mardi 30 juin 2015

Rock n' Roll ? Who else ?

Les Who ont toujours été un de mes groupes preférés. C'était quatre fous qui jouaient à fond leurs chansons à l'énergie inégalée inspirées par leurs émotions et sentiments paroxystiques. Et quant le leader, Pete Townshend, se mettait en tête de penser tout "ça", ça pouvait vite se transformer en hymne imparable. Ils avaient la gniaque, c'était eux qui jouaient le plus vite et le plus fort, ils fonçaient tête baissée pour supporter leurs multiples bugs et comptaient les dégâts chez eux et chez les autres après. Une façon de faire qui a fait ses peuves depuis Attila, non ?
Townshend est vraiment un gars étrange, j'ai lu son autobiographie et il y ment aussi ouvertement qu'il y est touchant et sincère. Quand il s'exténue à nous rabâcher que c'est Roger Daltrey, le chanteur, qui est le leader du groupe, c'est vraiment n'importe quoi. Le leader c'est Townshend, point-barre, mais il est incapable de jouer à son maximum sans les autres et, pour cela, il les hait et il a balancé tout au long de sa carrière les pires saloperies sur ses petits copains. Ainsi, il a dit une fois à un journaliste que "Ce qui était important pour Keith Moon (leur batteur psychotique) c'était de ravager les chambres d'hotel où ils descendaient. "C'est absurde et médisant. Il suffit de regarder l'extrait du concert de l'Île de Whight de 1970 que j'ai mis ci-dessous. Moonie est tellement dedans qu'il en explose de joie au moment où il rentre dans le morceau, l'excellent "Water". D'ailleurs, il le disait, je cite : "Je m'en fous d'être batteur, ce que je veux c'est jouer dans les Who." Ca c'est la vérité. Rendons à César ce qui est à César, Keith Moon était probablement invivable et totalement fou mais c'est un des plus grands batteurs de tous les temps, tous genres confondus.
Le bassiste, dans son genre, est assez problématique aussi. Si vous isolez la basse de John Entwistle sur une piste vous allez entendre un des meilleurs artistes ayant manié ou maniant cet instrument, avec en prime un son unique. Pourtant, les témoignages sont unanimes, il était d'une intelligence de pierre (il était surnommé "The Ox" (le boeuf)) et se contentait d'abattre le boulot sans faire plus d'effort que ça. Ce qu'il fait est sidérant et c'est tout ce qu'il y a dire. Daltrey était la doublure chant de Townshend. Beaux yeux, belle gueule, bonne voix, il était tout ce que Towsnhend pensait ne pas être, d'où des humiliations constantes de la part du guitariste qui se terminaient en bagarres. Un duo inséparable cependant, nécessaire aux deux mais explosif. Et puis, Townshend a composé l'Opéra-Rock "Tommy" et Daltrey s'est mis à incarner sous les yeux du créateur de la chose le héros de l'oeuvre. Ca a été assez naturel et Pete n'a pas mouffeté. Après le film, ça a été encore pire puisque c'est Daltrey qui incarnait Tommy dans le long-métrage cinglé de Ken Russel. Après cela, les deux ennemis se sont plus épaulés que battus et le destin du groupe (mort de Moon) a favorisé cette association apaisée.
Les Who sont en tournée en ce moment. Qu'est ce qu'ils peuvent bien encore avoir à cracher à la face du monde à leur âge ? Je n'ai pas de réponse à cette question. Demandez le vous-même à un groupe de vieux qui incarne à jamais la jeunesse, ses désirs et ses frustrations, de "My génération" à "We won't get fooled again". Tous les soirs la voix de Daltrey rugit et la guitare de Pete fend la nuit de décibels criards. Quel mal y a-t-il à cela ?
Ce qui est sûr pour moi, c'est que le concert en dessous est un des tout meilleurs de l"histoire du Rock, en partie parce qu'il est très bien filmé. Voyez les Who à leur apogée, comment ils se chambrent, s'humilient s'aiment et, finalement, jouent ensemble comme eux seuls étaient capables de le faire.

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