mercredi 3 septembre 2014

Stranger than paradise.

Michel Houellebecq est un type étrange. Il apparaît, horripilant et inoubliable, aux cotés d'une bande de fier-à-bras très bas de plafond dans l'iconoclaste "L'enlèvement de Michel Houellebecq" de Guillaume Nicloux et on le voit dans le petit film mis au point avec Jean-Louis Aubert pour l'album que ce dernier à conçu sur des textes du premier, à partir des "Parages du vide". Le dit album a l'air sérieusement inspiré et Aubert en grande forme; ça se voit, ça s'entend. Houellebecq à l'air très satisfait de l'opération, ému, tendrement. C'est une épave. Mais qu'est ce qui lui est arrivé, bon sang ? Il a une gueule a faire frémir un zombie. Je le regarde, mi-médusé, mi-attendri et je me demande d'où ce gaillard là nous parle ? "Des parages du vide", ça sûrement; plus précisément, je ne saurais le dire. Pas loin de la Mort, oui. Yep, shit happens, comme on dit. En tout cas, c'est une drôle d'aventure que la sienne, qui l'a fait osciller entre la Grâce et "la fange", comme dit Aubert. Houellebecq, "Un poète romantique à l'apogée du capitalisme", comme disait Walter Benjamin à propos de Charles Baudelaire ? Eh, ce n'est pas si bête ! Ses romans se traînent comme des limaces orgasmiques et blêmes, Ses poèmes tentent l'envolée simple, Aubert les y aide. Ils sont mieux en chansons et Houellebecq lui-même dit qu'il ne pouvait espérer mieux. Allez les mecs, refaites-nous le coup des "Fleurs du mal", version TGV, Wi-Fi appli "Closer", podcast d'une web radio de l'Enfer. Des trucs étranges, quoi.

On notera que la dernière phrase du petit film est "Je suis extraordinairement fier" et que c'est Houllebecq qui la dit à propos de la musique qu'il a inspiré à Aubert et qu'il trouve belle. Ce genre de fierté, éprouvée, recherchée peut-être, est la marque d'un être humain sensible et pas blasé. Houellebecq midinette ? Non, bien sûr que non, mais Houellebecq fier comme un pou de lui, de quelque chose venu de lui, ça fait un peu chaud au cœur (pour lui, pour nous), bien que je pense qu'il n'aimerait pas trop ce mot. Qui sait ?

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