mercredi 6 novembre 2019

Marie Laforêt : la Fille aux yeux d'or, la Fille aux yeux tristes

Marie Laforêt est décédée. C'était une femme à l'ancienne, séductrice et hystérique, un peu vamp, un peu desespérée, pas du genre à demander des comptes 10, 20, 30 ans après. D'une beauté rare, antique, tragique, elle fut d'abord Marge dans "Plein soleil" de Renè Clément, ce film trop riche pour être honnête, aux mains pleines d'or sale. Elle a pris sa part, on l'appelait : "La fille aux yeux d'or", et quand on la regardait bien, c'était vrai. Le "Soleil noir de la mélancolie" c'était Delon et son double pédé Ronet mais c'est une autre histoire.Ensuite, elle a joué les utilités de luxe dans d'autres films plus ou moins dispensables, en particulier avec Belmondo. Ce n'est pas nul, loin de là, mais ce n'est pas Stéphane Audran non plus.
Elle a aussi beaucoupe chanté. Dans pas mal de langues. Mettant en pratique une espèce de World Music (ou Sono Mondiale) complètement en toc mais pas désagréable, créant ainsi une internationale de la corde sensible, du vibrato déchirant, de Ménilmontant à la Yougoslavie. Elle a fait dans le surané (pas le démodé) dès le début, parfois le mièvre et même l'indigeste, mélangeant allègrement reprises de Bob Dylan, canzone italiane, pop française et larmes de crocodile de la Russie éternelle. C'était pas "les sucettes" de France Gall. Elle, pas besoin de les lui expliquer, elle savait. Elle ne savait que trop, apparemment.
Et puis moi, elle m'a traumatisé Laforêt, traumatisé et ému. Mes parents venaient de se séparer, ma mère se languissait de mon père et Laforêt sort "Viens, viens", hymne imparable et prière d'une fille qui veut ramener son papa à la maison..Insoutenable.
Le "bilan" est mitigé, pas au niveau des ventes d'album (35 millions, excusez du peu) mais de la qualité de l'ensemble. Il y a de l'insupportable digne d'un Sardou et de des choses qui accrochent l'oreille par leur qualité immédiate et ne vous quittent plus
Ce qu'elle dégageait, cette séduction languide et remplie de pathos, de larmes (elle interprétait à merveille La Callas au théâtre), et son répertoire de complaintes années 30 remises au goût du jour pour toujours emportent finalement le morceau. C'était tout sauf indigne, il y eut même de bons, de très bons moments et.... la meilleure reprise des Stones en français. Ciao Bella  Ragazza ! Cinq perles à venir.
Marie Laforêt : "Pour celui qui viendra".

Marie Laforêt "Sébastien"

Marie Laforêt reprenant Dylan : "D'Être à vous".
Il y a de belles photos d'elle dans la vidéo. Elle fumait beaucoup. Marie Laforêt chantant Danyel Gérard, "Les vendanges de l'amour". Marie Laforêt, son coté slave de fille de la Gironde. "Ivan, Boris et moi".

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