samedi 10 août 2013

Histoire et cinéma d'action : un duo ravageur.

Évidemment, les films de Tarentino sont des merdes sans noms. Evidemment. Mais avant que ce singe savant ne passe derrière la caméra pour nous épuiser de ces idioties, il avait pondu le scénario de "True Romance". Ce film a été réalisé par le pire salopard des faiseurs de nanards survitaminés d'Hollywood : Tony Scott. Ce mec, un des plus gros consommateurs de coke de tout Beverly Hills, avait un but dans la vie : faire "l'action-movie" le plus surboosté à la testostérone, au montage le plus speed fast-forwardisé, le plus bourré d'effets spéciaux jusqu'au bout de la file d'attente devant le Gaumont et nous le coller dans le cul pour qu'on se fasse jouir avec - tout en restant dans les canons d'une grosse production américaine, avec ces quelques contraintes et dérives assumées. Généralement, et c'est un des seuls dans ce cas-là parmi ces congénères metteurs en scène US, ça marchait plutôt pas mal. On peut citer parmi ces réussites remarquables "U.S.S Alabama", "Le dernier Samaritain", "Man on fire", "Déjà vu". Liste non exhaustive.
Je vais mettre un extrait plutôt sobre de "True Romance". C'est violent, bien sûr, mais ça c'est normal pour Tarentino comme pour Scott. Néanmoins le vice du scénario, son astuce nous permet de voir une magnifique composition d'acteur. Je ne parle pas de celle de Walken, il fait le boulot sans trop se forcer, non, je veux parler de Denis Hopper. Tout le travail de cet acteur assagi va consister à ciseler l'évolution très rapide de son personnage vers une force tragique Et comique assumée, à partir de la peur la plus banale et la plus sourde.
Je pose la situation : Walken est un parrain de la mafia et est à la recherche d'un jeune prostituée jouée par Patricia Arquette et de son micheton préféré Christian Slater car ils lui ont volé beaucoup d'argent (ou de came, je ne sais plus). Pour les retrouver, il a la bonne idée de faire un saut chez le père de Slater, incarné ici par Denis Hopper, chez qui le couple est effectivement passé quelques heures plus tôt. Walken menace le père de tortures pour lui faire dire ou est passé son rejeton et met ces menaces à exécution. C'est là que le scénario est bon et Hopper grand. Je vous laisse découvrir ça. Sans m'avancer trop, je dirais que c'est la seul bonne idée de scénario de Tarentino, "Pulp Fiction" ne contenant que des fausses bonnes idées qui rendent le film cul-cul la praline (ou culte, c'est pareil).
Messieurs Walken et Hopper.

A noter : l'utilisation particulièrement révoltante (donc réussie. Il faut tout renverser avec Tony Scott, et sans snobisme. Être spectateur de cinéma c'est d'abord ça, du sado-masochisme, d'accord ?.) du Duo des Fleurs de Delibes, compositeur français aujourd'hui un peu passé à la trappe.

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