jeudi 6 février 2014

Un voyage fantastique (aller simple) avec les Who.

Mon père m'a dit que quand j'étais tout môme, genre 3 ou 4 ans, je dansais comme un damné sur la musique des Who. C'est fort possible, et même sûrement vrai, bien que mon père soit un menteur de première bourre. Aussi loin que remontent mes souvenirs, et ça ne va pas jusqu'à 4 ans mais quand même, leur musique m'a toujours profondément secoué et elle continue de le faire. Bien sûr, il y a les Beatles, les Kinks, Bob Dylan, les Jam et tant d'autres qui sont meilleurs que les Who, qui jouent mieux, plus finement, dont les compos sont plus raffinées, les paroles plus spirituelles, mais rien ne me prend aux tripes comme les affres mises en musique par Pete Townshend. Celles de l'identité vacillante à jamais, de l'arnaque géante du Rock n' Roll Circus qu'il alimentait lui-même à plein régime, celles du miroir aux fans brisés de mille jeunes têtes aussi fêlées que la sienne, de l'humour noir à pleurer issu de la bile de la même couleur. Pas d'équivalent nulle part à "My generation", à "Substitute", à "The seeker", dans aucune musique populaire ou savante. Prolifique névrose que celle de Townshend. Je dis ça sans cynisme aucun, sans une once d'envie, avec admiration, et l'idée que cet homme a transcrit musicalement un peu de ce que j'ai vécu, de ce que je vis, que d'autres que moi ont vécu et vivent. Une sorte d'urgence vide, pour rien. Être hors d'haleine sans raison, à perpet'. Courir un peu avec eux fait du bien (tant qu'on peut courir). Je vais mettre une chanson, presque au hasard, je l'ai écoutée récemment c'est tout, "Amazing journey", version tirée du "Live at Leeds" en CD. A la base le morceau vient de "Tommy", le premier Opéra-Rock de Townshend. "Sparks", un titre du même opus y est ici enchaîné. Je n'ai jamais vraiment aimé l'album studio de "Tommy", par contre j'en ai beaucoup entendu de versions différentes jouées "live" (intégrales ou presque), et toutes sont plus fantastiques les unes que les autres. Les Who étaient faits pour le Live. Bon, ceci étant dit,  je ne sais pas si l'album "Live at Leeds" a été beaucoup retravaillé en post-production, je ne suis même pas sûr que ce soit un "vrai live", enregistré en direct avec un public payant, et à vrai dire je m'en fiche. La qualité du son est démente, la basse est aiguë comme Entwistle l'aimait, la guitare très, très propre (pour une fois), Moonie est cinglé comme de juste et les quatre Who envoient un bois monumental tout en jouant avec une maestria consommée sur les variations d'intensité dans le même morceau. Ah purée, c'est VITAL comme truc. Ça prend, ça ne lâche plus. Je mets juste un bout des paroles pour certains frères, fan des Who ou pas, qui sont allés en voyage là où on n'est pas supposés, ni préparés à aller.
"Sickness will surely take the mind
Where minds can't usually go.
Come on the amazing journey
And learn all you should know."

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