jeudi 12 juin 2014

Guido Guidi au Mondial !

Jean-Luc Godard dit dans un entretien au journal LeMonde que "le cinéma est un oubli de la réalité". Comme d'habitude Godard ne dit que la moitié de la vérité, laissant croire ainsi, par la grâce d'une formule plus ou moins heureuse, qu'il est un sage ou un mage qui la possède toute entière. Il est malin. En fait, le cinéma est un oubli de la réalité dans le rêve, c'est la Photographie qui fait disparaître le réel au point qu'il en devient sur les clichés que l'on voit, oublié, ou absent. Pour ré-articuler le rêve du cinéma et la réalité simulacre, il va falloir, effectivement s'y mettre à plusieurs, comme le conseille Godard, mais, comme toujours, chacun dans son coin. Les rêves, c'est seul.
Pour la photo, le problème est : comment voir quelque chose au lieu du rien habituel ? Certains répondent par la géométrie, l'instant T du pittoresque transcendé en icône, le pictorialisme, le fantasme. Tout cela satisfait l'oeil, d'une certaine manière, mais pas longtemps, par éclair, par flash ; ce sont de petits orgasmes rétiniens. Le photographe Italien Guido Guidi a décidé lui de photographier le presque rien, l'anecdotique pour qu'il apparaisse en plein et de son plein de droit de domination sur 99% du réel et qu'il nous saute ainsi à la gueule. Et voilà que l'on voit soudain ce qu'on ne voyait pas, ce qu'il y avait à voir. Des exemples ci-dessous.





C'est sublime : il n'y a rien, on voit tout, alors que d'habitude, il y a tout et on ne voit rien. Faites l'expérience. Dans un mois, essayez de vous rappeler d'une photo du Mondial, il ne vous restera rien. Essayer de vous rappeler un des clichés de Guido Guidi, je serais bien étonné si aucun ne vous revenait en tête.

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