jeudi 19 mars 2020

Suzy Delair est morte, Le Printemps perd un passereau. L'air du temps est maussade.

Nous vivons des temps troublés. Le Coronavirus attaque, les actrices de cinéma revendiquent des droits à la prostitution tranquille en mères-maquerelles sûres de leur fait; dans le même mouvement et comme de juste, les "vraies" putes, respectables à mes yeux, sont vilipendées et chassées; la pornographie est généralisée et sur Internet les femmes sont quasi-systématiquement maltraitées (les porn-stars les plus appréciées sont celles qui "supportent" le plus de traitements avilissants) et à ce sujet on entend moins Despentes et ses petites amies, qui viennent du X et semblent apprécier sa violence (voir leur nanard "Baise-moi", d'une débilité profonde). Là-dessus la charmante éditrice bobo Vanessa Springora  nous décrit un consentement péniblement arraché (ce que conteste Matzneff) alors que le fantasme élémentaire féminin semble être de subir un viol.....Et malgré tout ça les chinois bandent mou ! Pourtant les phéromones volent dans tous les sens !
Regardons un film pour nous changer les idées. Ah, je n'y arrive plus ! Pas les saloperies actuelles !
Le cinéma était une belle chose, il y a longtemps, au XXie Siècle. Et on pouvait y voir d'excellentes actrices enflammer l'écran à coup de grivoiseries et de minauderies impeccablement mises en scène par des esthètes couillus et bien habillés (pas comme Philippe Katherine).
Alors voilà, Suzy Delair est morte. Elle avait 102 ans. C'est peu dire que je la tiens en haute estime. Depuis que je l'ai vue, étant gamin, tenir tête à Louis Jouvet dans le meilleur film policier français, j'ai nommé "Quai des Orfèvres" de Clouzot, elle n'a cessé d'occuper mon imaginaire, de susciter mes fantasmes et de provoquer mon admiration. Elle est tout simplement merveilleuse, unique.
Je vais vous la montrer excellant à emballer un public de music-hall pas complètement accroc aux snuff-movies au rythme des battements érotiques de son cul dans "Quai des orfèvres". Toujours dans le même film, la voici dans un dialogue épique avec Louis Jouvet, peut-être le meilleur acteur français de tous les temps.
C'est parti, Suzy Delair !


Dans ce film il y a aussi Bernard Blier, loin, très loin des pochades d'Audiard et de son fils Bertrand. Il est génial. Souvenons nous en, puis glissons
Dans un autre film, "Le dernier des six ", de Georges Lacombe, elle interprète la petite amie du commissaire Wens (Pierre Fresnay) qui fera son boulot et resoudra l'énigme du moment qui lui est posée. Elle est insupportable, délicieuse. pimbêche, adorable, effrontée, écervelée, gamine, brûlante, irrésistible. "Où sont les femmes ?" demandait plus tard Patrick Juvet (et d'ailleurs c'est un peu bizarre). Des comme-ça, cherchez pas il n'y en a plus.  Remarquez bien que Dujardin est loin d'avoir l'allure et le charme de Fresnay.
Ce long-métrage a eu une suite, tournée par....le fantastique Clouzot : "L'assassin habite au 21" Elle donne toujours la réplique à Fresnay et le film est un petit chef d'oeuvre. Voici des extraits des deux où elle est très en valeur. Je la trouve d'une grande beauté.


Elle était aussi chanteuse, comme vous avez pu vous en apercevoir. Je ne résiste pas au plaisir coupable et néanmoins bien innocent de vous faire écouter "Du t'ça", hymne freudien et salace.
Suzy Delair : "Du t'ça".

Cette chanson est tirée du film "Lady Paname" où elle joue comme de bien entendu une chanteuse, nommée Caprice, et où elle retrouve Louis Jouvet. Je vais mettre trois extraits du film qui est potable, sans plus. Un pour entendre Jouvet délirer en disant du Jeanson, les deux autres pour vous montrer où en étaient les relations hommes/femmes en 1950 et ce qu'elles n'auraient jamais du cesser d'être.



"N'en profite pas... pas trop !". Tout est dit.

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