J'aime l'Histoire. C'est une très belle discipline qui nous apprend énormément sur les Hommes, le Monde et les rapports qu'ils entretiennent. Quand on lit, par exemple, "La Méditerranée à l'époque de Philippe II" de Fernand Braudel on à l'impression de goûter à la saveur de ce coin de Terre à ce moment de l'Histoire humaine, et aussi avant et un peu après, jusqu'à notre Temps, car les civilisations durent terriblement (comme le disait Braudel lui-même). C'est délicieux ; comme la visite de monuments historiques peut l'être qui nous souffle dans le nez un air rare, parfois chargée d'Esprit.
Mais voilà que je me mets à penser que je suis moi-même un acteur de ce qui s'appellera l'Histoire dans cent ou deux cent ans. Un acteur ? Un fantôme plutôt, qui rejoindra la cohorte des anonymes pourvoyeurs de l'Histoire et d'histoires qui seront dépeints par les hommes illustres des temps à venir, successeurs brillants d'Hérodote et de Thucydide, de Michelet et de Bloch ; une matière brute et hasardeuse à laquelle ils donneront sens plus tard, beaucoup plus tard. Je me sens presque nul. Je n'ai pas pesé sur mon temps. J'ai subi mon destin plutôt que de me le forger ; témoin contemplatif d'un Monde d'où je suis le plus souvent absent en dépit de mon indéniable existence. C'est bien beau d'aimer l'Histoire, c'est une autre chose que de s'appréhender dans l'Histoire qui naît et d'y occuper une place de choix, une place choisie et que cette détermination porte son effet au plus haut que l'on souhaite. Je me suis toujours tenu à l'écart ou presque. Je commence à le regretter et les regrets n'ont pas leur place dans l'Histoire si on n'en fait rien. Vais-je me mettre à meugler, à beugler, à parler ou continuer à me taire, toute la vie en sourdine sans même appuyer sur la pédale ?
A voir.
Nous sommes au XXIème siècle et je ne saurais pas décrire ce qui advient autrement qu'avec tristesse, dégoût et circonspection. La Joie, c'est en douce ; et il me semble que c'est pratiquement pour tout le monde pareil. Et puis l'image serait flou, j'ai trop le nez dessus, l'Histoire contemporaine est une sorte de blague, on commence à peine à comprendre le XIXième siècle (et à en sortir).
Il n'y a pas longtemps c'était la fin du XXième, qui s'est achevé en 2001, un siècle court donc puisqu'il avait commencé en 1914. Ça ressemblait à la chanson ci-dessous. Beaucoup, beaucoup d'images. Trop. Beaucoup trop.
Pour l'instant, est-ce bêtise ou impossibilité radicale ? je suis incapable de mettre une chanson en exergue à ce début de XXIième siècle. Nous verrons ça plus tard, si possible avant que je ne meure.
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