dimanche 25 mars 2012

Oh, Sister, I'm talking to you !

Voici le chant le plus triste que j'ai jamais entendu. Le chant d'un être mortellement blessé qui n'attend plus que le coup de grâce, tout espoir perdu, disparu, annihilé. C'est déjà l'Enfer. C'est déjà la Mort ; sur pied, qui allonge debout, pétrifie dans le tourment, subie infiniment, le temps d'une chanson. Paradoxe ? Déjà morte pourtant elle chantait encore et déjà elle chantait sa mort. Elle n'avait plus que ce souffle ultime à pousser et puis rien. Les larmes sont désormais pour les autres.
" Karen chérie, ma sœur, mon cœur, je n'aurais pas pu t'arracher à ton manque d'Amour, même avec tout le mien. Oui, tout mon Amour pour toi, Karen, n'aurait pas suffi, à vider le creux de ton âme qui t'appelait sans cesse. C'est lui, là, au fond de toi, qui avait pris le pas sur tout. Comme tu souffrais et comme je souffre de ne pas t'avoir sauvée. Non, je n'ai rien pu faire, je n'ai pas su dire les mots âpres qui t'aurait amenée à la lumière qui se coule dans les recoins de l'ombre. Mais qu'importe la lumière à une étoile qui meurt ? Tu mourrais après chaque phrase, après chaque sourire, chaque chanson. En guise d'Amour, voici la très sérieuse postérité qui plie tout à son impeccable jugement. Est-ce que ça aide ? Non. Il aurait fallu ne pas naître, ne pas pleurer, ne pas chanter, se taire et disparaitre. Impossible et le souhaiter aurait été l'indécence même et nous sommes l'élégance. Tu n'as pas trouvé, ça ne veut pas dire que ça n'existe pas, hein ? Je ne sais pas non plus où ça se trouve mais, ma petite sœur, ma sœurette, mon amour, je vais chanter avec toi, pleurer et disparaitre, la gratitude au cœur.
Tu ne le savais pas qu'il fallait ça ? Ah merde, ça, j'aurais pu te le dire. C'est la seule chose, mais oui, ça, je le sais et je comprends maintenant que tu ne le savais pas. Alors j'en aurais pour nous deux, ma chérie."

Pour ma mère.

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