mardi 29 décembre 2015

Motörhead pas mort.

M Kilmister est mort. Tant mieux. La triste pantomime qu'il jouait sur scène avec Motörhead ces derniers temps était par trop pathétique. On ne peut imaginer Lemmy que chargé, chargé jusqu'à la gueule de drogues et d'alcool, trimballant avec lui des dizaines de groupies qu'il satisfaisait toutes d'un seul jet surpuissant et surtout, jouant sa musique, de très pure essence rock n' rollienne, à fond les gamelles sans presque jamais s'arrêter. Pourtant, Lemmy est mort. Fini de rire. End of the game. C'est la même ironie pour tout le monde, mais pas focément le même destin pour l'après, le post-mortem. Ainsi il laisse derrière lui l'image du parfait rocker, se riant de la vie et de la mort, toujours partant pour saisir sa basse, la pousser au maximum et enflammer les tympans stupéfaits d'auditeurs toujours surpris par une énergie qui, à défaut d'être inaltérable, était toujours impeccable et classe. Oui, qu'on se le dise, Lemmy était classe, plus classe que 99% des péteux qui font métier de faire de la musique Rock, son attitude était exacte, parfaite, exemplaire et, tentant humblement de m'inspirer de lui je vais me bourrer la gueule le 31 au soir et tenter de sombrer complètement sans déchoir en écoutant certains de ses titres à plein volume, la température à laquelle leur arôme et leur goût s'exhaustent le mieux. Un homme est passé, un vrai, il laisse une trace, bien sûr. Lemmy Kilmister ? Même pas mort.
Ci-dessous, trois rocks parfaits


Reste propre. Rien à voir avec l'hygiène. Tu peux te regarder dans la glace sans sourciller ? Sous un certain angle, t'es mieux ? Pauvre loser de merde.

dimanche 27 décembre 2015

Come to me, Stevie.

Merde, où est-ce que j'ai encore foutu ma compil' de Jean Sablon ? Ah, vous êtes là...
Stevie Nicks. Cette petite sorcière a d'étranges et puissants pouvoirs sur moi. Elle peut m'envoûter avec de merveilleuses chansons et elle peut me faire bander. Rien de bien compliqué pour l'instant me direz-vous. C'est vrai pour ce qui est de me faire bander, les blondes aux cheveux longs et aux yeux bleus ont cet effet-là sur moi (là, les yeux sont noisettes mais c'est pareil). Mais les chansons, c'est autre chose, il faut savoir composer. Que cela soit en solo, avec Buckingham (son futur ex), ou Fleetwood Mac (une des machines à tubes les mieux rôdées des seventies), elle excelle à trouver les accords et les mots qui me touchent. Même mon ami Prince l'ambigüe est tombé sous le charme et lui a refilé des morpions et le riff de clavier de "Stand back". Je vais mettre deux ou trois photos de la garce à l'époque où elle était jeune et gouleyante et puis, des vidéos clips où on la voit, l'un avec Fleetwood Mac, l'autre en solo, quand elle s'est mise à vendre plus d'albums seule qu'avec le groupe de son boss de batteur (et amant).
Alors la voilà. C'est dentelles, bracelets, tulles savamment transparents et soieries.




Et en vidéo...


Merci Tino !

Le père Noël est aussi passé chez moi et à laissé trois morceaux récents dont je n'ai pas parlés dans le courant de l'année 2015. Merci, petit Papa Noël de ta bonté envers "Actualités Démodées", blog pourtant furieusement anticonformiste (Ah non ? bon ben daccord.., je croyais que...non ?...bon)! Alors, dans l'ordre, il y a Father John Misty, Beach House et Julia Holter. Cette dernière m'a fait penser à Laura Nyro et je ne résiste au plaisir de vous mettre une chanson d'elle, dont les compositions sont aussi chiadées que celles de Brian Wilson. Enfin, je vous laisse avec ça, j'ai beaucoup à faire. L'autre soir, j'ai buté un gros mec barbu en houpelande rouge qui essayait de me refourguer un smartphone coréen pour "pas cher" et il faut que je me débarrasse du corps. Ah, ces migrants !



...et un vieux truc, non, immortel...

jeudi 17 décembre 2015

Lettres classiques.

Les lettres. J'en parlais dans mon dernier billet. J'en ai relues quelques unes qui ont plus de 30 ans. De vieux papiers..., oui mais... On s'y adresse à moi en ces termes :"Mon petit boy scout" ou "Galou" ou "Vieux brigand".  Quand l'intention de dire fermement une chose est là, de faire passer un message, un sentiment, une impression; quand ce n'est pas juste de la politesse ou du verbiage du à l'ennui; quelque chose passe de la personne qui écrivit la lettre et de l'amitié qu'elle me portait, et c'est incroyablement touchant. Je pourrais presque sentir une présence, une forme, un parfum, surtout quand il y a un effort de style qui revient. Je sens une existence qui fut liée à la mienne et qui, grâce aux lettres et à ma mémoire, l'est encore, même si elle est loin de moi, physiquement ou par la pensée.
La lettre d'un ami décédé, comme une voix venue d'outre-tombe, m'a laissé sur le flanc. Je ne l'avais jamais relue. Et ceux que j'ai perdu de vue mais dont je sais qu'ils sont en vie, comme je les sens proches à travers leurs anciennes missives. Combien d'amour il y avait-il là qui a disparu ? laissant une ombre joyeuse sur un papier de hasard, choisi, envoyé, reçu. Et reçu encore toutes ces années plus tard.
Mais toutes ces jolies choses si douces où je me fais parfois cajoler avec une tendresse sans égale et d'autres fois redresser les bretelles par des remontrances justifiées et vives, je les brûlerais sans un seul état d'âme pour quelques mots mal orthographiés qui ne disent rien ou presque de lettres écrites d'une écriture vacillante par la personne capitale dont je perçois le déclin et la souffrance à travers les années de son courrier; oui, je les déchirerais toutes pour les quelques lettres qui me restent de celle qui compta et compte le plus pour moi, bien qu'elle fut néfaste, tragique, folle à lier, pire encore : ma mère.
Mais je dois me taire.
Salut Todd.

Salut Alex.

jeudi 10 décembre 2015

We're all gonna die.

Les objets ne sont rien, rien du tout Les photos à peine plus. On n'y voit presque nibe. Les lettres... les lettres perdent leur pertinence; vieux papiers sans éclat. Tout disparaît et s'éteint. Il y a les souvenirs, quelques uns. Les impressions qui restent un peu, pleines d'amertume. L'oubli gagne lentement du terrain et balaye tout dans l'ombre du Temps perdu. L'amour passé, frôlé, évité, raté. Il y avait quelques lumières vacillantes, de loin en loin, des airs de musique qui restaient en tête, oui, il y avait de la musique. Il y eut peut-être un amour, un ou deux amis. Restent quelques marques, quelques biffures de ça et là, des ombres de sentiments. Il y avait des voix, des mots, des rires et des pleurs. Dejà. Les voix se sont tues, les mots n'ont plus de sens et ne subsiste que le goût salé des larmes. Même les regrets s'éteignent et avec eux les remords. Toute clarté s'est estompée. C'est fini maintenant. La nuit a gagné, les souvenirs s'effacent les uns après les autres et maintenant, juste avant le dernier pas en avant, je marche lentement seul dans la vallée des ombres de la mort. Il n'y a nul berger, nulle houlette. On s'est trainé jusque là en hoquetant de désir en désir, de plaisir en plaisir, d'échec en échec et soudain, la ténèbre a tout envahi. Mort.


Qui est Bertrand Tavernier ?

Qui est Bertrand Tavernier ? Quelqu'un qui arrive à faire une comédie plombée d'une bonne B.D., grinçante et savoureuse : "Quai d'Orsay" . Quelqu'un qui a réussi à pondre un dictionnaire du cinéma américain absurde, verbeux et plein de componction alors que le sujet est pour le moins passionant. (Le bouquin marche tellement sur la tête qu'il en devient comique.) Quelqu'un qui a réussi a foiré un film sur une époque incroyable, la Régence, avec de bons acteurs, par un excès outrancier de moralisme. (La morale n'est jamais un bon angle d'attaque pour un film, les sentiments si). Quelqu'un qui, en général, fait des films barbants, remplis de mièvreries et de revendications sociales assumées comme si le cinéma était une manif. (Oh la la, c'est bien moins que ça, juste un truc de voyeur un peu esthète, un miroir aux allouettes où seuls les producteurs sont gagnants, et encore, à peine). Quelqu'un qui dit aimer le Jazz et qui nous sert dès qu'il le peut une musique passéiste, académique, figée, dont tout esprit aventureux (Jazz, quoi !) a été balancé aux orties. Quelqu'un qui se permet de dire que la B.O. de Dylan pour le film "Pat Garret and Billy the Kid" de S. Peckinpah est "inepte" alors que l'album qui la restitue est une pure pépite. Quelqu'un qui confond Tommy Lee Jones ("Men in black", "US Marshals") et Spencer Tracy ("Adam's rib", "La dernière Fanfare").  Quelqu'un qui n'a pas tourné "Serpico" mais "L627", qui n'a pas tourné "L'Appât" mais "L'Appât", qui n'a pas tourné "Les Trois Mousquetaires" mais "La Fille de d'Artagnan" (moins bon que le Zidi avec Les Charlots sur le même sujet). Quelqu'un qui a dénaturé le beau livre de Roger Vercel "Capitaine Conan", toujours par moralisme et sentimentalisme mièvre (cf la purge ci-dessous).
Bref, on peut dire que c'est un sale type.
M Bertrand Tavernier est un mauvais cinéaste, un piètre cinéphile, un amateur de Jazz sclérosé qui n'a pas les moyens de ses prétentions, d'ailleurs déplacées, et qui n'est ni Jean-Daniel Pollet ni Maurice Pialat, même pas Claude Sautet ou Alain Corneau. C'est dommage pour sa gueule mais le problème c'est qu'il nous faut le subir, nous aussi, ce con, et ça c'est dur.
Ecoutez-moi cet abruti, c'est faussement bon en diable, mais, encore une fois, écoutez bien, essayez de déceler l'imposture, elle est assez finement tissée mais on voit quand même la ficelle si on fait gaffe. En fait, c'est presque le cinéaste officiel de la Vieme République de gauche ! 

mercredi 9 décembre 2015

Tiens-toi tranquille II, le retour ! par T-Model Ford et R.L. Burnside (et ils ne sont pas contents).

Un matin - il avait fait un froid de canard depuis au moins une quinzaine de jours - un type était dans une baraque du Mississippi, il se les gelait grave et il avait faim. Il a avisé des bûches et il s'est dit : "Je vais faire un feu." Il avait pas d'outils pour casser ou scier les bûches alors il essaya de les fendre avec son front. Ca n'a pas marché et il avait du sang sur la tête. Alors il se mit a bouffer la bûche, comme ça, avec ses dents. "C'est vachement bon !" dit-il et il n'eut plus faim. Ca faisait au moins un problème de régler. Ce mec, c'était T-Model Ford. Le voici chantant : "I'm insane" ("Je suis cinglé"), le gros des paroles de la chanson consistant en une apostrophe envoyée à Dieu sait qui et qui dit : "I'm gonna put my foot in your ass." ("Je vais te foutre mon pied DANS le cul."). Gouleyant.

Sur le même label de Blues étonnant, Fat Possum : R.L. Burnside, qui racontait cette histoire à son public quand il était en forme :
"Un jour, un jeune homme a ramené chez ses parents une ravissante jeune fille et leur a annoncé qu'il avait l'intention de l'épouser. Les parents furent un peu pris de court et le père du garçon manqua d'avaler une bouchée de Cherry Pie de travers mais il fut convenu que l'on en reparlerait. La jeune fille avait apparemment fait bonne impression sur les parents mais, après le repas, pendant que la maman du gars faisait la vaisselle, son père le prit a part et lui dit très sérieusement "Tu sais, fiston, j'ai été jeune moi aussi et je n'étais pas aussi sage et discipliné que toi. J'ai folâtré à droite et à gauche et j'ai trompé ta mère - Dieu me pardonne. Petit, tu ne peux pas épouser cette fille parce que c'est ta soeur - Dieu aie pitié de moi - enfin ta demi-soeur. Tu comprends ?" Le fils avait très bien compris la situation et était sonné par la révelation que venait de lui faire son paternel. Il tirait une tête de six pieds de long et avait l'air salement déprimé. Sa mère le voyant ainsi le prit discrêtement à part et lui demanda ce qui se passait. Le fils craqua aussi sec et lui raconta ce que venait de lui dire son père, en pleurs. Sa mère pris sa tête sur son giron et lui dit : "Allons, allons, ton père ne comprend rien à ce genre de choses et, crois-moi, tu peux épouser cette jeune-fille l'esprit tranquille parce que si ce vieux singe croit qu'il est ton père, il se trompe !"
R.L. Burnside : "I wish I was in Heaven sitting down". ("J'aimerais bien être au Paradis à rien foutre.")

vendredi 4 décembre 2015

Tiens-toi tranquille ! par T-Model Ford

Y'a un type, un jour, il a voulu faire un paté dans le désert. Ca lui a paru pas idiot comme idée. Eh ouais, le désert c'est plein de sable. Alors il s'est attaqué à la chose avec son seau et sa pelle. Il s'est aperçu que les patés qu'il essayait de faire tenaient pas debout parce que y avait pas d'eau dans le sable. Y s'est dit : "Je vais quand même pas pisser dans le sable pour faire un chateau ! Avec ma propre pisse !". Tout ça l'a enervé et il a tout cassé : la pelle, le seau, le désert et lui. Il était vachement furax. Ce mec c'était T. Model Ford.
Tiré de l'album "You better keep still", ("T'as intérêt à te tenir tranquille.") "To the left, to the right."

mardi 1 décembre 2015

Larmes bleues

Tout à l'heure j'ai pleuré en écoutant "Hello" d'Adèle...Et quoi ! je suis triste et c'est bien naturel. Je m'essuie les yeux, je tiens bon, je me soigne. En l'occurence avec deux blues atypiques (comme moi) que je vais mettre ici en écoutant Bruce Springsteen chez Georges Lang s'époumoner sur "Santa-Claus is coming to town". Vous ne saviez pas que le Père Noël allait venir faire un tour en ville ? Ben si. En attendant, tiré du très bon film "Performance" de Nicolas Roeg, un blues du Diable interprếté par Mick Jagger.

Et ça, "Scumbag Blues" ("le blues du sac à merde." Tu te sens concerné ? Non ? Tu devrais.). de Josh Homme avec Dave Grohl et John Paul Jones.