Les objets ne sont rien, rien du tout Les photos à peine plus. On n'y voit presque nibe. Les lettres... les lettres perdent leur pertinence; vieux papiers sans éclat. Tout disparaît et s'éteint. Il y a les souvenirs, quelques uns. Les impressions qui restent un peu, pleines d'amertume. L'oubli gagne lentement du terrain et balaye tout dans l'ombre du Temps perdu. L'amour passé, frôlé, évité, raté. Il y avait quelques lumières vacillantes, de loin en loin, des airs de musique qui restaient en tête, oui, il y avait de la musique. Il y eut peut-être un amour, un ou deux amis. Restent quelques marques, quelques biffures de ça et là, des ombres de sentiments. Il y avait des voix, des mots, des rires et des pleurs. Dejà. Les voix se sont tues, les mots n'ont plus de sens et ne subsiste que le goût salé des larmes. Même les regrets s'éteignent et avec eux les remords. Toute clarté s'est estompée. C'est fini maintenant. La nuit a gagné, les souvenirs s'effacent les uns après les autres et maintenant, juste avant le dernier pas en avant, je marche lentement seul dans la vallée des ombres de la mort. Il n'y a nul berger, nulle houlette. On s'est trainé jusque là en hoquetant de désir en désir, de plaisir en plaisir, d'échec en échec et soudain, la ténèbre a tout envahi. Mort.
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