jeudi 17 décembre 2015

Lettres classiques.

Les lettres. J'en parlais dans mon dernier billet. J'en ai relues quelques unes qui ont plus de 30 ans. De vieux papiers..., oui mais... On s'y adresse à moi en ces termes :"Mon petit boy scout" ou "Galou" ou "Vieux brigand".  Quand l'intention de dire fermement une chose est là, de faire passer un message, un sentiment, une impression; quand ce n'est pas juste de la politesse ou du verbiage du à l'ennui; quelque chose passe de la personne qui écrivit la lettre et de l'amitié qu'elle me portait, et c'est incroyablement touchant. Je pourrais presque sentir une présence, une forme, un parfum, surtout quand il y a un effort de style qui revient. Je sens une existence qui fut liée à la mienne et qui, grâce aux lettres et à ma mémoire, l'est encore, même si elle est loin de moi, physiquement ou par la pensée.
La lettre d'un ami décédé, comme une voix venue d'outre-tombe, m'a laissé sur le flanc. Je ne l'avais jamais relue. Et ceux que j'ai perdu de vue mais dont je sais qu'ils sont en vie, comme je les sens proches à travers leurs anciennes missives. Combien d'amour il y avait-il là qui a disparu ? laissant une ombre joyeuse sur un papier de hasard, choisi, envoyé, reçu. Et reçu encore toutes ces années plus tard.
Mais toutes ces jolies choses si douces où je me fais parfois cajoler avec une tendresse sans égale et d'autres fois redresser les bretelles par des remontrances justifiées et vives, je les brûlerais sans un seul état d'âme pour quelques mots mal orthographiés qui ne disent rien ou presque de lettres écrites d'une écriture vacillante par la personne capitale dont je perçois le déclin et la souffrance à travers les années de son courrier; oui, je les déchirerais toutes pour les quelques lettres qui me restent de celle qui compta et compte le plus pour moi, bien qu'elle fut néfaste, tragique, folle à lier, pire encore : ma mère.
Mais je dois me taire.
Salut Todd.

Salut Alex.

Aucun commentaire: