Shirley jouait la comédie, chantait, dansait. Elle miaulait, grimaçait, minaudait, gnangnantisait jusqu'à plus soif. Tout ça sous l’œil attendri des ménagères de moins de cinquante ans de l'époque qui essuyaient des larmes ou s'esclaffaient selon les moments du film, étalonnés, montés, minutés pour ça. Elle avait entre 6 et 12 ans. Les hommes, eux, voyaient un peu plus haut, ils visaient Dietrich, Garbo, Colbert, Harlow, vers les portes-jarretelles puis les chapeaux. Ça n'allait pas bien loin non plus, les films étaient presque aussi formatés et de toute façon c'était elle, Shirley Temple, la reine du Hollywood de l'âge d'or des années 30/40. Même John Ford y est passé, il a tourné son "Temple". Déjà ça déconnait sec le cinéma, depuis le début et jusqu'à la mort (années 70). C'était puéril, infantile, fait pour de vieux enfants sans âge bien défini par d'habiles serveurs de soupe à la Peter Pan. Il y eut de bonnes choses, parfaitement minoritaires, le reste c'était des niaiseries à la pelle, qui provoquaient l'ébahissement des foules devant la première "enfant-star" du monde, Jordy puissance X, Macauley Culkin en mieux (pire), la véritable "Divine", notre jeune amie Shirley. Elle est décédée hier. Oui, même elle a fini par mourir, comme ça, sans raison, comme tout le monde, loin des caméras. Qui s'en soucie ? Ce ne sont même pas de bons souvenirs, pour personne. C'est de la poussière qui tombe en poussière, et moi, c'est limite si ça ne me fait pas plaisir.
Regardez ça, regardez tout, jusqu'au bout. C'est "When I grow up", 1935, chanté, en couleur, l'horreur pure et simple.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire