'est moi qui parle en
langues ! Sors de ce corps, mon Amour!
Joujou fait
ainsi montre d'une énergie débordante et contrôlée pendant un
temps que l'on ne voit pas passer tant est forte l'intensité des
textes (magnifique injonction magique : «Prends
forme!»), du son, de l'implication scénique. On finit
essoufflé, un rien « destroy » mais diablement heureux,
de ce bonheur paradoxal qu'éprouvent parfois les malheureux quand
ils subliment leur peine. Il y a chez Joujou quelque chose de
primitif et d'urgent qui fait se craqueler le vernis du sourire que
l'on se met sur la bouche parfois quand on voudrait pleurer. Grâce à
Joujou,«ça» sort, ça prend sens, et, en plus, ça se
danse.
Il est
certain que ces Joujou là nous aurons envoyés en l'air un peu plus
que des maquettes Heller, même grand-format, et c'est très bien
comme ça. Seuls les sales gamins méritent de vilains jouets. Les
plus beaux, les plus déjantés.
- Alors Maman, tu me le donnes ce Joujou ?
- Uniquement si tu n'est pas sage, mon chéri, uniquement si tu n'es pas sage...."
:joujoujoujou.wix.com/joujou
Libellés :
Amour,
Bassiste,
batteur,
Boxe,
Chanteur(euse),
Colère,
Danse,
Erotisme,
Feeling,
Femme,
Funk,
Groove,
Joujou,
Liberté,
LIve,
Medecine,
My bloody valentine,
Psychédélisme,
Psychologie,
Punk
mercredi 19 novembre 2014
Wilson, Wilson et Wilson.
Quand Brian wilson s'est mis en tête qu'il déclenchait des incendies à l'autre bout de Los Angeles par la force de sa musique dont il ne savait plus si elle était vouée à Dieu ou au Diable, il a fallu que les autres Beach Boys se démènent pour palier à la défaillance mentale de leur compositeur en chef. En fait, cette semi-dispartion de Brian a été une aubaine pour ses frères Carl et Dennis, auxquels elle a laissé le champs libre. A vrai dire, tout le monde s'y est mis, Mike Love et Al Jardine en plus des deux frères, et des membres moins connus des Beach Boys, comme Bruce Johnston, appelé en renfort et que la défection de Brian Wilson a ramené en pleine lumière alors qu'il avait composé un des meilleurs albums de Surf-Music de l'époque quelques années plus tôt. N'empêche, il y a une veine Wilson, un filon, et une histoire de famille vécue ensemble a gravé quelques sillons communs dans la psyché des frères et leur manière de faire et de composer de la musique. Il y a chez Dennis et Carl la même félure que chez leur ainé, le même désespoir foncier et la même joie primesautière. Pas à pas, minute par minute ils ont lutté contre la Folie qui les guettait par le même moyen : la Musique. Brian ne s'en est pas dépêtré et la Musique elle-même est devenue partie de la Folie, une ennemie ; il a fallu arrêter d'en faire, un temps. C'est un vaste gâchis que le naufrage d'une des plus belles inspirations musicales du XXeme siècle, tout genre confondus, y compris les plus nobles. Mais on peut retomber sur ses pieds, peut-être sur des terrains moins aventureux mais avantageusement plus sécures, en écoutant les musiques que Dennis et Carl firent pour les Beach Boys et pour leurs carrières solos. L'inspiration commune est bien là (et là, il faudrait évoquer le Père Wilson), quelque chose de tangible, un parfum, une effluve, peut-être l'écume de l'eau du Pacifique tout proche.
Alors, trois choses. Tout d'abord, un extrait d'une émission ("Inside Pop : The Rock revolution") que fit Leonard Berstein pour démontrer à tous, et surtout aux parents récalcitrants, que la musique qu'écoutait leurs enfants n'était nullement du bruit pur et simple. "Lenny" savait tout, faisait tout, avait tout essayé, y compris des choses inavouables. Il était largement aussi hyper-actif que Karajan et largement aussi cinglé que lui. Dans cette émission, on voyait Brian Wilson chanter "Surf's up" en s'accompagnant au piano. Le son n'est pas terrible, on s'en fout, c'est effectivement bluffant.
Quatre années plus tard Carl nous pondait cette petite pépite sur l'album qui s'appelait effectivement "Surf's up", chanson qui était restée en stand-by après le naufrage de l'album qui aurait du s'appeler "Smile" et sortir en 1967 et la mise en jachère du cerveau de Brian. C'est magnifique. "Feel flows"
Dix ans plus tard, Dennis a déjà fait paraître une perle en 1977 avec l'album "Pacific Ocean Blue". Il travaille comme il peut, son mode de vie étant assez erratique et ses rapports avec les autres Beach Boys pas toujours simples, à un deuxième effort, mais il mourra malheureusement noyé avant de l'avoir achevé. Cet opus est sorti à titre posthume sous le nom de "Bambu" (The Caribou sessions). Il s'y trouve cette chanson dont je trouve les harmonies (le début me fait frissoner) remarquables et dont la deuxième partie aurait pu me faire aimer le Prog-Rock si je l'avais écoutée avant d'écouter, mettons, les Cure. Superbe "Are you real ?"
Dennis Wilson présente la particularité de jouer mal de la batterie sur ses propres compositions, ce qui n'est pas le cas de tout le monde et en particulier de Ringo Starr, qui, lors de sa carrière solo prolifique, a massacré sans vergogne des chansons écrites par d'autres dont il faisait des tubes par une sorcellerie inexpliquée à ce jour. (Avec les Beatles, il était parfait). Bravo Dennis, donc.
N.B. : 1988, Brian a retrouvé une partie de ses moyens et, sous l'égide d'un psy plutôt bizarre, sort un album solo. Il n'est pas génial a l'exception de la suite de huit minutes qui s'appelle "Rio Grande". C'est du bon, du très bon Brian Wilson, qui regarde sans loucher vers ses travaux passés les plus ambitieux et semble les raviver en cette gemme précieuse. Brian Wilson : "Rio Grande"
Coda.
Alors, trois choses. Tout d'abord, un extrait d'une émission ("Inside Pop : The Rock revolution") que fit Leonard Berstein pour démontrer à tous, et surtout aux parents récalcitrants, que la musique qu'écoutait leurs enfants n'était nullement du bruit pur et simple. "Lenny" savait tout, faisait tout, avait tout essayé, y compris des choses inavouables. Il était largement aussi hyper-actif que Karajan et largement aussi cinglé que lui. Dans cette émission, on voyait Brian Wilson chanter "Surf's up" en s'accompagnant au piano. Le son n'est pas terrible, on s'en fout, c'est effectivement bluffant.
Quatre années plus tard Carl nous pondait cette petite pépite sur l'album qui s'appelait effectivement "Surf's up", chanson qui était restée en stand-by après le naufrage de l'album qui aurait du s'appeler "Smile" et sortir en 1967 et la mise en jachère du cerveau de Brian. C'est magnifique. "Feel flows"
Dix ans plus tard, Dennis a déjà fait paraître une perle en 1977 avec l'album "Pacific Ocean Blue". Il travaille comme il peut, son mode de vie étant assez erratique et ses rapports avec les autres Beach Boys pas toujours simples, à un deuxième effort, mais il mourra malheureusement noyé avant de l'avoir achevé. Cet opus est sorti à titre posthume sous le nom de "Bambu" (The Caribou sessions). Il s'y trouve cette chanson dont je trouve les harmonies (le début me fait frissoner) remarquables et dont la deuxième partie aurait pu me faire aimer le Prog-Rock si je l'avais écoutée avant d'écouter, mettons, les Cure. Superbe "Are you real ?"
Dennis Wilson présente la particularité de jouer mal de la batterie sur ses propres compositions, ce qui n'est pas le cas de tout le monde et en particulier de Ringo Starr, qui, lors de sa carrière solo prolifique, a massacré sans vergogne des chansons écrites par d'autres dont il faisait des tubes par une sorcellerie inexpliquée à ce jour. (Avec les Beatles, il était parfait). Bravo Dennis, donc.
N.B. : 1988, Brian a retrouvé une partie de ses moyens et, sous l'égide d'un psy plutôt bizarre, sort un album solo. Il n'est pas génial a l'exception de la suite de huit minutes qui s'appelle "Rio Grande". C'est du bon, du très bon Brian Wilson, qui regarde sans loucher vers ses travaux passés les plus ambitieux et semble les raviver en cette gemme précieuse. Brian Wilson : "Rio Grande"
Coda.
Libellés :
Art,
batteur,
Drogue,
Folie,
Grâce,
Magie,
Mort,
Musique,
Pop,
Rareté,
Songwriter,
Style,
Tendresse,
The Beach Boys,
The Beatles
lundi 17 novembre 2014
Affreux, propre et méchant.
La presse écrite va mal, et c'est peu que de le dire. Il faut cependant constater que les éditeurs de presse font preuve d'un manque d'imagination et d'audace consternant. Il est nécessaire de s'adapter à ces temps de crise et de tourment et il est tout à fait possible de faire d'une certaine réponse à la morosité ambiante un véritable Art de vivre, "a way of life" comme disent les anglo-saxons. Je ne manque pas d'idées réjouissantes pour tout honnète homme, donnez-moi les moyens financiers et je vous ponds des succès de presse à la pelle. Ce qu'il faut c'est innover, ça veut dire recycler des trucs qui marchaient et les mettre au goût du jour. Ainsi je propose de créer un mensuel pour le public masculin qui s'appellerait "Bien-être et Calomnie" qui serait un croisement entre un magazine de charme à la "Playboy", un magazine de fitness et qui proposerait aussi des témoignages sur les bienfaits de la dénonciation de ses contemporains aux autorités compétentes ainsi que des aides efficaces pour franchir aisément le cap de la "mauvaise conscience" et s'épanouir ainsi pleinement dans cette société sans pitié de guerre de chacun contre tous. Carton assuré. Le complément idéal de ce canard serait un autre journal, toujours destiné au public masculin, dont j'ai l'idée au chaud et qui s'appellerait "Cuisine et Armes à feu". Ce serait un savant mélange de recettes de cuisine du terroir, de pages consacrées à la possession et à l'usage d'armes de tir plus ou moins puissantes et de l'agrément que l'on peut en retirer à tout âge de la vie et, bien sûr, d'un magazine de charme type "Playboy". Rien que de penser aux couvertures que l'on peut mitonner pour ces deux titres, entre des femmes aux multiples talents et des photos de descentes de police ou de tableaux de chasse dans un relais perdu en forêt, je me prends à saliver. Je ne suis pas plus bête qu'un autre et si ça marche sur moi, ça marchera sur d'autres, et plutôt deux fois qu'une. Et encore, ce ne sont là que deux idées parmi des dizaines, si cela vous intéresse et que vous avez quelques argent à investir dans des entreprises aussi jouissives que de salubrité publique, faites-moi signe, je suis ouvert à toutes sortes de propositions plus ou moins malhonnêtes.
Déja, dans les années Trente aux Etats-Unis, des films tentaient de décomplexer le citoyen moyen. "Scarface". Howard Hawks. Si vous aimez ces images, vous aimerez "ma" presse. Critique du film dans la section "Belettes et mitraillettes" du numéro 1 de "Cuisine et Armes à feu", bientôt dans les kiosques.
Déja, dans les années Trente aux Etats-Unis, des films tentaient de décomplexer le citoyen moyen. "Scarface". Howard Hawks. Si vous aimez ces images, vous aimerez "ma" presse. Critique du film dans la section "Belettes et mitraillettes" du numéro 1 de "Cuisine et Armes à feu", bientôt dans les kiosques.
jeudi 13 novembre 2014
Patricia Petitbon à petit bonds.
L'autre jour, j'ai assisté à un récital de mélodies françaises de Patricia Petitbon, une soprane rigolotte qui a le vent en poupe en ce moment en France. "C'était délicieux !", comme ont du s'esclamer certaines dames de la bourgeoisie rennaise un peu fantasques. C'est vrai que la rousse flamboyante, comme on dit, a un talent certain pour la comédie et presque le one-woman-show, si elle n'était accompagnée par une pianiste et un percussioniste qui d'ailleurs lui servent de camarade de jeux, jeux assez comiques tout compte fait, même si un peu courts quand même. Elle pourrait se lâcher un peu plus et bousculer les conventions du petit monde du classique. Après tout, au Chat Noir, à la belle époque, les chansons en ont vu d'autres, sous les regards de Maurice Rollinat, Alphonse Allais et autre Jean Richepin, et ces belles têtes de poètes, toutes un peu folles, ne regardaient pas à la dépense quand il s'agissait de loufoqueries. Mais ne soyons pas tatillons et prenons avec allégresse les petits moment de grâçounette que nous procure Mademoiselle Petitbon. Toutefois, quelque chose me titille, m'irrite et ce n'est pas une broutille. On ne comprend pas tout des paroles des chansons qu'elle entonne et parfois même, on ne comprend rien. C'est quand même très dommage pour une chanteuse française de chanter en français moins bien que, mettons, Barbara Hendricks, qui est américaine. Loin de moi, l'idée de sombrer à tout prix dans le "C'était mieux avant !" mais quand on écoute Régine Crespin, pour prendre un exemple pas innocent du tout, et qu'on la compare à Patricia Petitbon, on voit toute la différence qu'il y a entre une honnète soprano et une cantatrice de génie. Est-ce le don ? Est-ce le travail ? La Grâce ?. Je ne sais pas mais Mademoiselle Petitbon(d) a encore pas mal d'enjambées longues à faire pour arriver à cette évidence-là.
Régine Crespin chante Fauré sur un texte de Raymond Bussine : "Après un rêve".
Et bing ! "Clair de lune" de Paul Verlaine, mis en musique par Fauré. Crespin toujours. Le texte est incroyablement chiadé, c'est miracle que l'on comprenne ce qu'elle chante !
Régine Crespin chante Fauré sur un texte de Raymond Bussine : "Après un rêve".
Et bing ! "Clair de lune" de Paul Verlaine, mis en musique par Fauré. Crespin toujours. Le texte est incroyablement chiadé, c'est miracle que l'on comprenne ce qu'elle chante !
Libellés :
Chanson Française,
Classique,
Debussy,
Feeling,
Femme,
Gabriel Fauré,
Glamour,
Grâce,
Hommage,
Humour,
Liberté,
Musique,
Paul Verlaine,
Poésie,
Technique,
Tendresse
mardi 11 novembre 2014
Wilson et Wilson.
Dans les années 70 les Beach Boys stagnèrent dans une quasi médiocrité indigne d'eux. Oh, il y eut de bonnes choses, sur les albums "Holland", "Sunflower", Carl and the passions", et même par instants, de très bonnes choses, mais rien qui puisse égaler leur splendeur passée ni rivaliser avec les gaillards qui, du Glam-Rock au Punk, terrassaient les tops-ten et autres Billboards. La surprise vint alors de Dennis Wilson, le batteur du groupe et le seul vrai surfeur de la famille, qui sortit en 1977 le merveilleux "Pacific Ocean Blue". Les chansons sont celles d'un compositeur achevé qui a retenu les leçons de son grand frère Brian, la production est singulière et chatoyante, elle se démarque clairement des Beach Boys par sa profondeur, le "Soleil noir de la mélancolie" inonde le tout d'une tristesse de pierre. C'est magnifique et surprenant. Dennis eut une fin prématurée et ironique (noyé) qui nous priva certainement de nombres de chefs-d'oeuvre qu'il avait sous les doigts et sur les touches de son Steinway. Ecoutons cette prière adressé au Dieu Temps, d'une qualité de composition, d'arrangement et d'émotion qui me saisit à chaque écoute. L'album est entièrement au même niveau d'excellence. A cette époque où Brian courait dans les vastes plaines des délires après de chimériques explications à son histoire de dingue, c'est Dennis qui assurait la rôle de "Génie" chez les Wilson.
2014. Marabouté par Georges Lang et son rouleau compresseur des Nocturnes sur RTL, j'ai fini par adorer cet auteur-compositeur-interprête qu'il affectionne et qui répond aussi au patronyme de Wilson, Jonathan Wilson. Je me demande qui connait Johnathan Wilson aux Etats-Unis ? Pas grand-monde, j'ai l'impression. La nuit sur RTL, au delà de la légende nostalgique de Laurel Canyon que le très bon DJ qu'est Georges Lang parfois nous vante à longueur d'émission, on peut entendre que le doux Jonathan a su créer un style qui tient certes en partie du revival, mais aussi d'une véritable inspiration. Evidemment tout ça sent la bibliothèque universelle post-moderne, mais dans la grande resuçée de tout que pratique tout le monde il serait idiot de faire la fine bouche devant un talent aussi évident que celui de Wilson.
Prenez par exemple ce très bon titrre de l'album "Fanfare", c'est vraiment très réussi, laid-back et concentrè à la fois. Etrange, non ? Alors, la question que tout le monde se pose maintenant, c'est : est-ce qu'il a des frères ???
2014. Marabouté par Georges Lang et son rouleau compresseur des Nocturnes sur RTL, j'ai fini par adorer cet auteur-compositeur-interprête qu'il affectionne et qui répond aussi au patronyme de Wilson, Jonathan Wilson. Je me demande qui connait Johnathan Wilson aux Etats-Unis ? Pas grand-monde, j'ai l'impression. La nuit sur RTL, au delà de la légende nostalgique de Laurel Canyon que le très bon DJ qu'est Georges Lang parfois nous vante à longueur d'émission, on peut entendre que le doux Jonathan a su créer un style qui tient certes en partie du revival, mais aussi d'une véritable inspiration. Evidemment tout ça sent la bibliothèque universelle post-moderne, mais dans la grande resuçée de tout que pratique tout le monde il serait idiot de faire la fine bouche devant un talent aussi évident que celui de Wilson.
Prenez par exemple ce très bon titrre de l'album "Fanfare", c'est vraiment très réussi, laid-back et concentrè à la fois. Etrange, non ? Alors, la question que tout le monde se pose maintenant, c'est : est-ce qu'il a des frères ???
Jouer gagnant.
Jean sortit de la caravane; 18 h 10, il faisait nuit, et plutôt froid. Sur la rocade tout près, les voitures roulaient lentement à cette heure de pointe. Dans l'obsurité du petit bois où se tenaient des abris de fortunes misérables, Jean suivit un chemin qu'il connaissait d'instinct et déboucha dans la rue. " 10,47 Euros", c'est tout ce qu'il avait en tête. C'est ce qu'il avait compté et recompté dans la caravane à l'éclairage de la loupiotte à gaz. C'est tout ce qu'il lui restait pour quatre jours avant de pouvoir aller à la poste toucher sa pension pour le mois à venir. Et il avait déjà fait des dettes dont il devrait s'acquitter séance tenante une fois l'argent retiré. Il pris sur la gauche vers une rue commercante. Il marchait d'un pas chancelant mais il savait exactement où il allait. Une idée avait germé. Il avait essayé de la chasser de son esprit mais il n'y était pas parvenu. A force de boire des blancs dans ce bar-tab-pmu et de voir des gens palper des biftons parce qu'ils trouvaient quel bourrin avait devancé tel autre sur un parcours plus ou moins long, l'idée lui était venu qu'il pouvait en croquer lui-aussi. Et puis c'était ça ou la manche, et la charité il avait jamais pu la recevoir sans haine. La haine le menait à la violence et c'était tout un tour d'un circuit d'emmerdes qu'il connaissait bien qui s'en suivait. Il rentra dans le café. Il faisait chaud, des gens, pour la plupart des maghrébins et des blacks parlaient très fort, beuglaient presque; les chevaux arrivaient dans une course, parfois dans un bon ordre, parfois dans un mauvais, ça dépendait des parieurs. Ils s'apostrophaient entre eux et ne manquaient pas de se faire savoir qui avait baisé qui et comment. Jean s'accouda au comptoir et souffla dans ces mains. "Patron, un blanc-sec, s'il-vous plaît". Le patron le servit sans le saluer ni même le regarder, il discutait avec un joueur qui venait de gagner. Jean but la moitié de son Muscadet et, décidé, il se dirigea vers le mur sur lequel étaient affichés les pages de pronostics de Paris-Turf. Il y avait du monde. 7ieme course, Réunion 3, le favori était le numéro 14. C'était bien ça. Et justement c'était lui qu'on voyait trotter à l'écran sur les télés du bar. Il avait fière allure. Son trot était régulier, souple, ses oreilles étaient collées en arrière, il était attentif. Son driver à l'arrière du sulky le fit ralentir, le départ était pour dans cinq minutes. Jean avait pensé son coup. Il lui fallait deux euros pour le blanc et il avait huit euros à parier. Selon ce qu'il avait observé et les dires qu'il avait entendu, en pariant sur le favori de cette course de trot ce soir à Vincennes ça ne pouvait que lui rapporter. le 14, le favori, était de l'écurie Hennings, casaque verte floquée d'une croix blanche, toque verte. Dans une réunion comme celle d'aujourdh'ui elle arrivait au moins dans quatre courses sur les huit. Et deux fois vainqueurs. Il avait suivi le meeting à la radio et les chevaux de Hennings était arrivés deux fois troisième. Ils devaient se refaire maintenant, la course était clairement pour eux. La côte du 14 était de 4 contre un et remontait légèrement, les joueurs tentaient une dernière mise contre l'évidence. Le 14 ne pouvait que gagner dans cette course. Jean se dirigea vers le guichet du PMU et attendit son tour pour murmurer : "Le 14, huit euros gagnant". L'homme lui dit :"Plus fort, j'entends pas". Il répèta plus haut : "Le 14, huit euros gagnant" et tendit son argent. Un quart de seconde plus tard il avait un ticket de jeu en main et l'argent avait disparu. Il s'éloigna et regarda attentivement son ticket. Il verifia le numéro de la réunion, le numéro de la course, le numéro du cheval, le montant. Il le vérifia quatre fois en regagnant sa place au bar. C'était bon. Y'avait plus qu'à. Il finit son Muscadet. Il pensa très fort à l'arrivée de la course, à l'emballage final; il ne fallait pas que le cheval se mette au galop, il devait contrôler et dominer. C'est ce que les Hennings faisaient toujours. Le départ était imminent, la côte était de presque cinq contre 1, multiplié par huit, ça faisait quarante euros. Avec ça, il était bon. Ah le brave cheval ! Il allait lui sauver la mise pour trois jours au moins. Après, il pouvait facilement tenir une journée sans rien. Surtout après avoir gagné aussi facilement. Le starter mis les chevaux en place, il s'étalèrent sur la largeur pour s'élancer cote à cote et les drivers les firent volter pour les mettre dans le sens de la piste. Le 14 se mit au galop immédiatement et son jockey ne put à aucun moment le remettre au trot. Il y eut des cris, des interjections dans le bar, une bronca générale. Jean regarda l'écran incrédule. Pourquoi le 14 n'était-il pas là ? Ca n'avait pas de sens, c'était absurde. Ca défiait toute les lois de la logique. Il regardait ses voisins, éffaré, qui commentaient la faute du favori. Pour certains, "c'était un scandale", pour d'autres" c'était normal". Lui, n'y croyait pas. Il regarda l'écran, en bas sur la droite apparut le chiffre 14 suivi de "disqualifié" Il sortit en trombe. Arrivé dehors, il s'aperçut qu'il était hors d'haleine. Il soufflait bruyamment, il était pliè en deux et des volutes blanches sortaient de sa bouche en s'envolant dans le froid. Il se redressa et se mit à marcher vers le petit bois près de la rocade, chez lui. Il eut très mal quand il pensa à cela : "Chez lui". Pourquoi est-ce que tout tournait toujours à son désavantage ? Rien, rien, rien, il n'avait rien ! Merde, merde, merde, et ce satané cheval qui n'était qu'un bourricot ! Sans cesser de ressasser sa déroute il arriva à sa caravane. Le traffic sur la rocade était plus fluide. Essouflé, le sang lui pissant du nez, il passa la main sous son lit et saisit ce qu'il appelait son "assurance-vie", un vieux fusil qu'il gardait là pour se débarasser des géneurs et des profiteurs du malheur humain. Il mit le fusil verticalement, la crosse par terre, et se pencha sur lui, les canons contre le coeur. Il appuya un grand coup, les deux salves de plomb partirent.
Il arriva premier au paradis dans la huitième course de la réunion des paumés.
Il arriva premier au paradis dans la huitième course de la réunion des paumés.
samedi 8 novembre 2014
Debussy et moi : même combat.
Deux petites perles pour nous. D'abord, Régine Crespin chantant "Shéhérazade" de Maurice Ravel sous la direction de l'indispensable Ernest Ansermet en 1963. Ravel a composé cela en 1904 sur des vers de Tristan Klingsor, membre du fameux groupe des Apaches à la Belle Epoque. L'hallucinant de la chose est que Klingsor est mort au Mans en 1966 à 92 ans alors que j'y étais né en 1964. Cela me chamboule de savoir que j'ai vécu dans la même ville (oh, si peu) que quelqu'un qui fit la claque pour défendre "Pélléas et Mélisande" de Debussy lors de sa première à Paris en 1902.
Debussy encore. Il est avec Richard Strauss une des influences majeures du compositeur italien Ottorino Respighi qui composa ce "Il tramonto" ("Le coucher de soleil") ou se mèlent les cordes d'un quator et celles, toute vocales, d'une mezzo-soprano, ici, la croate Sena Jurinac. C'est magnifique de liberté, de nonchalance et néanmoins précis, ça respire on ne peut mieux. Et pourtant une mélancolie peut nous saisir. D'où vient-elle ? C'est le soir.
Allez donc ecouter les oeuvres en entier au lieu de vous curer le nez.
Debussy encore. Il est avec Richard Strauss une des influences majeures du compositeur italien Ottorino Respighi qui composa ce "Il tramonto" ("Le coucher de soleil") ou se mèlent les cordes d'un quator et celles, toute vocales, d'une mezzo-soprano, ici, la croate Sena Jurinac. C'est magnifique de liberté, de nonchalance et néanmoins précis, ça respire on ne peut mieux. Et pourtant une mélancolie peut nous saisir. D'où vient-elle ? C'est le soir.
Allez donc ecouter les oeuvres en entier au lieu de vous curer le nez.
jeudi 6 novembre 2014
Enigme Hard.
Je viens d'apprendre que Malcom Young, le guitariste rythmique du groupe AC/DC avait cessé son activité au sein du combo de Hard-Rock pour cause de "démence". Excusez-moi, mais ça change quoi par rapport à avant ? Il a toujours été complètement cinglé de toute manière, alors ? Quelqu'un espérait que ça s'améliore avec l'âge ? Mais ces mecs-là carburent à la dynamite, les petits gars, il n'est pas question pour eux de finir "bien".
Vous pensez sincèrement que les personnes qui ont écrit et qui jouent l'insanité ci-dessous sont dans un état "normal" ? C'est vous qui délirez, oui !
Vous pensez sincèrement que les personnes qui ont écrit et qui jouent l'insanité ci-dessous sont dans un état "normal" ? C'est vous qui délirez, oui !
Une partie de campagne dans les seventies.
Pierre Vassiliu est mort en août dernier. Sa disparition n'a pas ému grand-monde. Il était temps de lui rendre hommage car s'il y a un auteur-compositeur-interprète qui représente quelque chose de ces fameuses 70's, de cette "parenthèse enchantée" dont on ne peut se rendre compte de la douceur si on ne l'a pas goûté, c'est bien ce grand déconneur et ce grand sentimental qu'il était tout à la fois. Il est passé dans les années 60, comme tant d'autres, au "Petit conservatoire" de Mireille que j'évoquais dans le post précédent, il s'y est fait les dents, puis il a mordu goulument dans les années soixante-dix. Il y composa la plupart de ses tubes et surtout l'inénarrable "Qui c'est celui-là ?", hymne rigolard au décalage et à l'abus de bonne humeur salvateur. Il fallait au moins ça pour décoincer les pécores qui voyaient débarquer des hordes de Baba-cools prêts à vivre dans des conditions que le Crédit Agricole leurs avait dit être indignes d'êtres humains "civilisés". Sur le plateau du Larzac, ça éclusait sec de tous les cotés et, pour finir, personne n'y voyant plus goutte, ça s'affalait dans les fossés, comme de tout temps, mais il y avait des "DIFFERENCES" ! Ah, la "Différence" ! Quel drôle d'histoire ! Vassiliu en fit une histoire drôle "Hénaurme" dans sa fameuse chanson. " Et pis sa bagnole, les gars..." (He, He, vous verriez la mienne !)
Enfin, là je vais vous mettre deux trucs aux petits oignons ou ses textes décalés, voire dadaïstes sont soutenus, dans l'un, pas une (ou des) choriste(s) enamourée(s) (seventies obligent !), dans l'autre par de sérieux guitaristes fermement agrippés à leurs manches pour ne pas tomber le nez dans le foin.
D'abord : "Le pied". Le titre est suffisamment clair.
Vous avez entendu ce petit solo de gratte à la fin ? Pas sale, hein ? Eh bien, il y a encore mieux dans le "Il était tard" qui suit, jubilatoire déconnade garanti 100% colombienne se terminant par une petite démonstration de savoir-faire à l'acoustique.
Enfin, là je vais vous mettre deux trucs aux petits oignons ou ses textes décalés, voire dadaïstes sont soutenus, dans l'un, pas une (ou des) choriste(s) enamourée(s) (seventies obligent !), dans l'autre par de sérieux guitaristes fermement agrippés à leurs manches pour ne pas tomber le nez dans le foin.
D'abord : "Le pied". Le titre est suffisamment clair.
Vous avez entendu ce petit solo de gratte à la fin ? Pas sale, hein ? Eh bien, il y a encore mieux dans le "Il était tard" qui suit, jubilatoire déconnade garanti 100% colombienne se terminant par une petite démonstration de savoir-faire à l'acoustique.
Libellés :
Amour,
Chanson Française,
Country,
Drogue,
Erotisme,
Groove,
Guitar-hero,
Hommage,
Humour,
Jeunesse,
Liberté,
Mort,
Pierre Vassiliu,
Politique,
Pop,
Sex-symbol,
Songwriter,
Tendresse
mercredi 5 novembre 2014
Des chemins étonnants.
Elle était bien jolie, Mireille, quand Emmanuel Berl l'épousa dans les années 30. Ils étaient doués pour la vie et le bonheur tous les deux, chacun à sa manière, chacun dans son domaine. Mireille écrivit plus de six cents chansons, Berl fit une brillante carrière d'intellectuel pratiquant des routes parfois peu carrossables, des "Petits chemins". L'une finit par lancer Françoise Hardy lors de son fameux "Petit conservatoire", l'autre par être interrogé par Patrick Modiano pour un beau bouquin. Ca aurait pu se terminer encore mieux car Modiano écrivit des chansons pour Hardy, une des plus belles femmes des sixties, mais non, ils ne se marrièrent pas. C'est certainement dommage, car Dutronc est un con qui n'est qu'un épigone de son parolier Jacques Lanzman, et puis le fiston, Thomas, quelle purge ! Enfin, revenons aux brillantes années trente où Jean Sablon, impeccable crooner français créa ce petit chef d'oeuvre qu'écrivit Mireille et que je me permets de dédicacer à G.
Après, une grande sauterelle dont toutes les Rock-Stars anglaises et américaines furent amoureux. On sait qui emporta le morceau, malheureusement.
Après, une grande sauterelle dont toutes les Rock-Stars anglaises et américaines furent amoureux. On sait qui emporta le morceau, malheureusement.
La montagne magique.
Et maintenant, une petite séquence de chanson française. Commençons par un beau titre de Michel Delpech : "Un coup de pied dans la montagne"
- Elle a pas de nom cette montagne ?
- Non, peut-être, par ici on l'appelle la montagne, c'est tout.
- C'est débile, toutes les montagnes ont un nom, un nom à elle.
- Sûrement. Pas celle-là.
- Et qu'est ce qu'elle a de special cette montagne ?
- Rien. Enfin si, elle secoue.
- Elle secoue ? Qui ? Quoi ?
- Ceux qui y vont, qui la gravissent. Elle les secoue un grand coup.
- Et alors ?
- Après, il ne sont plus pareils. Enfin, ceux qui redescendent parce qu'ils y en a qui y restent.
- Ils meurrent ?
- Pas forcément, ils restent là-haut. Il y en a qui redescendent, certains juste pour mourir, d'autres qui remontent. Enfin, tu vois, il y a pas mal d'options.
- Non, je ne comprends pas ce que tu me dis. Tu en déjà vu de ceux qui sont revenus ?
- Peut-être. Enfin, oui, ils ne parlent pas beaucoup.
- Comme toi ?
- Oui, comme moi.
- Tu y es monté, hien ?
- Sûrement. Qu'est ce que ça peut te faire au juste ? Ce ne sont pas tes oignons.
- Parce que je suis pas du pays ? Un pays avec une montagne qui n'a pas de nom, ce n'est plus un pays, c'est autre chose.
- Quoi, petit malin ?
- C'est comme tu disais. Un truc pour se faire secouer.
- Tu veux monter, c'est ça ?
- Ca te gènerait ?
- Non, c'est tes affaires.
- C'est risqué ?
- C'est risqué d'être secoué, de toute manière. Ce qui tombe, ce qui reste, ça dépend. Tu peux chuter tout entier du haut de la montagne.
- Je n'ai pas peur.
- Ce n'est pas la peur qui compte, c'est le poids. Combien tu pèses, c'est ça qui te tuera ou te fera vivre.
- Je ne suis pas bien épais.
- Ce n'est pas ce poids là dont il s'agit. Tu ne peux pas savoir à l'avance. Tu te feras secouer, tu sauras.
- Je vais mourir ?
- Peut-être, non. Ca n'aurait guère d'importance.
- C'est comme ça que tu vois les choses ? Depuis que tu es monté là-haut ? Toi, tu es revenu et tu te fous de tout ?
- Je ne me fous pas de tout. Au contraire. Ecoute : tu veux savoir ? Tu veux savoir ce qui te manques ? Ce que tu as en trop ? Après tu verras bien, tu sauras.
- Je vois, je vais encore rester quelques temps ici, et puis je monterai me faire secouer.
- Comme tu voudras.
- Ce n'est pas la montagne qui bougera, n'est ce pas ?
- Idiot, bien sûr que non !
- Alors, je vais dormir un peu et rêver.
- Elle a pas de nom cette montagne ?
- Non, peut-être, par ici on l'appelle la montagne, c'est tout.
- C'est débile, toutes les montagnes ont un nom, un nom à elle.
- Sûrement. Pas celle-là.
- Et qu'est ce qu'elle a de special cette montagne ?
- Rien. Enfin si, elle secoue.
- Elle secoue ? Qui ? Quoi ?
- Ceux qui y vont, qui la gravissent. Elle les secoue un grand coup.
- Et alors ?
- Après, il ne sont plus pareils. Enfin, ceux qui redescendent parce qu'ils y en a qui y restent.
- Ils meurrent ?
- Pas forcément, ils restent là-haut. Il y en a qui redescendent, certains juste pour mourir, d'autres qui remontent. Enfin, tu vois, il y a pas mal d'options.
- Non, je ne comprends pas ce que tu me dis. Tu en déjà vu de ceux qui sont revenus ?
- Peut-être. Enfin, oui, ils ne parlent pas beaucoup.
- Comme toi ?
- Oui, comme moi.
- Tu y es monté, hien ?
- Sûrement. Qu'est ce que ça peut te faire au juste ? Ce ne sont pas tes oignons.
- Parce que je suis pas du pays ? Un pays avec une montagne qui n'a pas de nom, ce n'est plus un pays, c'est autre chose.
- Quoi, petit malin ?
- C'est comme tu disais. Un truc pour se faire secouer.
- Tu veux monter, c'est ça ?
- Ca te gènerait ?
- Non, c'est tes affaires.
- C'est risqué ?
- C'est risqué d'être secoué, de toute manière. Ce qui tombe, ce qui reste, ça dépend. Tu peux chuter tout entier du haut de la montagne.
- Je n'ai pas peur.
- Ce n'est pas la peur qui compte, c'est le poids. Combien tu pèses, c'est ça qui te tuera ou te fera vivre.
- Je ne suis pas bien épais.
- Ce n'est pas ce poids là dont il s'agit. Tu ne peux pas savoir à l'avance. Tu te feras secouer, tu sauras.
- Je vais mourir ?
- Peut-être, non. Ca n'aurait guère d'importance.
- C'est comme ça que tu vois les choses ? Depuis que tu es monté là-haut ? Toi, tu es revenu et tu te fous de tout ?
- Je ne me fous pas de tout. Au contraire. Ecoute : tu veux savoir ? Tu veux savoir ce qui te manques ? Ce que tu as en trop ? Après tu verras bien, tu sauras.
- Je vois, je vais encore rester quelques temps ici, et puis je monterai me faire secouer.
- Comme tu voudras.
- Ce n'est pas la montagne qui bougera, n'est ce pas ?
- Idiot, bien sûr que non !
- Alors, je vais dormir un peu et rêver.
Libellés :
Blues,
C.F. Ramuz,
Chanson Française,
Chanteur(euse),
Cingria,
Folie,
Géographie,
Grâce,
Jeunesse,
La Force,
Liberté,
Occultisme,
Poésie,
Religion,
Silence,
Songwriter,
Spriritisme,
Tyran sanguinaire,
Vieillesse
mardi 4 novembre 2014
Driven to the ground.
Cauchemar d'Hiver.
Reverrai-je le
Printemps cette fois ?
Et le mois des Fièvres
me trouvera-t-il nu dans le tourment ?
Mes forces baissent
déjà à l'idée glacée de l'Hiver
Me faudra-t-il mourir
contre un radiateur ?
Cherchant une chaleur
qui fuit mon corps lassé
Mon âme fatiguée
vacillante et prête à s'éteindre
L'Hiver arase ceux qui
doivent choir
Elle fait le tri, elle
ne donne pas de choix
Ne laissant pousser que
des roses noires
Qui font couler aux
rouges épines
Des mains tranchées un
sang vénéneux saturant l'air
Je sais venir d'épais
murs de pluie
Détrempant le jour en
buvard tâchés d'encre
Je sais que je n'aurais
qu'un recoin pour me protéger
Et mes yeux fermés
La nuit trop tôt venue
émiettera la lumière
En des lambeaux de
crêpe noir et ce deuil m'emportera
Jusqu'au pâle midi du
lendemain, vite blanchi
Pour de nouvelles
obsèques.
Et viendra comme la
suie, la neige
Pour griser mon
enterrement quotidien
Jusqu'au moment où je
n'aurais plus la force
D'émettre ni son ni
tocsin, muet à tête basse
Comme un mulet brisé
sous le faix
Et je ne serai délivré
de rien quand je mourrai
Mon cœur, pris de
glace, gèlera avant
Que j'ai pu prier ou me
préparer
Ma pensée mourra
nette, isolée dans mon crâne
Inerte, sans émotion
pour la porter
Alors je vais finir
dans un temps de tempêtes ivres de leur force
Enfermé dans le
souvenir de la douceur de jeunes feuilles
Frappe au cœur
froidure et mène-moi à mon néant
Moi qui n'ai plus que
l'idée unique
D'un chaud zéphyr
d'abeilles et de papillons
Inscription à :
Articles (Atom)