J'en remets une petite couche sur la post-modernité d'avant-demain pour les enfants d'aujourd'hui, c'est à dire un passé qui colle aux mouches. Sébastien Tellier, toute bête de son propre cirque qu'il soit, a bien du talent; rebelote donc avec deux vidéos de lui, l'une extraite d'un concert à l'Olympia où le musicien finit en Lolita de la punch-line pour mieux tirer sur la bobinette qui cherra, mon enfant, et l'autre, vraiment magnifique, sur les mystères de la création et de l'Amour (rien que ça). On peut être clown et être sérieux parfois, entre deux prises.
Ensuite, un clip très chiadé de Phoenix en temps réel décompté sur les deniers sans odeurs d'une multinationale quelconque. Ça vaut quand même mieux que de regarder ce légume de Miossec ou de subir encore et encore les gamineries des (vieux) cinéastes de la dernière vague, qui fut nouvelle quand il s'est agit de piquer les fauteuils en cuir repoussé à papa.
Et pour finir une vidéo de Jazz de maintenant, c'est à dire un mélange vraiment actuel, le Jazz étant habitué depuis belle lurette à absorber toutes les influences, y compris les plus puissantes et les moins "swing" (ici, fort heureusement, ça groove!), et à se retrouver à toutes les confluences, y compris les plus limpides. C'est là que se trouve Mehliana, duo formé de Brad Mehldau et Mark Guiliana qui marie les codes-mémoire de l'Electro, du Jazz-Rock et du Rock Progressif pour le bonheur avec mélange des mélomanes tout-terrain. Du très bon Jazz post-moderne.
mardi 30 septembre 2014
Dernière levée de la Post.
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Post sur la Post. Pour jouer. Encore.
L'aventure post-moderne, me dit mon jeune frère.....Je me demande bien en quoi ça consiste et en quoi ça va consister ? Est-ce qu'il y en aura du consistant, justement ? Du brûlant, du qui envoie en l'air, du rêve de mine d'or ou de sel, du kilowatt de concert pour soutiers du système libéral avec cocaïne et guitar-hero ? Hein, hein, hein ? Apparemment, il va falloir se fader des trucs louches, des ersatz délicats à éclaircir, des nourritures extra-terrestres pour âme de retour là-ici-bas en mode "E.T. go home".
Tenez, par exemple, l'odyssée paresseuse d'un gras du bide barbu style goguenard en pilotage automatique au milieu de petites culottes bien remplies et de yaourts aux logos néo-seventies, avec coups de langue mollassons et hasardeux juste au-dessus du "top"?
Oui, ça, entre autres
- L'avion décolle à quelle heure, Mademoiselle ?
- Nous sommes déjà en vol, Monsieur.
Ou alors ça ? Un girl-squad de figures de mode, atmosphère, atmosphère, à la belle petite gueule sous cheveux acidulés balançant une cosmétique soupe élégante que Pink Floyd a oublié d'inventer par manque de progestérone sous les aisselles rasées de la mineur(e) ?
Pourquoi pas ?
- Et on atterrit à quelle heure ?
- Oh, Commandant ! Vous le savez mieux que moi!
Est-ce assez consistant ? Est ce que ça craque assez sous la dent ? De toute façon les morceaux de choix sont partis dans des estomacs plus anciens et pas plus robustes; peut-être plus goinfres. L'aventure post-moderne consiste à manger les cures-dents.
Tenez, par exemple, l'odyssée paresseuse d'un gras du bide barbu style goguenard en pilotage automatique au milieu de petites culottes bien remplies et de yaourts aux logos néo-seventies, avec coups de langue mollassons et hasardeux juste au-dessus du "top"?
Oui, ça, entre autres
- L'avion décolle à quelle heure, Mademoiselle ?
- Nous sommes déjà en vol, Monsieur.
Ou alors ça ? Un girl-squad de figures de mode, atmosphère, atmosphère, à la belle petite gueule sous cheveux acidulés balançant une cosmétique soupe élégante que Pink Floyd a oublié d'inventer par manque de progestérone sous les aisselles rasées de la mineur(e) ?
Pourquoi pas ?
- Et on atterrit à quelle heure ?
- Oh, Commandant ! Vous le savez mieux que moi!
Est-ce assez consistant ? Est ce que ça craque assez sous la dent ? De toute façon les morceaux de choix sont partis dans des estomacs plus anciens et pas plus robustes; peut-être plus goinfres. L'aventure post-moderne consiste à manger les cures-dents.
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dimanche 28 septembre 2014
Phoenix, deux fois. (Normal)
Phoenix a le chic pour ciseler de petites vignettes évocatrices pleines de malice et de nostalgie qu'on peut écouter en s'emmitouflant dans une couverture mentale de neige ou de laine. C'est très français, ça, Monsieur. Allez, va pour deux ! Compter sur la musique. "Music is your only friend"
Il n'était pas utile que Pauvert publie les livres de B.B.
Ce 28 septembre 2014 est un jour bien triste. Brigitte Bardot vient d'avoir 80 ans et non, ce n'est pas ça qui est triste, ça c'est plutôt sympa. Ce qu'il l'est, c'est que cette femme, que Michel Piccoli qualifiait il y a peu encore de "charmante" (et je suis certain qu'elle l'est), soit devenue un porte-drapeau d'un parti d'extrême-droite nauséeux et dangereux. Je n'aime plus beaucoup le cinéma mais, comme le disait Serge Daney, une de ses fonctions était d'assurer la différenciation des sexes à travers les acteurs-icônes imparables, modèles absolus, inaccessibles et pénétrants et structurants toutes les psychés. Ceci nous a permis de voir sur les écrans de très beaux spécimens mâles et femelles de l'espèce humaine. Bardot fut l'incarnation de la féminité par excellence pendant une dizaine d'années où chacune de ses apparitions sur les écrans suscitait immanquablement le désir de TOUS les hommes. Pour elle, ça a été dur à porter, pour nous, même 50 ans plus tard, c'est un pur délice. Bardot, c'est le sucre-d'orge que TOUS les hommes ont envie d'avoir entre leurs mains, entre leurs lèvres, sur le bout de la langue et ça m'ennuie que ce doux "candy" sente aussi mauvais aujourd'hui. Ça me gâche sa vieillesse, qui m'appartient de droit, comme le reste. C'est aussi ça, le cinéma.
Et puis l'éditeur Jean Jacques Pauvert est mort aujourd'hui a-t-on appris. Je ne sais pas où il en était avec la littérature et l'édition. Assez loin apparemment, reclus au Lavandou après ces trois A.V.C. En tout cas, il a redéfini les contours d'une profession passionnante, celle d'éditeur. Tout le monde lui doit d'avoir rendu l’œuvre de Sade accessible, après un procès au long cours avec la censure dont il sortit vainqueur; moi, je lui dois en particulier d'avoir ré-éditer les œuvres complètes d'Elie Faure, véritable baume esthétique, le Littré, dictionnaire invraisemblable et indispensable, et la collection "Libertés", reconnaissable entre mille avec son format allongé et sa couverture papier Kraft. Là, avec l'aide de Jean-François Revel, il a donné asile a toutes les pensées qui échappaient, qui s'échappaient, qui faisaient rudement du bien. En général, il a secoué le cocotier et en a fait tomber des dattes, ce qui n'est pas mince, convenons-en, et ce qui en fait un des éditeurs les plus brillants du XXeme siècle. Dans le Monde daté d'aujourd'hui, on peut lire ces mots, écrits par lui à 19 ans dans un manifeste, qui définissent à merveille le métier d'éditeur et aussi, en creux, celui de son partenaire dans le crime, l'écrivain :« Nous n'avons pas envie de nous engager. Nous n'avons pas l'esprit de sacrifice. Nous n'avons pas le sentiment du devoir. Nous n'avons pas le respect des cadavres. Nous voulons vivre. Est-ce si difficile ? Le monde sera bientôt aux mains des polices secrètes et des directeurs de conscience. Tout sera engagé. Tout servira. Mais nous ? nous ne voulons servir à rien"
Quand on est éditeur ou écrivain il est vital d'être libre et "dégagé". Ne servir à rien, c'est être utile à tous. Tout lecteur un tant soit peu de bonne volonté trouvera matière à lire et à s'aérer la tête, en se la prenant parfois, dans les livres édités par Jean-Jacques Pauvert. Sinon, il y a "The Voice Kid", sur TF1. Ça, ça engage plus que tout.
La collection "Libertés" :
Et puis l'éditeur Jean Jacques Pauvert est mort aujourd'hui a-t-on appris. Je ne sais pas où il en était avec la littérature et l'édition. Assez loin apparemment, reclus au Lavandou après ces trois A.V.C. En tout cas, il a redéfini les contours d'une profession passionnante, celle d'éditeur. Tout le monde lui doit d'avoir rendu l’œuvre de Sade accessible, après un procès au long cours avec la censure dont il sortit vainqueur; moi, je lui dois en particulier d'avoir ré-éditer les œuvres complètes d'Elie Faure, véritable baume esthétique, le Littré, dictionnaire invraisemblable et indispensable, et la collection "Libertés", reconnaissable entre mille avec son format allongé et sa couverture papier Kraft. Là, avec l'aide de Jean-François Revel, il a donné asile a toutes les pensées qui échappaient, qui s'échappaient, qui faisaient rudement du bien. En général, il a secoué le cocotier et en a fait tomber des dattes, ce qui n'est pas mince, convenons-en, et ce qui en fait un des éditeurs les plus brillants du XXeme siècle. Dans le Monde daté d'aujourd'hui, on peut lire ces mots, écrits par lui à 19 ans dans un manifeste, qui définissent à merveille le métier d'éditeur et aussi, en creux, celui de son partenaire dans le crime, l'écrivain :« Nous n'avons pas envie de nous engager. Nous n'avons pas l'esprit de sacrifice. Nous n'avons pas le sentiment du devoir. Nous n'avons pas le respect des cadavres. Nous voulons vivre. Est-ce si difficile ? Le monde sera bientôt aux mains des polices secrètes et des directeurs de conscience. Tout sera engagé. Tout servira. Mais nous ? nous ne voulons servir à rien"
Quand on est éditeur ou écrivain il est vital d'être libre et "dégagé". Ne servir à rien, c'est être utile à tous. Tout lecteur un tant soit peu de bonne volonté trouvera matière à lire et à s'aérer la tête, en se la prenant parfois, dans les livres édités par Jean-Jacques Pauvert. Sinon, il y a "The Voice Kid", sur TF1. Ça, ça engage plus que tout.
La collection "Libertés" :
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vendredi 26 septembre 2014
Un problème très populaire : Léonard Cohen.
Alors lui, c'est pire que tout. Pire que McCartney qui a 72 ans, pire que Mick Jagger qui en a 71 (celui-là, il a des mômes partout, j'ai essayé de comprendre sa parentèle c'est du délire. Dans 500 ans la moitié de la planète aura des gènes du lippu londonien dans la moelle épinière) Lui, Léonard Cohen, il a 80 ANS ! 80 BALAIS ! 80 PRINTEMPS ! (Il faudrait que je trouve 80 façons de le dire mais je crains d'être un peu court) et il sort un nouvel album. Moi, il m'épuise, Cohen; il me subjugue, il me fait chier, il me ravit ! 80 ANS et un album bon comme la garenne ! Provocation du lobby (toujours plus puissant, avec Dylan en leader embusqué) du 4eme âge ? Délinquance sénile portée à sa plus extrême sauvagerie ? Sempiternelle classe inusable après laquelle je pourrais courir trois vies d’affilées sans en atteindre la moindre parcelle ? C'est tout simplement insupportable ! Et bon, toujours aussi bon, bon comme le bon pain, bon à pleurer ! L'album s'appelle "Popular Problems". Il parle de lui, entre autres, où quoi ? Parce que moi, les octogénaires en tournée mondiale, ça me questionne sérieusement ! S'il passe en concert par chez moi, j'irais le toucher, comme on touche un morceau de la vraie Croix ! Léonard Cohen, 80 ANS ! relique du Rock ! VIVANTE ! Il parait que son cardiologue se fait passer un ECG tous les jours pour être sûr de tenir jusqu'aux obsèques. Chez les bookmakers anglais, pour le prochain sur la liste à rejoindre notre Créateur, sa cote est à 35/1 et celle du Pape François à 4/1. Y'a pas photo ! Tout cela me colle un blues ! Un seul remède, soigner le mal par le mal, écouter le dernier (Ah, Ah, Ah ! Je vais devenir fou !) Léonard Cohen.
Léonard Cohen (après Nirvana) : Nevermind.
Un peu de Poésie :
The war was lost
The treaty signed
I was not caught
I crossed the line
I was not caught
Though many tried
I live among you
Well disguised
I had to leave
My life behind
I dug some graves
You’ll never find
The story’s told
With facts and lies
I had a name
But never mind
Never mind
Never mind
The war was lost
The treaty signed
There’s truth that lives
And truth that dies
I don’t know which
So never mind
Your victory
Was so complete
That some among you
Thought to keep
A record of
Our little lives
The clothes we wore
Our spoons our knives
The games of luck
Our soldiers played
The stones we cut
The songs we made
Our law of peace
Which understands
A husband leads
A wife commands
And all of this
Expressions of
The Sweet Indifference
Some call Love
The High Indifference
Some call Fate
But we had Names
More intimate
Names so deep and
Names so true
They’re blood to me
They’re dust to you
There is no need
That this survive
There’s truth that lives
And truth that dies
Never mind
Never mind
I live the life
I left behind
There’s truth that lives...
I could not kill
The way you kill
I could not hate
I tried I failed
You turned me in
At least you tried
You side with them
Whom you despise
This was your heart
This swarm of flies
This was once your mouth
This bowl of lies
You serve them well
I’m not surprised
You’re of their kin
You’re of their kind
Never mind
Never mind
The story’s told
With facts and lies
You own the world
So never mind
Never mind
Never mind
I live the life
I left behind
I live it full
I live it wide
Through layers of time
You can’t divide
My woman’s here
My children too
Their graves are safe
From ghosts like you
In places deep
With roots entwined
I live the life
I left behind
Léonard Cohen (après Nirvana) : Nevermind.
Un peu de Poésie :
The war was lost
The treaty signed
I was not caught
I crossed the line
I was not caught
Though many tried
I live among you
Well disguised
I had to leave
My life behind
I dug some graves
You’ll never find
The story’s told
With facts and lies
I had a name
But never mind
Never mind
Never mind
The war was lost
The treaty signed
There’s truth that lives
And truth that dies
I don’t know which
So never mind
Your victory
Was so complete
That some among you
Thought to keep
A record of
Our little lives
The clothes we wore
Our spoons our knives
The games of luck
Our soldiers played
The stones we cut
The songs we made
Our law of peace
Which understands
A husband leads
A wife commands
And all of this
Expressions of
The Sweet Indifference
Some call Love
The High Indifference
Some call Fate
But we had Names
More intimate
Names so deep and
Names so true
They’re blood to me
They’re dust to you
There is no need
That this survive
There’s truth that lives
And truth that dies
Never mind
Never mind
I live the life
I left behind
There’s truth that lives...
I could not kill
The way you kill
I could not hate
I tried I failed
You turned me in
At least you tried
You side with them
Whom you despise
This was your heart
This swarm of flies
This was once your mouth
This bowl of lies
You serve them well
I’m not surprised
You’re of their kin
You’re of their kind
Never mind
Never mind
The story’s told
With facts and lies
You own the world
So never mind
Never mind
Never mind
I live the life
I left behind
I live it full
I live it wide
Through layers of time
You can’t divide
My woman’s here
My children too
Their graves are safe
From ghosts like you
In places deep
With roots entwined
I live the life
I left behind
samedi 20 septembre 2014
Joujou poétique.
Je propose un jeu. Voici un texte, un poème. Tel quel, il n'est pas terrible. Il y a au moins sept façons de l'améliorer pour en faire un truc à peu près présentable. J'attends vos suggestions dans l'espace réservé aux commentaires ci-dessous. Le conseil qui consiste à me dire de le déchirer, de le mettre à la corbeille et d'en écrire un autre ne sera pas accepté. Il faut bien partir de quelque chose, celui-là n'est pas nul mais il demande à être repris. Ça sera un poème participatif.
Cela fait bien longtemps
Qu'on ne m'a rien donné
Que des coups et des insultes
La caresse et le baisers se refusent à moi
Je n'ai pas une tête pour ça
Je paye toujours le du exact
Et c'est moi qui fait l'effort de la prise
J'ai beau prier Dieu qu'il fasse de moi
Un de ceux qu'on aime
Je suis toujours faible
Encombré de charité et de pitié
Qui font de moi moins qu'un chien
Moins qu'un rat, comme une merde
Où est la caresse subreptice
Du revers de la main sur la joue
Qui ne claquera pas comme une gifle ?
Où est le sourire qui ne mord pas
fendant la pièce d'un air frais
Jusqu'à celui qu'il veut atteindre ?
Dans l'ordre des choses
J'espère l'accident qui me fera fort et
Donné tous les butins du pillage
Mais je m'étouffe de rage et
Mon cœur essoufflé se brise
De n'être embouché
A aucune âme sauf vilaines
Et souhaitant ma mort
Qui m'entourent et m'écrasent
Moins qu'un rat, moins qu'une poussière
Déjà, avant le terme redevenu
Comme avant la mère
Le sang froid gelé dans le corps
L'oeil torve tourné vers le dedans
Tout incurvé par les insultes et les coups
Que Dieu lui-même avec les autres
Me donne sans compter
Tout vient à celui qui vit sans prier
Et celui qui meurt lentement et rampe et glisse
A tort de demander autre chose
Qui ne fait qu'aggraver son sort
Idiot ! Parfait abruti qui geint !
On ne donne d'Amour qu'à celui
Qui n'en demande aucun
Et n'en ressent pas le chagrin
Cela fait bien longtemps
Qu'on ne m'a rien donné
Que des coups et des insultes
La caresse et le baisers se refusent à moi
Je n'ai pas une tête pour ça
Je paye toujours le du exact
Et c'est moi qui fait l'effort de la prise
J'ai beau prier Dieu qu'il fasse de moi
Un de ceux qu'on aime
Je suis toujours faible
Encombré de charité et de pitié
Qui font de moi moins qu'un chien
Moins qu'un rat, comme une merde
Où est la caresse subreptice
Du revers de la main sur la joue
Qui ne claquera pas comme une gifle ?
Où est le sourire qui ne mord pas
fendant la pièce d'un air frais
Jusqu'à celui qu'il veut atteindre ?
Dans l'ordre des choses
J'espère l'accident qui me fera fort et
Donné tous les butins du pillage
Mais je m'étouffe de rage et
Mon cœur essoufflé se brise
De n'être embouché
A aucune âme sauf vilaines
Et souhaitant ma mort
Qui m'entourent et m'écrasent
Moins qu'un rat, moins qu'une poussière
Déjà, avant le terme redevenu
Comme avant la mère
Le sang froid gelé dans le corps
L'oeil torve tourné vers le dedans
Tout incurvé par les insultes et les coups
Que Dieu lui-même avec les autres
Me donne sans compter
Tout vient à celui qui vit sans prier
Et celui qui meurt lentement et rampe et glisse
A tort de demander autre chose
Qui ne fait qu'aggraver son sort
Idiot ! Parfait abruti qui geint !
On ne donne d'Amour qu'à celui
Qui n'en demande aucun
Et n'en ressent pas le chagrin
mardi 16 septembre 2014
God save Americana
On aurait tort de penser que les Rolling Stones ont réinventé la musique américaine entre 1968 et 1972 et qu'ils l'ont laissée aux bons soins des dits américains un rien sonnés par le cadeau. Les Stones ont inventé la musique des Stones et c'est tout. Ils l'ont même figée dans le marbre et n'ont jamais plus pu se débarrasser de la statue colossale qu'ils avaient eux-mêmes érigée. D'ailleurs personne ne leur a demandé cela, si ce n'est le cours de l'Histoire, qui coule et se fige, progressant par a-coups. En tout cas, il demeure que la musique américaine a eu besoin de l'aiguillon de la british invasion pour stimuler une génération de musiciens plein de fougue qui ne demandaient qu'à prendre les rênes du business et de leurs rêves. Le réveil fut à l'aune du pays : géant. En tant qu'artistes, les rockers plus grands que nature et meilleurs instrumentistes que les Stones et leur rata, c'est eux, c'est les Américains. C'est là-bas que l'on trouve Lynyrd Skynyrd, les Doors, Jefferson Airplane, Captain Beefheart, Dr John etc, etc, etc..
J'aime à citer Little Feat comme groupe de musique américaine pur jus. Les voici live en Angleterre justement, emmenés par le charismatique et génial Lowell George. Ca suinte le bon Rock mieux que chez les britishs des Faces. Mick Taylor, en rupture de ban des Rolling Stones, ne s'y est pas trompé qui est venu ferrailler avec George en un duel de slide-guitar assez épique. (Si vous ne souhaitez écouter qu'un seul morceau, je vous conseille "Red streamliner", juste après "Apolitical blues"(avec Mick Taylor justement), c'est à la 48eme minute et c'est vraiment bichonné.)
Aussi juteux sont les Canned Heat. Avec un petit avantage, ils étaient à Woodstock, concert faramineux dont la vidéo ci-dessous est extraite. Rien ne pouvait arriver de mal pendant ces trois jours de "Paix, de Musique, et d'Amour."
Bob "The Bear" Hite vire le videur qui voulait dégager le spectateur monté sur scène et continue de chanter bras-dessus bras-dessous avec l'intrus. Al "Blind Owl" Wilson, complètement perché alimente tout le monde en électricité. Pure magie au soir tombant.
J'aime à citer Little Feat comme groupe de musique américaine pur jus. Les voici live en Angleterre justement, emmenés par le charismatique et génial Lowell George. Ca suinte le bon Rock mieux que chez les britishs des Faces. Mick Taylor, en rupture de ban des Rolling Stones, ne s'y est pas trompé qui est venu ferrailler avec George en un duel de slide-guitar assez épique. (Si vous ne souhaitez écouter qu'un seul morceau, je vous conseille "Red streamliner", juste après "Apolitical blues"(avec Mick Taylor justement), c'est à la 48eme minute et c'est vraiment bichonné.)
Aussi juteux sont les Canned Heat. Avec un petit avantage, ils étaient à Woodstock, concert faramineux dont la vidéo ci-dessous est extraite. Rien ne pouvait arriver de mal pendant ces trois jours de "Paix, de Musique, et d'Amour."
Bob "The Bear" Hite vire le videur qui voulait dégager le spectateur monté sur scène et continue de chanter bras-dessus bras-dessous avec l'intrus. Al "Blind Owl" Wilson, complètement perché alimente tout le monde en électricité. Pure magie au soir tombant.
mercredi 10 septembre 2014
Une halte avec Stendhal.
Dans ses "Mémoires d'un touriste", Stendhal, suite à un concours de circonstances, se voit obligé de laisser sa calèche privée et de continuer son voyage à travers la France en malles-poste et diligences avec le commun des mortels comme acolyte. Ce n'est pas pour lui déplaire, voici ce qu'il dit :
" J'ai été élevé à voyager comme un simple commis du commerce dans les malles-poste et en diligence, et j'éprouve un sentiment dont je soupçonnais l'existence; c'est que, parmi les agréments de la vie, ceux-là seulement dont on jouissait à vingt-cinq ans sont en possession de plaire toujours"
Il insiste sur le plaisir qu'il a eu à finir le voyage de cette manière puis se réjouit des rencontres qu'il a faites et évoque comment il a pu contrer l'ennui qui parfois a pu naître dans certaines haltes par une attention redoublée à son travail d'écriture du soir.
Il ajoute ceci sur sa "solitude" :
"Mais, au total, je le répète, je me suis fort bien trouvé de cette solitude absolue d'un mois; sous prétexte de convenances et par la vanité que les gens communs mettent à les bien observer, la société se fait tous les jours plus hypocrite, qu'il est permis de trouver que ses gênes l'emportent sur ses agréments. Heurter les convenances ne serait rien sans le remords qui suit le crime, mais je suis peiné de voir la douleur de vanité que j'inflige à l'homme poli qui causait sans défiance avec moi, et qui reçoit tout à coup une réponse imprévue. Il entrevoit la possibilité de rester court"
On a reproché à Stendhal sa volonté molle voire sa sensiblerie "féminine". On voit ici qu'il était plutôt un homme qui rebutait à faire mal et préférait ne pas choquer, bien qu'il aimât plus que tout les passions fortes (et, pour lui, leurs pays de prédilection : l'Italie). Il préférait la prévenance aux convenances.
Plus loin il note cette phrase, courte et émouvante : "La diligence de La Charité s'est arrêtée un instant à Rousselan ; c'est un poste qui consiste en une seule maison au milieu d'un champ, environné de grands bois. Peu de sites m'ont donné davantage le sentiment de l'isolement complet, j'ai passé là un quart d'heure à me promener le long du bois, à cent pas de la ferme; j'étais heureux, je voyais à mes pied tous les chagrins du monde"
Et voilà bien le véritable scandale Stendhalien. Là, perdu au milieu du désert, dans "l'isolement complet", il trouve en lui sans peine les ressources pour être heureux, centre du monde tranquille à lui-même qu'il ménage et n'épuise jamais. Cette faculté-là, d'être souvent heureux, paradoxalement heureux quand le reste du monde à son vague à l'âme habituel, peu de gens lui pardonne. Il n'est pas raccord, il détonne. Hubert Juin, très bon critique oublié, avait défendu l'auteur en son temps et à sa manière, Philippe Sollers en a fait récemment l'éloge. Je reste, pour ma part un admirateur de l'homme et un amoureux de son style si particulier (notez qu'il emploie souvent les"...et,..."ça, normalement ça ne se fait pas) qui nous communique honnêtement des émotions fortes et des sensations rares. Ce n'est pas le bonheur de l'expression juste qui manque chez Stendhal, ni le bonheur tout court d'ailleurs.
PS : j'ai respecté les italiques du texte original. J'ai mis en gras ce qui me semble être la phrase la plus belle, la plus définitive.
" J'ai été élevé à voyager comme un simple commis du commerce dans les malles-poste et en diligence, et j'éprouve un sentiment dont je soupçonnais l'existence; c'est que, parmi les agréments de la vie, ceux-là seulement dont on jouissait à vingt-cinq ans sont en possession de plaire toujours"
Il insiste sur le plaisir qu'il a eu à finir le voyage de cette manière puis se réjouit des rencontres qu'il a faites et évoque comment il a pu contrer l'ennui qui parfois a pu naître dans certaines haltes par une attention redoublée à son travail d'écriture du soir.
Il ajoute ceci sur sa "solitude" :
"Mais, au total, je le répète, je me suis fort bien trouvé de cette solitude absolue d'un mois; sous prétexte de convenances et par la vanité que les gens communs mettent à les bien observer, la société se fait tous les jours plus hypocrite, qu'il est permis de trouver que ses gênes l'emportent sur ses agréments. Heurter les convenances ne serait rien sans le remords qui suit le crime, mais je suis peiné de voir la douleur de vanité que j'inflige à l'homme poli qui causait sans défiance avec moi, et qui reçoit tout à coup une réponse imprévue. Il entrevoit la possibilité de rester court"
On a reproché à Stendhal sa volonté molle voire sa sensiblerie "féminine". On voit ici qu'il était plutôt un homme qui rebutait à faire mal et préférait ne pas choquer, bien qu'il aimât plus que tout les passions fortes (et, pour lui, leurs pays de prédilection : l'Italie). Il préférait la prévenance aux convenances.
Plus loin il note cette phrase, courte et émouvante : "La diligence de La Charité s'est arrêtée un instant à Rousselan ; c'est un poste qui consiste en une seule maison au milieu d'un champ, environné de grands bois. Peu de sites m'ont donné davantage le sentiment de l'isolement complet, j'ai passé là un quart d'heure à me promener le long du bois, à cent pas de la ferme; j'étais heureux, je voyais à mes pied tous les chagrins du monde"
Et voilà bien le véritable scandale Stendhalien. Là, perdu au milieu du désert, dans "l'isolement complet", il trouve en lui sans peine les ressources pour être heureux, centre du monde tranquille à lui-même qu'il ménage et n'épuise jamais. Cette faculté-là, d'être souvent heureux, paradoxalement heureux quand le reste du monde à son vague à l'âme habituel, peu de gens lui pardonne. Il n'est pas raccord, il détonne. Hubert Juin, très bon critique oublié, avait défendu l'auteur en son temps et à sa manière, Philippe Sollers en a fait récemment l'éloge. Je reste, pour ma part un admirateur de l'homme et un amoureux de son style si particulier (notez qu'il emploie souvent les"...et,..."ça, normalement ça ne se fait pas) qui nous communique honnêtement des émotions fortes et des sensations rares. Ce n'est pas le bonheur de l'expression juste qui manque chez Stendhal, ni le bonheur tout court d'ailleurs.
PS : j'ai respecté les italiques du texte original. J'ai mis en gras ce qui me semble être la phrase la plus belle, la plus définitive.
mercredi 3 septembre 2014
Stranger than paradise.
Michel Houellebecq est un type étrange. Il apparaît, horripilant et inoubliable, aux cotés d'une bande de fier-à-bras très bas de plafond dans l'iconoclaste "L'enlèvement de Michel Houellebecq" de Guillaume Nicloux et on le voit dans le petit film mis au point avec Jean-Louis Aubert pour l'album que ce dernier à conçu sur des textes du premier, à partir des "Parages du vide". Le dit album a l'air sérieusement inspiré et Aubert en grande forme; ça se voit, ça s'entend. Houellebecq à l'air très satisfait de l'opération, ému, tendrement. C'est une épave. Mais qu'est ce qui lui est arrivé, bon sang ? Il a une gueule a faire frémir un zombie. Je le regarde, mi-médusé, mi-attendri et je me demande d'où ce gaillard là nous parle ? "Des parages du vide", ça sûrement; plus précisément, je ne saurais le dire. Pas loin de la Mort, oui. Yep, shit happens, comme on dit. En tout cas, c'est une drôle d'aventure que la sienne, qui l'a fait osciller entre la Grâce et "la fange", comme dit Aubert. Houellebecq, "Un poète romantique à l'apogée du capitalisme", comme disait Walter Benjamin à propos de Charles Baudelaire ? Eh, ce n'est pas si bête ! Ses romans se traînent comme des limaces orgasmiques et blêmes, Ses poèmes tentent l'envolée simple, Aubert les y aide. Ils sont mieux en chansons et Houellebecq lui-même dit qu'il ne pouvait espérer mieux. Allez les mecs, refaites-nous le coup des "Fleurs du mal", version TGV, Wi-Fi appli "Closer", podcast d'une web radio de l'Enfer. Des trucs étranges, quoi.
On notera que la dernière phrase du petit film est "Je suis extraordinairement fier" et que c'est Houllebecq qui la dit à propos de la musique qu'il a inspiré à Aubert et qu'il trouve belle. Ce genre de fierté, éprouvée, recherchée peut-être, est la marque d'un être humain sensible et pas blasé. Houellebecq midinette ? Non, bien sûr que non, mais Houellebecq fier comme un pou de lui, de quelque chose venu de lui, ça fait un peu chaud au cœur (pour lui, pour nous), bien que je pense qu'il n'aimerait pas trop ce mot. Qui sait ?
On notera que la dernière phrase du petit film est "Je suis extraordinairement fier" et que c'est Houllebecq qui la dit à propos de la musique qu'il a inspiré à Aubert et qu'il trouve belle. Ce genre de fierté, éprouvée, recherchée peut-être, est la marque d'un être humain sensible et pas blasé. Houellebecq midinette ? Non, bien sûr que non, mais Houellebecq fier comme un pou de lui, de quelque chose venu de lui, ça fait un peu chaud au cœur (pour lui, pour nous), bien que je pense qu'il n'aimerait pas trop ce mot. Qui sait ?
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