mardi 13 août 2013

Les Situs, Les Beatniks 50 ans plus tard.

Là, je vais mettre un bout d'un documentaire français sur la Beat Génération mais qu'on ne peut plus trouver nulle part dans ce pays à la con. On voit bien les mecs, on entend un peu de musique, c'est chouette. Le plus gros du doc (qu'on ne voit pas) consiste en des récitations de poèmes par Ginsberg, Corso et Hunkle sur des impros d'Ornette Coleman dans les années 90. Ça déménage sec. Au milieu de ce petit extrait apparaît un ahuri bien de chez nous qui parle des "utopies" qui auraient motivé ces gars-là. Regardez bien le décor de l'appartement dans lequel cet universitaire bon teint fait son petit laïus c'est assez cocasse. Et puis, c'est très français ça, les utopies. Kerouac et consort n'étaient pas utopistes. Ils sont allés voir là où personne n'était allé avant eux, simplement parce que ça les démangeait d'y aller, parce qu'à cette époque là, en Amérique, il y avait encore de l'oxygène dans certains petits coins, que c'est là qu'était la Vie (pas l'utopie) et qu'ils avaient besoin de vivre là. Le plus souvent  Ils l'ont fait dans le dénuement des pionniers et avec l'enthousiasme des découvreurs de terres vierges, sans trop raisonner sur la LIBERTÉ. Ils en ont ramené des gemmes sans prix tant elles sont merveilleuses.
En France, à la même époque on avait les Situationistes, des utopistes sectaires et révolutionnaires de salons très bourgeois, qui s'encanaillaient sans risque sur un Boulevard du Crime comme toujours fantasmé et s’entre-tuaient pour un leadership lui aussi imaginaire sur des consciences qui n'étaient même pas les leurs. Le tout pour sauver l'humanité du péril d'exister autrement que sous leurs férules entièrement rationalistes, entièrement rances. Ah, les tristes sires ! Il s'agissait bien de délirer, mais de délirer dans l'ordre le plus strict, le plus fasciste ; au sens où, dans cet ordre-là, seuls les chefs jouissent vraiment. Je connais certains de leurs fils spirituels à ces zombies. On en est donc à la troisième génération de déchets alcooliques et héroïnomanes à préoccupation sociale. Attention certains sont les profs de vos enfants !
En face, en Amérique : des poètes. C'est tout. C'est suffisant.

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