dimanche 21 octobre 2012

Vacances Romaines pour tout le monde.

2012. David Byrne et sa comparse Annie Clarke (Alias Saint-Vincent) sillonnent les Etats-Unis après leur effort discographique commun de haute tenue, et semblent réjouir les amateurs du fringuant sexagénaire fondateur des Talking Heads, comme ceux de la brillante et bellissime jeune femme par de revigorantes performances.
" - Maintenant,  passe moi les clés de la De Lorean, s'il te plait Marty, j'ai à faire dans les Eighties.
  - Ok, Doc."
1980. les petits blanc-becs des Talking Heads sortent un album merveilleux, plein de groove, de jus, d'intelligence, produit par le Maître Brian Eno en personne : "Remain in light". Il partent ensuite défendre leur Funk Sauce-blanche en tournée mondiale avec un line-up de tous les diables : Busta Jones, Adrian Belew, et même Bernie Worell, échappé de Funkadelic, une des influences majeures de David Byrne et de ses acolytes. Fort heureusement la RAI Uno a enregistré leur concert Romain. Il faut oublier les contorsions "arty" du New-Yorkais Johnatan Demme et de son "Stop making sense" - froid, raide, conceptuel - et se féliciter du savoir-faire des réalisateurs italiens. Car, effectivement, ils l'ont fait et bien fait : capter toute l'énergie de la phalange à son maximum. Voici un extrait du concert, le turbulent et hypnotique "Crosseyed and painless". Tout le début est un arrangement chaloupé du thème du morceau du à la maestria de Worell, magicien synthétique. A noter quand même que c'est toute suite assez relevé : Jones à un son de basse énorme. Et puis, Bing !, la course démarre et tout le monde sprinte. Weymouth, Frantz, Harrison, Byrne et surtout Belew (sans oublier la choriste Dolette Mc Donald et le percussionniste Steve Scales) se lancent dans une fantaisie Funk de longue haleine sans jamais laisser faiblir le Groove (j'ai envie de dire Swing, tellement ça me fait penser à certains Jazzmen à leur meilleur ; Coltrane, Coleman, Kirk...). Au bout de 6 minutes 44 secondes, on est essoufflé et content ; l'adrénaline coulant à flots dans le cerveau. Un concert, c'est ça, du corps à corps, du physique, de la danse, de la sueur. Et quand ce genre de courant passe entre un groupe et son public, c'est une magie, un petit miracle, la Fée électricité pour tout le monde ; pas gratuite, mais presque ; en tout cas ça valait le prix du billet. Que soient bénis encore une fois les programmateurs et les ingénieurs de la télé italienne pour avoir été là, au bon moment et avoir su nous restituer un peu de la ferveur évanescente de ce moment de grâce Funk and Roll. C'est à croire que le "Voyage en Italie", passage obligé de tout artiste du XVe au XIXe siècles, en inspire encore certains. Penchez-vous sur le concert dans son intégralité (il est sur YouTube), c'est bluffant.

Pour bien mesurer l'assurance prise par les Talking Heads en quelques années et l'aisance à laquelle ils étaient parvenus en 1980, je mets une vidéo de leur "tube" "Psycho Killer", enregistrée en 1976 au CBGB (à moins que ce ne soit le Max's Kansas, peu importe) à New-York. Le morceau est très bon, le potentiel est là mais je doute que les spectateurs aient été emballés jusqu'à l'extase...

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