dimanche 24 novembre 2019

Des larmes, des larmes pour Lucette, Nick et Jean...oh, s'il pouvait pleuvoir...

Ah, ça tombe comme des mouches ! Lucette Destouches gardienne du temple célinien, est morte; comme Jean Douchet, critique et amoureux émérite; comme Nick Tosches, écrivain américain mégalo ET de génie (souvent ils ne sont que l'un et pas l'autre, (cf Hemingway, deLillo, Roth, Fitzgeraldd etc, etc...)
"Bagatelles pour un massacre" de Céline, c'est pour la Danse, la trés grâcieuse et très légère Danse et c'est trés bon. C'EST CA le scandale. Il le disait lui-même le père Céline :"Ce qu'ils ne me pardonnent pas, c'est "Bagatelles.."Ben oui. La beauté, l'infamie. Comment faire ? Bientôt la réédition, que tout le monde juge sur pièces, preuves à l'appui. C'est comme ça ("Preuves à l'appui") que s'appelle un essai de Jean Douchet sur Rohmer, autre droitier jusqu'auboutiste. Jean Douchet connaissait le cinéma comme sa poche, mieux que sa poche. Il y était, il en était. Il nous laisse un "Art d'aimer" doux et tenace qui lui va comme un gant. Le chercher, le trouver, dans l'oeuvre dingo de Gérard Courand "Carnets filmés". On le voit aussi dans "Jardins en automne" de Iotar Iosseliani. Nick Tosches a parlé aves empathie et une véritable verve de la préhistoire du Rock'n'Roll et de ses héros. En vrai marlou aotodidacte de Little Italy, il a appris tout seul le latin, le vieil italien, le grec ancien, pour pouvoir lire dans le texte "La Divine Comédie" de Dante. Son livre, "La Main de Dante" est d'une ambition démesurée, et le meilleur c'est que les très bonnes pages du bouquin adviennent quand Tosches se glisse dans la peau de Dante doutant de lui-même, de sa création, et dans celle de sa femme, jeune noble florentine prête à s'épanouir, écrasée par la figure de Béatrice, l'amour de jeunesse vain et glorieux de son mari. Un tour de force poètique majestueux. Quand il parle de Wynonie Harris ou de Hank Williams, c'est très beau aussi et super-documenté. Imparable. Vous courrez acheter les disques des chanteurs quand vous aurez lu "Country, les racines tordues du Rock'n'Roll" et "Héros oubliés du Rock'n'Roll, les années sauvages du rock avant Elvis". Il y a là-dedans des mines de pistes pour arriver à des monceaux d'or brut.
Pour leur rendre hommage je mets un morceau joué et composé par un qui vient de décéder lui aussi, Laurent Sinclair, clavier du raffiné groupe de zonards pour minettes Taxi Girl, C'est "Cherchez le garçon" quintessence moderne de 1980, donc classique instantané. Tous l'auraient trouvé bon ce morceau. (Allez, on y va les violons, Tous l'ont trouvé bon),
"Taxi Girl "Cherchez le garçon".

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